• François Ruffin

    Député de la Somme

    Comités stop Macron !

    Arrêtez tout ! On sort un bulletin spécial ! On sent quelque chose dans le fond de l'air, on a essayé quelque chose ce mercredi 4 avril et ça a marché ! Vous étiez au rendez vous, la Bourse du travail était pleine à craquer ! Alors pour vous tenir informés dans le feu de l'action on lance une série de mini bulletins spéciaux. 

    Aujourd'hui en direct de sa cuisine François vous parle des comités stop Macron ! Pour que dès lundi on se mette en action ! 

     

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    L'évènement

    Au fait, j'ai débarqué sur Telegram !

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    François Ruffin

    90 Chaussée Saint-Pierre

    80000 Amiens

    contact@picardiedebout.fr

     


  • Les Palestiniens ne cesseront jamais d’exiger la justice


    Par Basem Naim – Le 30 mars 2018 – Source CounterPunch

    Le mur israélien du côté palestinien

     

    Depuis trop longtemps, l’Occident applaudit au spectacle de la répression de dizaines de milliers de manifestants sans armes, qui ne font que réclamer la justice, par une force impitoyable lourdement armée.

    Aujourd’hui, des centaines de milliers de manifestants pacifiques ont marché, sans armes, vers la frontière imposée par Israël à la bande de Gaza assiégée. Ils n’ont pas pu l’approcher car, d’une distance de plusieurs centaines de mètres, des tireurs d’élite israéliens leur ont tiré dessus, faisant dix morts et des centaines de blessés parmi les Palestiniens.

    Ce n’est pas du cinéma. C’est Gaza. C’est la Palestine. 

    Cela fait plus de soixante-dix ans que nous, Palestiniens, essayons par tous les moyens possibles et imaginables d’obtenir les droits que nous garantit normalement le droit international et humanitaire.

    Au cours de ces décennies, des dizaines de résolutions ont été adoptées par un large éventail d’organismes internationaux, d’associations et d’ONG en faveur de nos droits fondamentaux à la liberté, à l’autodétermination et au retour dans les maisons dont nous avons été expulsés par la force en 1948.

    Contredisant le mythe romantique de la création de l’État hébreu, des dizaines d’historiens et de journalistes respectables, y compris des Israéliens comme Ilan Pappe et Gideon Levy, ont prouvé que l’attaque sioniste coordonnée de 1948 contre des centaines de villages palestiniens ancestraux était bien le début d’un projet réfléchi de nettoyage ethnique qui se poursuit sans relâche jusqu’à aujourd’hui.

    Prétendre que près d’un million de Palestiniens ont volontairement quitté leurs maisons, leurs écoles, leurs mosquées et leurs églises en 1948 n’a pas plus de sens que d’affirmer que la terre est plate. La fuite massive et désespérée des Palestiniens devant l’assaut paramilitaire sur nos communautés ancestrales est une réalité que personne ne peut honnêtement contester.

    Malgré la quasi-unanimité des juristes internationaux à propos de notre cause, la communauté mondiale n’a pas pu ou n’a pas voulu rendre justice au peuple palestinien qui vit dans des bantoustans entourés de murs dans son propre pays, ou a été contraint de fuir dans la diaspora et de devenir des réfugiés apatrides éparpillés dans le monde entier.

    Et pendant toutes ces décennies, les États occidentaux ont ouvertement adopté des politiques qui non seulement favorisent et protègent Israël, mais lui donnent les moyens de poursuivre son occupation illégale des territoires palestiniens.

    Aucun État n’a davantage contribué à cette injustice historique que les États-Unis. Non satisfaits d’octroyer plus de 250 milliards de dollars d’aide gouvernementale directe à Israël, les États-Unis ont utilisé leur droit de veto plus de 70 fois au Conseil de sécurité pour empêcher l’adoption de Résolutions condamnant les politiques israéliennes.

    Dans le soutien financier sans précédent des États-Unis à Israël, il y a des dizaines de milliards de dollars d’aide et d’équipement militaires qui donnent à Israël les moyens de piétiner les droits et les aspirations légitimes de millions de Palestiniens et de semer la mort et la destruction dans nos communautés. Des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie, beaucoup d’autres ont été blessées ou mutilées et plus encore ont été mises en prison pendant toutes ces années, dans un système de « justice » militaire qui prive les Palestiniens de la moindre justice.

    Récemment, pour punir toujours plus les Palestiniens de manifester une volonté politique, l’administration américaine a coupé plus de 360 millions de dollars d’aide sur sa part annuelle de 1,2 milliard de dollars à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Ce programme d’aide internationale fournit des prestations en matière de santé, d’éducation et d’alimentation à quelques 5 millions de réfugiés palestiniens dans le monde, ce qui représente environ 40 % de la population totale de 11,5 millions de Palestiniens à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine.

    Au cours des 25 dernières années, les Palestiniens ont vainement essayé, en toute bonne foi, de réaliser leurs aspirations légitimes en participant à un processus de négociation long, complexe, et contre-productif.

    En raison du déséquilibre fondamental du rapport de force sur le terrain et d’un immuable parti pris international pro-israélien, Israël a utilisé cette « négociation » comme couverture de son programme d’annexion illégale des terres palestiniennes en Cisjordanie.

    Non content d’inonder la Cisjordanie de centaines de milliers de « colons » illégaux, Israël a poursuivi son attaque systématique contre les droits fondamentaux des Palestiniens dans tous les territoires occupés, y compris Gaza.

    Quel a donc été le résultat de ce blocage unilatéral israélien de 25 ans ? Nous avons assisté, comme on pouvait s’y attendre, au sabotage de toutes les possibilités réelles de stabilité et/ou de désescalade de la violence et la propagation de la violence dans toute la région, n’est-ce pas ?

