• TRES BON ARTICLE =

    Cyril LAZARO

     
    Jeudi 30 août 2012 4 30 /08 /Août /2012 17:32

    Sapin minimise la mise en garde de la CGT et prône "un dialogue à la française"

    Le ministre du Travail Michel Sapin a minimisé jeudi la mise en garde de la CGT au gouvernement et invité syndicats et patronat à un "dialogue social à la française" pour lutter contre le chômage.

    "Messieurs les entrepreneurs, prenez le risque du dialogue social et donc du compromis", a lancé M. Sapin lors d'une table ronde à l'université d'été du Medef de Jouy-en-Josas (Yvelines).

    Le ministre a plaidé pour "un dialogue social à la française", une "méthode à inventer", qui tiendrait compte des "caractéristiques" propres à la France, sans se référer sans cesse aux prouesses allemandes.

    Après le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, la grand-messe de l'organisation patronale accueillait jeudi plusieurs ministres du gouvernement socialistes, une première.

    M. Sapin, également ministre du Dialogue social, a jugé "naturelle" sa participation à la réunion du Medef. "Si je ne dialogue pas avec les représentants des entreprises et des employeurs, alors il manque la moitié du dialogue".

    Mais il doit déployer tous ses talents de négociateur pour rapprocher syndicats et patronat et lancer, dans les quinze jours, une grande négociation sur "la sécurisation de l'emploi", alors que le chômage explose et que les plans sociaux se succèdent.

    La patronne du Medef, Laurence Parisot, a déjà menacé de boycotter cette négociation si la flexibilité n'était pas au centre tandis que le numéro un de la CGT Bernard Thibault a appelé mercredi, le gouvernement à "trancher" entre les demandes du Medef et celles des salariés, refusant tout net une plus grande flexibilité.

    Son homologue de FO Jean-Claude Mailly a également haussé le ton: le gouvernement doit "annoncer clairement" où "il se situe", "choisir" entre "les satisfactions du patronat" et "les attentes des salariés". "Sinon tout est possible. Si les conflits doivent monter ils monteront", a-t-il prévenu.

    Face au chômage, "qui peut rester inerte?"

    La CGT a déjà appelé à des manifestations le 9 octobre pour la défense de l'emploi industriel.

    Mais le front syndical se fissure: le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a accusé la CGT de "détourner l'appel européen à la mobilisation "à des fins politiciennes nationales et internes".

    "Nous souhaitons que tout le monde puisse être à la table de négociations, quelle que soit la difficulté de ces négociations", a affirmé M. Sapin qui assure que "la CGT, comme toutes les autres organisations syndicales, est aujourd'hui dans le dialogue".

    Le ministre ne se dit pas gêné par l'appel à la mobilisation de la centrale: "c'est une réaction qu'on peut comprendre et partager". "Quand on voit la situation en termes d'emploi, qui peut rester inerte?, demande-t-il.

    Pour lui, l'initiative du premier syndicat français vise à ce que "le rapport de force soit le plus possible de son côté" lors des discussions avec le patronat. "Les entrepreneurs auront la même préoccupation", selon lui.

    Mais Michel Sapin promet que le gouvernement veillera à ce que les salariés, qui "sont aujourd'hui en situation de faiblesse" du fait du chômage de masse, soient défendus".

    Et malgré l'insistance du patronat à imposer dans les débats les termes de flexibilité ou de flexisécurité", M. Sapin réitère son attachement à l'expression "sécurisation de l'emploi". "Les mots ont leur poids", dit-il.

    La réforme, elle, lui semble indispensable: "les procédures de licenciements et ses conditions d'application sont aujourd'hui insécurisantes à la fois pour l'entreprise et pour les salariés", selon lui.

    Source news.fr.msn.com

     

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