• PUBLIE SUR LE SITE DE CAMPAGNE DE CORINNE LEPAGE =

     

    3441323499 08b59d359f Le Salon International de l’Agriculture (SIA), c’est une fierté pour la France. On y trouve les plus belles vaches de notre cheptel, les plus belles productions de nos terroirs mais surtout les meilleures initiatives en matière d’environnement.

    Le SIA, c’est la preuve qu’il n’est plus possible d’opposer agriculture et environnement. Les deux marchent ensemble. En premier lieu, parce que les agriculteurs respectent leur sol et leurs ressources. C’est leur outil de travail. Qui peut encore imaginer que les agriculteurs scient la branche sur laquelle ils sont assis ? En second lieu, parce que les pratiques agricoles les plus respectueuses de l’environnement permettent de hauts niveaux de rémunération et qu’elles doivent maintenant être généralisées.

    Il est donc encore possible de faire toujours mieux en matière d’environnement. La prise en compte de l’environnement doit devenir la règle. Les exploitations agricoles peuvent se retrouver autour d’une « haute productivité environnementale », qui fait mieux que ce que prévoit la réglementation actuelle. Et les filières agricoles de se structurer autour du principe du « produire local ».

    Les objectifs du « produire local » sont multiples : assurer le développement des territoires, créer des emplois locaux, rapprocher les bassins de production et de consommation, réduire l’empreinte carbone, mieux rémunérer les agriculteurs, diversifier les activités de production, créer du lien dans le milieu rural.

    En produisant local, il s’agit donc de relancer l’activité agricole.  Une relance qui se fera en plaçant l’environnement au cœur de l’agriculture. En substance, il suffit de travailler sur 4 axes : augmenter la recherche sur les pratiques agricoles à « haute productivité environnementale », orienter la formation et l’installation sur les exploitations à « haute productivité environnementale », organiser l’espace rural autour de la valeur « produire local » et, enfin, faire une PAC et une réglementation nationale à la hauteur de notre ambition.

    1) Augmenter la politique de recherche et développement en faveur de pratiques agricoles à « haute productivité environnementale »

    L’agriculture est une matière extrêmement technique. De nouvelles techniques doivent être importées des centres de recherche vers les exploitations.

    Mesure de financement public : aligner les aides publiques sur des critères environnementaux

    La recherche doit se tourner vers l’agro-écologie et la chimie verte :

    Mesures d’orientation de la recherche : pour l’amélioration des techniques liées à l’agriculture biologique, pour la sélection de variétés adaptées aux nouvelles conditions climatiques (notamment la résistance aux périodes de sécheresse), pour une meilleure compréhension des systèmes agronomiques (interactions sol – biodiversité, lutte biologique intégrée), pour une chimie verte base de la décentralisation énergétique et de la substitution au pétrole (chimie verte sur la partie non-alimentaire de la plante). La recherche agronomique doit se détourner de la priorité actuelle donnée aux OGM, recherche toutefois indispensable pour connaître les impacts sanitaires et environnementaux de telles cultures.

    La recherche française est un élément clé de notre réussite. Au niveau des techniques végétales, la France est certainement le pays qui bénéficie de la meilleure technicité. Il faut maintenant rééquilibrer les efforts de recherche avec l’élevage.

    2) Orienter la formation et l’installation vers une agriculture à « haute productivité environnementale »

    La « haute productivité environnementale » de l’agriculture repose sur différents systèmes d’exploitation, tous compatibles.

    Mesures de formation et de soutien : à l’agriculture biologique au premier rang avec un objectif de 10% en 10 ans (contre 3% aujourd’hui), à l’agriculture durable qui calcule avec parcimonie les apports en engrais et en produits phytosanitaires, au retour au sol des effluents d’élevage, à la réutilisation et la récupération des matériaux.

    Il faut stimuler la conversion à ces pratiques dès l’installation des agriculteurs.

    Mesures de soutien à l’installation : encourager les SAFER à privilégier l’installation de jeunes avec des projets environnementaux ambitieux, augmenter la dotation aux jeunes agriculteurs (DJA) quand ils s’engagent sur des projets durables, demander le remboursement de la DJA bonifiée en cas de non-respect des engagements environnementaux.

    3) Organiser l’espace rural autour de la valeur « produire local »

    C’est en restructurant l’ensemble de la filière agricole autour de la valeur « produire local » que les exploitations trouveront le moyen d’augmenter à la fois leur compétitivité et leur valeur environnementale.

    Mesures de structuration de filière : développement massif des circuits courts en privilégiant les AMAP, les marchés de producteurs, les jardins de cueillette, les jardins de cocagne, les pépinières ou couveuses de maraîchers (formation indispensable avant l’installation sur des petites surfaces).

    C’est en restructurant l’ensemble de la filière agricole autour de la valeur « produire local » que les exploitations pourront reconquérir du foncier agricole.

    Mesures institutionnelles de maîtrise foncière : destiner les espaces de quelques hectares non pas à l’agrandissement mais à l’installation, mieux négocier les pertes foncières face aux projets de développement urbain en faisant participer le monde agricole à l’élaboration des PLU, lutter conter la spéculation foncière en limitant la consommation foncière des grandes exploitations agricoles, organiser le portage foncier par des établissements publics type ‘Agence des Espaces Verts’.

    « Produire local » ne signifie pas renoncer à la position française à l’export. Produire local, c’est avant tout remettre de la diversification sur l’exploitation et valoriser les aires délaissées par les plus grandes structures d’exploitation.

    4) Faire une PAC et une réglementation nationale à la hauteur de notre ambition

    La PAC ne doit plus creuser les inégalités entre les différentes formes d’agricultures mais bien les réduire.

    Mesure de soutien dans la négociation communautaire:

    1. le verdissement de la PAC est une chance pour conditionner les aides directes non pas selon la surface des exploitations (qui favorise la céréaliculture plutôt que l’élevage) mais selon un critère d’éco-conditionnalité. Un compromis de verdissement est à trouver entre 20% et 30% pour ne pas engager une transition trop brutale. ;
    2. Abaissement du seuil de 7% de zones d’intérêt écologique qui sont un gel environnemental. Il faut prouver que l’on peut faire, sur ces aires, une agriculture à la fois productive et respectueuse.

    Au niveau national, plusieurs mesures doivent être prises immédiatement :

    Mesures réglementaires nationales :

    1. Annulation du « décret nitrates » 2011-1257 qui autorise une hausse de 20% des épandages d’azote ;
    2. Pas de TVA sociale sur les régimes agricoles (les ouvriers agricoles constituent une part minoritaire de la masse salariale) ;
    3. Autorisation de l’utilisation de la semence paysanne ; 4) Réactivation de la clause de sauvegarde pour 2012 pour interdire la culture du maïs Mon810.

    Corinne Lepage

    Eurodéputée

    Candidate à l'élection Présidentielle

    Retrouvez le programme de Corinne Lepage sur http://www.corinnelepage.fr/index.php/programme/

     

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