Fanfares ! Fanfares ! Le mandat de la Commission européenne pour négocier avec les Etats-Unis la formation d’un Grand Marché Transatlantique, ne verra pas le régime des biens culturels inclus dans cette négociation. C’est une bonne nouvelle. Elle prouve que l’on peut bloquer les plus grandes machineries du moment où l’on a une volonté politique claire et affirmée haut et fort comme l’a fait Aurélie Filippetti. Le silence d’Ayrault et son absence de la scène a sans doute aidé à rendre crédible la détermination de la ministre de la Culture. Ceci étant posé, voyons la situation réelle : la France a accepté l’ouverture de la négociation et donc le principe même du Grand Marché Transatlantique ! C’est consternant ! Le candidat Hollande n’en avait jamais parlé dans sa campagne. Le premier ministre ne l’a jamais évoqué dans un de ses discours et notamment pas à l’occasion de celui qu’il a prononcé pour son investiture devant l’Assemblée. L’Assemblée Nationale elle-même n’en a jamais débattu. Cela ne dérange personne parmi les psalmistes de la démocratie et des droits de l’homme. C’est pourtant une bifurcation majeure du cours de l’histoire entre les deux rives de l’Atlantique. C’est l’annonce d’une révision de fond en comble de tout le système des normes commerciales, sociales et écologiques de nos pays. C’est la fin de l’espérance de pouvoir modifier le contenu libéral de la construction de l’Union européenne puisque le deuxième tour de verrou est donné avec les règles du Grand Marché Transatlantique. Tout cela est tellement consternant qu’on comprend mieux pourquoi la sonnerie des trompettes de victoire est si forte ! Elle constitue le stade suprême de l’enfumage ! Cherchez dans la presse la moindre référence au fait que cette négociation est ouverte sans que jamais le moindre mandat à ce sujet n’ai été débattu dans une assemblée française ! Voilà bien une démonstration de ce que dénonce Edwy Plenel : l’habitude de la servitude devient une culture active ! Le système médiatique, par paresse, par acceptation aveuglée de l’idéologie dominante, ne se contente pas de taire : il masque ! Il est vrai que les solfériniens ont joué fin pour tromper tout le monde. Ils savent qu’une partie des députés socialistes n’auraient jamais voté pour que ces négociations existent. Et ils savaient que les députés EELV non plus ne l’auraient pas fait. Donc ils ont tout simplement réservé le débat à la seule question de l’exception culturelle. La droite et les médias ont fait l’autre moitié du travail : enfumer et acclamer. Comprenons-nous bien, Aurélie Filippetti a fait son travail. Elle l’a fait dans le cadre créé par la capitulation décidée par Ayrault et Hollande. Ces deux-là sont responsables de cette première absurdité : la France dos au mur pour défendre son droit à avoir une production culturelle indépendante. Ça commence mal !
L'école du Larzac fête ses 40 ans
Quarante ans après sa création pendant la lutte, l'école est toujours debout et continue d'accueillir les enfants du Nord du Plateau.
Le contexte a pourtant bien changé. On connaît la difficulté pour les petites écoles en milieu rural de se maintenir de nos jours... l'école du Larzac n'y échappe pas. Ainsi, depuis quelques années, après la suppression de plusieurs demi-postes, il ne reste plus qu'une seule institutrice pour un effectif de seize enfants de 2 ans et demi à 11 ans. Autant dire que c'est un sacré enjeu de dispenser un enseignement aussi varié, ce qu'elle réussit avec brio pour la plus grande satisfaction des parents et des enfants. Elle est aidée dans sa tâche par des assistantes maternelles dont la célèbre Céline que certains lecteurs trentenaires auront eux-mêmes connu.
A chaque rentrée, il est vrai que les parents tremblent en se demandant si les effectifs suffiront à la maintenir. On se livre à des comptes tout au long de l'année : un tel va partir, un autre arrive, et cela fait maintenant plusieurs années que l'effectif se maintient avec un recrutement très important sur la commune de La Roque Sainte-Marguerite (Pierrefiche, La Resse).
