• J’ai demandé à la seule journaliste israélienne basée en Palestine de me montrer quelque chose de choquant – et voilà ce que j’ai vu


    C’est l’ancienne route de Ramallah à Jérusalem, bordée de richesses perdues, de vains espoirs et de maisons autrefois aimées. Tout cela, bien sûr, finit maintenant dans le Mur.


    Par Robert Fisk – Le 21 septembre 2018 – Source The Independent

    Amira Hass

    Montrez-moi quelque chose qui va me choquer, ai-je demandé à Amira Hass. La seule journaliste israélienne qui vit en Cisjordanie – ou en Palestine, si vous croyez encore en ce mot si peu orthodoxe – m’a donc emmené sur une route à l’extérieur de Ramallah qui dans mon souvenir était une autoroute qui conduisait à Jérusalem. Mais maintenant, sur la colline, elle se transforme en une route à l’abandon, à moitié goudronnée, bordée de magasins fermés par des volets rouillés et des ordures. La même odeur putride d’égouts à l’air libre plane sur la route. L’eau puante stagne, verte et flasque, en flaques au pied du mur. 

    Ou Mur avec une majuscule. Ou, pour les journalistes prudents, « Mur de sécurité ». Ou, pour les âmes délicates, « Barrière de sécurité ». Ou pour les plumes désinvoltes, simplement « Barrière ». Ou, si ses implications politiques vous font peur, « Clôture ». Une clôture, comme ces clôtures de bois qu’on voit dans les champs. Ou – si vous voulez vraiment faire peur aux journalistes de la télévision et mettre en colère les Israéliens – le « Mur de la Ségrégation » ou même le « Mur de l’Apartheid ». Eh bien oui, nous allons parler des « bantoustans » palestiniens coupés par le Mur et les routes réservées aux Israéliens, et du vaste empire des colonies juives sur les terres arabes.

    On peut faire confiance à Amira pour ouvrir le feu. Elle crache avec colère les mots « bantoustan palestinien » encore et encore en me faisant faire, en voiture, le tour des enclaves palestiniennes de Cisjordanie pour arriver, au bout d’une heure ou deux, au Mur : il nous domine de ses 8 mètres, austère, monstrueux de détermination, il serpente entre les immeubles, se glisse dans les oueds et revient sur lui-même de sorte qu’il y a parfois deux murs, un double mur mais le même mur, comme si cette créature imitait les méandres d’une route sinueuse des Alpes. On secoue la tête, incrédule, pendant un moment et tout à coup, bizarrement, il n’y a plus de Mur, rien qu’une rue commerçante ou une colline aride, couverte de broussailles et de rochers. Puis on voit grossir une énorme colonie de peuplement d’Israël, avec de beaux arbres verts, des maisons aux toits rouges et de belles routes et, oui, encore des murs et des clôtures de barbelés et d’autres murs plus grands. Et puis le monstre en personne. Le Mur.

    Mais la section du Mur où Amira Hass m’emmène – être guide touristique et analyste de la société israélienne, admet-elle, ne va pas de pair – est un endroit vraiment misérable. Pas aussi épique que Dante. Peut-être qu’un correspondant de guerre pourrait mieux décrire l’endroit. C’est l’ancienne route de Ramallah à Jérusalem, bordée de richesses perdues, de vains espoirs et de maisons autrefois aimées, et tout cela finit, bien sûr, dans le Mur. « Si ça, ce n’est pas choquant, je ne sais pas ce qui l’est, dit Amira. C’est la destruction de la vie des gens – c’est la fin du monde. Tu vois ça ? C’était la route pour Jérusalem. Plus maintenant. C’était une route très fréquentée et tu peux voir que les gens avaient construit des échoppes et des maisons de pierre de taille, élégantes et solides. Regarde les panneaux en hébreu qui montrent que ces Palestiniens avaient beaucoup de clients israéliens. Même le mot ‘menuisier’ est en hébreu. »

