• Annie Lacroix-Riz déconstruit l'historiographie nazie ukrainienne et ses soutiens occidentaux

    9 Mai 2017 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Théorie immédiate, #Front historique, #Ukraine

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    La propagande des pro-nazis ukrainiens n’a jamais cessé depuis la vaste campagne déclenchée en 1933 sur le thème de la « famine en Ukraine », qu’ils ont ensuite transformée en « famine génocidaire en Ukraine ». Cette campagne s’est appuyée, depuis ses origines, sur les puissances impérialistes les plus attachées au contrôle de l’Ukraine et à la désagrégation de la Russie, Allemagne et États-Unis, puissances assurées, la première surtout, le soutien du Vatican. L’Église romaine avait, au cours de sa longue période de fidélité aux Habsbourg, assuré l’expansion germanique en terre slave via l’uniatisme. Elle a poursuivi cette mission, plus intensément que jamais, quand le Reich des Hohenzollern a supplanté l’empire austro-hongrois agonisant, et n’y a jamais failli, quels que fussent les gouvernants du Reich d’après 1918 (République de Weimar, IIIème Reich, zones occidentales d’Allemagne, RFA et Allemagne réunifiée) (voir mon ouvrage Le Vatican, l’Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la Guerre froide (1914-1955), Paris, Armand Colin, édition complétée et révisée, 2010).

    Je vous ai déjà entretenus de la question, qui a connu des temps forts dans les périodes de tension internationale, guerres mondiales comprises :

    1° via un ensemble de textes « Ukraine 1933 mise à jour de novembre-décembre 2008 » (http://www.historiographie.info/ukr33maj2008.pdf);

    2° via une conférence, intitulée « La campagne internationale sur “la famine en Ukraine” de 1933 à nos jours », le 14 janvier 2016, interrompue à plusieurs reprises par plusieurs délégués de l’ambassade d’Ukraine (ces interruptions n’ont pas été retenues dans l’enregistrement http://www.lesfilmsdelan2.org/lesfilmsdelan2/Annie_Lacroix-Riz.html).

    La propagande banderiste connaît une nouvelle forte poussée depuis le coup d’État de Maïdan et ses suites, c’est-à-dire le rattachement d’une grande partie de l’Ukraine à « l’Occident », États-Unis et Union européenne, Allemagne en tête. Rappelons que le Parlement européen a voté le 23 octobre 2008 une résolution sur l’Holodomor, « considérant entre autres] que l’Holodomor, la famine de 1932-1933, qui a causé la mort de millions d’Ukrainiens, a été planifiée de manière cynique et cruelle par le régime stalinien pour imposer la politique soviétique de collectivisation de l’agriculture contre la volonté de la population rurale d’Ukraine » (http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P6-TA-2008-0523+0+DOC+XML+V0//FR ).

    Les historiens sérieux, à commencer par les spécialistes anglophones de l’agriculture russe et soviétique, tels R.W. Davies and S.G. Wheatcroft, The Years of Hunger: Soviet Agriculture, 1931-1933, New York, Palgrave Macmillan, 2004, et Mark B. Tauger (https://fr.wikipedia.org/wiki/Mark_Tauger ), ont démontré l’inanité de cette thèse. Une partie des travaux de ce dernier seront bientôt accessibles en français :  l’éditeur Delga va incessamment publier Famine et transformation agricole en URSS, http://editionsdelga.fr/wp-content/uploads/2014/05/fichier-couv-les-famines-en-Russie-et-en-Union-sovi%C3%A9tique.jpg

    La conjoncture d’extrême tension internationale mais aussi, à l’évidence, le centenaire de la révolution d’Octobre ont donné une impulsion remarquable à ces manœuvres internationales. Elles se traduisent désormais en France par une offensive déclarée sur le terrain universitaire, dont témoignent deux colloques. Le premier, « colloque scientifique international » intitulé « La Shoah en Ukraine Nouvelles perspectives sur les malheurs du XXème siècle » et précédé d’une table ronde intitulée « Juifs et Ukrainiens : Vers l’écriture d’une histoire commune » (le 8 mars 2017), s’est tenu du 9 au 11 mars, notamment à la Sorbonne, avec ce programme officiel : http://eurorbem.paris-sorbonne.fr/IMG/pdf/programme_-_maquette_-_francais_-_3.pdf

    Il a mêlé à des universitaires français et étrangers des négationnistes ukrainiens notoires, parfaitement connus et appréciés de ses deux organisateurs, Philippe de Lara et Galia Ackerman. La tenue et le sens de ce colloque font l’objet du premier texte, « Les banderistes ukrainiens et l’université française : une histoire plus vieille qu’il ne semble », paru dans la Presse nouvelle magazine n° 345, avril 2017, p. 5 (notez qu’un adjectif qualifiant Askold Lozynskyj a disparu du texte imprimé : il faut donc lire « Askold Lozynskyj toujours actif », adjectif figurant avant la note 5 : http://www.ukrweekly.com/uwwp/author/askold-s-lozynskyj/)

    Il convient de préciser, puisque j’y évoque le harcèlement auquel m’ont soumise les organisations « ukrainiennes » de France et de Washington en 2005-2006, que les négationnistes ukrainiens qui ont bénéficié de sidérantes invitations officielles à Paris (Fondation pour la Mémoire de la Shoah incluse) ont pour habitude de malmener les historiens respectant les normes du métier. Les informations qui suivent devraient attirer l’attention des universitaires français disposés à « discuter » avec ces négationnistes, comme cela a été le cas à Paris en mars 2017, d’autant plus que les pratiques décrites ont eu lieu en 2012 et que l’ère post-Maïdan a fait considérablement monter l’agressivité des banderistes.