    Le blocage du processus avait pour objectif d’annihiler tout espoir de liberté, tout espoir d’un État indépendant et d’un retour dans les foyers dont ils nous avaient chassés au cours de toutes ces nombreuses années, n’est-ce pas ? Et qu’en est-il de la vie quotidienne des Palestiniens sous occupation, que ce soit en Cisjordanie divisée en cantons contrôlés, ou dans la bande de Gaza assiégée ? Les deux territoires ont été transformés en l’enfer insupportable que tout le monde voit et que nous, nous vivons. Meurtres, emprisonnements, sièges, saisie de terres, démolitions de maisons, misère, chômage, privation de soins médicaux et interdiction de voyages, voilà le lot quotidien de millions de Palestiniens.

    Comme les autres peuples du monde, les Palestiniens aiment la vie, leur communauté et leur famille, et tout ce que nous voulons, c’est que nos enfants aient un meilleur avenir que nous. Cependant, il semble que notre aspiration collective et légitime soit inacceptable pour beaucoup de pays du monde qui font tout au plus semblant de s’intéresser à nous, mais sans jamais rien faire, pendant que l’Occupation et l’injustice se perpétuent au vu et au su de tous.

    Peu de nations, semble-t-il, ressentent le besoin de s’opposer à l’agression israélienne et à son occupation qui violent pourtant toutes les normes de la décence et du droit international de quelque point de vue que l’on se place.

    Après avoir étudié nos différentes options, et forts de notre droit légitime de résister, nous, Palestiniens de Gaza, nous avons décidé d’organiser des marches pacifiques aux abords des clôtures de ségrégation qui nous interdisent la moindre velléité d’autodétermination. Nous exigeons la fin de l’occupation, la fin du siège de Gaza, et la reconnaissance du droit des Palestiniens à revenir chez eux conformément à la résolution 194 de l’ONU, publiée en décembre 1948.

    Ces événements commencent aujourd’hui pour coïncider avec l’anniversaire de la « Journée de la Terre » au cours de laquelle six Palestiniens ont été tués en 1976, alors qu’ils défendaient leur terre saisie par les autorités israéliennes dans la région de Galilée.

    Dans la tradition de la résistance passive, nos activités seront pacifiques et se poursuivront aux abords de la frontière jusqu’au 15 mai, date du 70è anniversaire de la Nakba, au cours de laquelle plus d’un million de Palestiniens ont été expulsés de leurs foyers.

    Tous les Palestiniens de notre patrie et de la diaspora, y compris les hommes, les femmes et les enfants, participeront à ces marches et aux manifestations qui revendiquent toutes la justice, la liberté, et le droit de vivre. Nos activités seront supervisées par un comité national qui représente toutes les forces et les factions palestiniennes ainsi que la société civile, les personnalités et les sympathisants palestiniens.

    Le Comité a diffusé de nombreuses publications et instructions à l’intention des participants aux marches, qui soulignent le caractère pacifique de ce mouvement particulier et la nécessité d’éviter la violence et les provocations d’Israël qui ont pour objectif l’escalade la violence. Le Comité a également désigné divers représentants sur le terrain pour superviser nos efforts collectifs et veiller à ce que notre message soit répandu par des moyens puissants et pacifiques.

    Nous nous attendons à ce que, quoique nous fassions, Israël se livre à des provocations pendant nos manifestations, et nous ferons tout ce que nous pouvons pour que leurs efforts pour mettre le feu restent sans réponse.

    Aujourd’hui, une fois de plus, nos pires craintes se sont malheureusement matérialisées quand Israël s’est mis à tirer des centaines de balles réelles et de grenades lacrymogènes à la vue des manifestants pacifiques, armés de leur voix et de leur autodétermination.

    Israël a longtemps craint, et tenter de contrecarrer de son mieux, tous les efforts déployés par les Palestiniens pour révéler au monde la réalité de l’occupation et du siège de Gaza qui prouvent la fausseté de la prétention israélienne d’être le seul État démocratique de la région : un État qui respecterait et protègerait les droits de l’homme et honorerait le droit fondamental à la liberté d’expression.

    Contre ce mantra se dresse la pratique quotidienne des forces d’occupation qui montre une réalité complètement différente… Une réalité pétrie de racisme, de violence et de violations systématiques des droits de l’homme.

    Récemment, l’arrestation et la détention d’Ahed Tamimi, aujourd’hui âgée de 17 ans, en Cisjordanie, parce qu’elle avait giflé un soldat israélien lourdement armé qui s’était introduit chez elle, n’est qu’une des centaines d’événements qui montrent ce qu’est la vie et la mort en Palestine. Il n’y a pas si longtemps, Ibrahim Abu Thuraya en fauteuil roulant a été tué par un tireur d’élite israélien pour avoir simplement brandi un drapeau palestinien, à la frontière de Gaza, devant les soldats israéliens qui contrôlent qui peut entrer ou sortir de la demeure assiégée d’environ deux millions de personnes.

    Compte tenu d’une longue histoire bien documentée des violences de l’Occupation, les Palestiniens craignent avec raison que, malgré la nature pacifique de ces marches, Israël ne s’en serve comme prétexte pour tuer et blesser encore plus de nos concitoyens. Dans le passé, les forces d’occupation n’ont jamais tardé à provoquer des manifestations non violentes pour les faire dégénérer en affrontements violents au cours desquels nos communautés et nos enfants ont payé le prix fort pour avoir essayé de faire entendre leurs voix.

    L’attaque israélienne d’aujourd’hui contre notre peuple pacifique prouve, une fois de plus, que l’histoire se répète et qu’elle permet souvent de prévoir ce qui va arriver.

    Néanmoins, nous ne nous laisserons pas décourager par les agressions israéliennes, car nous exerçons notre droit fondamental de résister à l’oppression et de manifester pour garantir à nos enfants un avenir meilleur, un avenir empreint de justice et d’égalité.

    Basem Naim, qui réside à Gaza, est l’ancien ministre de la Santé et conseiller du Premier ministre palestinien sur les relations internationales.