    Mais presque toutes les maisons et les magasins sont fermés, il y a des mauvaises herbes et des arbustes secs sur la bordure en ruine du trottoir. Les graffitis sont hideux, le soleil est impitoyable, l’air est si brûlant que le gris du mur se confond avec la pierre grise du ciel. « Quelle tristesse », dit Amira Hass, sans émotion. « Cet endroit, je le montre toujours aux gens, tu sais, je l’ai montré probablement une centaine de fois déjà, et ça ne cesse de me choquer. »

    La puanteur des eaux d’égout, une fois qu’on s’y est habitué, ne paraît plus incongrue. C’est un endroit où l’imagination s’assèche, ne laissant subsister qu’une petite mare sinistre dont la couleur verte est d’autant plus brillante que le Mur s’est patiné avec l’âge.

    Le silence n’est pas oppressant – on n’est pas dans un roman – mais il exige une réponse. Que nous dit le Mur, demandé-je à Amira ? « Pour moi… », commence-t-elle, « comme il réalise qu’il ne peut pas chasser les Palestiniens, il essaie de les cacher. Il faut qu’il les dissimule à nos yeux. Il en laisse sortir quelques-uns pour aller travailler là-bas pour les Juifs. C’est considéré comme une faveur. Les Israéliens n’entrent pas, parce qu’ils n’ont pas besoin de ces zones – nous n’en avons pas besoin – ce sont des décharges, ce sont des égouts à l’air libre. Le Mur révèle notre obsession de pureté. Combien de personnes ont participé à cet acte de violence ? Ils disent que c’est à cause des attentats suicides, mais l’infrastructure juridique et bureaucratique de la séparation existait avant le Mur. Le Mur est donc une sorte d’expression graphique, plastique ou concrète des lois de séparation qui existaient auparavant. »

    C’est une Israélienne qui me parle, la fille solide et inébranlable d’une résistante bosniaque qui a dû se rendre à la Gestapo et d’un survivant juif roumain de l’Holocauste, une fille à qui le socialisme a donné, à mon avis, un courage marxiste inflexible.

    Elle ne serait peut-être pas d’accord, mais je la considère comme une enfant de la Seconde Guerre mondiale, même si elle est née 11 ans après la mort d’Hitler. Elle pense qu’il ne lui reste plus qu’entre 100 et 500 lecteurs israéliens ; grâce à Dieu, pensent beaucoup d’entre nous, son journal, Haaretz, existe toujours.

    Lorsqu’on l’a emmenée de la gare à Bergen-Belsen en 1944, la mère d’Amira, a été frappée par les ménagères allemandes qui venaient voir la file de prisonniers terrorisés, toutes ces Allemandes qui les « regardaient de loin ». Je crois qu’Amira Hass ne regardera jamais de loin. Elle s’est habituée à être haïe et insultée par son propre peuple. Mais elle est réaliste.

    « Tu sais, on ne peut pas nier que, pendant un certain temps, [le Mur] a eu un impact sécuritaire », dit-elle. C’est vrai. Il a stoppé la campagne palestinienne d’attentats-suicide. Mais le Mur a aussi un objectif expansionniste ; il a confisqué des terres arabes qui ne font pas plus partie de l’État d’Israël que les vastes colonies qui abritent aujourd’hui environ 400 000 Juifs à travers la Cisjordanie. Pas encore, en tout cas.

    Amira porte des lunettes rondes qui la font ressembler à un de ces dentistes un peu déprimés, qui inspectent avec tristesse et cynisme votre dentition en perdition. C’est comme ça qu’elle écrit. Elle vient de terminer un long article pour Haaretz qui sera publié deux jours plus tard ; c’est une dissection féroce de l’accord d’Oslo de 1993 qui n’est pas loin de prouver que les Israéliens n’ont jamais voulu que l’accord de « paix » permette aux Palestiniens d’avoir un État.

