photo : Jacques Demarthon, AFP

"Notre système de santé, hier fierté nationale, est désormais mis à mal et son avenir n'est plus assuré", affirme M. Hollande dans une interview au bi-mensuel Espace social européen (ESE).

Le député de Corrèze, qui a reçu ces dernières semaines à son QG des experts et médecins hospitaliers ainsi que des syndicats de médecins libéraux (CSMF, MG-France) devait se rendre jeudi après-midi d'abord à l'hôpital Robert Debré à Paris, puis à l'Institut de la vision et enfin prononcer un discours à 17h15 à l'Université Paris V Descartes.

"Nous sommes dans une phase de popularisation du projet, il faut que les Français se l'approprient", a précisé à l'AFP Marisol Touraine, en charge des questions de santé dans son équipe de campagne.  

M. Hollande, qui a fait de la jeunesse sa priorité, prévoit de "lancer dès le début du quinquennat un grand plan national de santé publique pour l'enfant et l'adolescent qui aura pour ambition de mieux prévenir l'obésité infantile, de mieux dépister et prendre en charge les troubles sensoriels, neurocognitifs et les handicaps," dit-il à ESE.

Dans ses "60 engagements pour la France" présentés la semaine dernière, il a proposé de mettre fin aux déserts médicaux, en créant, dans chaque territoire, des "pôles de santé de proximité".

Ils pourront prendre plusieurs formes: "ici une maison de santé, là un centre de santé, là encore un hôpital local", a précisé le candidat.

M. Hollande veut aussi mettre en oeuvre "un plan d'urgence pour l'installation des jeunes médecins, passant par des incitations financières, des aides "dans la construction" de leurs "projets médicaux", dans leurs "démarches administratives" et en "contractualisant les carrières et les parcours professionnels".

L'ancien patron du PS veut aussi encadrer les dépassements d'honoraires des médecins. "Ils seront d'abord strictement encadrés, puis profondément réformés dans le cadre des nouvelles formes de rémunération négociées".

Il souhaite d'ailleurs que, dans la rémunération des médecins généralistes, aujourd'hui essentiellement basée sur l'acte médical, la part forfaitaire s'accroisse.

Pour assurer une permanence des soins dans les meilleures conditions, il a fixé à une "demi-heure" le délai maximum pour accéder aux soins d'urgence.

L'hôpital public, "maltraité" selon M. Hollande, "sera considéré comme un service public et non comme une entreprise".

Il a donc prévu de réformer son mode de financement. Il estime que "la tarification à l'activité" a des "limites" et que son "caractère inflationniste" est "inadapté à beaucoup de pathologies et dangereux pour les valeurs hospitalières".

"Favoriser une baisse du prix des médicaments", supprimer "le droit d'entrée" dans le dispositif de l'aide médicale d'Etat (AME), et "réformer la dépendance", font partie de ses "60 engagements".

Enfin, celui qui a fait de la lutte contre les déficits son credo, assure qu'il "veut rétablir les comptes de l'assurance maladie".

Jeudi, le Parti socialiste a publié une infographie sur le bilan du quinquennat Sarkozy intitulée "la santé mise à mal", qui donne des chiffres sur les déficits, "l'augmentation des taxes sur la santé", les maternités qui ferment etc.