http://www.lepoint.fr/societe/sarkozy-dedie-l-annee-du-mexique-a-florence-cassez-14-02-2011-1295347_23.php

L'UMP et le candidat sortant viennent donc de sauter sur une occasion d'alimenter une polémique après la décision de Michel Vauzelle (PS) de se rendre au Mexique pour tenter de "recoller les morceaux" entre la France et le pays qui tient Florence Cassez enfermée. C'est du moins la version offerte aux médias par le parti du candidat sortant.

Il est capital de rappeler certains faits qui pourront relativiser la soudaine hargne des donneurs de leçons prompts à instrumentaliser une très pénible affaire.

Début 2011, les français apprenaient l'annulation pure et simple de l'année du Mexique en France. Trois ans de préparation, des milliers de conservateurs, des responsables culturels, des diplomates, des deux côtés de l'Atlantique redoublaient d'efforts pour vivifier une Histoire commune quelque peu oubliée. Des frais conséquents avaient été engagés...

Or une française, Florence Cassez, était emprisonnée là-bas depuis quatre ans déjà. Condamnée à 60 ans de prison. Les autorités consulaires françaises traîtaient au mieux ce douloureux épisode, dans la discrétion qui s'impôse. Il s'agissait d'obtenir un transfert dans une prison française.

Le 14 février 2011, le Président de la République, aux côtés de la famille de la prisonnière, après avoir "longuement" téléphoné à celle-ci pour obtenir son accord (?!), fit cette déclaration:

"Je souhaite, en tant que Chef de l'Etat, dédier l'année du Mexique à Florence Cassez. Je demande donc le maintien de toutes les manifestations et que chaque officiel qui aura l'occasion d'y prendre la parole commence par parler de Florence Cassez, de sa situation,afin qu'on ne l'oublie pas. Et par ailleurs, j'ai demandé à la Ministre des Affaires Etrangères que (sic) je fasse moi-même la première manifestation d'ampleur franco-mexicaine, pour prendre la parole et pour parler de Florence. Florence partage pleinement cet avis". Fin de citation

Ce faisant, le Chef de l'Etat outrageait prodigieusement son homologue mexicain, Felipe Calderon, qui ne pouvait évidemment accepter une série d'humiliations aussi grossières. Un an avant cette décision, l'Elysée avait assuré pourtant qu'aucun lien ne serait fait entre le cas de Florence Cassez et l'année du Mexique en France.

Le résultat fut catastrophique car l'événement préparé de longue date fut annulé! Il ne restait aux milliers d'intervenants français et mexicains que les larmes de la colère. Quant à Florence Cassez, elle restait en prison.

A vouloir "faire un coup", c'est la France qui fut frappée. Les intérêts supérieurs du pays passaient au second plan pour un effet négatif des plus dommageables à long terme.

Alors entendre le ban et l'arrière ban de l'UMP hurler quand Michel Vauzelle se rend au Mexique avec humilité pour tenter, sinon une médiation, au moins l'entame de discussions fondées sur le respect mutuel, c'est tout simplement SCANDALEUX!

D'autant plus scandaleux qu'il s'agit principalement, pour Michel Vauzelle (très fin diplomate) de préparer, en cas de victoire de François Holande, le futur sommet du G20!

Christophe