    L’historien germano-polonais Grzegorz Rossolinski-Liebe (https://en.wikipedia.org/wiki/Grzegorz_Rossoli%C5%84ski-Liebe ) est l’auteur d’une thèse, reconnue pour son sérieux scientifique, intitulée Stepan Bandera, The Life and Afterlife of a Ukrainian Nationalist, Fascism, Genocid and Culture, Stuttgart, Ibidem Press, 2014, consultable en ligne, https://dl.dropboxusercontent.com/u/106191065/Grzegorz_Rossoli%C5%84ski-Liebe_Stepan_Bandera_The_Life_and_Afterlife_of_a_Ukrainian_Nationalist.pdf. Il décrit, dans la préface de cet ouvrage quelles pressions académiques se sont exercées contre le choix même de son étude, puis comment, invité en février-mars 2012 par des institutions officielles et académiques allemandes à présenter ses travaux au cours de six conférences dans trois villes ukrainiennes [l’Allemagne disposant d’une énorme influence dans l’Ukraine post-Maïdan], il a été physiquement empêché de le faire, non seulement par « l’extrême droite ukrainienne » des banderistes hurlants mais par aussi des « universitaires ukrainiens ».

    Je traduis ici ses propos, traduction dont les anglophones pourront vérifier la conformité avec le texte original également cité : « quand j’ai manifesté l’intention de faire des recherches approfondies sur Bandera et son mouvement et d’écrire sur eux une étude complète, plusieurs universitaires m’ont averti qu’il vaudrait mieux choisir un sujet moins polémique pour une thèse. Effectivement, les réactions à ma recherche et à certains de mes résultats ont dépassé leurs prédictions les plus sinistres. En particulier dans la dernière phase de l’écriture de cet ouvrage, j’ai été exposé à un grand nombre d’attaques contre cette étude et quelquefois aussi contre ma personne.

    Ces attaques sont venues à la fois de l’extrême droite ukrainienne et d’universitaires qui considéraient Bandera comme un héros national ou local, et ses partisans comme un mouvement de résistance ou comme le “mouvement de libération” ukrainien. Il y a eu beaucoup de gens pour exprimer directement ou indirectement l’opinion que l’enquête sur des sujets tels que la violence de masse conduite par les nationalistes ukrainiens, le culte de Bandera et la négation de l’Holocauste au sein de la diaspora ukrainienne et des intellectuels post-soviétiques constituait une attaque contre l’identité ukrainienne, et pour mettre en doute l’utilité et l’intégrité de cette recherche.

    Quand la Fondation Heinrich Böll, le service d’échanges universitaires allemand et l’ambassade d’Allemagne à Kiev m’ont invité à faire six conférences sur Bandera dans trois villes ukrainiennes fin février et début mars 2012, une hystérie organisée s’est déchaînée, non seulement au sein de l’extrême droite ukrainienne et des universitaires nationalistes mais aussi parmi les universitaires “libéraux” d’Ukraine et certains spécialistes d’histoire de l’Europe orientale d’autres pays. Les organisateurs de la tournée de conférences ont eu beaucoup de mal à trouver des universités ou d’autres institutions qui aient suffisamment de courage pour accueillir mes conférences. On a pu trouver des lieux d’accueil à Kiev et à Dnipropetrovsk, mais aucun à Lviv. Finalement, même les quatre institutions (y compris l’Institut ukrainien Tkuma pour les études sur l’Holocauste) qui avaient donné leur accord pour mes interventions les ont annulées quelques heures avant leur début annoncé. Au final, une seule conférence a pu se tenir dans des conditions de sécurité à l’ambassade d’Allemagne à Kiev. Devant l’immeuble, une centaine de manifestants en colère s’efforçaient de convaincre une centaine d’étudiants, d’universitaires et d’Ukrainiens ordinaires intéressés de ne pas assister à ma conférence, en prétendant que j’étais “le petit-fils de Göbbels” et “un fasciste libéral de Berlin” qui ne comprenait rien au sujet dont il voulait parler.

    Les conférences en Ukraine du début 2012 ont été empêchées par deux catégories d’opposants politiques et intellectuels. Le premier groupe était composé d’activistes d’extrême droite du parti Svoboda qui ont intimidé les universités et autres institutions. Le deuxième groupe était composé d’intellectuels et universitaires nationalistes et “libéraux”, qui ont pris contact avec les institutions et ont aussi annoncé au public qu’il vaudrait mieux ne pas m’autoriser à parler du sujet de ma recherche, parce que je n’étais pas un historien mais un  “propagandiste” qui voulait salir le pays ou essayer de provoquer une guerre civile et diviser l’Ukraine.

    Pendant cette vague d’insultes et de protestations perturbatrices et hostiles, beaucoup de gens, parmi lesquels Antony Polonsky, Delphine Bechtel, Per Anders Rudling, Marco Carynnyk, Andreas Umland, Jared McBride, Mark von Hagen, Arnd Bauerkämper, Christian Ganzer, Frank Golczewski, Anton Shekhovtsov, Gertrud Pickhan, Grzegorz Motyka, Omer Bartov, Simon Hadler, Susanne Heim [presque tous spécialistes de l’Ukraine et des pratiques génocidaires en Ukraine et/ou dans le reste de l’Europe orientale, notamment en Pologne, sous Occupation allemande], et particulièrement ma femme Martina m’ont beaucoup soutenu. Ces gens m’ont convaincu de ne pas prêter grande attentions aux diverses catégories d’hystérie nationaliste et intellectuelle et de me concentrer sur l’achèvement de ma recherche et la publication de l’ouvrage. »

    (When I was planning to investigate Bandera and his movement in depth and to write a comprehensive study about them, several scholars warned me that it would be better to choose a less contentious topic for a dissertation choose a less contentious topic for a dissertation. As it turned out, the reactions to my research and to some of my findings exceeded their direst predictions. Especially in the last phase of writing this book, I was exposed to a number of unpleasant attacks on this study and sometimes also on my person. These attacks came both from the Ukrainian far right and from scholars who regarded Bandera as a national or local hero, and his followers as an anti-German and anti-Soviet resistance movement, or as the Ukrainian “liberation movement.” Many people directly or indirectly expressed the opinion that the investigation of subjects such as the mass violence conducted by the Ukrainian nationalists, the Bandera cult, and the Holocaust denial among the Ukrainian diaspora and post-Soviet intellectuals constitutes an attack on Ukrainian identity, and they questioned the usefulness and integrity of such research.