    Traduction : Dominique Muselet


  • Bonjour, voici la lettre d’information du site « CAPJPO - EuroPalestine » (http://www.europalestine.com)
    Si vous ne visualisez pas cet email lisez-le sur le site
    http://www.europalestine.com

    Publication CAPJPO - Europalestine
     
       
     

     


  • Même Poutine critique la Russie


    Par Andrew Korybko – Le 6 mars 2018 – Source Oriental Review

    President Vladimir Putin 2018 presidential addressLe président Vladimir Poutine

    La « glorification politiquement correcte » par les médias alternatifs de tout ce qui est lié à la Russie est une réponse « bien intentionnée » mais instinctive à la russophobie rampante des médias traditionnels ; elle génère néanmoins une vision « trop parfaite » et donc inexacte du pays, vision qui contredit la réalité et qui a été démystifiée par nul autre que le président Poutine lui-même.

     

    Mal comprendre la Russie

    Le discours du président Poutine à la nation la semaine dernière a naturellement attiré l’attention des médias internationaux, les médias traditionnels intensifiant leur campagne incessante de peur en exagérant et en décontextualisant ses déclarations  sur le programme d’armes hypersoniques russe pendant que les médias alternatifs se pâmaient devant l’annonce du président et la présentaient comme un autre « mouvement d’échecs de haute volée » mettant pour toujours un terme aux agressions de l’Amérique à l’étranger selon le « plan directeur » de leur héros. Les deux réactions sont hyperboliques à leur manière et se fondent sur l’attrait de leurs publics respectifs. Les MSM ont intérêt à pousser le récit de la « menace russe » parce qu’il renforce la paranoïa autour du « russiagate » et « justifie » le budget militaire gargantuesque de Trump qu’il a dévoilé plus tôt dans le cadre de sa politique étrangère América First centrée sur le Pentagone. En ce qui concerne la communauté des médias alternatifs, beaucoup de ses membres occasionnels, des personnalités officielles et ses outils de communications (qui ne dépendent pas des financements publics) ont déjà « déifié » le président Poutine, ces deux derniers faisant appel aux fantasmes de « vœux pieux » des masses désespérées pour rester pertinent en renforçant la « massification » de leur pensée de groupe .

    Ni les MSM ni les médias alternatifs, cependant, n’ont accordé beaucoup d’attention à la majeure partie du discours du président axé sur les questions nationales, car ils semblent tous être arrivés indépendamment à la même conclusion que ces sujets ne sont pas assez « sexy » pour leur auditoire et n’intéressent que les Russes en Russie. En un sens, la Russie aurait pu esquiver une balle parce que le discours de son chef pourrait être exploité par les MSM de la même manière que la partie sur les armes hypersoniques. Dans le même temps, cependant, l’argument peut également être avancé que des médias alternatifs ont par inadvertance privé leur auditoire d’entendre parler de faits, de citations et de stratégies clés qu’ils ne connaîtraient pas autrement s’ils n’avaient pas lu la transcription de ce vaste discours, mais qui aurait pu leur donner une vision plus précise du pays que beaucoup d’entre eux ont jusqu’alors placé sur un pied d’égalité avec le « paradis». C’est dans l’intérêt de tous de rapporter et d’analyser des faits objectifs, quelles qu’en soient les conséquences sur notre propre perception de la Russie. C’est ce que la présente analyse va faire.

    Pourquoi les médias alternatifs se trompent-t-ils sur la Russie?

    La Russie, comme n’importe quel pays du monde, n’est pas « parfaite », mais tout comme l’objet du désir de chacun, ses adeptes ont tendance à la voir ainsi malgré tout, surtout s’ils n’en sont pas eux-mêmes citoyens mais plutôt attirés par elle pour des raisons géopolitiques ou simplement comme une déclaration d’opposition de principe aux politiques de leur pays d’origine. Quelle qu’en soit la raison, et il n’est pas pertinent dans ce contexte d’effectuer une psychanalyse de cette tendance, le résultat final est que beaucoup de gens à travers le monde apprécient vraiment les efforts de la Russie pour forger un ordre mondial multipolaire plus juste et plus honnête que la version unipolaire qu’elle cherche à remplacer. Cela se passe souvent en négligeant certaines des réalités désagréables du pays. C’est le plus souvent dû à une combinaison de dissonances cognitives dont le refus d’accepter que leur « modèle » déifié ne règne pas sur le « paradis ». C’est même une action délibérée pour éviter de tomber involontairement dans la russophobie dominant le débat général. Pour « noble » que cela puisse être ou ne pas être, cela a néanmoins alimenté une industrie artisanale en ligne en expansion qui décrit à tort la Russie comme n’ayant aucun problème.

    Ce récit artificiel est devenu viral au point qu’un nombre croissant de personnes dans la communauté des médias alternatifs y adhère comme s’il s’agissait d’une « religion » avec ses propres « églises » (certains sites et forums) ; ses « prêtres » (écrivains et promoteurs) ; ses « congrégations » (leurs frères « croyants ») ; et des «païens » (ceux qui par « sacrilège » remettent en question le « caractère sacré » de « l’infaillibilité » de la Russie). Il n’y a rien de « mal » intrinsèquement à cela tant que les « membres de la secte » gardent leurs croyances pour eux et ne font pas de « prosélytisme ». Mais c’est un vrai problème quand ils essaient d’imposer leurs points de vue agressivement et/ou tentent de les disséminer comme des « vérités » indiscutables qui forment axiomatiquement la base des relations internationales. La perception déformée de la Russie qui commence à prendre forme dans la communauté des médias alternatifs en raison de la popularité grandissante de cette « religion laïque » (provoquée dans une large mesure par la russophobie des médias) doit être corrigée avant qu’elle échappe à tout contrôle et crée une réalité alternative complètement détachée de la vie réelle. Si ceux qui veulent vraiment comprendre et aider la Russie n’ont pas une idée précise de ce qu’elle est, alors leurs plans et leurs efforts ne serviront à rien.

