• très bon commentaire de notre ami RIRI 47 =

    Mardi 12 juillet 2011 2 12 /07 /Juil /2011 08:32

    On aurait pu penser que le reflux de la vague DSK serait mis à profit par Martine Aubry et François Hollande pour motiver les électeurs français à venir voter la primaire citoyenne en s'attaquant à des débats de fond, préoccupant justement les citoyens.

    Il n'en est rien.

    Francois Hollande, Martine Aubry, Ségolène Royal, à Paris, le 9 avril 2011 (MAXPPP).

    Martine Aubry et François Hollande, que l'on dirait clonés tant ils agissent à l'identique, ont décidé, ô nouveauté, de taper sur Nicolas Sarkozy tout en se lançant dans une bataille de listes de soutiens, sorte de who's who socialo-socialiste, qui transforme la primaire citoyenne en Congrès du PS.

    Ils ont tout faux et avec eux les barons qui tiennent les sondages pour une vérité révélée.

    Qu'importe à cette employée de Nancy obligée de mettre un tiers de salaire dans son réservoir pour travailler que Laure Adler soutienne Martine Aubry ? [Je la cite elle parce que j'aime beaucoup sa bio de Marguerite Duras et celle de Françoise Giroud, mais je m'égare...] Qu'importe aussi à cet ouvrier d'Aulnay qui risque de perdre son travail que Pierre Moscovici ait signé un Nième texte de congrès socialiste pour dire son soutien à François Hollande ?

    Le jugement et l'image que renvoie cette guéguerre de liste de soutien est désastreuse tant elle rappelle dans la mémoire collective le déroulement d'un congrès.

    Une image repoussoir alors l'objectif de la primaire citoyenne est d'attirer le plus grand nombre. Des millions de citoyens.

    Et dans la primaire citoyenne, la voix d'un baron local vaut autant que la votre qui me lisez.

    Mais voilà comme l'écrit Marianne c'est plus fort que Martine Aubry et François Hollande.

    Premier Secrétaire un jour, Premier Secrétaire toujours. Incapables de faire la différence entre un congrès et la présidentielle. Des mômes qui croient collectionner des bons points en s'appliquant alors que l'instituteur, ici le peuple de France ne délivre qu'un seul bon point son bulletin de vote. Et pas sur la foi d'une quelconque liste de soutien mais sur des propositions et des preuves, à l'issu d'un vrai débat politique comme les aiment les Français.

    Et Ségolène Royal ne s'y trompe pas qui à chaque intervention remet sur la table la question des prix, de leur blocage en cas de dérapage, la question de la réforme bancaire, de l'éducation, etc ...

    Mais ces débats Martine Aubry et François Hollande les fuient. Au Comité National d'Organisation des Primaires, ils font tout pour éviter des débats télévisés qui permettraient de mobiliser et de confronter les choix. Invités eux-mêmes dans les médias, Aubry et Hollande préfèrent évacuer d'un revers de la main tout débat. Dimanche soir sur France 2, Hollande s'est drapé dans honneur de favori : "Je ne vais pas commenter les paroles d'un autre" en parlant de Manuel Valls, en évitant le débat à distance que lui proposait le journaliste Laurent Delahousse. Pareil pour Martine Aubry qui a systématiquement évacué le débat de fond sur France 3 la semaine dernière : « je m'adresse aux Français ». Ou encore ce matin dans Libération en réponse à une question sur les différences d'idées :

    « Le projet a été voté à l'unanimité, c'est une première au PS... ».

    Circulez, il n'y a rien à voir. Pas de différence, pas de débat.

    A défaut de débat, peut-être pourraient-ils appeler les français à venir voter largement les 9 et 16 octobre pour cette primaire citoyenne ? Même pas. Ségolène Royal est la seule à systématiquement appeler au vote, en expliquant que tout le monde peut voter. Il suffit d'être inscrit sur les listes électorales.

    A les voir fuir le débat, en évitant d'appeler largement au vote, on finit par se demander si Martine Aubry et François Hollande veulent vraiment le succès de la primaire ou s'ils sont simplement capable de créer l'élan populaire qui permettra à la gauche de l'emporter.

    Peut-être qu'une simple bataille d'appareil les rassure et les conforte. Ce serait une indication que les favoris des sondages, ne croient pas à leur réalité... Intéressant.

    Cependant on voudrait ouvrir un boulevard à la droite et à l'extrême-droite que l'on ne s'y prendrait pas autrement. Personnellement, je suis entré en politique, abasourdi par le choc du 21 avril 2002 et pour ne pas le revivre.

    Mais force est de constater que les bébés Jospin que sont Aubry et Hollande n'ont toujours rien compris au film. Mais vraiment rien.


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