Cela aurait pu être un week-end de rêve : un soleil d’automne totalement imprévu, une victoire française absolument inattendue et des journées parlementaires de l’UMP tendues comme un string à la terrasse du Fouquet’s …

Hélas, dans la dernière ligne, la primaire socialiste est en train de tout gâcher et d’offrir à la droite un spectacle pitoyable qu’elle n’osait plus espérer. En cause ? Le durcissement de la campagne de Martine Aubry dont on connait l’aversion pour la défaite et l’inventivité pour l’éviter.

Sur ce coup-là pas (encore ?) de commission de recollement pour les suffrages SDF, mais déjà un ton à déplorer. En trois jours, François Hollande s’est vu reprocher d’incarner "la gauche molle" et d’utiliser – concept flippant - des "mots de droite".  Surtout, il a été qualifié de "candidat du système" ce qui fait à la fois rire (venant d’une amie et alliée de l’ex-boss du FMI) et pleurer  (l’invocation du grand méchant l’etablishement étant jusqu’à présent réservée à d’autres rives de l’échiquier politique qu'aux descendants d'ex-présidents de l'Union Européenne).

Mais le problème, sinon la vérité, est ailleurs. Si ces attaques échouent à faire gagner Martine Aubry, elles pourront durablement pénaliser Hollande dans la suite de la campagne. On imagine bien ce que peuvent faire de telles sorties un Jean-François Copé, une Marine Le Pen ou un Jean-Luc Mélenchon sur le thème de « jusque dans votre propre camp patin couffin … ».

Bref, l’ex-première secrétaire a choisi d’assumer une stratégie « moi ou le déluge » à mille lieux de la nécessité d’union qu’exige la perspective d’une réélection de Nicolas Sarkozy.

Curieux. Car demain Martine Aubry va demander à devenir le candidat de l’humanisme et du respect d’autrui. Le problème c’est que cette came là, pour la vendre, il faut en avoir sur soi. Et, en jugeant sur pièces, je ne suis pas sur que ce soit le cas.


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