    Prenez-la telle qu’elle est

    Les témoignages personnels de Russes et d’étrangers vivant dans le pays à propos de certaines lacunes de l’État ne sont pas non plus efficaces pour communiquer la vérité, car ils sont simplement qualifiés de « propagande Soros » de « fausses nouvelles » ou de « préjugés ». Les reportages factuels sur les médias russes financés par des fonds publics comme TASS ne sont pas non plus suffisants dans cette tâche. La seule façon de détruire la pensée dogmatique et finalement dangereuse de l’infaillibilité de la Russie qui s’est emparée de la communauté des médias alternatifs est d’utiliser les propres mots du président Poutine pour démonter ce faux récit une fois pour toutes, car il s’ensuit que les « croyants » sont forcés d’accepter tout ce que leur « divinité » leur dit, peu importe à quel point ils résisteraient autrement si le message venait de quelqu’un d’autre. En conséquence, étant donné la richesse des documents présentés dans le récent discours marquant du président Poutine à la nation et l’attention mondiale que cet événement a produit, il convient de citer l’homme lui-même en attirant l’attention sur certains des problèmes du pays qui sont complètement ignorés par la Communauté des médias alternatifs.

    Il devrait être préfacé que le texte qui va suivre se concentrera intentionnellement sur les critiques constructives que le président Poutine a faites au sujet de son pays afin de sensibiliser sur la situation réelle en Russie, même si le chef du pays a énuméré de manière impressionnante une quantité stupéfiante de faits et de stratégies en prouvant que beaucoup de progrès ont déjà été faits depuis le début du siècle. Afin de ne pas « prêcher avec la chorale » et en comprenant que l’auditoire des MSM ne lira probablement jamais cette analyse, il a été décidé de pratiquer une « thérapie de choc » en citant les passages du discours du président Poutine qui vont paraître probablement « surprenants » et « incroyables » aux masses des lecteurs des médias alternatifs qui ont « déifié » l’homme et proclamé son pays « parfait ». Encore une fois, l’intention est de rétablir la vérité sur la Russie afin que ceux qui en suivent les affaires puissent se faire une idée précise de la réalité dans laquelle elle opère. Accepter ses lacunes est essentiel pour comprendre ses limites actuelles et prévoir ainsi ses actions les plus probables à l’avenir.

    Après avoir écarté ces « mises en garde » voici les messages les plus « politiquement incorrects » et « sacrilèges » que le président Poutine a transmis dans son dernier discours et qui brisent puissamment les illusions des médias alternatifs sur « l’infaillibilité » de la Russie.

    Plus de procrastination

    Extrait :

    « Nous n’avons pas le droit de permettre qu’une situation, lorsque la stabilité a été atteinte, conduise à l’autosatisfaction, d’autant plus qu’il reste tant de problèmes non résolus (…). Il est grand temps de prendre un certain nombre de décisions difficiles qui se font attendre depuis longtemps. Nous devons nous débarrasser de tout ce qui entrave notre développement et empêche les gens de libérer pleinement leur potentiel. »

    Interprétation :

    La Russie tarde depuis trop longtemps à faire le nécessaire et ne peut pas se permettre plus longtemps ce gaspillage inutile. Les jours de procrastination en raison de la complaisance perçue (l’apathie, parfois liée au trait culturel russe de « avos ») sont terminés, et le pays doit le reconnaître avant qu’il ne soit trop tard.

    Source: Kremlin.ruSource: Kremlin.ru

    La Russie « prend du retard »

    Extrait :

    « Il ne s’agit pas de conquérir ou de dévaster notre terre. Non, le danger n’est pas là. La principale menace et notre principal ennemi est le fait que nous sommes à la traîne. Si nous sommes incapables d’inverser cette tendance, nous le serons encore plus. C’est comme une maladie chronique grave qui ruine constamment l’énergie du corps et le détruit progressivement de l’intérieur. Bien souvent, le corps ne s’aperçoit pas de ce processus destructeur. »

    Interprétation :

    Les ennemis extérieurs ne sont plus la menace principale de la Russie, car ils seront tenus à distance par l’armée nationale et ses armes hypersoniques récemment dévoilées qui ont rétabli l’équilibre stratégique mondial. Au lieu de cela, la principale menace pour le pays est son manque de développement. La Russie n’a pas su saisir l’occasion de capitaliser sur les nouvelles tendances et, par conséquent, elle prend du retard. Si on ne corrige pas cette trajectoire, elle sera détruite avant même de savoir ce qui lui est arrivé.

    La structure de l’emploi est brisée

    Extrait :

    « Nous devons revoir la structure de l’emploi, devenu inefficace et archaïque, proposer de bons emplois qui motivent les gens, améliorer leur bien-être et les aider à découvrir leurs talents. Nous devons créer des emplois décents et bien rémunérés. »

    Interprétation :

    La Russie a de manière étonnante sorti des millions de personnes de la pauvreté et réduit le chômage, mais les emplois tenus par ses citoyens ne les inspirent pas suffisamment pour réaliser leur potentiel, à la fois personnellement et économiquement. Toute la structure est cassée et doit être réformée.

    Les retraités sont aussi pauvres qu’ils sont supposés l’être

    Extrait :

    « Nous nous efforcerons également de réduire l’écart entre le montant des pensions et les salaires des pré-retraités. »

    Interprétation :

    Les retraités vivent dans la pauvreté et luttent pour maintenir un niveau de vie respectable.

    L’espérance de vie en Russie est encore en dessous de celui des pays du G7

    Extrait :

    « L’espérance de vie a augmenté de plus de sept ans et se monte actuellement à 73 ans. Mais bien sûr, ce n’est pas suffisant non plus. Aujourd’hui, nous devons nous fixer un tout nouvel objectif. D’ici la fin de la prochaine décennie, la Russie doit rejoindre avec confiance le club des pays affichant une espérance de vie de 80 ans et plus, qui comprend le Japon, la France et l’Allemagne. »

    Interprétation :

    Les Russes ne devraient pas se satisfaire de vivre maintenant plus longtemps que durant les chaotiques  années 1990, alors que l’espérance de vie n’était que de 65 ans et que celle des hommes tombait en dessous de 60 ans, mais ils devraient aspirer à atteindre ou dépasser celle de leurs homologues du G7 s’ils veulent vraiment donner un avenir meilleur à la nouvelle génération.

