Dans un chassé-croisé très médiatisé, les deux favoris des sondages ont mis à profit leur présence au festival théâtral avignonnais pour se concurrencer à distance.
Alors que Mme Aubry a proposé d'augmenter de "30 à 50%" le budget de la Culture, M. Hollande a aussitôt mis en garde contre "la surenchère" en matière de dépenses budgétaires. Le député de Corrèze et la maire de Lille ont aussi de concert tiré la sonnette d'alarme sur l'euro, le premier dans le Journal du Dimanche, la seconde lundi dans les colonnes de Libération.
Mais ce duel à distance n'a pas été du goût de tous. "Ce qui s'est passé dimanche à Avignon est la démonstration d'une non compréhension de ce que sont les primaires", a déclaré à l'AFP Manuel Valls, qui brigue l'investiture pour 2012.
"Si ça se réduit à +je l'ai dit avant toi+ ou à jouer à ne pas se voir, on passe à côté de l'essentiel", a-t-il estimé, faisant allusion au jeu de cache cache entre les deux candidats dans les rues d'Avignon
Selon le député-maire d'Evry (Essonne), "les gens ne voient pas de vraies différences" entre Martine Aubry et François Hollande.
M. Valls, comme Ségolène Royal, demande l'organisation de débats entre les candidats à la primaire. Une option pour l'instant pas envisagée par le PS. La maire de Lille n'y est a priori pas favorable, tandis que M. Hollande est prêt "à en discuter" demandant qu'on "en définisse bien la forme", selon un de ses proches, Stéphane Le Foll.
Le Comité national d'organisation des primaires (Cnop) devrait aborcder cette question lors de sa prochaine réunion mercredi.
Pour M. Valls, il faut organiser "deux ou trois débats" en septembre entre les six candidats, sinon "l'idée même des primaires risque d'être compromise". Pour aller voter, "les électeurs doivent pouvoir distinguer la ligne directrice que chacun d'entre nous défend", a-t-il fait valoir.
Organisant pour la première fois sa conférence de presse hebdomadaire au siège même du PS, juste après le point hebdomadaire du porte-parole du Parti Benoît Hamon, Mme Royal a aussi réitéré avec force cette demande.
Selon elle, "la vraie réponse par rapport aux sondages c'est qu'il y ait des débats". "Si j'avais été mauvaise dans les sondages en 2007, je n'aurais pas tenu", a fait valoir l'ex-candidate à l'Elysée rappelant qu'à l'époque on lui avait "imposé six débats, pensant que je m'écroulerais".
"Si le débat est ratiociné, c'est un handicap pour les socialistes et pour la gauche", a-t-elle analysé dénonçant par avance "une stratégie de l'édredon".
La présidente de la région Poitou-Charentes a aussi affiché sa différence en en se disant prête à rassembler de l'extrême gauche à "la droite gaulliste", si elle remportait la primaire.
Le député strauss-kahnien Jean-Marie Le Guen lui a donné raison faisant valoir que "le pays est dans une telle situation de déclin, la situation économique est tellement dégradée, qu'il faut un vaste rassemblement face à Nicolas Sarkozy", tandis qu'un autre strauss-kahnien lui a conseillé d'en "rester là".
Arnaud Montebourg, parti en vacances, organisera lui une mini-caravane fin août qui partira le 21 de Frangy-en-Bresse, lieu de sa traditionnelle fête de la Rose, pour rejoindre le 26 l'univeristé d'été de La Rochelle, premier grand rendez-vous socialiste de la rentrée. Il fera notamment étape à Jarnac.
La candidate à la primaire PS Ségolène Royal a demandé une nouvelle fois lundi 18 juillet, lors d'une conférence de presse organisée au siège du parti, que soient organisés des débats directs entre les candidats à la primaire