    « La réalité des bantoustans, réserves ou enclaves palestiniens, écrit-elle à l’occasion du sombre 25e anniversaire des accords d’Oslo, se voit sur le terrain… il n’a été précisé nulle part que l’objectif était la création d’un État palestinien dans le territoire occupé en 1967, contrairement à ce que les Palestiniens et beaucoup de gens du camp israélien à l’époque et dans les pays européens avaient imaginé. » Amira me confie : « Le problème, c’est que les rédacteurs en chef d’Haaretz – je les appelle les enfants – changent de couplet tous les deux ans et à chaque fois ils me demandent : ‘Comment sais-tu qu’Oslo n’avait pas la paix comme objectif ?’ Il y a 20 ans, ils pensaient que j’étais folle, maintenant ils sont fiers d’avoir eu quelqu’un au journal qui avait tout compris dès le début. »

    La tournée d’Amira Hass nous amène vers ce qu’elle appelle « la prison cinq étoiles ». Nous nous arrêtons au-dessus de la ville de Ramallah, pseudo-capitale temporaire de l’État-palestinien-qui-n’existe-pas. Elle imagine – elle le fait souvent – un extraterrestre atterrissant en Cisjordanie. Il remarquerait, dit-elle, que les maisons palestiniennes ont des réservoirs d’eaux noirs sur leur toit – parce que l’Autorité palestinienne impose des quotas d’eau aux Palestiniens – alors que les colonies juives ont l’eau courante à volonté. « Les colons n’ont pas à s’inquiéter. » Les colonies, sur les collines, « sont luxuriantes, attirantes, l’air y est pur »,  elles ont des toits rouges, en pente, de style européen. Aujourd’hui, les familles palestiniennes les plus riches copient les toits rouges de leurs occupants.

    L’extraterrestre, dit Amira Hass, verrait une grande ville [Ramallah], avec de beaux immeubles, des cinémas, des boutiques et des commerces. Et tu as vu toutes les voitures. Notre extraterrestre dirait : « Où est le problème ? Pourquoi tu te plains de l’occupation ? » Le problème, c’est qu’ici, dans cette cage dorée, cette prison cinq étoiles, on a l’illusion qu’on n’est pas sous occupation… Les contours, les frontières sont très clairs. Mais les gens à l’intérieur des frontières se sont habitués à une sorte de normalité à laquelle il leur est très difficile de renoncer.

    « En fait, ils craignent, s’ils s’engagent dans une nouvelle vague de résistance, de perdre ce qui leur reste, cette apparence de normalité… Une des meilleures preuves pour moi de cette ‘normalité’, c’est que les Palestiniens qui sont des citoyens israéliens viennent chaque week-end dans ce bantoustan palestinien pour échapper à l’arrogance et au racisme auquel ils sont confrontés quotidiennement en Israël – ils viennent ici pour se retrouver dans une atmosphère entièrement palestinienne. »

    Son analyse est sans concession mais elle garde une certaine distance historique. « Les Palestiniens savent que ce n’est pas l’indépendance. Mais à l’heure actuelle, ils se disent que ça ne vaut plus la peine de se battre. Les gens ne sont pas restés indifférents, loin de là, lorsque, ces deux ou trois dernières années, des jeunes hommes ont fait des attaques au couteau ou que des étudiants se sont rendus aux postes de contrôle pour s’opposer à l’armée israélienne. Mais on n’a pas vu les masses sortir dans la rue pour affronter l’armée. Aujourd’hui, ce n’est pas la peur, ce n’est pas la police palestinienne qui les arrête. Avec les Palestiniens divisés entre le Hamas et le Fatah, et avec l’Amérique – Trump –, avec tout cela, les Palestiniens, que l’expérience a rendu sagaces en matière de politique, se disent que cela ne servirait à rien de se sacrifier. »

    Amira dépasse une base militaire et elle me fait voir l’inscription – en anglais – qui est peinte au pistolet sur le mur. « Les Juifs sont responsables du 11 septembre. » Comment les Palestiniens pourraient-ils se faire plus mal voir des l’Occident qu’en écrivant ce genre de chose ? Mais il n’y a pas qu’eux qui font des graffitis. Dans un petit village palestinien situé à environ deux cents mètres de la colonie juive de Beit El – des caméras pointant vers l’extérieur le long de sa clôture – elle me montre du doigt les mots peints sur le mur d’une maison palestinienne par des colons qui ont attaqué le village. Il est écrit en hébreu « Judée et Samarie », pour parler de la Cisjordanie, et « Le sang coulera. ». Aicha Fara nous montre le toit de sa maison, où son panneau solaire a été brisé à coup de pierres – tirées à la fronde par des étudiants religieux, dit-elle, trois jours auparavant – et malgré ses 74 ans, elle ne mâche pas ses mots. Je l’écoute en silence me raconter qu’elle est née en 1944, pendant le mandat britannique sur la Palestine, l’année même où la mère d’Amira Hass a été envoyée au camp de Bergen-Belsen.

