Foix. M.Blondel hisse le drapeau noir de la Libre Pensée

Bretelles noires sur tee-shirt noir: Marc Blondel annonce la couleur. Libertaire, incontestablement.

L'ancien secrétaire général de Force Ouvrière est le président national de la Libre Pensée, qui tient son congrès jusqu'à mercredi, au centre universitaire.

L'homme a minci, et il bannit les rondeurs de langage. Marc Blondel, président national de la Libre Pensée, voit dans cette association une «nécessité démocratique».

Quel président voulez-vous être pour la Libre Pensée?

Je suis à la tête d'une organisation de gens qui ne veulent pas de président (sourire). J'ai reçu, en réalité, une délégation de confiance plus que d'autorité, fruit de mon passé syndical et de mes origines: un père socialiste et libre-penseur, une mère catholique à l'occasion. Mais j'étais déjà adhérent de la Libre Pensée et je considère que cette association est une nécessité démocratique.

Quelles sont les valeurs qui fondent ce mouvement?

Le doute, l'interrogation, le refus de la soumission et des dogmes. Ce sont nos valeurs, qui conduisent à la rébellion et à la contestation.

Des valeurs marquées d'un fort sentiment anti-religieux?

Nous refusons les dogmes, et toutes les églises monothéistes. Nous sommes pour la Loi des Hommes, contre celles de Dieu, d'Allah ou de Jéhovah.

Vous êtes donc très présents dans les débats qui agitent notre société, en ce qui concerne la défense de la laïcité?

Nous défendons la seule école libre, c'est-à-dire l'école républicaine, le strict respect de la séparation entre l'Eglise et l'Etat. Nous nous sommes battus contre ces départements qui avaient participé, par exemple, au financement de bus pour les Journées Mondiales de la Jeunesse, qui se déroulent actuellement à Madrid. Nous travaillons sur la bio éthique, sur l'euthanasie, et nous avons assisté au lobbying de l'église catholique pour empêcher toute avancée dans ce domaine.

Mais de quel poids pesez-vous dans ce débat?

L'association compte 5000 adhérents au plan national. Ne croyez pas que j'en sois satisfait. Je préfèrerais que nous soyions 50000, d'autant que nous ne vivons que de nos cotisations. La Libre Pensée refuse toute subvention. Mais, d'un autre côté, nous n'avons aucune envie d'être un refuge pour les déçus des partis politiques.

Justement, qui sont les libre-penseurs?

Essentiellement des gens de gauche, des athées, des agnostiques, des... rien du tout, des socialistes - ou qui l'ont été, des communistes -ou qui l'ont été, des trotskystes - ou qui l'ont été.

Et, en dehors de la défense de la laïcité, quels sont vos autres chevaux de bataille?

Nous nous battons, par exemple, pour la réhabilitation des «fusillés pour l'exemple», qui sont 680 dans notre pays. Les Anglais ont réussi dans cette tâche. Pour l'instant, nous n'y sommes pas parvenus.

Le chiffre : 680

«fusillés pour l'exemple»> Réhabilitation . Entre autres combats, la Libre Pensée défend notamment la mémoire des 680 «fusillés pour l'exemple» tombés pendant le premier conflit mondial et met tout en œuvre pour obtenir leur réhabilitation.

« Nous ne sommes ni un parti, ni un syndicat. Notre seule ambition, c'est de faire de plus en plus de libres-penseurs».

Marc Blondel, ancien syndicaliste, président national de la Libre Pensée