Golf Blue Green : la CGT mène une grève inédite

Le personnel du golf s'est mis en grève hier, pour obtenir que ses revendications soient entendues. La direction s'étonne de cette initiative isolée et s'explique.

Des drapeaux syndicaux aux abords du green. Mais, au loin, les golfeurs étaient bien là

Des drapeaux rouges de la CGT qui flottent dans l'atmosphère cossue d'un golf privé où l'abonnement individuel coûte 1 400 euros par an. C'est un accueil pour le moins inhabituel auquel ont eu droit les usagers du golf Blue Green d'Artiguelouve, hier matin, à l'heure de franchir les portes de l'établissement.

Et pour cause. C'est la première fois, en effet, depuis la création de ce 18 trous situé à l'ouest de Pau, que la CGT - qui dispose d'une section locale depuis l'automne - y déclenche une grève. Une grève limitée à 24 heures, à laquelle 4 des 6 salariés prévus au planning ont participé.

Les collègues de repos sont néanmoins venus prêter main-forte dans la matinée pour tenir le piquet de grève. Parce qu'au sein du personnel local de Blue Green, filiale du groupe Saur très présent dans les secteurs de l'eau et des déchets, « on en a ras le bol ! » explique Alain Lopez, délégué syndical.

Salaires : +15 % demandés

Ras-le-bol des mises aux normes « du practice, de la machine à balle… » qui tardent à venir. Mais également des heures supplémentaires pas encore payées, « des conditions de travail de plus en plus difficiles et des salaires qui n'augmentent pas ! »

Les salariés grévistes demandent une augmentation générale de 15 % qui puisse rattraper, disent-ils, les revalorisations qui n'ont pas eu lieu ces dernières années. Ils veulent aussi « le respect des pauses », « une compensation financière en plus du salaire pour le travail des dimanches et jour férié » - une action est engagée en justice - et la mise en place pointeuses « pour une transparence totale des heures réelles au travail. » Des salariés lassés d'entendre leurs revendications balayées par « on verra ça plus tard » depuis des années indique Alain Lopez. Et désormais prêts pour l'épreuve de force. C'est un incident entre un employé et un golfeur menaçant qui a convaincu le personnel d'agir. La direction du golf avait alors décidé d'une exclusion temporaire de quatre mois. Pour la réduire ensuite. Au retour du client, l'employé a décidé de faire jouer son droit de retrait.

Le directeur du site, Jean Rouzaud, et le directeur des ressources humaines de Blue Green, Vincent Kerharo, ont reçu hier matin le personnel pour entre ses doléances et apporter de premières réponses. Ils ont affirmé être « ouverts au dialogue » et jugent la grève (sans préavis) d'autant plus « étonnante » qu'aucun autre golf du groupe y participe. Vincent Kerharo explique, en effet, que la négociation annuelle obligatoire sur les salaires va démarrer en février à l'échelle de Blue Green. Et que c'est dans ce cadre que la discussion sera engagée. Mais +15 %, « ça me parait beaucoup ».

Les salaires jugés trop bas ? « Ils sont tous, ici, dans la moyenne. » Les pauses ? « elles sont bien prises » assure de le directeur. Le local syndical ? « On est en train de voir. Mais il n'y avait pas de vestiaires, c'est réparé ! »

Bref, l'actuelle direction du site explique être arrivée voilà un an, à la suite de la fusion du réseau Blue Green et de Formule Golf. Et ne pas pouvoir tout régler d'un coup. Mais sans panique à bord. Le parking était plein, hier. Et pas un golfeur de la matinée n'est venu renforcer le piquet de grève…

Source sudouest.fr