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    Lundi 21 mai 2012 1 21 /05 /Mai /2012 00:26

     

    mai 162012
     

    Ça y est : on le redoutait, c’est fait. Manuel Valls est donc ministre de l’Intérieur du gouvernement « de gauche » de François Hollande. Les guillemets à « gauche » se justifient ici ne serait-ce que par la nomination de ce triste sire, qui n’a jamais rien eu à voir avec la gauche, sinon l’imposture de son étiquette. Lisez ce qu’en écrit Alain Gresh pour le Monde diplomatique, extrait d’un texte dont nous applaudissons chaque ligne : « C’est tout de même lui qui, se promenant sur un marché de sa bonne ville d’Evry, le 7 juin 2009, interpellait ses collaborateurs : « Belle image de la ville d’Evry… Tu me mets quelques blancs, quelques white, quelques blancos ! » Manuel Valls ne représente pas grand-chose dans son parti : il n’a récolté que 5,7% des voix lors de la primaire d’octobre 2011. [Pourquoi alors lui confier la responsabilité de la place Beauvau ? Indigne Hollande, pour le coup !, NdA]  Il est vrai que cet admirateur de Dominique Strauss-Kahn et de Tony Blair aurait sans doute plus sa place au Nouveau centre ou au Modem de François Bayrou, dont il reprend les thèses économiques et sociales. Nicolas Sarkozy avait tenté de le débaucher en 2007 et Martine Aubry lui avait écrit une lettre ouverte en juillet 2009 : « Si les propos que tu exprimes reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences et quitter le Parti socialiste. » Mais Valls a su faire le bon choix : rester au PS tout en combattant tous les principes de la gauche et, finalement, accéder à un poste où il pèsera lourd dans les choix gouvernementaux des prochains mois sur la sécurité, l’immigration, l’islam. Concédons-lui donc le fait qu’il est un habile politicien, mais mettons entre parenthèses l’idée qu’il serait de gauche. »

    Bonus 1, Manuel Valls sur les 35h, extrait de feu notre Kiosque permanent du 2 janvier 2011« Est-ce que, dans le monde tel qu’il est aujourd’hui – avec la concurrence que nous connaissons -, pouvons-nous nous permettre d’être sur des idées des années 1970, 1980, 1990 ? Non. Il faut dépasser la question des 35 heures », a trouvé malin de pontifier Manuel Valls lors du Grand Rendez-vous Europe 1 – Le Parisien-Aujourd’hui en France. « Au nom «d’une augmentation du pouvoir d’achat», le député-maire d’Evry (Essonne) estime que dans le monde en 2011, «il faut travailler plus»relate le quotidien. Reprenez le même discours, à la virgule près, et vous obtenez des Fillon, Copé, Lefebvre, Morano et toute la clique : il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre le « socialisme » à la sauce vallsienne et le sarkozysme le plus orthodoxe. L’ami Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives économiques, répond sur sa page Facebook : « A propos des 35 heures qu’il faudrait déverrouiller selon Manuel Valls, il faut rappeler que les 177 millions d’heures sup’ subventionnées, réalisées au 3ème trimestre 2010 selon l’Acoss, représentent l’équivalent de 390 000 emplois à temps plein. Et les 4 milliards gaspillés chaque année pour subventionner ces heures sup’ permettraient de payer INTÉGRALEMENT 100 000 emplois supplémentaires. » Voilà les pendules remises à l’heure. »

    Bonus 2, ce qu’en disait Jean-luc Mélenchon, repris dans notre billet titré  Asile politique :

    « Quel effet cela peut-il faire d’appartenir aujourd’hui au Parti socialiste ? Nous ne nous posons jamais cette question sans frissonner d’effroi. Mais il est une échappatoire, à en croire Jean-Luc Mélenchon. Après avoir longuement démontré en quoi la proposition de Manuel Valls de« déverrouiller » les 35 heures était absurde et traîtresse – allez lire le billet entier -, le co-président du Parti de gauche termine en feu d’artifice : « Manuel Valls montre que la décomposition politique de la direction socialiste continue. On pouvait penser qu’après avoir fourni 20% du gouvernement Sarkozy le contingent des retourneurs de veste était épuisé. Non. Il y a pire. Pire que les opportunistes carriéristes, il y a ceux qui font leur la ligne dominante de la social-démocratie européenne. Elle détruit l’Etat providence qu’elle a créée en endossant les habits de la modernité et du « réformisme ». Papandréou, Strauss-Kahn, Valls, ce sont les faces d’une même réalité. (…) Le PS est un astre mort. Sans le chantage de ses dirigeants au « vote utile » et leur utilisation cynique du diable lepéniste, les militants et les électeurs viendraient par milliers demander l’asile politique au Front de gauche ! J’annonce à tous ceux qui en ont assez de vivre dans la honte de se demander chaque jour quelle horreur réactionnaire va débiter un de ses dirigeants qu’ils seront accueillis avec amitié au Parti de gauche où ils seraient bien plus utiles qu’à porter les sacoches de cette équipe de tireur dans le dos des travailleurs. »

