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    Cyril LAZARO

     
    Dimanche 2 septembre 2012 7 02 /09 /Sep /2012 21:17

    Une rentrée sous le signe de futures mobilisations

    Pour Jean-Pierre Mercier, de la CGT, il est certain que les salariés seront mobilisés. Il estime toutefois qu'il faudra élargir la mobilisation. Photo AFP  

    Pour Jean-Pierre Mercier, de la CGT, il est certain que les salariés seront mobilisés. Il estime toutefois qu'il faudra élargir la mobilisation.

     

    Après un mois de vacances et une semaine de chômage partiel, les ouvriers de l'usine PSA Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois reprennent le travail mardi. Pour les syndicats, il s'agit de les mobiliser au plus vite contre la fermeture du site en 2014.

    Le 26 juillet, les quelque 3 000 salariés et 400 intérimaires étaient partis en congés, le coeur lourd, espérant oublier l'usine pendant quelques semaines. Deux semaines plus tôt, la direction du groupe avait annoncé la fin de la production sur ce site historique de Peugeot-Citroën ouvert en 1973, qui est l'un des plus gros employeurs de la Seine-Saint-Denis. Si beaucoup paraissaient las ou assommés par l'annonce, d'autres promettaient une rentrée « chaude », une mobilisation « forte » et « très suivie » dès le 4 septembre.
    « Dès mardi matin, on va à la bagarre », assure Mohammed Khenniche, délégué du syndicat SUD. « En juillet, les gars étaient choqués, mais là, ils vont revenir avec beaucoup d'énergie pour se battre. Ils n'ont pas le choix : c'est soit ça, soit Pôle emploi », affirme le syndicaliste. « On va définir notre stratégie d'attaque mardi, on ne va rien s'interdire », prévient-il, estimant : « il n'est pas question de négocier quoique ce soit, il n'y a aucune raison de fermer le site ».

     

    On a été responsables ces derniers mois

    Tanja Sussest, du syndicat majoritaire SIA, se montre plus modérée. Fin juillet, « on avait dit : " on essaie de se retrouver à la rentrée ", mais est-ce qu'il va y avoir une mobilisation exceptionnelle, je ne sais pas ». « Les gens qui ont déjà repris, (administratifs et chefs d'équipe notamment, ndlr) sont dans un état d'esprit morose », rapporte-t-elle. « Mardi, on passera sur les lignes pour voir l'état d'esprit » des ouvriers, dit la syndicaliste, qui imagine « des actions coup de poing ».
    Pour Jean-Pierre Mercier, de la CGT, « impossible de dire ce qu'il y a dans la tête des salariés, on va le savoir mardi, mercredi, jeudi ». Il prévoit de réunir les ouvriers, « secteur par secteur dans les ateliers, pour discuter de la rentrée ». « C'est sûr que les militants et que quelques salariés seront mobilisés, mais il faut élargir la mobilisation », dit le syndicaliste qui avait annoncé le 12 juillet, juste après l'annonce de l'arrêt de la production à Aulnay, que « la guerre (était) déclarée ».
    Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a appelé fin août les syndicats de PSA à la « responsabilité économique » pour ne pas « affaiblir » le constructeur. Les syndicats doivent penser aux « 100 000 salariés qui restent à Peugeot », a-t-il affirmé. « On a été responsables ces derniers mois », lui répond Tanja Sussest. « Il a été le premier à promettre : " on va sauver le site d'Aulnay " et maintenant, il ose nous dire : " soyez responsables ". Ça me choque ».
    Les salariés ont pour l'heure un peu de répit : le plan de sauvegarde de l'emploi annoncé pour Aulnay, et pour Rennes, est suspendu le temps de l'expertise mandatée par les élus du comité d'entreprise pour obtenir des preuves sur la mauvaise santé de PSA qui justifierait la fermeture d'Aulnay et les 8 000 suppressions de postes en France. Certains syndicats pourraient moduler leur mobilisation en fonction des conclusions du cabinet Secafi, attendues pour la mi-octobre.

    Source nordeclair.fr

     

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