    When the Heinrich Böll Foundation, the German Academic Exchange Service, and the German embassy in Kiev invited me to deliver six lectures about Bandera in three Ukrainian cities in late February and early March 2012, organized hysteria was stirred up, not only among Ukrainian far-right activists and nationalist scholars but also among a number of “liberal” scholars in Ukraine and some scholars of East European history in other countries. The organizers of the lecture tour had great difficulty in finding universities or other institutions with sufficient courage to host my lectures. Venues were found in Kiev and Dnipropetrovs’k, but none in Lviv. In the event, even the four institutions (including the Tkuma Ukrainian Institute for Holocaust Studies) that had agreed to my appearance canceled the lectures a few hours prior to their planned start. As a result, only one lecture took place, in secure conditions in the premises of the German embassy in Kiev. In front of the building, about a hundred angry protesters tried to convince a few hundred interested students, scholars, and ordinary Ukrainians not to attend my lecture, claiming that I was “Josef Goebbels’ grandchild” and a “liberal fascist from Berlin,” who did not understand anything about the subject he would talk about. The lectures in Ukraine in early 2012 were prevented by two kinds of political and intellectual opponents. The first group consisted of far-right activists from the Svoboda Party who intimidated the universities and other institutions. The second group was composed of nationalist and “liberal” intellectuals and scholars, who contacted the institutions and also announced in public that it would be better not to allow me to speak on the subject of my research, because I was not a historian but a “propagandist” who would besmirch the country or attempt to spark a civil war and split Ukraine.

    During the wave of disturbing and hostile insults and protests, a number of people, including Antony Polonsky, Delphine Bechtel, Per Anders Rudling, Marco Carynnyk, Andreas Umland, Jared McBride, Mark von Hagen, Arnd Bauerkämper, Christian Ganzer, Frank Golczewski, Anton Shekhovtsov, Gertrud Pickhan, Grzegorz Motyka, Omer Bartov, Simon Hadler, Susanne Heim, and especially my wife my wife Martina, were very supportive. These people convinced me not to pay too much attention to the various kinds of nationalist and intellectual hysteria and to concentrate on finishing the study and publishing the book.)

    Grzegorz Rossolinski-Liebe, Stepan Bandera, préface, p. 8-10.

    Un des soutiens de Grzegorz Rossolinski-Liebe, l’universitaire suédo-américain Per Anders Rudling, autre spécialiste de l’extrême droite ukrainienne, professeur associé à l’université suédoise de Lund, a subi les mêmes avanies, à partir d’octobre 2012, où « un groupe d’organisations ukrainiennes du Canada » (haut lieu traditionnel d’émigration ukrainienne, comme les États-Unis) « a fait signer une pétition remise à son employeur l’accusant de trahir les principes de sa propre université ». 38 collègues, parmi lesquels on retrouve des noms déjà cités, ont signé une « lettre ouverte » pour le défendre (références dans https://en.wikipedia.org/wiki/Per_Anders_Rudling ).

    Le second texte est une lettre ouverte à François Rouquet, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Caen, principal organisateur d’un « colloque international » intitulé « Mémoires des massacres (ou crimes de masse) du XXe siècle », sous la double égide du CRHQ (centre de recherche d’histoire quantitative) et du Mémorial de Caen, les 22-24 novembre 2017. Cette session est d’apparence exclusivement universitaire, mais sa problématique, strictement conforme à celle que Stéphane Courtois avait fixée au Livre noir du communisme, l’érige en répétition, vingt ans après, de ce qui n’était pas un ouvrage scientifique, mais une vaste opération politique internationale. À cette date, cette lettre n’a, à mon vif étonnement, pas bénéficié d’accusé de réception.

    « La question ukrainienne » demeure en France aussi mal connue que Louis Canet, spécialiste des relations de la France avec le Quai d’Orsay, le déplorait en 1920. Mais elle constitue, comme alors, un « élément considérable du problème européen » (voir Le Vatican, l’Europe et le Reich, p. 260-261), et, c’est de plus en plus vrai depuis les années 1930, un point crucial du sort du monde, comme l’avait fort bien compris Roman Dmowski, homme politique polonais d’extrême droite, que, par exception, la russophobie n’aveuglait pas (son analyse, dans « La question ukrainienne », chapitre de son livre L’avenir de la Pologne, est citée dans mon ouvrage Aux origines du carcan européen, 1900-1960. La France sous influence allemande et américaine, Paris, Delga-Le temps des cerises, réédition augmentée, 2016, p. 150).

    Bonne lecture,

     

    Bien cordialement,

     

    Annie Lacroix-Riz


  • « Vidéo ! L’Éco par le Prof : la dévaluation, grave ou pas grave ? » L’édito de Charles SANNAT

    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

    Dans cette nouvelle vidéo de l’Éco par le Prof, je vous propose que l’on parle un peu d’un sujet qui revient assez souvent pour celles et ceux qui suivent l’actualité économique, à savoir l’idée de dévaluation !

    Alors la dévaluation, c’est grave ou pas ? Eh bien en substance, ni l’un ni l’autre : la dévaluation comme la réévaluation sont des mécanismes d’ajustements économiques salutaires et nécessaires afin de lutter contre des déséquilibres naissants.

    Je rappelle à toutes fins utiles que les « dévaluations », par définition, volontaires n’existent que dans des régimes de changes dits « fixes » par opposition aux régimes de changes flottants dans lequel l’euro par exemple évolue.

    Vous devez comprendre qu’une dévaluation ne peut être que le fruit d’une décision politique et des autorités monétaires d’un pays.

    Dans le système de change flottant qui est le nôtre, ce sont les marchés qui décident de la valeur d’une monnaie par rapport aux autres. Les autorités monétaires détiennent bien quelques leviers d’action pour influencer justement les décisions des marchés, mais elles ne peuvent plus directement décider d’un taux de change.

    Enfin, quitte à tordre le cou à une fausse croyance économique, les dévaluations sur le moyen et long terme n’entraînent pas un surcroît de compétitivité réelle. Elles permettent juste, et c’est leur fonction, de lutter contre les déséquilibres, et c’est ce mécanisme « naturel » de lutte contre les déficits qui permet justement aux agents économiques des pays concernés de prendre de meilleures décisions.

    Le problème de l’Europe n’est pas l’euro en tant que tel, puisque l’euro est coté sur les marchés des changes et fluctue de façon considérable par rapport aux autres monnaies.

