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    vendredi 11 mai 2012

    Bayrou, otage dans la cusine de Martine

     
    Le parti socialiste a décidé de maintenir sa candidate au premier tour face à François Bayrou malgré son soutien personnel à François Hollande lors de l'élection présidentielle. La décision a surpris, Pierre Moscovici, Vincent Peillon, Ségolène Royal et même Laurent Fabius ayant laissé entendre qu'il serait élégant de se retirer.
     
    Romain Pigenel nous offre une lecture de l'évènement : face à la stratégie de Mélenchon sur les deux gauches, il s'agirait de l'empêcher d'utiliser ce retrait pour se poser comme le représentant de la "vrai gauche". Si ce discours représente sans nul doute l'habillage idéologique des partisans du maintien, sa pertinence reste à démontrer. D'abord, personne n'imagine que cette décision empêchera Mélenchon de se poser comme le représentant de la "vrai gauche" au cours des cinq années à venir. Il était par contre fort improbable, aussi longtemps de l'alliance au centre était clairement récusée, que ce geste en faveur d'un homme ayant apporté son soutien au premier président de gauche élu depuis 24 ans suscite l'indignation au sein des électeurs du Front de Gauche. Ne confondons pas les citoyens et le bruissement des états-majors.
     
    Les choses sont probablement fort plus prosaïque. Martine Aubry est à la tête d'une coalition hétéroclite dont le ciment, depuis son accession à la tête du PS, est la dénonciation du bilan de François Hollande comme premier secrétaire et de celui de Ségolène Royal comme candidate aux présidentielles. Alors même que leur ancien adversaire a été élu Président de la République, en pleine composition ministérielle, elle a saisie le prétexte Bayrou pour rappeler un rapport de force interne. Tout cela étant un peu absurde, on entend désormais circuler des scénarii de second tour indiquant que le PS pourrait se retirer si le président du MODEM arrivait en tête.
     
    Je ne pense pas que ce soit la meilleure façon d'aborder la question. François Bayrou ne sera pas dans la majorité présidentielle et défend vigoureusement une rigueur dont justement François Hollande ne souhaite pas qu'elle définisse l'essentielle de l'orientation politique. Maintenant, pour réussir au regard des enjeux auxquels est confrontée la gauche, l'action de François Hollande devra être perçue comme légitime au-delà de son propre camp. C'est tout le sens de la communication entreprise depuis le 6 mai pour le présenter comme le président de tous les français. La décision politicienne de faire preuve de sectarisme envers Bayrou n'aide pas de ce point de vue.
     

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