• Cyril LAZARO

     
    Mardi 18 juin 2013 2 18 /06 /Juin /2013 20:31

    Salaires des patrons : faut-il croire en l'autorégulation ?

    Les actionnaires des grandes entreprises seront désormais consultés sur les rémunérations des dirigeants. Mais de là à les diminuer...

    Le président du conseil de surveillance de Vivendi, Jean-René Fourtou, lors de l'assemblée générale du groupe, le 30 avril 2013, à Paris.

    Le président du conseil de surveillance de Vivendi, Jean-René Fourtou, lors de l'assemblée générale du groupe, le 30 avril 2013, à Paris.

     

    "Je trouve ça très bien, remarquable." Pierre Gattaz, probable successeur de Laurence Parisot à la tête du Medef, applaudit des deux mains sa présidente, sur BFM Business, lundi 17 juin. La veille, elle a dévoilé de nouvelles mesures de bonne conduite (en PDF), rédigées avec l'Association française des entreprises privées (Afep). Les rémunérations des dirigeants d'entreprises seront désormais soumises au vote des actionnaires : une méthode déjà appliquée aux Etats-Unis et au Royaume-Uni et qui, en anglais, a été baptisée le "say on pay". 

    Dans les faits, il s'agit d'une simple consultation, qui n'engage pas les conseils d'administration et de surveillance, mais qui a pour objet de répondre aux divers scandales qui ont émaillé ces dernières années. La rémunération de Carlos Ghosn, PDG de Renault, a par exemple augmenté de 38% en 2011, alors même que le groupe traverse une crise sans précédent. Certes, les rémunérations des patrons du CAC 40 ont baissé en 2012, mais elles restent perchées à des niveaux très élevés : 2,319 millions d'euros par dirigeant, selon les calculs des Echos.

    En matière d'éthique, la logique du patronat est claire : mieux vaut régler ses affaires en famille. Pressés par le gouvernement, qui les a menacés d'une loi, le Medef et l'Afep ont pris les devants. Ces nouvelles recommandations viennent ainsi compléter un code de gouvernance mis en place en 2008, puis mis à jour en 2010, dont les résultats sont consignés dans un rapport annuel. Selon ce dernier, l'autorégulation est une franche réussite. Rien ne garantit pourtant que cette nouvelle mesure porte ses fruits. Explications.

    Un vrai pouvoir de pression pour les actionnaires ?  

    Voici le principe : à la fin de l'exercice, les actionnaires votent sur les rémunérations de chaque mandataire social, lors de l'assemblée générale. "Une résolution pour le directeur général ou le président du directoire" et une "pour le ou les directeurs généraux délégués ou les autres membres du directoire", précise le texte. Une première en France.

    "C’est la consécration du salaire au mérite par l’introduction de la démocratie entrepreneuriale", s'enthousiasme le Club des entrepreneurs, qui revendique 18 000 membres. Mais il s'agit là d'une vision très optimiste du "say on pay"... En effet, dans le cas où les actionnaires émettent un vote négatif, le conseil d'administration délibère lors d'une séance, avant d'annoncer ses conclusions dans un communiqué publié en ligne. Bref, les actionnaires n'ont pas le dernier mot. Une entreprise peut même refuser de mettre en place ce vote, mais elle devra alors justifier ce choix.

    Le sénateur PS Yannick Vaugrenard salue tout de même "un premier pas", dans les efforts pour réguler ces rémunérations. Coauteur d'un amendement pour encadrer la rémunération des dirigeants du secteur bancaire, le député socialiste reste toutefois sur sa faim. "L'assemblée générale est consultée, mais elle devrait donner son avis et décider." 

    Le "say and pay", quels résultats ?

    La France est loin d'être pionnière en la matière. L'an dernier, une quinzaine de pays de l'Union européenne ont déjà adopté la mesure ou étaient en passe de le faire, selon Daniel Lebègue (en PDF), président de l'Institut français des administrateurs.

    Le Royaume-Uni a été le premier pays européen à se lancer, en 2002. Résultat ? Avec 5,34 millions d'euros en moyenne, les grands patrons britanniques étaient les mieux rémunérés en 2011, selon une étude de l'organisme Expert Corporate Governance Service (ECGS), portant sur les 400 sociétés européennes membres de l'indice MSCI Europe. La même année, la rémunération moyenne des dirigeants des 100 premiers groupes a même explosé de 27% grâce aux stock-options, selon cette autre étude.

