Ce lundi s'ouvre, en Belgique, le procès intenté par Françoise Jonckheere à la société Eternit. Cette dame a entamé la procédure quelques mois avant de mourir d'un cancer de la plèvre, provoqué par l'amiante. Avant de mourir, elle avait demandé à ses 5 fils de poursuivre son combat judiciaire. Ils l'ont fait mais, depuis deux d'entre eux sont morts à leur tour. Leur père, Pierre, ingénieur à l'usine Eternit, qui produisait des toitures d'amiante est, quant à lui, décédé de la même maladie en 2000. Ce procès est le premier intenté par une victime de l'amiante contre Eternit en Belgique.
Les avocats d'Eternit comptent soulever la question de la prescription qui est de 20 ans.
Eternit a toujours soutenu que le délai moyen d'incubation tournait autour des 35-40 ans. Pour les avocats de la famille "décimée" cette interprétation a quelque chose de choquant, car elle reviendrait à considérer que tout empoisonneur certain que l'effet du poison qu'il inocule ne se fera sentir qu'à très long terme sera assuré de son impunité.
Eternit, dans les dossiers français, suisses, néerlandais ou italiens a toujours plaidé son ignorance des effets nocifs du produits qu'il travaillait.
Les demandeurs contestent cette argumentation. Eternit devait être au courant, dès les années 60, du danger de l'amiante. Ces dangers avaient clairement été mis en évidence par le professeur américain Irving Selikoff et dans de nombreux colloques auxquels Eternit a délégué des membres du personnel, médecins du travail notamment.
Dans l'hypothèse où la justice belge donnerait raison à la famille "décimée", il resterait à établir le montant du dommage. Eternit Belgique serait prête à verser, à titre subsidiaire, une indemnité de 6.332 euros !!!. En Italie, les victimes ont obtenus jusqu'à 50.000 euros et en France autour des 70.000 euros.  
                                                                      J.C.M

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