    Non, le problème fondamental, c’est l’absence de mécanisme d’ajustement et de résolution des déséquilibres au sein même des pays de la zone euro qui n’est pas aujourd’hui une zone suffisamment homogène.

    Nous en sommes donc toujours au même point, soit plus d’Europe, soit plus d’Europe du tout (sous sa forme monétaire j’entends).

    Pour voir la vidéo c'est ici
     

                                                                     
     

    Risques accrus de récession mondiale : le dernier papier d’Ambrose Evans-Pritchard du Telegraph !

    Les investisseurs des quatre coins du monde des marchés actions sont positionnés pour le nirvana d’une croissance mondiale synchronisée et qui s’accélère sous l’impulsion de la Chine et des États-Unis. Mais ils pourraient, au contraire, recevoir une double claque sino-américaine.

    Les analystes d’UBS affirment que l’expansion internationale du crédit s’est déjà « effondrée ». Les deux superpuissances économiques serrent toutes les deux la vis économique alors que la tempête pointe à l’horizon.

    Je vous livre ici la traduction du dernier article d’Ambrose Evans-Pritchard du Telegraph, et vous connaissez mon opinion au sujet de la qualité du travail de ce dernier.

    Un article donc à lire et à retenir pour venir utilement, là encore, alimenter vos réflexions personnelles.

    Préparez-vous mes amis, et se préparer, croyez-moi, n’est pas faire acte de pessimisme, bien au contraire, on se prépare et on doit se préparer avec l’espoir de construire et de bâtir un monde meilleur.

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    JT de l’Or ! Attention à la spéculation sur l’argent métal

    Voici le nouveau JT de l’Or de la semaine. J’y parle assez longuement de l’argent métal car vous êtes très nombreux à vouloir vous positionner sur le « silver » en partant du principe que d’une part, le ratio or/argent est loin d’être à sa moyenne historique et que d’autre part, il y aurait une énorme, que dis-je une colossale pénurie dès 2021 puisque c’est « bien connu » il n’y a plus d’argent sur terre, donc les petits malins qui auront su en stocker tout plein deviendront « vachement méga-super-riche » !

    Bon, et si tout cela était un peu plus compliqué et un peu moins « certain » que ce que beaucoup veulent croire ?

    Je ne vous dis pas que cela est faux. Je vous dis que vous pourriez éventuellement être dans un mauvais timing.

    Je ne vous dis pas que vous avez tort.

    Je vous dis que vous pourriez avoir raison bien trop tôt, ce qui revient strictement au même quand on parle de placements… ou de spéculation.

    Je ne vous dis pas de ne pas y aller, de même que je ne vous dirai pas que je détiens la vérité. Loin de là. J’attire juste votre attention sur quelques éléments de réflexion qui semblent essentiels, et que je soumets à votre sagacité, et à votre analyse personnelle.

    Vous connaissez ma devise ! « Votre argent… Votre responsabilité, vos décisions » !!

    À très bientôt mes amis, à très bientôt pour de nouvelles vidéos, n’hésitez pas à les commenter en dessous et à faire part de vos remarques, à débattre entre vous, et aussi… à me suggérer des idées de thématiques !! Je suis dans tous les cas toujours preneur !

    Au fait, normalement, j’ai réussi à progresser sur ces satanés problèmes de son !! Comme quoi, avec de la persévérance, on arrive au bout de beaucoup de difficultés.

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    L’euro s’envole après la victoire de Macron !! Que retenir de cette victoire ?

    La Bourse, comme vous le savez, a voté Macron, et les marchés en général aussi, et celui des changes en particulier puisque l’euro est en nette hausse.
    Cette victoire de Macron, malgré les communiqués dithyrambiques de ses partisans, est en réalité une véritable victoire à la Pyrrhus.
    Macron a tout du président par défaut, bien mal élu malgré un front républicain puissant et une machine médiatique infernale mise à son service par le système européiste.
    Comme vous pouvez le voir sur cette copie d’écran du ministère de l’Intérieur lui-même, Macron, candidat désigné d’office, ne recueille en réalité que 43,75 % du corps électoral. Source Ministère de l’intérieur ici pour ceux qui ne me croient pas et qui souhaiteraient (et c’est essentiel) vérifier par eux-mêmes

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    Le billet d’Hubert ! Impôts sur les revenus

    Accrochez-vous, voici un papier qui va vous plaire, enfin, plaire, c’est ironique, juste une formule de style. Je ne sais pas si l’État vous l’a dit, mais votre argent l’intéresse bigrement !!

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  • Le point sur la Syrie – « Zones de désescalade russes » et bataille pour le sud


    Par Moon of Alabama – Le 3 mai 2017

    La Russie est extrêmement active dans la recherche d’une solution diplomatique au conflit syrien. Le mois dernier, des discussions ont eu lieu en Russie avec les ministres syrien et iranien des Affaires étrangères. De nouveaux plans ont été discutés et convenus.

    Il y a quelques jours, le ministre russe des Affaires étrangères a discuté avec le secrétaire d’État américain. Puis, dans la foulée, il y a eu la visite de Merkel à Poutine. Le même jour, Poutine a téléphoné à Trump. On entre dans une nouvelle phase du traité de paix d’Astana, sous le parrainage de la Russie, entre l’opposition syrienne et une délégation gouvernementale syrienne. (Cette fois, les États-Unis ont envoyé un haut fonctionnaire du Département d’État pour cette nouvelle réunion). Aujourd’hui, Poutine a rencontré le président turc Erdogan.

     

    La Russie propose une proposition pour l’installation de « zones de désescalade » :

    Selon les documents obtenus par Sputnik, la Russie a proposé de mettre en place quatre zones de sécurité, dans la province d’Idlib, au nord de la ville de Homs, à l’est de Ghouta et dans le sud du pays.

    Le brouillon propose :

    – Des zones de désescalade visant à « mettre un terme immédiat à la violence » et « fournir les conditions pour un retour volontaire et sécurisé des réfugiés ».

    – Des zones de sécurité ou zones tampons créés autour des zones de désescalade avec des points de contrôle et des centres de surveillance pris en charge à la fois par les troupes du gouvernement syrien et les « rebelles ».