    « Les voleurs sont arrivés avant le coucher du soleil », dit Fara à propos des lanceurs de pierres. Ils ont brûlé nos arbres trois fois. Mais les voleurs ne seront pas toujours là. Et les Palestiniens dispersés dans le monde entier reviendront chez eux, si Dieu le veut… Vous me demandez qui ils sont [ces colons] ? C’est vous qui les avez envoyé. Vous avez tout filmé…  Je veux le dire à ces cochons d’Américains – nous ne sommes pas des Amérindiens ! ». Amira l’écoute attentivement.

    « Pour Aicha Fara, l’histoire est comme une longue, longue, longue, longue chaîne d’expulsion… Il y a des choses dont on finit par arrêter de parler. La ‘normalité’ nous rattrape », se désole Amira.

    Je pense que cela perturbe Amira Hass, le fait que des exactions soient passées sous silence parce qu’elles sont devenues habituelles. Lancer des pierres, mettre le feu, construire une nouvelle colonie. Et les privilèges omniprésents des citoyens israéliens. Elle me confie : « D’une certaine façon, quand on était bombardé, c’était plus facile, parce que j’étais comme eux. On partageait la même peur des bombes. Mais la clôture, par exemple, ce n’est pas pareil, c’est plus difficile pour moi de me rendre compte. Pour moi, ce mur, c’est juste quelque chose de hideux que je traverse pour aller à Jérusalem. Mais pour les Palestiniens, c’est la fin du monde. Quand je vais à Jérusalem, je n’ose pas dire à mes voisins que j’y vais – cela me gêne… parce que pour eux, Jérusalem est aussi loin que la lune. »

    Va-t-elle vivre toute sa vie parmi les Palestiniens de Cisjordanie, elle, la seule journaliste israélienne à se trouver sur le fil de l’histoire ? « Je n’aurais jamais pensé que je vivrais à El-Bireh, mais c’est là maintenant que j’habite depuis plus longtemps que n’importe où ailleurs, me répond-elle. Je ne l’ai jamais planifié, mais c’est ce qui s’est passé. Et je sais que si quelque chose arrive – si je dois partir, soit parce que je perds mon travail, soit parce que les Israéliens m’obligent à partir, soit parce que les Palestiniens me demandent de partir, je ne pourrai jamais retourner vivre dans un quartier purement juif. J’irai à Acre ou à Haïfa… À Haïfa, il y a des Palestiniens. »

    En retournant à Jérusalem, sur la « lune », je remercie Amira Hass pour sa visite guidée, aussi bien culturelle que journalistique. ainsi que pour ses analyses qui justifient aux yeux des Israéliens qui la haïssent sans la lire, le courrier haineux qu’ils lui envoient. « J’ai tendance à dire aux gens ce qu’ils ne veulent pas entendre », me dit-elle. Pour moi, Amira est une vraie journaliste. Et s’il y a une chose dont je suis sûr, c’est qu’elle ne regardera jamais passer l’injustice sans rien faire.

    Traduction : Dominique Muselet


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    Tarifs du gaz, salaire net, prime d’activité… Ce qui va changer à partir du 1er octobre

    PRATIQUE Revue des changements qui entrent en vigueur ce lundi 1er octobre…                                

    Fiche de paie, bulletin de salaire, illustration.
    Fiche de paie, bulletin de salaire, illustration. — A. GELEBART / 20 MINUTES

    Pas mal de bonnes nouvelles en perspective pour démarrer l’automne. 20 Minutes fait le tour des changements à prévoir à compter de ce lundi 1er octobre.