    Le logement est trop cher et le système est corrompu

    Extrait :

    « La rénovation urbaine devrait être soutenue par l’introduction de techniques et de matériaux de construction de pointe, de solutions architecturales modernes, de technologie numérique pour les services sociaux, les transports et les services publics. Entre autres choses, cela rendrait le secteur du logement plus transparent et plus efficace, de manière à ce que les gens bénéficient de services de qualité à un coût raisonnable. »

    Interprétation :

    Il n’est pas suffisant de construire de nouvelles et meilleures maisons pour les Russes, mais ce processus doit être plus « transparent » (un euphémisme pour « sans corruption ») et les gens ne doivent pas payer les « yeux de la tête » pour acheter une maison et utiliser les services publics. De plus, tout doit être efficace, ce qui n’est pas le cas en ce moment, sans quoi le président n’insisterait pas sur ce point.

    Les bureaucrates locaux ignorent la volonté du peuple et doivent être tenus pour responsables par leurs électeurs

    Extrait :

    « Bien entendu, beaucoup dépendra des autorités municipales et locales, si elles seront réceptives aux idées nouvelles. La capacité de répondre aux divers besoins des différentes générations, y compris les familles avec enfants, les retraités et les personnes handicapées, sera également déterminante. La population doit avoir son mot à dire sur l’avenir de ses villes et villages. Nous en avons discuté à maintes reprises avec les dirigeants des municipalités. Aujourd’hui, je ne dis pas cela uniquement pour cocher la case. Je vous demande de le porter à l’attention des décideurs à tous les niveaux. »

    Interprétation :

    Le président Poutine sait qu’il n’est qu’un homme seul et que ses paroles ne peuvent pas faire grand chose dans un pays qui a hérité de l’époque communiste de millions de bureaucrates sans scrupules, dont beaucoup travaillent encore dans les structures de l’État et ont même enraciné leurs mentalités obsolètes et contreproductives dans la « culture de leur lieu de travail ». La Russie ne se développera pas et ne rattrapera pas l’Occident (et de plus en plus l’Asie) au rythme dont elle a un besoin urgent, à moins que la population ne prenne ces faits en considération en faisant plus que simplement voter. Ils doivent recourir à une pression « ascendante » lorsque cela est nécessaire.

    Il n’y a pas assez de Russes propriétaires de leur propre maison

    Extrait :

    « Je comprends combien il est important pour chacun, pour chaque famille, d’avoir sa propre maison, son propre foyer. Je sais que c’est le problème des problèmes en Russie. Il perdure de décennie en décennie. Combien de fois les gouvernement ont promis et essayé, sincèrement essayé, de le résoudre. Mais nous pouvons et nous devons le faire maintenant (…) Je vois trois facteurs clé pour rendre le logement plus accessible. Le premier est l’augmentation des revenus des gens. J’en ai déjà parlé dans le passé et nous devons nous en assurer. Ensuite, une baisse des taux d’intérêt et, bien sûr, une augmentation de l’offre sur le marché du logement. »

    Interprétation :

    Les Russes, comme n’importe qui d’autre dans le monde, rêvent d’avoir leur propre foyer et de quitter leurs parents une fois qu’ils atteignent un certain âge ou se marient. C’est malheureusement très difficile à faire, surtout à Moscou et dans d’autres grandes villes en raison des coûts excessifs, de la rémunération inadéquate de leurs emplois, du dysfonctionnement du système financier et de la corruption endémique qui aggrave la situation.

    Le système financier doit être réparé

    Extrait :

    « En décembre, le taux d’intérêt moyen en roubles est descendu pour la première fois en dessous de 10%. Nous savons bien sûr que les conditions de prêt sont individuelles et peuvent différer d’un emprunteur à l’autre. Mais nous devons continuer à réduire le taux d’intérêt à 7%-8%. Nous avons eu de longues discussions sur le chiffre que je devrais énoncer ici. Je suis sûr que le chiffre que nous devons viser devrait être 7%. Ces six prochaines années, les prêts hypothécaires doivent devenir accessibles à la majorité des familles russes, aux travailleurs et aux jeunes professionnels. »

    Interprétation  :

    Les taux d’intérêt sont prohibitifs pour la majorité des Russes, ce qui les empêche de contracter des emprunts, ce qui a un impact négatif sur leurs habitudes de dépenses pour stimuler l’économie par le biais des achats de consommation et dans l’immobilier, par exemple. Le système financier doit donc être réparé afin de rendre les prêts plus accessibles à la population et stimuler une croissance économique stable dans le pays, car cela pourrait aider à résoudre certains des problèmes que la Russie connaît actuellement dans le logement et dans d’autres domaines.

    L’impôt foncier est injuste et hors de prix

    Extrait :

    « Je propose aussi de réviser l’impôt foncier des particuliers. Il doit être juste et abordable. Certaines personnes, y compris celles qui sont dans cette salle, ont essayé de me convaincre que cet impôt devrait être basé sur la valeur de la propriété sur le marché. Ils m’ont dit que recourir à l’évaluation désuète du Bureau de l’inventaire technique est un anachronisme. Mais il s’est avéré en réalité que la valeur cadastrale, qui devrait être comparable à la valeur marchande, la dépassait souvent de loin. Ce n’était pas prévu dans l’accord. Et les gens ne s’attendaient pas à cela de nous. Nous devons revoir le mode de calcul de l’impôt ainsi que celui de la valeur cadastrale de la propriété. D’une manière ou d’une autre, elle ne doit pas dépasser la valeur réelle du marché. Toutes les décisions sur ce plan doivent être prises sans délai au cours du premier semestre de cette année. »

    Interprétation :

    Qu’il s’agisse de corruption, d’inertie bureaucratique inepte, d’inefficacité, d’incompréhension d’une loi bureaucratique complexe ou autre, l’impôt foncier que les citoyens doivent payer est évidemment excessif et ne correspond pas à la valeur marchande du bien. Cela a provoqué beaucoup de frustration parmi la population et de ressentiment envers les autorités, sapant la confiance du public dans l’État. Si la Russie veut développer et élargir son marché du logement en le rendant plus accessible à la personne moyenne, elle doit également améliorer également cette question.