    – Des unités militaires de « pays observateurs » non spécifiés pourraient être déployées dans ces zones de sécurité

    – La Turquie, l’Iran et la Russie sont nommés garants de l’accord et créeront un groupe de travail conjoint immédiatement après que la « désescalade » soit agrée par les partis prenant part au conflit.

    Le point crucial de la proposition est bien-sûr al-Qaïda qui règne sur Idlib et possède aussi un pouvoir important dans d’autres régions. La Russie propose les zones de désescalade comme moyen de poursuivre les négociations et le règlement du conflit uniquement à la condition qu’al-Qaïda soit éliminée de ces zones. Lors de la conférence de presse avec Erdogan, Poutine a insisté sur ce point :

     « À propos des terroristes, malgré la création de ces zones, la guerre contre le terrorisme va continuer contre des organisations telles qu’État islamique, Jabhat al-Nusra, et toutes celles figurant sur la liste des organisations terroristes approuvée par les Nations Unies », a déclaré Poutine.

    Mais à l’heure actuelle, les « rebelles » sont en grande partie associés à Jabhat al-Nusra alias al-Qaïda. Ce groupe extrémiste terroriste est l’épine dorsale de leur armée. Les États-Unis considèrent al-Qaïda, au moins temporairement, comme un groupe proxy bien utile. Ils n’accepteront certainement pas de renoncer à cela.

    Ce projet de proposition est une nouvelle tentative pour que la Turquie et les États-Unis admettent enfin qu’il existe un problème Al-Qaïda, qu’une organisation terroriste désignée par l’ONU est au cœur de ces régions et qu’aucune paix ne peut être obtenue à moins qu’al-Qaïda et les éléments qui y sont associés soient éliminés. Je doute fort que la Turquie et les divers sponsors d’al-Qaïda en Syrie acceptent ce plan. Le gouvernement russe le sait sûrement, mais il trouve son avantage en soulevant ouvertement le problème chaque fois que cela est possible.

    Pendant ce temps, les opérations militaires se poursuivent dans toute la Syrie. La Turquie a bombardé les zones syro-kurdes au nord-est et au nord-ouest. Elle a proposé aux États-Unis d’éviter de s’appuyer sur les Kurdes dans la lutte contre EI et offre des troupes turques en remplacement. Mais les États-Unis ne sont pas d’accord avec ce plan. Ils ont envoyé un régiment de Ranger Regiment 75 à la frontière syro-turque, dans l’est du Kurdistan pour faire arrêter les bombardements turcs. De même, la Russie a envoyé un régiment à la frontière turque, dans la région ouest autour d’Afrin. C’est un message clair (et coordonné ?) adressé à Erdogan de la part des deux grandes puissances impliquées dans le conflit.

    La Russie a déployé un système de contrôle aérien en Syrie. Celui-ci peut détecter les approches ennemies avec une portée de plus de 600 kilomètres et envoyer directement des avions contre de telles cibles.

    À l’est, les troupes kurdes sous le contrôle de « conseillers » américains ont repris la ville de Tabqa à État islamique. Le barrage de Tabqa, sur l’Euphrate, juste au nord de la ville, est toujours détenu par EI, mais sera la prochaine cible sur le chemin de Raqqa. Jusqu’à maintenant, il n’y a pas de troupes américaines supplémentaires en action dans cette bataille. Il existe des rumeurs de groupes étasuniens se concentrant dans l’est de la Jordanie, prêts à traverser le désert syrien pour rejoindre Raqqa. Cela séparerait la Syrie en deux et établirait une enclave orientale pro étasunienne. Je suppose que ce mouvement a été retenu pour des raisons politiques, mais pourrait se déclencher d’un moment à l’autre.

    EI est également sous pression dans la région autour de Palmyre, où l’armée syrienne récupère les champs de pétrole et repousse EI plus à l’est.

    EI s’est vengé de sa défaite près de Raqqa en envoyant cinq kamikazes à Rajm al-Salibi, près de Shaddadi, dans la province de Hassakeh, du côté de la frontière syro-irakienne, situé en profondeur dans les zones kurdes. Les kamikazes ont explosé à côté de la caserne des forces de sécurité kurdes gardant un camp de personnes déplacées. Une trentaine de personnes ont été tuées. Une autre attaque suicide a eu lieu dans les zones « rebelles » situées près de la frontière occidentale avec la Turquie. Le bureau local « rebelle » des services civils, à Azaz, a explosé et au moins cinq personnes ont été tuées.

    Près de Damas, les combats entre rebelles se poursuivent dans l’enclave « rebelle » de la Ghouta Est (carte). L’« armée islamique », dirigée par Mohammad Alloush, essaie de prendre le monopole de la force dans le secteur, sans doute pour négocier plus tard un accord avec le gouvernement syrien. Jaish al-Islam a attaqué un groupe important de membres d’Al-Qaïda dans la région. Plus de 120 combattants des différents groupes « rebelles » ont été tués jusqu’à présent. La région est entourée par l’armée syrienne qui s’amuse à les regarder s’entre-tuer.

    Les États-Unis, la Jordanie et Israël ont l’intention d’installer une « zone de non-survol » au sud, ce qui signifie occuper la partie sud-ouest de la Syrie. Pour ce faire, ils devront capturer la ville de Daraa qui est le principal centre administratif de la région.

    La ville de Daraa se trouve à la pointe sud de la région tenue par le gouvernement. Elle est régulièrement attaquée par les forces « rebelles » soutenues par les États-Unis mais l’armée syrienne arrive à tenir la place. Cette situation est dangereuse pour la ville de Damas. Israël pourrait alors traverser ces zones « rebelles » jusqu’aux portes de Damas sans aucun problème. Pour éliminer ce danger, le Hezbollah a lancé une grande opération, venant du nord, le long de la frontière syro-israélienne, vers la région de Quneitra. Dans le même temps, des forces se déplacent de Damas pour expulser les « rebelles » de la région. Cela pourrait facilement devenir une bataille majeure impliquant des « rebelles », des forces israéliennes et jordaniennes d’un côté contre le Hezbollah et l’armée syrienne de l’autre.