    En France, c'est le groupe Publicis – dirigé par Maurice Lévy, le patron le mieux payé d'Europe – qui a ouvert le bal, le 29 mai. Las. "Pas une question n'a été posée sur le mécanisme de [sa] rémunération", signale Le Monde, qui a assisté à l'assemblée générale. Et les actionnaires devaient simplement donner leur avis "sur les critères qui permettent de calculer chaque année le montant du chèque". Pas sur le nombre de zéros.

    Les actionnaires ont-ils intérêt à plafonner le salaire ?

    Cela ne surprend pas Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam). "Donner le pouvoir à l'actionnaire ? Mais à quel actionnaire ?" Elle rappelle que la majorité des actions des grandes sociétés sont détenues par des actionnaires institutionnels, comme des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). Selon elle, "des gérants de portefeuille plutôt que des actionnaires" qui ont "ont intérêt à payer très cher les dirigeants pour s'assurer une gestion purement financière de l'entreprise".

    Un écueil déjà relevé par Bénédicte Hautefort, responsable investisseurs chez Euro RSCG. "Les actionnaires institutionnels attendent des critères incitant à une performance financière rapide, en ligne avec leur horizon d’investissement à court terme. La justice sociale n’entre alors pas vraiment en ligne de compte." 

    Une loi est-elle possible ?

    Reste à savoir si ces recommandations seront bien suivies dans les faits. Celles formulées depuis 2008 connaissent des fortunes variées. Le Medef et l'Afep notent des progrès (féminisation des conseils, information sur les jetons et les administrateurs), mais certains conseils sont toujours boudés par les entreprises. Les indemnités de départ, par exemple, sont en principe réservées à un "départ contraint et lié à un changement de contrôle ou de stratégie", depuis 2008. Mais dans les faits, seuls 29% des groupes du CAC 40 ont inscrit la règle dans leurs statuts, contre 39% en 2010.

    A priori, rien n'interdit de voter une loi pour renforcer le pouvoir des actionnaires. Un temps évoquée à l'Assemblée, la piste a toutefois été enterrée, fin mai, par le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, qui mise sur une "autorégulation exigeante" et le "dialogue". Brouillé avec les entreprises durant la fronde des Pigeons, fin 2012, le gouvernement tente désormais de calmer le jeu et de faire confiance au patronat.

    "Et puis, qu'aurait-on mis dans la loi ? s'étonne Colette Neuville. Cela me dérange qu'une seule catégorie de rémunération soit limitée par la loi alors qu'on est dans le domaine privé. L'idée d'une taxation est bien meilleure."

    Par Fabien Magnenou Source francetvinfo.fr

     

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    Le socialiste Gérard Filoche s’est montré très critique envers les déclarations d’Harlem Désir, le premier secrétaire du parti avait désigné les écologistes comme les principaux responsables de la défaite de la gauche à la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot : "Il ne faut pas chercher de boucs émissaires, c’est nous, socialistes, le problème"

    Gérard Filoche a une autre explication à cette défaite : "C’est nous qui devons donner la réponse, ce qui signifie changer de cap. Quand on flatte le Medef et qu’on attaque pas assez la finance, les électeurs sont méfiants, défiants et le manifestent."

    Je retiens également cette phrase avec laquelle je suis totalement en accord : "La gauche a été élue pour défendre les retraites, pas pour les attaquer. Si on continue on ira d’échecs en échecs."

    Très juste Filoche une nouvelle fois.


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    19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 02:42

    Non au retour de la dictature en Grèce (et non à la dictature de la Commission européenne en Europe)

     

    par Pascal Fautrier

     

     

