• TUER UNE PAUVRE BETE A MOITIE DROGUEE N' A RIEN D'ARTISTIQUE ///LA CORRIDA /BASTA =

    Mardi 6 mars 2012 2 06 /03 /Mars /2012 16:45


    Par DESIRS D'AVENIR HERAULT

    Corridas : bataille de psys sur le sable

    Le Monde. 22.01.2012. 28 02 2012. Catherine Vincent

     

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    Autour de la corrida s'affrontent en général deux positions inconciliables : celle des aficionados qui défendent son aspect artistique et une certaine beauté de la violence, et celle des défenseurs des animaux, indignés de la souffrance ainsi infligée aux taureaux.

     

    Il est plus rare de voir le débat se déplacer sur le terrain de la psychologie. Et mettre en scène deux spécialistes reconnus de l'enfance, en désaccord radical sur le traumatisme qu'un tel spectacle peut entraîner sur notre progéniture.


    Dans l'arène, côté tribunes : Hubert Montagner, ancien directeur de l'unité enfance inadaptée de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). « Je suis convaincu que le «spectacle» de la corrida est une forme de violence néfaste pour l'enfant », affirme-t-il.

     

    Si convaincu qu'il a adressé, le 6 janvier, une lettre à Jacques Hintzy, président d'Unicef France, dans laquelle il s'avoue « troublé » que cette institution ait accordé le label « villes amies des enfants » à Nîmes et Arles (Bouches-du-Rhône), aux écoles de tauromachie renommées. Un trouble auquel Jacques Hintzy ne semble attacher qu'une importance relative, estimant que l'Unicef, « entre la crise alimentaire dans la Corne de l'Afrique et le droit à l'éducation pour tous les enfants, a des problèmes plus graves à régler ».

     

    Hubert Montagner n'en souhaite pas moins « voir interdire l'accès aux corridas aux enfants de moins de 16 ans ». Une prise de position qui lui a valu d'intégrer le comité d'honneur de la Fédération des luttes pour l'abolition des corridas (FLAC), aux côtés de la philosophe Elisabeth Badinter, de l'avocate Gisèle Halimi et de l'actrice Danielle Darrieux.


    Côté toril : le célèbre pédopsychiatre Marcel Rufo, pour qui la corrida - dont il n'est pas « un fan » - représente une fête et une école de courage. « Les enfants ne vivent pas dans le monde des Bisounours. Si on interdit les arènes aux mineurs, pourquoi ne pas aussi leur interdire la boxe, le rugby, et la grand-mère qui crie sur le grand-père affaibli ? », suggère-t-il avec sa verve habituelle. « C'est vrai que la corrida peut être traumatique, mais le traumatisme fait partie du parcours de l'enfant. Et au moins celui-ci est-il organisé ! »

     

    Agressivité et anxiété

    La maîtrise de la violence à travers un jeu de règles est-elle éducative ? Un rituel de mise à mort partagé en famille a-t-il valeur de rite initiatique ? Hubert Montagner invite Marcel Rufo à venir en discuter publiquement avec lui. Si le débat a lieu, il pourrait être utilement alimenté par une étude scientifique, publiée en 2004 dans la revue Aggressive Behavior.


    Réalisée par l'équipe espagnole de José Luis Grana (université de Madrid, département de psychologie clinique), elle consistait à faire visionner des corridas à 120 filles et 120 garçons âgés de 8 à 12 ans. Les résultats, bien que partiels, montrent que « l'attitude des enfants vis-à-vis des corridas n'est en général pas favorable ». Et que la justification « festive » de cet événement a tendance à « augmenter significativement le niveau d'agressivité et d'anxiété » de ceux qui le regardent.


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