    La Russie préférerait nettement trouver une solution politique au lieu de poursuivre l’escalade dans cette guerre. Même si cela signifie abandonner le contrôle sur certaines parties de la Syrie. Pour le moment, les États-Unis semblent prêts à écouter et pourraient même accepter un accord. Mais il y a encore beaucoup d’empêcheurs de tourner en rond sur le terrain, (financés par leurs sponsors) qui feront de leur mieux pour perturber toutes les tentatives de cessez-le-feu ou de désescalade.

    Pat Lang insiste depuis longtemps pour qu’une grande attaque de l’armée syrienne contre la gouvernance et la ville d’Idlib soit lancée afin d’éliminer Al-Qaïda de la région. Mais les gouvernements syrien et russe savent qu’une telle bataille, avec les forces trop faibles qu’ils ont, sera contenue dans le temps tant que les « rebelles » et al-Qaïda seront réapprovisionnés par la frontière turque. Leur but dans les négociations en cours est de pousser les États-Unis et la Turquie à un accord qui empêcherait de fournir ces terroristes. Ce n’est que lorsque cela se produira qu’Idlib et toute la Syrie seront libérées.

    Moon of Alabama

    Traduit par Wayan, relu par M pour le Saker Francophone


  • La vengeance des gentlemen en vert


    OrlovOrlov

    Par Dmitry Orlov – Le 2 mai 2017 – Source Club Orlov

    Les États-Unis semblent se préparer à une première frappe nucléaire contre la Russie. Ils ont installé des systèmes de défense antimissiles balistiques en Pologne et en Roumanie, avec l’affirmation absurde qu’ils sont là pour protéger l’Europe contre les soi-disant ICBM iraniens inexistants. Ces installations supposément défensives peuvent également être utilisées pour lancer des missiles nucléaires sur la Russie. Et récemment, les États-Unis ont placé leurs avions de combat F-35 en Estonie, à seulement quelques minutes de vol de Saint-Pétersbourg, la deuxième plus grande ville de Russie. Ces jets sont capables de transporter des charges utiles nucléaires. Sans aucun doute, ces étapes ont rendu la guerre nucléaire plus probable, même si c’est par hasard.
     
    Il existe deux façons possibles de voir cette posture agressive : défensive ou offensive. Considérées comme des mesures défensives, sont-elles nécessaires et sont-elles efficaces ? Considérées comme des mesures offensives, sont-elles efficaces et quelles en seront les retombées (sans jeu de mots) ? Et si les États-Unis devaient se livrer à l’extrême folie de tenter une première attaque nucléaire sur la Russie, quel serait l’effet de cette folie, personnellement, sur les aspirants criminels de guerre américains qui seraient derrière un tel plan ? Devraient-ils avoir peur, très peur, et de quoi devraient-ils avoir très peur ? Nous allons y jeter un coup d’œil.

    Ces dernières années, la Russie a fait des progrès très importants autour des technologies militaires et de la formation. En voici une liste partielle :

    1. Des systèmes de défense aérienne (S-300, S-400, S-500) qui fermeront efficacement l’espace aérien russe jusqu’à l’orbite terrestre proche. Les Américains n’ont pas la technologie pour pénétrer ces nouvelles défenses aériennes. De nombreux composants de ces systèmes sont mobiles, et lorsqu’ils se déplacent, ils deviennent très difficiles à cibler.

    2. Les systèmes de guerre électronique (Khibiny, Krasukha) qui peuvent neutraliser les navires américains, les avions et les missiles de croisière, ont récemment été mis en action en Syrie, où environ 60% des Tomahawks n’ont pas atteint la zone cible. Les forces américaines et de l’OTAN se sont révélées à plusieurs reprises incapables d’opérer dans les zones où ces systèmes sont déployés.

    3. Un nouvel ICBM (Sarmat) qui n’est pas exactement un missile balistique car il peut exécuter des vols suborbitaux à volonté tout autour de la planète. Il peut délivrer de multiples vecteurs à charges nucléaires capables de manœuvres supersoniques de re-rentrée. Il n’y a aucune technologie qui puisse l’intercepter.

    4. Des missiles de croisière à longue portée (Kalibr) qui peuvent être lancés à partir de petits navires ou de sous-marins près de la côte américaine et pénétrer à l’intérieur des terres. Ils sont comme les Tomahawks Américain, mais plus grands, plus rapides, plus modernes, plus difficiles à intercepter, beaucoup moins chers et, comme les événements récents en Syrie l’ont montré, beaucoup plus fiables.

    5. Des forces spéciales hautement qualifiées et professionnelles dotées d’équipements ultramodernes qui peuvent se présenter à peu près n’importe où (pas de « choc et d’effroi » nécessaires), neutraliser les forces ennemies sans blesser les civils, sécuriser tranquillement la paix sans causer de pertes parmi les civils et se transformer à volonté pour fournir de l’aide humanitaire et démêler les politiques locales.

    Dans l’intervalle, l’armée américaine s’est transformée en un tas de déchets indésirables, des entreprises de défense privées alimentant la frénésie et une expérience ridicule d’ingénierie sociale. Son aspect poubelle est assez clair lorsque vous considérez comment l’armée américaine est équipée : avec la technologie des années 1970, comme les chars Abrams et les véhicules blindés  Bradley. La frénésie pour financer les entreprises de défense privées a rendu les militaires américains de loin les plus chers de la planète, mais, comme pour les autres rackets américains, les soins de santé et l’éducation publique, il est clair que coûter cher n’a rien à voir avec le fait d’être bon. En ce qui concerne l’ingénierie sociale, voici une description concise de ce qui s’est passé dans l’armée américaine depuis la première guerre du Golfe :

    Depuis 1991, l’armée américaine s’est lentement désagrégée comme une couture. La reconnaissance du stress, l’homosexualité ouverte, les transgenres en service actif, la formation à la sensibilité, les simulateurs de grossesse pour les hommes, les stations de lactation sur le terrain, les bébés nés sur les navires de guerre américains, les femmes diplômées chez les Rangers, y compris une mère de 37 ans (c’est drôle comment les femmes y ont l’air si à l’aise), les femmes dans les NAVY SEALS, les femmes dans les unités d’infanterie de marine et les femmes dans l’artillerie (même si la plupart ne peuvent pas porter un obus de 155 mm) ne sont qu’une partie de la folie qui a eu lieu au cours des 26 dernières années, et qui a provoqué un effet boule de neige vers l’enfer sous l’administration Obama.  (Lien)