    Hausse des tarifs réglementés du gaz

    Les tarifs réglementés du gaz  appliqués par Engie vont augmenter en moyenne de 3,25 % à compter du 1er octobre. L’augmentation sera de 1 % pour les utilisateurs de gaz pour la cuisson, de 3,3 % pour ceux ayant recours au gaz pour se chauffer, et de 2 % pour les utilisateurs qui en font un double usage cuisson et chauffage. Cette hausse s’explique par la progression du coût d’approvisionnement d’Engie.

    Suppression des cotisations chômage dans le privé

    Bonne nouvelle en bas de la fiche de paie : « Après une 1ère baisse au 1er janvier 2018, la cotisation salariale d’assurance chômage [(0,95 point)] est entièrement supprimée au 1er octobre 2018.

    Sur le bulletin de paie, les valeurs du taux salarial et de la part salarié de la ligne « Assurance chômage » disparaissent », indique Bercy sur son site Internet. Une disparition qui était prévue dans la loi du 30 décembre 2017 pour le financement de la sécurité sociale, qui aura pour effet de relever (légèrement) le salaire net des salariés du privé.

    Revalorisation du Smic

    Les salariés rémunérés au Smic  toucheront eux 15 euros supplémentaires à partir d’octobre, grâce à la revalorisation mécanique du salaire minimum et à l’exonération des cotisations chômage. Selon Bercy, Le Smic horaire net s’établira ainsi à 7,83 euros à partir d’octobre, soit 1.188 euros mensuels, a-t-il indiqué à l’AFP.

    Hausse de la prime d’activité

    La prime d’activité, versée aux travailleurs à revenus modestes, augmentera de 20 euros à partir du mois d’octobre, pour tous les bénéficiaires A partir de 2019, de nouvelles hausses ont été promises par le gouvernement pour atteindre progressivement 80 euros de gain de pouvoir d’achat mensuel pour un salarié au Smic.

    Créée en janvier 2016 pour remplacer le RSA-activité et la prime pour l’emploi (PPE), cette prime a été perçue par près de 2,4 millions de foyers en moyenne chaque mois en 2016. Les montants versés étaient en moyenne de 161,50 euros par mois en 2016 pour les foyers gérés par les Caisses d’allocations familiales (Caf) et de 174,50 euros pour ceux relevant du régime agricole.

    Nouveaux seuils des taux de l’usure

    Comme chaque trimestre, la Banque de France a mis à la jour les seuils de l’usure, les taux maximaux auxquels des établissements de crédit auront droit de consentir un prêt à un particulier ou un professionnel, La liste est consultable par ici.


  • 30 Septembre 2018

    Publié par El Diablo

    BUDGET 2019 : L'austérité imposée au peuple

    Le projet de loi de finance présenté lundi par le gouvernement confirme l’aggravation de l’austérité imposée au peuple.

     

    Annoncé comme étant le projet le plus ambitieux depuis la fameuse « crise » de 2008 par les économistes et autres experts en communication, il fixe les grandes lignes du budget national totalement consacré à la poursuite et l’accélération de la politique actuelle.

     

    Après avoir fixé le cadre de la « négociation » sur l’assurance chômage aux « partenaires sociaux » consistant à supprimer de trois à 4 milliards d’aides aux privés d’emploi, Macron et ses ministres ont vanté un budget de baisses d’impôts et d’augmentation du pouvoir d’achat.

     

    Les manipulations et tripatouillages divers ne suffisent pas à cacher les nouvelles attaques contre les acquis sociaux, la fonction publique, l’enseignement, les salaires et le pouvoir d’achat, la sécurité sociale, l’accès à la santé etc.… et le nouveau paquet cadeau réservé aux entreprises.

     

    Sans entrer dans les virgules des détails du projet de loi (ce que font avec délectation tous les partis politiques), le gouvernement avance en bombant le torse 6 milliards de baisses d’impôts et donc une augmentation du pouvoir d’achat.