Au vu de l'éloignement de cette commune, autant dire que les parents concernés tiennent vraiment à cette école qui épargne à leurs enfants un trajet de plus d'une demi-heure s'ils devaient être scolarisés à Millau. Mais voilà, pour la commune de Millau, cette école coûte cher proportionnellement au nombre d'enfants qui y sont scolarisés. On a entendu des élus en charge de la scolarité à Millau souhaiter sa fermeture – la notion de service public devenant un vague souvenir... Pour le moment cependant, la municipalité socialiste en place tient un discours de soutien. Mais qu'en sera-t-il s'il fallait entièrement refaire les locaux (un préfabriqué de 40 ans ne peut pas être éternellement rafistolé !) ?
Un nouveau danger a guetté cette école récemment : l'amiante. Des études viennent d'être menées sur l'école. Le moindre danger pour les enfants aurait pu mener à sa fermeture immédiate. Le résultat vient de tomber, il est rassurant : « L'unique problème concerne un pan de mur extérieur qui est embouti et dont la réparation est déjà programmée ». Ouf !
Globalement, la difficulté pour cette école aujourd'hui c'est d'être à la fois rattachée à une commune de 22000 habitants (Millau) tout en ayant des caractéristiques d'école de village.
Cela pose des problèmes pour la réforme des rythmes scolaires par exemple où il faudrait un régime spécifique, mais pour seize enfants concernés, la première proposition de la mairie a été que l'école du Larzac serait la seule de Millau qui ne pourrait bénéficier d'activités périscolaires. La PAELLA, (L'association des PArents d'ELèves du LArzac) va donc suivre avec attention les consultations pour sa mise en place à la rentrée 2014.
L'école du Larzac a un secteur de recrutement sur différentes communes : Creissels (partie Nord-Ouest), Millau et La Roque Sainte-Marguerite ce qui
oblige celles-ci à se coordonner pour les frais, cela pose aussi des problèmes. Concernant la cantine par exemple, les enfants habitant la commune de La Roque ont des tarifs beaucoup plus élevés que ceux de Millau, malgré de nombreuses démarches effectuées par les parents auprès du maire. Pourtant, ces trois communes font partie de la même communauté de communes Millau Grands Causses,... mais l'Ecole du Larzac est toujours dans la case « autre » et le système administratif ne sait pas bien gérer....
Cet état des lieux ne semble pas très reluisant. Pourtant, les parents et les enfants ne changeraient d'école pour rien au monde, la voir fermer serait une déchirure ! Malheureusement, nous ne représentons que dix familles et nous nous sentons bien seuls parfois pour gérer tous ces enjeux.
C'est aussi pour toutes ces raisons que nous avions envie d'organiser cet anniversaire des quarante ans de l'école : nous avons besoin de sentir que l'école de nos enfants est plus qu'un lieu de scolarisation, et que nous ne sommes pas qu'une poignée à y avoir encore des projets ! Offrir à nos enfants une scolarisation quasi « familiale » à un si petit nombre est une vraie chance. Et le site de l'école de la ferme de l'hôpital du Larzac reste un cadre exceptionnel, il y a toujours les fameuses « cabanes » où les enfants se régalent de jouer et d'y élire chaque année un nouveau maire !
Des projets, il y en a : pourquoi ne pas proposer une nouvelle construction polyvalente (qui puisse aussi servir à des associations sportives, pour des fêtes, un centre aéré...) en construction écologique à la place des ces vieux préfabriqués ? On n'est pas obligé d'être parent pour participer à la réalisation de ce projet, chacun est bienvenu.
Bref, nous serons heureux d'accueillir le 22 juin prochain à l'école tous ceux qui se sentent liés à elle pour un grand pic-nic convivial, plein de retrouvailles, avec les animations que chacun peut proposer ... un beau moment à partager ensemble !
En cas de pluie, Serge et Claire nous proposent gentiment de nous réfugier dans leur grande ferme à Brunas.
Contact pour s'inscrire le 22 juin, proposer des animations et/ou un coup de main : marie.javayon@laposte.net Merci
Catherine PIMENTA
Article paru dans GLL
SOURCE / LARZAC.ORG