• Poutine et la religion antimissile américaine

    Publié le 23 Février 2019 par Observatus geopoliticus in RussieEtats-UnisHistoire

    Moscou semble avoir mangé du lion. Alors que l'empire US, sous la démarche erratique du Donald, s'engage sur des voies incertaines, la Russie répond du tac au tac, d'égal à égal. Fini le temps des accommodements, des paroles d'apaisement.

    La sortie de Washington du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), signé en 1987, en est le meilleur exemple. Devant la possibilité que les Américains installent, en Europe, des missiles pointés sur la Russie, Poutine se montre offensif. Vous voulez rejouer la crise de Cuba ? OK, nous sommes prêts...

    Ce temps chaud de la Guerre froide, brûlant même, consistait en l'installation de missiles russes à Cuba menaçant le territoire américain suite, fit souvent oublié, au déploiement de missiles US en Turquie qui menaçaient le territoire soviétique. La résolution de cette crise qui ébranla le monde n'est pas une victoire de Kennedy comme le voudrait la légende urbaine, mais un retrait mutuel (de Cuba et de Turquie).  Plus d'un demi-siècle après, c'est reparti pour un tour...

    Dans son adresse annuelle au parlement, Vladimirovitch le déclare sans ambages : "La Russie sera contrainte de déployer des armements qui pourront être utilisés non seulement contre les territoires d’où peut provenir une menace directe, mais aussi contre les territoires où se trouvent les centres de décision d’usage de missiles nous menaçant".

    Traduction : les euronouilles qui auraient la mauvaise idée d'accueillir les batteries US seront visés, mais aussi leur maître (Etats-Unis et OTAN). Pour ce faire, les derniers petits bijoux russes, missiles hypersoniques à tête nucléaire et autres joyeusetés, seront déployés sur des navires et sous-marins à proximité des côtes américaines. Même plus besoin de Cuba. Et le maître du Kremlin de conclure sur un ton ironique : "1000 km à Mach 9, le calcul n'est pas en leur faveur..."

    Les grandes villes états-uniennes sont dans le viseur et l'on imagine la crise de nerfs à Washington. D'autant plus que cette question des missiles va bien au-delà de la simple stratégie militaire, comme l'expliquait une excellente analyse d'Olivier Zajec dans le Monde Diplomatique il y a douze ans :

     

    Une « religion politique »

    L’obsession antimissile des Etats-Unis

     

    Olivier Zajec, Le Monde Diplomatique, juillet 2007

     

     

    Les ministres de la défense de l’Alliance atlantique ont tacitement approuvé, le 14 juin dernier, le projet de bouclier antimissile américain en Europe, tout en acceptant l’offre de coopération russe. Mais l’activisme des Etats-Unis, qui contraste avec l’apathie de l’Union européenne, est plus fondé sur une « religion politique » que sur une analyse stratégique. L’obsession antimissile de Washington, partagée par les républicains et les démocrates, remonte en fait aux années 1950.

     

    Dans un rapport d’information parlementaire, l’Assemblée nationale française s’est penchée, le 28 mars 2001, sur les projets américains de défense antimissile (1). Publié six mois avant que ne s’effondrent les tours jumelles de New York, le document interprétait ces projets comme reposant moins sur une « analyse stratégique » que sur une « théologie politique ». Cette théologie serait dotée d’une trinité identifiable : le « fantasme de sécurité absolue des Etats-Unis » ; le « mythe de la frontière » (ici, la frontière technologique) ; une « dichotomie bons-méchants »« L’empire du mal, dénonçait alors ce rapport, n’est plus un Etat désigné, l’Union soviétique, mais une catégorie d’Etats relativement fluctuante, aujourd’hui la Coréedu Nord, l’Irak ou l’Iran et, demain, peut-être d’autres. »

     

    Début 2007, l’annonce de l’installation prochaine d’éléments du programme « National Missile Defense » (NMD) américain en Europe est venue relancer les spéculations sur la signification de ce programme. Les intercepteurs de Pologne et les radars tchèques font réagir Moscou, inquiètent les « vieux Européens », et marginalisent une Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) soudainement très mal à l’aise.

     

    Les commentaires de la presse se focalisent surtout sur les réactions russes, prétextes à d’innombrables parallèles historiques ressuscitant la guerre froide. Pourtant, le fond du débat se situe ailleurs. Par exemple dans les pistes lancées par le rapport parlementaire français de 2001. Obsession de l’invulnérabilité, tropisme de la frontière et « moralisation » de la politique internationale : en quoi cette grille de lecture explique-t-elle l’éternel retour de la défense antimissile américaine, malgré les remises en question consécutives au 11-Septembre ?