     

    La mesure « phare » du dispositif consiste à supprimer la taxe d’habitation, mais il est soigneusement évité de dire par quoi elle sera remplacée compte tenu de son importance dans les finances locales, l’existence des services publics, l’investissement dans les collectivités locales.

     

    La diminution des dotations déjà considérable dans les collectivités a des conséquences immédiates sur les investissements (état du réseau routier–hôpitaux–écoles–entretien courant–association), ce qui amène les élus et notamment les maires à renoncer à leur mandat rendu quasiment impossible à tenir. (50 % des maires ne veulent pas se représenter aux prochaines élections municipales).

     

    Cette situation va encore s’aggraver avec la suppression de la taxe d’habitation qui est avec la taxe  foncière les seules ressources communales après la disparation de la taxe professionnelle des entreprises versées aux communes.

     

    De plus, en 2019 les aides à l’investissement versées par l’État vont baisser de 1,5 milliard.

     

    Les élus territoriaux qui sont par ailleurs majoritairement d’accord avec cette politique sont confrontés directement à cette situation et pour pallier le manque de moyens, augmentent fortement la fiscalité locale entraînant un mécontentement de leurs administrés. (Augmentation substantielle des taxes locales et notamment foncières).

     

    La suppression de la taxe d’habitation est donc compensée par l’augmentation importante de la fiscalité locale, bien entendu le gouvernement ne dit rien sur ce transfert de taxes, ce n’est pas sur cette mesure que le pouvoir d’achat va augmenter.

     

    Ni sur les autres d’ailleurs car la défiscalisation des heures supplémentaires proposée par le gouvernement représente un coût social qui va aggraver l’accès à l’emploi et diminuer encore le financement de toute la protection sociale. C’est pour cela que le gouvernement impose des « économies » dans les dépenses de santé de 3,8 milliards en 2019 après les 3,4 milliards en 2016,4, 5 milliards en 2017 et 4,2 milliards cette année.

     

    Les exonérations de cotisations sociales (35 milliards par an) ont pour conséquence une vaste restructuration dans la santé avec ses suppressions d’emplois, de services, de centres, l’augmentation des prises en charge, la diminution de la durée d’hospitalisation, la qualité des soins. L’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires c’est 600 millions en moins pour la protection sociale, elle est où l’augmentation du pouvoir d’achat ?

     

    Elle est où lorsque les retraités, les fonctionnaires sont soumis au blocage des pensions et salaires ?

     

    Elle est où lorsque l’inflation n’est pas compensée ?

     

    Elle est où lorsque les prestations sociales, les allocations familiales, les APL ( aides au logement ) sont gelées ?

     

    Ce que le gouvernement a voulu masquer en présentant un budget qu’il déclare « social » car confronté à un profond mécontentement (70 % de l’opinion) c’est la nouvelle vague de cadeaux aux entreprises au travers de nouvelles exonérations fiscales et sociales de 20 milliards supplémentaires. C’est également le plan Cap 22 touchant à la fonction publique, ses «  missions », les suppressions massives d’emplois prévus dans l’éducation (-3600) dans la santé, les collectivités territoriales, les infrastructures, tout y passe pour développer le profit capitaliste.

     

    Tout est mis au service du capital, il n’y a que les budgets renforçant la répression qui sont en augmentation, le budget de la défense atteint 35,9 milliards (+ 1,7 milliards), l’objectif est d’atteindre 2 % du produit intérieur brut, 2500 postes vont être créés dans la police, 1300 dans l’administration pénitentiaire et 15 000 places de prison vont être créées.

     

    Rien n’est dit sur les énormes possibilités de développer une société au service des besoins du peuple.Macron n’a pas été élu pour cela, il est au service du capital. C’est pour cela que nous menons la lutte politique pour rendre le pouvoir au peuple et supprimer le capital des affaires du pays, le remplacer par un pouvoir maîtrisé par le peuple.

     

     

    SOURCE : 

     

     


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    Pour une certaine Gauche l'ennemi ce n'est pas la politique libérale de Macron mais l'Insoumis cet être sectaire aux ordres d'un Gourou, qu'il faut dénigrer par tous les moyens. Elle ne dit rien contre Macron, rien sur l'UE, rien contre la droite ni le RN, silence sur le PS. Mais TOUT contre l’Insoumis.

