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TRES INTERESSANT =
ROSEMAR
Mardi 11 juin 2013 2 11 /06 /Juin /2013 22:15
Les épreuves du baccalauréat approchent et les correcteurs reçoivent comme chaque année des consignes de correction et celles-ci se font toujours plus pressantes. Ainsi pour l'oral de latin et de grec, les "examinateurs sont invités à faire preuve de bienveillance et de courtoisie à l'égard des candidats".La formule laisse rêveur : il semble que certains correcteurs soient soupçonnés d'un manque de courtoisie...
"Il faut aussi tenir compte des conditions difficiles dans lesquelles a été dispensé cet enseignement." Effectivement le nombre d'heures de lettres classiques attribuées aux lycées tend à diminuer : en terminale, cet enseignement devrait comporter 3 heures, souvent il se réduit à 2, voire une heure... Que demande-t-on aux enseignants ? Il s'agit, en fait, de gérer la pénurie, le manque de moyens.
On supprime des heures d'enseignement, il faut donc l'accepter sans sourciller, en tenir compte et faire en sorte que l'épreuve se déroule comme si l'élève avait eu un nombre d'heures adapté à l'épreuve du baccalauréat.
Il faut également "pratiquer une évaluation positive afin d'oeuvrer pour la survie d'une discipline qui contribue à la formation de l'individu pour l'accès à l'héritage linguistique et cuturel gréco-romain."
Cette dernière consigne est particulièrement claire : il s'agit de mettre de bonnes notes aux élèves même s'ils ont reçu un enseignement au rabais, même s'ils n'ont eu droit qu'à une malheureuse heure de latin ou de de grec, placée en général de 17 heures à 18 heures... en fin de journée...
Voilà ce qui s'appelle "oeuvrer pour la survie du latin et du grec" ! Bravo ! On est bien là dans le faux-semblant, l'illusion de l'enseignement.
Tous les correcteurs ont reçu ces consignes et la plupart s'y plieront par crainte de sanction. De toute façon, comment pourraient-ils ne pas s'y plier ? Les élèves ne sont pas responsables de la pénurie et ils ne méritent pas d'être pénalisés.
Au lieu de donner des moyens aux enseignants, on leur demande de jouer le jeu de l'efficacité, de faire semblant... En fait, l'enseignement du latin et du grec est souvent sacrifié sur l'autel de l'économie, les heures diminuent, les établissements scolaires qui dispensent ces enseignements sont de moins en moins nombreux...
Que veut-on exactement ? Promouvoir ces disciplines ou les faire disparaître ?
Pour un véritable renouveau de ces enseignements, pour une véritable formation, il faut redonner à ces matières une place de choix, en montrer toute la valeur et c'est l'inverse qui se produit.