     

    En 1957, la défense antimissile américaine naît d’une prise de conscience brutale, celle de la vulnérabilité des Etats-Unis. Le premier Spoutnik commence en effet ses révolutions autour de la planète. Traumatisée par son célèbre signal, qui résonne pour elle comme un glas, l’Amérique doit cesser de se penser comme une île hors d’atteinte : ce succès spatial ouvre aux soviétiques la possibilité d’atteindre le territoire américain à l’aide de missiles balistiques intercontinentaux.

     

    Dès 1957, le programme défensif « Nike Zeus » prévoit des intercepteurs de longue portée à charge nucléaire, capables de détruire en vol les missiles visant les Etats-Unis. John Fitzgerald Kennedy, élu en 1960 sur le thème d’un « retard américain » en matière balistique (le missile gap), est bientôt le premier président à engager résolument son pays à la fois sur un programme de perfectionnement des missiles balistiques intercontinentaux (2) et sur la voie de la défense antimissile. Le programme « Sentinel », en 1966, compte installer autour des villes américaines des silos de missiles intercepteurs, protégeant ainsi les grands centres de population, cibles probables des Soviétiques. Vingt-cinq sites de protection sont prévus, dotés de missiles eux aussi à tête nucléaire, censés détruire les missiles ennemis tant en deçà qu’au-delà de la couche atmosphérique.

     

    Des armes nucléaires obsolètes

     

    Face à la réaction très négative des citoyens américains, qui ne conçoivent pas de vivre avec des armes nucléaires à leur porte, « Sentinel » est transformé en 1974 en « Safeguard », un programme « dérivé » ne protégeant plus les centres urbains mais les sites de lancement de missiles intercontinentaux. Toutefois, en ces années 1970, le Vietnam a creusé les déficits et, devant le coût du projet, un seul site sera concerné par « Safeguard ». De son côté, l’URSS bâtit des silos de défense antimissile autour de Moscou, aucune réaction de la population n’empêchant, contrairement aux Etats-Unis, la réalisation de ce projet et l’installation des missiles Galosh.

     

    Le traité antimissile balistique (ABM) (3) de 1972 figera ces progrès antimissiles parallèles russes et américains, pour des raisons d’équilibre stratégique. Dès 1976 néanmoins, le système américain est abandonné pour des raisons de politique intérieure, de budget et d’efficacité technique, alors que le système installé autour de Moscou, quoique peu performant, demeure. Cette première course antimissile tourne donc à l’échec pour les Etats-Unis. Le jeune secrétaire américain à la défense qui doit à l’époque se résigner à annuler « Safeguard » s’appelle Donald Rumsfeld. Dès lors, pour Washington, le volet offensif, avec l’amélioration des missiles intercontinentaux, marginalise logiquement le volet défensif. Cette éclipse de la défense antimissile prend pourtant fin avec éclat le 23 mars 1983.

     

    Ce jour-là, dans le discours qui officialise l’Initiative de défense stratégique (IDS, dite « guerre des étoiles »), le président Ronald Reagan annonce son ambition de marginaliser les armes nucléaires « obsolètes et inefficaces ». Le moyen : une défense antimissile globale, fondée sur des satellites et des lasers spatiaux, capable d’intercepter tout tir de missile balistique intercontinental à charge nucléaire venant d’Union soviétique (4). Ce discours a marqué la mémoire collective en raison de la course aux armements qu’il induisait et de l’asphyxie consécutive qui mit à genoux le système soviétique. Il faut toutefois nuancer : comme on l’a vu, l’URSS dispose alors d’une avance sur les Etats-Unis en matière antimissile. De plus, l’ambition de l’IDS va très vite être revue à la baisse. En 1987, il ne s’agit déjà plus que de protéger les sites de lancement de missiles lors d’une première frappe russe.

     

    En 1991, l’IDS est rebaptisée « Protection globale contre les frappes limitées », et le nombre de cibles à intercepter est réduit. La même logique qui avait abouti en 1976 à l’abandon de « Safeguard » se reproduit : l’IDS est rapidement dénaturée. L’année 1991 marque une rupture avec l’élan reaganien, le National Missile Defense Act focalisant désormais l’effort national sur une défense antimissile « de théâtre » (opérationnelle sur le terrain) capable d’intercepter des vecteurs de courte portée lancés par des Etats « voyous » : la leçon de la première guerre du Golfe (1990-1991) et de la médiatisation des frappes de Scud irakiens, en particulier sur Israël, est ainsi tirée. La défense antimissile de théâtre remplace donc la défense antimissile de territoire (c’est-à-dire intercontinentale, basée sur une opposition entre les deux supergrands).