    Les conditions de circulation sur les routes locales sont « complètement inacceptables »

    Extrait :

    « Nous avons restructuré les routes fédérales. Maintenant, nous devons moderniser les routes régionales et locales. Je ne parlerai pas des chiffres ici, mais je les connais. C’est un fait que les routes fédérales ont été en grande partie rénovées. La situation est un peu moins bonne pour les routes régionales et elle est totalement inacceptable pour les routes locales. »

    Interprétation :

    La connectivité est l’un des mots à la mode du XXIe siècle et si la refonte des routes fédérales par la Russie lui permettra de relier plus efficacement l’Europe occidentale à l’Asie de l’Est, la situation des routes régionales et locales est encore problématique. Ces dernières laissent en effet beaucoup à désirer, ce que le président Poutine considère comme « totalement inacceptable » et qui doit être traité le plus rapidement possible.

    Les liaisons aériennes intérieures doivent être améliorées

    Extrait :

    « Nous rénoverons et étendrons le réseau d’aéroports régionaux dans toute la Russie. Dans six ans, la moitié des régions seront reliées les unes aux autres par des vols directs. La situation où il fallait prendre une correspondance à Moscou lorsqu’on voulait se rendre dans une région voisine appartiendra au passé. Nous y travaillons déjà. »

    Interprétation :

    Aussi surprenant que cela puisse paraître, le président Poutine a raison : parfois les Russes doivent d’abord s’envoler vers Moscou pour se rendre dans une région voisine, ce qui peut sembler absurde mais reflète la réalité de la situation actuelle. Le gouvernement fait des progrès dans l’amélioration de cette situation, mais cela reste une situation très consommatrice de temps.

    Le risque de stagnation des salaires publics

    Extrait :

    « Nous ne devons pas perdre les positions que nous avons déjà atteintes. Je me réfère au niveau des salaires. Les salaires du secteur public doivent continuer à augmenter, ainsi que la qualité du travail et les compétences des personnes travaillant dans la santé, l’enseignement et d’autres domaines qui définissent le bien-être de la population. »

    Interprétation :

    Le président Poutine craint que les salaires publics ne stagnent, entravant ainsi la croissance du pays en privant ses employés publics de l’incitation dont la plupart des gens ont besoin pour améliorer la qualité de leur travail et de leurs compétences. Bien que non déclarée, la solution consiste pour l’État à engager plus d’argent dans cette sphère.

    Certains changements administratifs dans les hôpitaux ont été désastreux

    Extrait :

    « Ces dernières années, nous avons optimisé le réseau hospitalier du pays. Cela a été fait pour proposer un système de soins efficace. Cependant, dans certains cas, je dois le dire aujourd’hui, trop de changements administratifs ont été introduits : des hôpitaux dans de petites villes et villages ont été fermés. Personne n’a proposé une alternative, et les gens ont été abandonnés pratiquement sans aide médicale. Le seul conseil qu’on leur donnait était : ‘Allez en ville pour recevoir un traitement’. Je dois dire que c’est inacceptable. Ils ont oublié l’essentiel : les gens, leurs intérêts et leurs besoins, des chances égales et la justice. »

    Interprétation :

    Presque aussi incroyable que de devoir parfois parcourir la moitié du pays en passant par Moscou pour atteindre une région russe voisine est le fait que certaines petites villes et villages n’ont pas d’hôpital. Les habitants sont au contraire forcés de se rendre ailleurs pour recevoir des soins de santé, et les autorités locales se moquent soigneusement de leur sort. Comme l’a dit le président Poutine, « c’est inacceptable » et cela va de pair avec son appel à ce que les gens demandent des comptes aux bureaucrates au-delà de la saison électorale.

    Les défis environnementaux persistent toujours

    Extrait :

    « Nous avons renforcé les exigences environnementales pour les entreprises, ce qui devrait réduire la pollution industrielle. À partir de 2019, 300 entreprises industrielles ayant un impact négatif sur l’environnement devront se convertir aux meilleures technologies respectueuses de l’environnement disponibles et toutes les entreprises à haut risque environnemental devront le faire à partir de 2021. Nous nous sommes attaqués de nombreuses fois à ce problème, et chaque fois nos entreprises se plaignaient des difficultés que cela entraînait. Maintenant, il n’y a plus de retour en arrière. Je veux que tout le monde sache que nous ne retarderons plus ce programme plus longtemps. »

    Interprétation :

    La pollution est un problème en Russie, et le gouvernement semble avoir déjà cédé à la pression des entreprises en retardant l’application de diverses exigences. Cela ne se produira plus, et le président Poutine a clairement fait savoir qu’il était sérieux quant à l’application de nouvelles normes et sur la garantie qu’elles soient respectées à temps. Cela pourrait même être un message oblique à « l’oligarchie » qui exerce une énorme influence dans ce domaine.

    Tout le monde n’a pas un accès fiable à l’eau potable

    Extrait :

    « Nous devons sérieusement améliorer la qualité de l’eau potable. Dans certaines petites villes, l’eau n’est accessible que quelques heures par jour. Nous devons utiliser les technologies de l’industrie de la défense pour régler ces problèmes. »

    Interprétation :

    Cela pourrait choquer certaines personnes, mais le fait est qu’une partie (vraisemblablement petite) des Russes n’a pas un accès fiable à l’eau potable, un problème associé de manière caricaturale aux pays de « l’hémisphère Sud ».

