Le sang de Sarah Van-Treeck n'a fait qu'un tour en apprenant l'information délivrée par ses camarades qui tractaient sur le marché.

Le règlement du marché y interdit « la pratique de toute activité à caractère politique, syndical, sectaire ou confessionnel ». Pas du goût de Sarah Van-Treeck, de la CGT.

UN grand « coup de gueule ». C'est ce qu'a poussé, par un courrier électronique adressé samedi après-midi à tous ses contacts, la militante CGT, et ex-candidate communiste aux élections cantonales de Vic-sur-Aisne, Sarah Van-Treeck.
« Ce matin, lors de distribution de tracts sur le marché de Soissons, des militants se sont fait présenter par un commerçant une plaquette rappelant le règlement du dit marché. Celui-ci stipule qu'il est interdit la distribution de tracts à caractère syndical, politique… », y raconte la syndicaliste, en s'étouffant que le règlement en cause ait été « signé par monsieur le maire de Soissons ! J'ai comme un trou de mémoire, le maire actuel est bien de gauche ? »

« Où allons-nous ? »

Le sang rouge de Sarah Van-Treeck n'a fait qu'un tour : « Et la démocratie ? Et la liberté ? Encore et toujours bafouée ! La liberté d'expression existe. Elle est un droit. Elle est notre droit. »
La militante a prévenu les destinataires de son mail qu'elle entendait saisir le bureau de l'Union locale CGT afin qu'« il y ait quelque chose de fait très rapidement ».
Sarah Van-Treeck ne cache pas son amertume : « Avant nous devions nous battre contre les coups bas de la droite, aujourd'hui il va falloir que nous fassions attention à ceux de la dite gauche… Où allons-nous ? »
La cégétiste prévoyait, dès ce début de semaine, de se procurer une copie du règlement. Pour Sarah Van-Treeck, pas question, en tout cas, de laisser passer : « S'il est avéré qu'il nous est réellement interdit de distribuer des tracts aux abords du marché, nous demanderons au plus grand nombre de venir un samedi matin afin d'avoir un rapport de force et de montrer notre mécontentement ainsi que notre envie de faire respecter notre droit à la parole. »