     

    Ainsi, entre 1957 et 1991, seule l’URSS a pu déployer un système de défense antimissile intercontinental effectif. Aux Etats-Unis, les programmes se sont succédé, appuyés sur des déclarations politiques retentissantes, mais aucun n’a débouché sur un système opérationnel généralisé et cohérent.

     

    Elu en 1992, le président William Clinton avait pris acte du passage d’une défense de territoire à une défense de théâtre, rebaptisant la très reaganienne Initiative de défense stratégique en une Organisation de la défense antimissile balistique, moins idéologique. C’est pourtant sous sa présidence qu’apparaît pour la troisième fois le thème de l’antimissile, fruit d’un rapport de forces entre une présidence démocrate affaiblie et, à partir de 1995, un Congrès républicain conquérant sur le plan des idées. L’élément-clé sur lequel s’appuie ce Congrès est la publication, en 1998, du rapport d’une commission parlementaire, présidée par M. Rumsfeld, qui réévalue la menace balistique mondiale en se fondant non plus sur les intentions des acteurs, mais sur leurs capacités.

     

    La même année, les essais nucléaires pakistanais et indien, le tir d’un missile Taepodong-1 nord-coréen et d’un missile iranien valident l’analyse de la commission Rumsfeld, plaçant les démocrates sur la défensive. Capitalisant ce succès et arrivant au pouvoir en 2001, le président George W. Bush donne à la défense antimissile un nouvel élan. La systématisation du concept par les Américains ainsi que son extension géographique, augmentant les chances d’intercepter les projectiles adverses en phase de lancement, sont, depuis, les signes visibles de cette troisième saga antimissile dans l’histoire stratégique américaine.

     

    L’idée de la défense antimissile ne date donc pas de la seconde présidence Bush. L’assurance d’une invulnérabilité de leur territoire, béni par la géographie, a toujours fondé le sentiment de sécurité des Etats-Unis, que le providentialisme de leurs fondateurs assimile très tôt à une Jérusalem terrestre. Dans ce contexte, toute atteinte au territoire américain ne constitue pas seulement un affront, mais bien une profanation du tabernacle de la liberté. Celui qui le commet est sacrilège, justiciable en quelque sorte du feu du ciel. Dans cette éventualité de guerre punitive, la stratégie américaine repose à la fois sur une dilection pour l’offensive influencée par le général Antoine-Henri Jomini (5) et sur le postulat d’annihilation stratégique de l’adversaire.

     

    De fait, la triade des moyens nucléaires – sous-marins lanceurs d’engins, missiles balistiques intercontinentaux, bombardiers stratégiques – permet aux Etats-Unis de toucher virtuellement tout le globe. Mais que vaut ce potentiel offensif dès lors que l’invulnérabilité du sanctuaire – le territoire des Etats-Unis – n’est plus garantie ? Ayant tout juste effacé par le feu nucléaire déclenché sur Hiroshima la profanation de Pearl Harbor, les Etats-Unis ont vécu, dès les années 1950, la capacité balistique nucléaire russe – parce qu’elle pouvait atteindre leur territoire – comme une nouvelle hérésie contrariant leur destinée manifeste. Hérésie d’autant plus douloureuse que la posture de dissuasion à laquelle sont contraints les Etats-Unis laisse leur défense reposer sur l’assurance d’une destruction mutuelle, censée geler tout déclenchement de l’apocalypse. Casuistique nucléaire perverse qui revient, dans la mentalité américaine, à composer de manière inacceptable avec le Mal.

     

    A Oskar Morgenstern, cofondateur de la théorie des jeux qui, en 1959, dans The Question of National Defense, défend encore l’offensive appliquée à la stratégie nucléaire, Bernard Brodie peut répondre en publiant la même année La stratégie à l’âge des missiles (6), que la destruction mutuelle assurée (mutually assured destruction, MAD), qui « fait dépendre la sécurité des Etats-Unis de la capacité du Kremlin à demeurer rationnel », est inacceptable pour des raisons morales (7). De ce besoin métaphysique d’une meilleure répartition entre attaque et défense découle l’impératif catégorique de la défense antimissile, nécessité morale à laquelle la psyché américaine se voit sans cesse ramenée.