    Gardez à l’esprit que, dans l’ensemble, les États-Unis coulent de plus en plus dans un océan de dettes et, à ce stade, un accident financier amènerait directement à la banqueroute. Ce pays ne se développe plus économiquement mais se contracte, bien que, pour le moment, cela soit masqué par une grande variété de rackets financiers. Plus de la moitié de sa population est à un seul accident de la vie d’être totalement liquidé. La plupart des gens sont victimes de maladies mentales, sont obèses et drogués, criblés de déviances sexuelles et de vices, et atteignent des profondeurs d’ignorance en raison de l’échec du système scolaire, qui enseigne à peine plus que l’obéissance et les compétences pour passer un test.

    En réponse à tous ces défis, les États-Unis pourraient simplement renoncer, réduire considérablement la taille et la portée de leur gouvernement fédéral, démanteler les bases militaires à l’étranger, ramener les troupes à la maison et chercher des moyens de renforcer leur infrastructure effondrée et leur réseau de sécurité sociale en lambeaux. Au lieu de cela, ce pays a choisi de doubler la mise. Les Américains pensent qu’ils pourraient être en mesure de préserver leur capacité de dissuasion nucléaire en menaçant la Russie à bout portant : les armes nucléaires en Pologne et en Roumanie masquant des systèmes ABM, les F-35 avec des munitions nucléaires en Estonie, à quelques minutes de Saint-Pétersbourg, etc.

    Comme n’importe qui avec une bonne compréhension de la Russie moderne vous le dira, la Russie n’est absolument pas l’URSS. Elle n’a pas d’idéologie messianique au-delà de la défense de sa souveraineté nationale, du soutien des normes et des valeurs sociales et culturelles traditionnelles et de l’adhésion au droit, tant au niveau national qu’international. Non seulement ce n’est plus un empire, mais elle est allergique au concept même, après avoir été asséchée par les républiques soviétiques et les pays satellites pendant l’ère soviétique. Ses opérations militaires à l’étranger visent à empêcher la propagation d’États défaillants qui menaceraient sa sécurité. Elle n’a absolument aucun intérêt à s’engager dans une guerre à grande échelle, en particulier nucléaire. La Russie n’a aucune doctrine de première frappe nucléaire.

    D’autre part, les États-Unis se réservent quant à eux le droit de frapper en premier, et c’est précisément pour cette raison que la Russie choisit de dépenser une bonne partie de son trésor national (environ 1% à 2% du PIB) pour l’étanchéité de son espace aérien, d’une part, et le développement de véhicules de frappe avec des charges nucléaires qui ne peuvent pas être interceptés d’autre part. Le but de ces préparatifs n’est pas de se préparer à attaquer les États-Unis, mais de s’assurer que ceux-ci ne songent même pas à attaquer la Russie.

    Dans le meilleur des cas, tout se terminera par un appel téléphonique du Kremlin à la Maison Blanche : « Écoutez, renoncez, OK ? Il suffit de rentrer à la maison et de vous occuper de vos propres affaire. Nous ne voulons pas vous détruire avec toutes vos affaires parce que nous les voulons pour nous-mêmes. Nous n’allons pas vous tuer. Nous allons simplement vous voler et vous humilier, tout comme vous nous avez volés et humiliés dans les années 1990. Vous avez eu quelques bons siècles sous les feux de la rampe, mais maintenant, c’est fini. » Et à ce moment-là, les Américains se contenteront de conclure ce pacte, parce que c’est la meilleure de toutes les alternatives.

    Ce serait le résultat rationnel : les États-Unis plient, simplement. Mais il y a deux forces irrationnelles en jeu. L’une est que les Américains sont très bons pour projeter l’ombre : l’Amérique est bonne par définition, la Russie est mauvaise parce que ce n’est pas l’Amérique, et donc les tendances perverses de l’Amérique (comme la propension à bombarder d’autres pays avec des armes nucléaires) sont projetées sur la Russie. Les Américains ne peuvent pas se faire confiance à eux-mêmes pour faire le bon choix et, par conséquent, ils ne peuvent pas faire confiance à la Russie pour faire le bon choix non plus. L’autre force irrationnelle fonctionne dans la direction opposée : les Américains sont incapables d’imaginer qu’ils ne sont pas la nation la plus puissante de la terre et, en regardant la Russie le démontrer avec ses nouvelles armes, leur seul choix, psychologiquement, est de penser que leurs propres armes doivent être encore plus géniales, malgré toutes les preuves du contraire. Il est possible que les déficients mentaux qui présentent ces tendances trouvent un moyen de déclencher une première frappe nucléaire sur la Russie. Comment, alors, cela finirait-il ?

    Tout d’abord, il est absurde de penser que les Russes n’auraient aucun avertissement préalable de l’attaque. Washington fuite déjà de partout comme un tamis. Tout le linge sale est déjà suspendu pour sécher sur Wikileaks. Dans une situation où un crime de guerre de proportions étonnantes serait planifié, un certain nombre de personnes qui connaissent le plan le feraient sûrement fuiter. Ils le feraient pour au moins deux bonnes raisons : tenter de sauver leurs âmes immortelles d’une éternité en enfer ; et faire la meilleure chose moralement en essayant de sauver autant de vies que possible en faisant échec à cette attaque.

    Comment cela finirait mal ? Les ordres seraient d’attaquer à un moment prédéterminé, en utilisant des bombardiers, des missiles de croisière lancés à partir de navires et des missiles balistiques lancés depuis des sous-marins – tout en maintenant le silence radio afin que les Russes ne sachent pas comment lancer des représailles. Les ICBM terrestres ne seraient pas utilisés, pour empêcher les Russes de déterminer où riposter.