    Bonus 3 : ce qu’en disait Gérard Filoche, socialiste de gauche, lui : « Ce qu’a dit Manuel Valls témoigne de son incompétence totale en droit du travail, en économie, en histoire. Ce garçon n’a jamais travaillé, il n’y connaît rien, il ignore et méprise des millions de salariés, qu’il s’oblige donc à faire femme de service dans les écoles de sa circonscription et au bout de quelques mois où il aura passé la serpillière dans les réfectoires, il sera pour les 35 h et réclamera à coup sur le paiement majoré d’heures supplémentaires… » Au fait mon Gérard, on a fait tout comme tu nous as dit, on a voté Hollande (au 2e tour), et maintenant on a ce type-là à l’Intérieur ? Tu le vis bien, franchement ?

    Bonus 4, extrait de notre billet Manuel valse avec la droite (août 2007) :  »Une grande partie des idées de gauche se sont épuisées. Pour que le PS retrouve une crédibilité, il doit être porteur d’un projet vraiment différent. (…) Si nous ne changeons pas en profondeur notre logiciel, nous resterons durablement dans l’opposition. » Le raisonnement est limpide. Décryptage : la France est à droite, elle plébiscite les idées de droite, et la gauche ne peut par conséquent espérer gagner sur des idées de gauche – qui seraient par ailleurs en grande partie épuisées. Pour espérer revenir au pouvoir, la gauche doit donc devenir la droite ! L’illustration parfaite de ce propos vient un peu plus loin, quand Valls profère cette véritable obscénité : « Nous pouvons faire un bout de chemin avec la majorité, à condition qu’elle nous entende, sur des sujets qui peuvent faire consensus. Je pense aux moyens qu’il faut donner à la justice, à la lutte contre la criminalité ou encore au dossier de l’immigration. » Glissons sur les moyens à donner à la justice, ce dont personne ne peut nier l’utilité, pour nous attarder sur les deux autres sujets donnés en exemple par notre sémillant député. Sécurité. Immigration. Ça ne vous rappelle rien ? Quel homme politique a instrumentalisé ces thèmes jusqu’à la nausée depuis 2002 ? Comment « faire un bout de chemin » avec celui qui en fait justement son miel populiste ? Prenons la lutte contre la criminalité. Valls souhaite donc que les socialistes fassent « un bout de chemin » avec une majorité responsable du constat objectif et accablant suivant : « Entre 2002 et 2007, pas moins de sept lois ont été votées pour durcir la répression pénale. Et si la délinquance générale a diminué, sur la même période, les violence faites aux personnes ont augmenté de 27 %. En dépit de cet évident revers, les députés de la XIII° législature, à peine élus, sont invités à débattre d’un huitième replâtrage de l’arsenal juridique et d’une cinquième modification de l’ordonnance de février 1945 ! L’existence même de ce nouveau projet de loi souligne l’échec des précédents. Et son orientation fondée, comme les autres, sur le «tout répressif», le condamne à la même faillite. Cette inflation législative donne raison au criminologue Denis Salas lorsqu’il déclare que «la loi pénale est devenue un instrument de régulation des peurs collectives et non une codification réfléchie des sanctions» » ? Au fait, de qui, ce réquisitoire contre la façon dont cette majorité envisage la lutte contre la délinquance ? De… Manuel Valls, le 17 juillet dernier, discourant à l’Assemblée nationale à propos de la loi Dati. Mais ça ne l’empêche pas aujourd’hui d’invoquer un consensus forcément introuvable ! Sur l’immigration, c’est évidemment encore pire. Comme le souligne le camarade Birenbaum sur son blog, la sortie de Valls coïncide avec la dernière saillie du ministre de l’Immigration et de la Préservation de la Race blanche, l’abominable Brice Hortefeux : « Ce dernier a, en effet, déclaré, justement hier, être « légèrement en dessous », de l’objectif 2007 de 25 000 reconduites à la frontière d’étrangers en situation irrégulière. Ajoutant « C’est pour cela qu’il faut redoubler d’efforts pour interpeller les personnes en situation irrégulière » ; et demandant à Michel Gaudin, nouveau Préfet de Police de Paris, d‘ »augmenter de façon significative le nombre d’interpellations d’étrangers en situation irrégulière ». Tout est dit : faire du chiffre. Expulser toujours davantage. Avec comme corrollaires obligés la multiplication des contrôles au faciès et la brutalité des expulsions de sans-papiers que l’on passe à tabac. « Un bout de chemin« … Nous nous sommes trompé dans notre titre : il ne s’agit pas de valse, mais bien de danse du ventre. »

    Sans oublier que ce Tartuffe était en faveur de cette escroquerie sarkozyste de TVA soi-disant sociale ! Alors franchement, voir Valls porté au ministère de l’Intérieur nous donne envie de vomir et nous suggère que, malgré la bonne nouvelle de la fin du funeste règne de l’antisocial et psychopathe ancien locataire de l’Élysée, nous n’en avons pas fini d’être dans l’opposition…

     

    Source : Plumedepresse.net

     

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