     

    La date du débat de 1959 entre Brodie et Morgenstern, juste avant l’accession au pouvoir du président Kennedy, est importante. Se comporter « moralement » à l’âge nucléaire, c’est ne pas considérer la vulnérabilité américaine comme une fatalité. Significativement, les Américains citent souvent le sermon célèbre de 1630, A Model of Christian Charity, dans lequel le pasteur puritain John Whintrop use d’une formule appelée à connaître une fortune étonnante. Loin, bien loin de Machiavel, il dépeint l’Amérique comme une « cité sur la colline » (city upon the hill), point de mire régénérateur du monde, tenue de se comporter moralement pour l’édification des nations. Onze jours avant son entrée en fonctions, Kennedy cita ce sermon (8). Plusieurs fois, Reagan fit de même. A ces deux présidences « morales » se rattache, signe fort, le lancement de programmes antimissiles importants (9).

     

    Dans cette filiation, les projets actuels renouvellent le cycle. Dans un discours de 2000 précédant son élection, M. Bush soulignait ainsi son objectif de réduire le nombre de missiles nucléaires offensifs, jusqu’au « plus petit nombre possible compatible avec notre sécurité nationale (10 ». La même année, le futur secrétaire à la défense Rumsfeld déclarait lors d’une tournée en Europe que poursuivre la défense antimissile était une « question de morale », et non technologique (11). Le lancement d’une révision nucléaire (nuclear review)par le même président Bush au début de son premier mandat (12) a ainsi ressemblé à un examen de conscience national renouvelant les lustrations accomplies en leur temps par Kennedy et Reagan.

     

    Le rapport parlementaire français de 2001, en pointant une « théologie politique » au fondement de la défense antimissile américaine, donnait une des clés du débat. Le primat de la métaphysique providentialiste dans la psyché américaine et l’histoire toujours recommencée des programmes de défense antimissile depuis 1957 laissent à penser que rien ne fera renoncer Washington au mouvement à nouveau relancé. Reste une question pour le Vieux continent : programme NMD américain en Europe ou défense antimissile européenne ? Tel est le vrai choix.

     

    Olivier Zajec - Consultant pour la Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS), Paris.

     

     

    Notes:

    (1) Rapport d’information n° 2961 sur les projets américains de défense antimissile, enregistré le 28 mars 2001 à la présidence de l’Assemblée nationale.

    (2) Entre autres, augmentation du nombre de missiles Polaris et acquisition de nouveaux bombardiers stratégiques.

    (3) Les Etats-Unis se sont retirés de ce traité en juin 2002.

    (4) Lire Norman Spinrad, « Quand “la guerre des étoiles” devient réalité », Le Monde diplomatique, juillet 1999.

    (5) Militaire et historien, il a fait partie de l’état-major de Napoléon. Il a écrit plusieurs ouvrages de théorie militaire, notamment un Précis de l’art de la guerre (1839), réédition Champ libre, Paris, 1977.

    (6) Bernard Brodie, Strategy in the Missile AgePrinceton University Press, 1959.

    (7« Il faut avoir une foi extraordinaire en la technologie, ou désespérer de solutions de rechange, pour dépendre seulement des défenses actives »Strategy in the Missile Age, cité par Jean-Philippe Baulon dansSoixante ans de défense contre les missiles balistiques, Institut de stratégie comparée, Paris, 2005.

    (8) Discours de John Fitzgerald Kennedy à Boston (Massachusetts), 9 janvier 1961.

    (9) Dont la justification « morale » a marqué les esprits : « Ne serait-ce pas mieux de sauver des vies que de les venger ? » (Reagan, allocution télévisée du 23 mars 1983).

    (10) « Press conference on security matters at the National Press Club », Federal News Service, Washington, 23 mai 2000.

    (11) Cité par Ivo Daadler et Karla Nieting, dans La stratégie de défense antimissile des Etats-Unis, Annuaire français des relations internationales, Paris, 2002.

    (12) L’objectif de cette révision était une réduction finale des têtes nucléaires américaines de sept mille cinq cents à deux mille cinq cents.

    ***

    C'est cette véritable théologie géopolitique que Vladimir Poutine heurte maintenant de plein fouet. Mais l'empire ne peut s'en prendre qu'à lui-même : sa démesure, sa folle certitude d'être au-dessus des autres et des lois l'ont placé dans la situation inconfortable où il se retrouve. Les Grecs anciens nous prévenaient des dangers de l'hybris, le crime d'orgueil par excellence : “Le ciel rabaisse toujours ce qui dépasse la mesure” (Hérodote).

    Le châtiment de l’hybris par les dieux était la Némésis, qui ramenait l'indélicat à l'intérieur des limites qu'il avaient franchies. Un rôle qui va comme un gant au maître du Kremlin...


