47 députés mettent à mal l'intégrité républicaine

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 En pleine période de congés, en présence de 66 députés, avec le soutien du gouvernement et notamment du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, l'Assemblée Nationale a voté par 47 voix contre 19 un nouveau "droit du sol" soit-disant "adapté" à Mayotte.

En nouvelle lecture du projet de loi asile-immigration, les députés ont donné leur aval par 47 voix contre 19 à un article introduit au Sénat qui exige pour les enfants nés à Mayotte que l'un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois. 

Fin juin, lors d'un discours consacré aux Outre-mer, Emmanuel Macron avait soutenu cette démarche. Dans l'hémicycle, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, le lieutenant aboyeur, a défendu à son tour une évolution "nécessaire et équilibrée". Il a eu l'appui des deux députés de Mayotte, Ramlati Ali (LREM) et Mansour Kamardine (LR). 

Dans les rangs de la majorité, où 9 LREM et 2 MoDem ont voté contre l'article, des voix se sont élevées contre une disposition "mal préparée", notamment Saïd Ahamada (LREM) ou Nadia Essayan (MoDem).  

"Est-ce qu'on va résoudre des problèmes? La réponse est non", a aussi lancé Sonia Krimi, parmi les élus LREM abstentionnistes en première lecture. La députée, née en Tunisie, a déploré que cela rouvre les débats "sur les +horribles+ étrangers dont je faisais partie" qui "viennent pour profiter". 

La gauche a aussi fustigé un article qui "va à l'encontre de l'Histoire" (Muriel Ressiguier, LFI), vient "casser encore un peu plus l'unicité de la République" (Pierre Dharréville, PCF) ou "ouvre une boite de Pandore" (Marietta Karamanli, PS).  "Nous ouvrons un biais dangereux en droit", a également estimé Olivier Becht (UDI-Agir), magistrat de profession. 

Côté LR, Eric Ciotti (LR) a proposé de "généraliser ce principe à l'ensemble du territoire national". Fallait-il donner des gages à l'extrême-droite ?

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