    On pensait avoir subi les attaques les plus basses lors du second tour de la présidentielle, lorsque l’Insoumis a refusé d'obéir aux injonctions infantilisantes lui ordonnant de voter Macron. Nos gardiens du temple, nos consciences de la Gauche avaient immédiatement réagi : « Sa proximité avec Le Pen est désormais avérée » - Bernard-Henri Lévy sur Twitter (23 avril). Une majorité choisit de voter blanc ou de s’abstenir ? « Bilan d’une sidérante absence de pédagogie antifasciste : 65 % des Insoumis disent ne pas vouloir voter contre Le Pen », tweete aussitôt Edwy Plenel (2 mai). À la Maison de la chimie, à Paris, MM. Manuel Valls, Jean-Pierre Raffarin, Christian Estrosi, Pierre Moscovici — l’arc-en-ciel des utopies françaises — animent un « forum républicain contre l’abstention » convoqué par BHL qui déclare « Il y a aujourd’hui deux “systèmes” : le système mélenchono-lepéniste, qui représente un risque considérable, et l’autre, le nôtre. ».(1)

    Bien entendu les attaques se sont poursuivies lors des législatives, l’Insoumis aurait une volonté hégémonique sur la Gauche, il refuse toutes les vieilles tambouilles électorales. On aurait pu penser que cette Gauche allait enfin prendre conscience que l’ennemi c’était Macron, face au travail de nos députés à l’assemblée, à la casse de nos acquis sociaux et au démantèlement des services publics.

    Bilan néant, nous avons eu l’épisode des comptes de campagne électorale, Danielle Obono qui refuse de dire « vive la France » sous les injonctions de deux pseudo journalistes, l’appartement de la famille Corbière, de Danielle Simonet etc. Des attaques d’une violence inouïe normalement réservées aux sites marginaux d’extrême droite.

    Début Septembre, nous sommes entrés dans une période de campagne pour les européennes, d'une manière brutale et violente, les attaques s’amplifient :

    Benoît Hamon précise que la stratégie d’opposition à l’Union européenne des Insoumis relevait du « nationalisme de gauche » une tendance qui finirait irrévocablement selon lui « en nationalisme tout court ».

    Ian Brossat s'est indigné, dans un tweet : "En 1939, mon grand-père juif a fui la Pologne pour échapper à l'antisémitisme. Heureusement pour lui, il est tombé sur des gens qui lui ont ouvert la porte, et non sur des doctes qui auraient disserté sur les sept plaies d'Égypte avant de lui tendre la main.". Il se dit notamment "affligé de voir certains, à gauche, flancher sur cette question (de l'immigration). Si la gauche ne dit rien, les fascistes européens auront le terrain libre."

    Désormais l’Insoumis en plus d’être sectaire serait devenu un être xénophobe, anti-migrant, un collabo, un nationaliste, un populiste, un démagogue etc.

    Alexis Corbière a réagi sur Twitter aux propos de Ian Brossat: "Portrait révélateur, où aveuglé d'une rage contre nous, Ian Brossat ne dit rien contre Macron, rien sur l'UE sous pression de Merkel, rien contre la droite ni le FN, silence sur le PS, etc. Mais TOUT contre la FI. C'est risible tellement c'est caricatural".

    Jean-Luc Mélenchon a présenté jeudi 20 septembre un programme de rupture avec l'Europe actuelle. « Nous ne pouvons pas accepter, je le dis avec sévérité notamment aux partis de l'ancienne union des gauches, que l'on fasse de l'immigration la première question du débat en France, parce que ce n'est pas vrai, ce n'est pas la première question qui se pose ni à la France ni à l'Europe ».« La République française s'est déshonorée en refusant d'accueillir les passagers de l'Aquarius (...) le devoir d'assistance à personne en détresse est inconditionnel ».

