• PUBLIE SUR DESIRS D'AVENIR PARIS =

    Lundi 12 mars 2012 1 12 /03 /Mars /2012 10:05
    Dominique
    INTERVIEW - En charge du projet présidentiel de François Hollande, Dominique Bertinotti revient pour leJDD.fr sur la prestation de Nicolas Sarkozy à Villepinte. La maire du 4ème arrondissement de Paris juge que le candidat-président joue sur les peurs pour grappiller des voix auprès de l’extrême droite.

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    JDD : Jouant de sa stature présidentielle, Nicolas Sarkozy s’est présenté comme le candidat le plus à même de "protéger les Français de toutes les crises" lors de son meeting à Villepinte...

    Lorsqu’on voit le nombre d’emplois industriels qu’on a perdu lors de son quinquennat, je me permets d’en douter! Nicolas Sarkozy avait cinq ans pour démontrer qu’il pouvait protéger les Français, et éviter en particulier des délocalisations parfois purement liées à des logiques financières, et non à un manque d’activité. Sur ce point, il y a une contradiction profonde entre ses cinq ans d’exercice et son nouveau thème d’une Europe qui protège.



    JDD : Justement, le candidat-président a proposé des mesures plus protectionnistes, concernant l’aide de l’Etat aux PME et à l’industrie, où son projet de Buy European Act. Ces solutions vous semblent-t-elle appropriées?

    Il doit effectivement y avoir une réflexion sur ce que doit être l’Europe de demain. Et sa vocation à devenir une zone plus protectrice qu’elle ne l’est maintenant. Effectivement, je pense que l’Europe est en train de diviser les peuples, notamment avec ce qui se passe en Grèce. Qu’il y ait un débat européen pour exprimer d’autres visions d’une Union européenne plus protectrice, tant mieux. Mais pourquoi lancer ce débat seulement maintenant?

    "Nous n’avons aucune leçon à recevoir de lui"

    JDD : Nicolas Sarkozy a accusé la gauche d’avoir "abandonné" les banlieues, et a annoncé le lancement de la deuxième étape de la rénovation des quartiers…

    Il aurait déjà fallu réussir la première... En 2007, Ségolène Royal a remis les banlieues au cœur du projet de société socialiste. Nicolas Sarkozy a fait tout le contraire : au lieu de jouer la carte de l’apaisement dans les banlieues, il a préféré la provocation en voulant les nettoyer au Kärcher… Et maintenant, il veut faire porter le chapeau de sa politique stigmatisante au PS? Nous n’avons aucune leçon à recevoir de lui.



    JDD : Le chef de l’Etat a jugé que "les vrais blocages ne venaient du peuple français", mais de certains syndicats et organisations "qui ont intérêt à l’immobilisme". Que vous inspirent ces attaques?

    Son discours est en ligne avec l’électorat qu’il veut capter pour remonter dans les sondages, à savoir la droite et l’extrême droite. La France n’est jamais aussi forte que quand elle est ouverte et rassemblée. Or là, il joue sur les divisions comme sur les peurs - celle de l’étranger, du chômeur ou encore de l’intellectuel - pour séduire son électorat. Sa volonté de revenir sur les accords de Schengen pour "contrôler" l’immigration va dans ce sens.

    Pierre Manière - leJDD.fr

    dimanche 11 mars 2012



    http://www.lejdd.fr/Election-presidentielle-2012/Actualite/Sarkozy-joue-sur-les-divisions-comme-sur-les-peurs-493582/

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