    Mais quelques minutes avant ce moment prédéterminé, la plupart des navires et des sous-marins seraient coulés par les torpilles à supercavitation de la Russie et les missiles balistiques anti-navires, alors qu’ils maintiendront le silence radio. De même, la plupart des bombardiers seront abattus en utilisant les systèmes de défense aérienne de la Russie, tout en maintenant le silence radio. Quelques-uns pourraient passer au travers de ce filtre initial et poursuivre aveuglément une mission déjà condamnée à l’échec.

    La prochaine étape sera plus d’activité de défense aérienne combinée avec de la guerre électronique. En volant dans un très grand four à micro-ondes réglé au « maximum », presque tout ce qui parviendrait à traverser le premier filtre finirait hors-course et n’atteindrait pas la cible. Une partie des missiles ne parviendra pas à détonner et alors que d’autres iraient exploser quelque part dans la toundra à des centaines de kilomètres de la colonie la plus proche.

    Maintenant, supposons qu’une seule frappe nucléaire atteigne une cible – la mauvaise cible, mais une cible néanmoins. La ville de Yopta, une population de plusieurs centaines de milliers d’habitants, serait détruite, tandis que Ust-Yopta, plus petite, située à peine à 300 km de l’épicentre, survivrait à l’explosion mais serait contaminée par des retombées radioactives.

    Les Princes parfumés du Pentagone qui auraient déchaîné ce feu nucléaire écoutant attentivement ce silence radio qui dure beaucoup plus longtemps que prévu, choisiraient judicieusement de rester dans leurs bunkers en rongeant leurs ongles.

    En voyant que les dégâts sont limités, les Russes devraient choisir de prendre des mesures de riposte asymétrique. Ils utiliseraient des armes conventionnelles de haute précision pour attaquer les États-Unis. Ils supprimeraient le réseau électrique, l’internet, les approvisionnements en eau, les oléoducs et les gazoducs, les ponts ferroviaires et routiers, les réservoirs de carburéacteur dans les aéroports et les réservoirs de carburant de soute dans les ports maritimes. Ensuite, ils attendraient un peu, peut-être une semaine, jusqu’à ce que les États-Unis deviennent une cible suffisamment souple pour une invasion limitée du sol.

    Et c’est alors que les gentlemen en vert [Surnom des soldats russes, donné après leur opérations sans provoquer de morts en Crimée, NdT] apparaitraient. Ils auraient les listes de ceux qui ont lancé l’attaque et les coordonnées de leurs bunkers et de leurs caches. Leurs ordres seraient de les emmener tous, de préférence en vie et pas trop physiquement endommagés, et de se retirer immédiatement. Ils le feront.

    Ensuite, nous aurons un Tribunal de Nuremberg fois cent. Les Princes parfumés du Pentagone seront accusés de génocide par utilisation d’armes nucléaires, le crime ultime contre l’humanité. Aucun d’entre eux ne verra plus jamais sa famille, ainsi que beaucoup d’autres choses, parce qu’ils vont passer le reste de leur vie à fouiller à la main les débris radioactifs dans et autour de la ville de Yopta, où il fait parfaitement sombre quatre mois par an. Leur travail sera de chercher des restes humains, puis de les enterrer dans des tombes creusées dans la toundra à l’aide de piquets et de pelles. Ils devraient tous mourir de cancer par exposition au rayonnement.

    Les Princes parfumés seraient bien avisés de prendre préalablement des conseils psychologiques pour cesser de projeter cette ombre et dégonfler leurs égos. Ensuite, ils pourront se limiter à des activités utiles, comme le rapatriement des troupes et la fermeture des bases militaires à l’étranger.

    Dmitry Orlov

    Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par M pour le Saker Francophone


  • Macron Juncker : la convergence des régressions sociales!

    Publié le 9 mai 2017 par FSC

    Pour Macron et Juncker le problème ce n'est pas que les riches continuent de s'enrichir quand les pauvres, les précaires, les sans-emploi sont jetés à la rue.

    NON, c'est que trop de moyens financiers sont attribués aux services publics, au recrutement et à la rétribution d'infrimier.es, de personnels de santé, de facteurs, de receveurs de poste, de pompiers ...

    Le programme de Macron prévoit effectivement de supprimer 120.000 emplois publics et de réduire les investissements publics de 60 milliards. Mais Juncker, l'organisateur en chef de l'évasion fiscale au Luxembourg se saisit de l'élection qu'il a soutenu de Macron pour en demander toujours plus, des fois que le "prodige" hésiterait face à la résistance populaire ...

    On retiendra également que Macron le grand prêtre du rassemblement et de la réconciliation des français se garde bien de tenter de récupérer -comme ses prédécesseurs- les 80 milliards d'euros annuels d'évasion fiscale.... des riches ... dans les paradis fiscaux si chers à M. Juncker !

    A l'évidence ces 80 milliards là ils ne considèrent pas que c'est une dépense, une prédation dirions à récupérer pour le bien public qui viendrait combler bien des "déficits" !

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    «Les Français dépensent trop» : Juncker veut que Macron réduise la dépense publique

    «Nous sommes confrontés avec la France à un problème particulier, les Français dépensent trop d'argent et ils dépensent au mauvais endroit», a déclaré Jean-Claude Juncker, le 8 mai devant la presse à Berlin, au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République française.

    «Les Français consacrent entre 53% et 57% de leur produit intérieur brut à leurs budgets publics, compte tenu du niveau relativement élevé de la dette, cela ne peut pas fonctionner dans la durée», a ajouté le président de la Commission européenne.

    Il a estimé que le futur chef de l'Etat français ne pourrait pas compter sur la mansuétude à sens unique de ses partenaires européens sur ces questions. «Il appartient aussi aux Français de faire un geste en direction des autres, en faisant les réformes nécessaires», a-t-il encore répété.

    Le chef de l'exécutif européen a tenu ces propos alors que la Commission doit publier le 11 mai ses prévisions économiques de printemps pour les pays de l'Union européenne (UE), suivies le 17 mai de ses recommandations. Or, la France est priée de respecter enfin les règles européennes, selon lesquelles les déficits publics doivent être maintenus en dessous du niveau de 3% du PIB.

    Le président élu a prévu dans son programme une réduction des dépenses publiques de 60 milliards d'euros en cinq ans, passant entre autres par la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires. Mais il a dans le même temps appelé l'Europe à se réformer et entend promouvoir des investissements dans l'UE.