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    Jeudi 13 octobre 2011 4 13 /10 /Oct /2011 13:10

    Expression d’un immense malaise social, le mouvement Occupy Wall Street recevait l’appui à New York d’une manifestation d’étudiants et de plusieurs fédérations syndicales.

    États-Unis, correspondance. «Nous sommes les 99 % de la population. Et nous voulons que les choses changent. » Avec ce cri de ralliement et après trois semaines de présence dans le quartier de la finance de New York, le mouvement Occupy Wall Street (OWS) commence à faire des émules aux États-Unis. Le rassemblement de ces quelques centaines d’Indignés (comme en Espagne) installés, avec tentes et pancartes, dans le square propret de Zuccotti Park, aménagé en bordure nord du quartier des banques et de la Bourse, vite rebaptisée de son ancien nom de Liberty Square (et qui, appartient… à une société immobilière et a été nommée d’après son patron), s’étend désormais à d’autres villes. Cristallisant le très fort mécontentement qui monte ces derniers temps dans la population notamment jeune, frappée par un très fort chômage (officiellement à 9,1 % et en réalité à plus de 16,5 %, soit plus de 25 millions de personnes), cette protestation de rue, née hors des partis politiques, s’étend à d’autres grandes cités comme Boston, Chicago, Los Angeles, Seattle et bientôt Washington.


    Malgré des violences policières et l’arrestation de 700 manifestants cette semaine, partout de jeunes citadins, écrasés depuis l’élection d’Obama par la crise et par l’activisme tous azimuts du mouvement réactionnaire du Tea Party, semblent relever la tête. Appuyé par des intellectuels de renom – comme le cinéaste Michael Moore ou le prix Nobel d’économie Joseph Stieglitz –, le mouvement affine son discours qui cible les vrais problèmes de la société. « Il faut arrêter le pouvoir absolu de l’argent et des lobbies sur notre sphère politique » (phénomène qui gangrène la démocratie américaine – NDLR ). « Nous voulons des emplois, un avenir et aussi davantage de justice économique et sociale »... les slogans, dans un langage nouveau pour les états-unis, sont ainsi lancés pour qui veut les entendre par un des représentants d’OWS, Matt Segal.


    Si les démocrates se tâtent toujours pour savoir comment s’y prendre avec ce mouvement, les syndicats et les étudiants, effrayés par le brutal darwinisme social et économique affiché par le Parti républicain et ses candidats, ont, eux, décidé d’entrer dans la danse. Mercredi, en fin d’après-midi à New York, une manifestation nationale d’étudiants (contre l’explosion des frais universitaires qui discrimine et provoque un lourd endettement des diplômés) ainsi que des manifestants syndicaux (issus de la communication, CWA, des transports, TWU, et même des métallos, USW) sont venus se joindre aux OWS. « Notre erreur a été de ne pas nous mobiliser en 2008-2009 et de laisser faire politiciens et financiers. J’espère que la leçon a été comprise », regrettait le responsable new-yorkais du TWU, John Samuelson, en annonçant le ralliement syndical de mercredi.

     


    Ramine Abadie Pour l'Humanité


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