    Je m'associe entièrement au texte proposé par Etienne Balibar : Sauf qu'il est urgent que les gens de la vraie Gauche se décident à fédérer les pétitions, à organiser des actions communes, à associer les simples citoyens, les partis existants (de la Gauche du PS aux écologistes en passant par le Front de Gauche et les petites formations d'extrême-gauche), les associations comme Attac ou le Collectif Roosevelt, les syndicats, les groupes isolés d'intellectuels, les médias indépendants comme Mediapart (qui organise une soirée de soutien aux Grecs mardi). Il me semble que la (vraie) Gauche ne parvient pas à rassembler par incapacité à surmonter l'éparpillement des actions, l'isolement de militants potentiels parce que règnent partout la méfiance dirimante, le soupçon généralisé, la haine interpersonnelle qui sont le symptôme le plus grave de cette société moribonde. Malade de ses élites hystériques, irresponsablement égoïstes et avides, tout le corps social est contaminé par ce nihilisme du découragement et du cynisme facile. Le Front de Gauche, qui est volonté de rassembler au-delà des (petits) partis existants est une initiative de rassemblement de toute la Gauche socialiste, communiste et écologiste, qui devrait être saluée comme volonté d'unité, et poursuivie. Rien ne se fera sans la construction patiente d'une nouvelle solidarité, d'une nouvelle fraternité, capable de surmonter les replis sectaires, les bureaucraties partisanes (on peut être des bureaucrates à quatre dans un local), les postures égotistes, les réflexes claniques, une nouvelle fraternité militante capable de rassembler tous les démocrates sociaux et écologistes, les militants socialistes et communistes ou trotskistes, tous ceux qui sont convaincus comme moi que le système de production mondial et le capitalisme financiarisé nous mènent à notre perte. La lutte contre la dictature de la Commission européenne et les ravages révoltants, les attaques contre la liberté et la dignité qu'elle est en train de produire commence avec le souci de l'unité de toutes les bonnes volontés qui veulent s'y opposer, et le souci de rassembler, d'offrir chaque fois les initiatives les plus unitaires possibles, celles capables d'associer le plus de monde possible. La vraie Gauche est, comme la société toute entière, malade de son émiettement. Elle est malade, et Jacques Rancière le sait bien qui a écrit un beau live pour le dire, de sa sa haine de la démocratie, de son incapacité à envisager un horizon d'unité, de fraternité, d'égalité entre tous. Il ne s'agit pas de recommencer à croire au Grand Soir, il s'agit de ne pas cesser de croire à ce qui fait la dignité de la vie humaine.

    Mais comme ça va rapidement devenir une question de survie, j'espère que l'unité se dessinera - emportant, oui, il faut le souhaiter, des pans entiers de sympathisants du PS. Mais l'heure tourne, et aucune relève à gauche ne parvient à engranger dans les élections de manifestes progrès, tandis que l'extrême-droite, la droite ultra-conservatrice et autoritaire se renforcent et que les attentistes continuent leur collaboration pépère avec un système pseudo-démocatique à bout de souffle, chaque jour nous apportant la confirmation de sa profonde corruption, et de sa compromission avec les tentations oligarchiques les plus antirépublicaines (de l'Affaire Tapie à l'Affaire Cahuzac, en passant par l'Affaire Guéant-Sarkozy). Faisons attention à ne pas être les complices d'une catastrophe annoncée - et pas seulement en Grèce.

     

     

     

    SOURCE / MEDIAPART

     

  • (Vidéo) Canal + : « Hollande et Sarkozy, il n’y a pas grande différence » ( Besancenot au Grand Journal)

    Olivier Besancenot lemediascope.fr

    Olivier Besancenot ex candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) aux élections présidentielles en 2002 où il a obtenu 4,25 %  puis en 2007 où il a recueilli 4,08 % des voix a été porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qui a succédé à la LCR jusqu’en 2011.

    Invité mardi 18 juin 2013 au Grand Journal de Canal + Olivier Besancenot a déclaré « Il faut savoir s’opposer dans l’opposition à gauche du gouvernement, sur les questions écononomiques sociales je trouve que ce gouvernement a fait la même chose que le gouvernement précédent et qu’entre l’An I de François Hollande et l’en VI de ce qu’aurait pu être l’ère Sarkozy, il n’y a pas grande différence »

    Et même sur des questions importantes, je pense à l’immigration je ne comprends toujours pas que sous un gouvernement de gauche 2012 soit l’année record d’expulsion » a estimé Olivier Besancenot au Grand Journal de Canal +.

    « Donc il faut savoir dire non même quand on est de gauche » a ajouté Olivier Besancenot.


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    19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 03:49

    samedi 22 juin 2013

    MARSEILLE

    11 h

    rdv sur le Vieux Port

    Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le !

    Manifestation contre le fascisme

    Appel commun

    Le 5 juin, des militants d’extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.

    Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.

    Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l’extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l’occasion pour eux d’être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.

    L’exclusion, le rejet de l’autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, conduisent au pire. L’Etat entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes.

    Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l’immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l’Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.

    Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises... Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.

    Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.

    Unité contre le fascisme et l’extrême-droite !

    Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15h

    Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d’autres villes.

    Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême-droite !

    Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.

    Premiers signataires (au 13 juin) :

    AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, Alternative Libertaire, APEIS, ATTAC France, CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF, CNT, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, EELV, FA, FASE, FASTI , Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…