    La naturalisation doit être plus facile à obtenir

    Extrait :

    « Je propose également de créer les conditions les plus confortables et les plus attrayantes pour que les jeunes gens talentueux issus d’autres pays puissent aussi s’inscrire dans nos universités. Ils viennent déjà étudier ici. Mais nous devons également créer les conditions pour que les meilleurs diplômés étrangers de nos universités travaillent en Russie. Cela s’applique pleinement aux scientifiques et aux spécialistes qualifiés étrangers. Je pense que nous devons sérieusement améliorer la procédure d’octroi de la nationalité russe. L’accent devrait être mis sur les ressortissants étrangers dont la Russie a besoin : des jeunes, en bonne santé et instruits. Pour eux, nous devons créer un système simplifié pour obtenir la nationalité russe. »

    Interprétation :

    La Russie a l’une des politiques migratoires les plus strictes au monde, ce qui l’a malheureusement empêchée de tirer profit des énormes talents étrangers qui arrivent chaque année dans le pays pour apprendre. Une fois que ces étudiants obtiennent leur diplôme, ils quittent la Russie pour la plupart et n’ont jamais l’occasion de revenir à moins d’avoir un visa touristique, ce qui est dommage pour ceux qui aiment sincèrement notre pays et veulent s’y installer. L’une des raisons pour lesquelles l’Occident a si bien réussi par le passé est qu’il a été capable d’intégrer avec souplesse les experts étrangers en leur offrant la citoyenneté, ce que la Russie a finalement compris qu’elle devait aussi faire.

    La productivité du travail est toujours à la traîne

    Extrait :

    « Tout d’abord, il est important d’augmenter la productivité de la main-d’œuvre sur une nouvelle base technologique, gestionnaire et personnelle. Nous accusons toujours un retard important par rapport à cet indicateur. Il est nécessaire de faire en sorte que la productivité du travail dans les moyennes et grandes entreprises des industries de base, telles que la fabrication, la construction, les transports, l’agriculture et le commerce, augmente d’au moins 5% par an, ce qui nous mettra niveau des principales économies mondiales d’ici la fin de la prochaine décennie. »

    Interprétation :

    La transition de la Russie de sa dépendance ancienne aux exportations d’énergie vers une économie du secteur réel plus durable a déjà fait des progrès phénoménaux, mais son développement complet prendra encore un certain temps. Il est absolument impératif que le pays améliore sa productivité pour devenir compétitif avec les principales économies du monde et qu’il le reste, sinon il continuera à être à la traîne et à saper la vision globale du président Poutine d’une réforme socio-économique à la Trump en Russie.

    L’économie de la Russie post-soviétique est encore trop contrôlée par l’État

    Extrait :

    « L’État doit progressivement réduire sa part dans l’économie. À cet égard, il convient de noter que celui-ci a repris un certain nombre d’actifs financiers dans le but de relancer le secteur bancaire. Ces initiatives vont dans la bonne direction et ont mon soutien. Cela dit, ces actifs doivent être mis sur le marché et vendus sans délai. »

    Interprétation :

    La Russie doit ouvrir son économie à l’investissement privé et permettre aux hommes d’affaires d’exercer plus d’influence sur la dynamique globale du pays. L’État a déjà fourni un soutien au secteur financier, mais il est temps que le gouvernement abandonne son contrôle sur ces actifs et les vende sur le marché libre dès que possible. Pour faire simple, l’économie russe doit être libéralisée plus tôt que plus tard.

    Les fonctionnaires et les policiers corrompus intimident le monde des affaires

    Extrait :

    « Nous devons nous débarrasser de tout ce qui permet aux fonctionnaires corrompus et aux forces de l’ordre de faire pression sur les entreprises. Le Code pénal ne devrait pas servir d’outil de règlement des différends corporatifs. Ceux-ci devraient être soumis aux tribunaux administratifs et d’arbitrage. »

    Interprétation :

    En aucun cas, les fonctionnaires corrompus et les flics ne devraient abuser de la loi, surtout quand cela freine le développement économique. Cela crée un terrible précédent et est complètement contraire à tout ce que défend le président Poutine. La Russie ne peut améliorer sa position internationale à moins que cela ne change.

    Les normes juridiques à double standard doivent disparaître

    Extrait :

    « En même temps, le droit pénal devrait être strictement appliqué dans le cas d’infractions portant atteinte aux intérêts des citoyens ou de la société, ou violant les libertés économiques. Je veux parler des infractions contre les biens et avoirs détenus par les citoyens, des prises de contrôle illégales, des violations du droit de la concurrence, de l’évasion fiscale et du détournement de fonds publics. »

    Interprétation :

    La corruption ronge l’efficacité de la Russie et lui coûte également des sommes d’argent incalculables qui pourraient autrement être investies dans l’économie pour le bénéfice de tous. Personne ne devrait jamais être au-dessus de la loi, mais malheureusement, certaines personnes l’ont été depuis un bon moment maintenant et c’est un problème si répandu que le président Poutine a utilisé cette tribune nationale pour y remédier.

    Le gouvernement pourrait faire « beaucoup plus » pour aider les entreprises

    Extrait :

    « Maintenant, je voudrais m’adresser à tous les représentants des entreprises russes, ceux qui dirigent leur propre petite entreprise, une entreprise familiale ou une ferme, une entreprise innovante ou une grande entreprise industrielle. Je sais, je sais que nous avons encore beaucoup à faire. »

    Interprétation :

    L’un des thèmes principaux du président Poutine dans son discours a été de souligner que le gouvernement a finalement entendu les plaintes des citoyens et répondra à leurs problèmes. Les insuffisances structurelles qui ont retenu la Russie depuis l’indépendance ne pourront pas persister.

