• Publié sur le blog de ROGER COLOMBIER :

    28 Septembre 2016

    Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

    Jérémy Corbyn réélu à la tête du parti travailliste britannique: et alors?

    Le Labour, parti travailliste et donc social-démocrate, est affilié à l'Internationale socialiste dont fait partie aussi le PS ou le SPD qui gouverne avec la droite d'Angela Merkel l'Allemagne. Visé par un putsch d'une grande partie des députés travaillistes, Jérémy Corbyn, élu dirigeant national par le congrès de son parti en septembre 2015, a dû se soumettre à un nouveau vote des adhérents sur sa légitimité. Il vient d'être réélu avec 61,8% des voix, soit + 2% sur le congrès de l'an dernier. Mais pour quoi faire?

    "Travaillons ensemble pour un vrai changement" et "du passé faisons table rase", a-t-il déclaré lors de sa réélection, comme pour solder la politique droitière et guerrière menée par Tony Blair, chef du gouvernement britannique et dirigeant du Labour de 1997 à 2007, comme celle de Gordon Brown autant droitière et guerrière, dirigeant du Labour et premier ministre de 2007 à 2010.

    Infographie

    Il faut sans doute se réjouir que Jeremy Corbyn dirige le parti travailliste et que dans ses propos, il remette carrément en cause la politique de droite menée par son parti lorsqu'il gouvernait la Grande-Bretagne. Mais faut-il en faire un sauveur suprême, même si ces convictions semblent sincères depuis qu'il a été élu député travailliste?

    Lors du Brexit, le parti social-démocrate qu'il dirigeait et lui-même ont appelé à rester dans l'UE du capital. Il n'appelle pas plus à refonder un parti de progrès et de justice sociale, mais de rester dans le parti de Tony Blair et de Gordon Brown afin de "travailler ensemble". Et le Labour demeure toujours dans l'Internationale socialiste dont les partis au gouvernement, partout dans le monde, gère loyalement les affaires du capitalisme.

    Certes, charbonnier est maître chez lui et je ne m'immisce pas dans les affaires internes du parti social-démocrate britannique. Mais permettez-moi de ne pas partager la liesse qui encense la réélection de Jérémy Corbyn. M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis que c'est aussi au pied du mur que l'on voit le maçon. Et que chat échaudé craint l'eau froide.

    En France surtout, mais partout ailleurs avec les sociaux-démocrates au pouvoir.