    Mardi 18 septembre, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale, le député Insoumis, Jean-Hugues Ratenon a critiqué le gouvernement sur son plan pauvreté. La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a fait fait preuve d'un mépris incroyable, elle a en effet reproché mardi à France Insoumise de « se nourrir » de la pauvreté. Cette situation aurait dû provoquer une indignation de toutes les forces de Gauche, elles auraient pu faire preuve de solidarité face à cette arrogance sachant que Jean-Hugues Ratenon, élu de la Réunion avait été lui-même au RSA… comme un(e) autre député(e) du groupe France Insoumise.

    Absolument aucune solidarité, aucune déclaration car pour cette Gauche le danger c’est L’Insoumis et non la politique libérale de Macron.

    Pourtant l’Insoumis est souvent un militant syndical et/ou associatif qui fait partie d’un mouvement populaire regroupant en son sein la France dans toute sa diversité (intellectuels, cadres, profs, précaires, chômeurs, jeunes, retraités...), proposant un programme participatif donnant enfin un espoir, un horizon souhaitable, salué par les grands acteurs sociaux et environnementaux.

    Ce billet est une demande sincère aux camarades honnêtes de la Gauche : cessez s'il vous plaît de caricaturer l'Insoumis, un mouvement, des idées, cessez ce mépris envers des personnes qui pour certaines sont dans la lutte depuis des décennies, cessez ces insultes quotidiennes ?


  • Le blog de Jeno l'écolo Jenofanimalhumaniste 

     
     
    30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 10:29
    Home, sweet home

    Hier, nous sommes allés chercher les deux loustics, Altxor et Gaztain sur leur lieu d'estive pour les ramener à la maison. Une habitude maintenant.

    Au sujet de l'habitude , eux, en cinq mois d'isolement, ont perdu celle du bruit des moteurs et en ce qui concerne Altxor, celle aussi de certaines "bonnes manières". Les mouches, omniprésentes, les agaçaient et les rendaient nerveux. Et alors que nous engagions sur le petit tronçon de départementale que nous avons à parcourir avant de retrouver le chemin de la montagne, maman Gaztain a été prise de panique en entendant arriver un autocar conduit pourtant de manière raisonnable. Malgré ses sabots en mauvais état (mais rassurez-vous, rendez-vous est pris avec le maréchal ferrant pour le 6 octobre), elle s'est débattue et partie au galop, arrachant l'anneau de son licol. Nous l'avons rattrapée sans trop de problèmes mais la peur éprouvée par la mère s'était transmise au fils qui a commencé à se débattre aussi. Tous deux commençaient à retrouver leur calme quand nous avons vu arriver face à nous un cortège d'une bonne cinquantaine de voitures de luxe dont les conducteurs sortaient du restaurant et n'y avaient certainement pas bu que de la tisane. Deuxième épreuve de la journée, face à ces machines et à ces gens qui nous regardaient avec surprise et étonnement, nous les manants qui leur faisions signe, oh, crime de lèse-majesté, de ralentir.

    Le reste du chemin s'est déroulé sans encombre, avec la jolie surprise d'un paysan souriant qui passait en voiture alors que nous nous préparions à la photo rituelle sous le très vieux châtaignier et qui  est descendu pour être pris en photo avec nous. Deux autres personnes cheminant vers Saint-Jacques de Compostelle et  chargées de très gros sacs se sont également arrêtés pour quelques échanges de photos et de renseignements sur le pottok "le cheval basque" comme disait l'une d'elles.

    Voilà. A l'heure où j'écris , mère et fils sont en train de faire un sort à un grand tapis de liseron ainsi, hélas pour moi, qu'aux pommes tombées par terre.

    Demain, Altxor, on repart un peu à l'école, quand-même. A la tombée du jour, quand les mouches sont au repos.
     

    Un très grand merci à Anne-Marie, Evelyne, Chantal, Itziar,Jean-François, Etienne et Miguel, sans qui ce périple n'aurait pas été possible.Et je n'oublie pas la chienne Xipi qui, du haut de ses 13 ans et avec ses toutes petites pattes  n'a cessé de trottiner bravement.

    Home, sweet home
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