    Certains fonctionnaires du gouvernement sont peu concernés et inefficaces

    Extrait :

    « Les fonctionnaires de tous les niveaux devraient être intéressés à améliorer leur efficacité et à se concentrer uniquement sur l’obtention de résultats concrets (…). Cette ligne de pensée devrait être utilisée pour reconstruire le système de service public, le cas échéant, et pour introduire des méthodes de travail par projet. »

    Interprétation :

    Le président Poutine a déclaré avec audace ce qu’aucun autre officiel n’oserait dire en public. Une partie du service public doit être « reconstruite » parce qu’elle est irrémédiablement déficiente. À cette fin, comme l’a suggéré le dirigeant russe, les fonctionnaires doivent absolument être plus concernés et plus efficaces.

    Réflexions finales

    Tous les messages ci-dessus, extraits et interprétations, donnent un aperçu brut de la situation réelle en Russie aujourd’hui, qui est celle d’une grande puissance qui monte, mais qui a néanmoins été freinée par de nombreuses difficultés intérieures dont certaines sont systémiques. Mais le président russe reconnaît finalement ce qui doit changer de toute urgence pour rattraper ses concurrents et réussir. Aucun des points soulevés ne devrait être un moyen de dénigrer la Russie, et personne ne devrait les exagérer pour adapter un récit décontextualisé sur son niveau de développement socio-économique, institutionnel et infrastructurel. Cependant, ces « faits gênants » ne devraient pas non plus être exclus de toute analyse objective sur le pays et ses capacités, car leur absence empêche les gens de trouver les solutions appropriées pour les corriger.

    La Russie a parcouru un long chemin depuis 1991, mais elle a encore du chemin à faire, comme l’a souligné le président Poutine, et c’est justement à cause de son « incorrection politique » pour faire ressortir les problèmes de son pays qu’il est le mieux placé pour les affronter. Son exemple frappant, en abordant sans crainte les problèmes de la Russie, devrait servir d’exemple parfait à tous ses amis internationaux qu’il est tout à fait acceptable de critiquer de manière constructive le pays tant que ses intentions sont d’identifier ce qui ne va pas pour le réparer. Surmonter les différentes imperfections afin de faire avancer un récit hostile est inacceptable et manipulateur, mais si les médias alternatifs aspirent sincèrement à refléter exactement le véritable état des choses en Russie aujourd’hui, alors ils doivent inévitablement aborder ce sujet de façon mesurée et respectueuse.

    Andrew Korybko est le commentateur politique américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime (2015). Ce texte sera inclus dans son prochain livre sur la théorie de la guerre hybride. Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici.

    Liens

    Une tragique actualité montre bien le travail à accomplir

    La tragédie de Kemerovo

     

    Note du Saker Francophone
    
    Décidément cet auteur est surprenant de sagesse et de recul. Même s'il a des accents libéraux dans son analyse sans soulever les dangers de prise de contrôle du pays par le fait économique, au détour d'une libéralisation économique mal maîtrisée, il est évident que la Russie a de la marge. Ce n'est pas non plus un facteur limitant car la mise aux normes d'un pays ayant un certain retard peut être une belle occasion de faire un saut qualitatif. C'est l'Allemagne que l'on sent baver devant le gâteau, mais pour l'instant le maitre atlantiste a dit « Au pied ».

    Traduit par Hervé pour le Saker Francophone


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    « L'incroyable proposition de loi américaine ! Rendre le dollar convertible en or !!! » L'édito de Charles SANNAT 
    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents, Je dois vous avouer que j'en suis resté béat, baba, sidéré… Je me suis dit, voilà une information qui a tout d'une fausse information, voici encore un coup des popov (les Russes, pour les plus jeunes qui ne parlent pas la guerre froide), eh bien figurez-vous que non ! Il y a bien un député hurluberlu aux États-Unis d'Amérique qui vient d'avoir la très pertinente idée d'introduire une proposition de loi visant à rendre le dollar convertible ...  
     
     

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    En Allemagne, Volkswagen rachète les Diesel interdits dans les grandes villes
     
    C'est la panique en Allemagne, alors que des rumeurs de plus en plus insistantes circulent sur le fait que certaines grandes villes veulent tout simplement supprimer l'accès aux voitures diesel... Du coup, tout le monde cherche à vendre sa voiture diesel plus ou moins vieille, et les prix s'effondrent !! Et quand les prix s'effondrent... la demande s'effondre tout aussi rapidement. Mais il faut bien continuer à faire tourner les usines et assurer les profits des grands constructeurs automo...  
     
     

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    Des satellites « sensibles » français approchés par des engins aux intentions parfois « inamicales »
     
    C'est une information assez "énorme" et qui concerne la sécurité nationale puisque nos capacités satellites sont en train de s'avérer très vulnérables, et nous pourrions en être privés en quelques secondes au moment même où nos armées pourraient en avoir le plus besoin. Les satellites sont ce que l'on appelle des outils à capacité de multiplication de forces... Ils sont devenus totalement indispensables à nos armées. En cas de conflit, ils sont une cible privilégiée et prioritaire car cela...  
     
     

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    L'incroyable courage de Gary Aitkenhead, chef du laboratoire militaire britannique... qui n'accuse pas la Russie !
     
    Cette information n'est évidemment pas de moi, et j'attends toujours une source "ouverte" et "officielle" pour vous parler de quelque sujet que ce soit, surtout s'ils sont un tantinet sensibles. C'est évidemment le cas avec cette histoire de Novitchok, que tous les services secrets du monde ou presque savent fabriquer. Et si les Anglais se sont vite empressés d'accuser la Russie et d'expulser de partout les diplomates russes, qui sont en train de revenir, soit dit en passant, c'est le dire...  
     
     

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    Zone euro - Signes patents d'un tassement de la croissance
     
    C'est une dépêche de l'agence Reuters qui nous apprend que les entreprises de la zone euro ont terminé le premier trimestre 2018 sur leur croissance la moins marquée depuis le début 2017, sous le coup d'une météo peu clémente et d'une monnaie unique forte. La croissance demeure soutenue et généralisée mais les signes d'un ralentissement sont également répandus. L'indice PMI composite IHS Markit des directeurs d'achats, consi...