  • 24 Février 2019

    Président Maduro : 30 jours après l'échec du coup d'Etat
    Caracas, 23 février AVN

    Le président de la République bolivarienne du Venezuela, Nicolás Maduro, a souligné ce samedi que l'union civilo-militaire a vaincu le coup d'Etat, promu par le gouvernement des Etats-Unis (USA) avec le soutien de la droite nationale, par l'autoproclamation comme "président en exercice" du député à l'Assemblée nationale, Juan Guaidó, en mépris et nul en droit.

    "Je l'ai dit et il l'a réitéré aujourd'hui, 30 jours plus tard, le coup d'État a échoué. La victoire nous appartient", a déclaré le chef de l'Etat de la plate-forme placée au coin de Carmelitas, dans le centre-ville de Caracas, où est venue la mobilisation pour la défense de la paix et de la souveraineté.

    En ce sens, le chef de l'Etat a répudié l'insistance des facteurs d'opposition à se subordonner aux ordres de l'empire afin de continuer à parier sur l'interventionnisme du gouvernement américain contre le pays. 

    A cet égard, il a souligné que derrière la prétendue " aide humanitaire " se cache un plan d'invasion contre le pays, il a donc demandé au pouvoir populaire d'ouvrir les yeux, tout en affirmant que la droite nationale " masque une situation pour que des militaires gringo entrent dans notre pays.

    "Ce que Trump veut, c'est l'immense richesse que nous avons au Venezuela et il veut mettre un terme à la belle Révolution du 21ème siècle", a-t-il dit.

    D'autre part, le président vénézuélien a mis au défi le Guaidó autoproclamé d'organiser des élections, comme le prévoit la Constitution.

    "J'étais le président en charge et j'ai déclenché les élections dans 30 jours. Où est l'appel ? Nous attendons le clown aux mille visages pour déclencher les élections. Je le mets au défi de voir qui a le droit de vote ", a-t-il dit.

    Confronté à des menaces d'ingérence et à des attaques contre lui, le président Maduro a exhorté les forces révolutionnaires et militaires à défendre sans hésitation la Révolution et la patrie dans les rues. "Je vous donne un ordre que je donne au peuple et à l'armée, c'est que si un jour quelque chose arrive à Nicolás Maduro, sortez dans la rue et faites une grande révolution prolétarienne et socialiste. N'en doutez pas, miliciens, Ubch, Ubch, Clap, conseils communaux, collectifs, partis du Grand Pôle Patriotique, n'en doutez même pas une seconde", a-t-il souligné.

    Rupture avec la Colombie

    Après la participation du gouvernement d'Ivan Duque à la tentative de coup d'État et l'intervention militaire dans le pays, le président Maduro a ordonné la rupture des relations diplomatiques et politiques avec la Colombie.

    "J'ai décidé de rompre toutes les relations politiques et diplomatiques avec le gouvernement colombien. Je donne 24 heures à leurs représentants diplomatiques pour quitter le pays", a-t-il dit, tout en dénonçant que le président de la Colombie, Ivan Duque a prêté le territoire de Néo-Grenade pour une agression contre le Venezuela.

    Vendredi soir, le gouvernement national a ordonné la fermeture totale et temporaire des ponts de Simón Bolívar, Santander et Unión, situés à la frontière avec la Colombie, dans l'État de Táchira, afin d'éviter tout événement violent.

    "Nous sommes en train d'évaluer ce qu'il faut faire, nous voulons garantir la paix et l'intégrité à la frontière ", a déclaré le président Maduro lors de la fermeture de la frontière.

    Au cours de son discours, le président Maduro a indiqué que les guarimberos qui ont tenté de perturber la frontière entre la Colombie et le Venezuela ce samedi ont déjà été identifiés.

    "Hier et aujourd'hui, ils ont fait un spectacle et ils ont perturbé la vie des nobles gens de la frontière, ils ont emmené le guarimba à la ville de San Antonio. Ils ont agressé un journaliste chilien et un policier", a dénoncé le chef de l'Etat lors d'un rassemblement pour la paix au centre de Caracas.

    Il a souligné que ces personnes qui ont tenté contre la tranquillité des villes de la frontière colombo-vénézuélienne seront mises sur l'ordre de la justice vénézuélienne.

    "Nous allons les chercher et les mettre en prison. Guarimbero que salga, guarimbero que va preso", a déclaré le leader national.

    Assistance technique humanitaire

    Lors d'une cérémonie qui s'est tenue au centre-ville de Caracas, le président a ratifié sa volonté d'acheter divers produits alimentaires du Brésil pour les distribuer par l'intermédiaire des comités locaux d'approvisionnement et de production (Clap).

    "Nous sommes prêts, comme nous l'avons toujours été, à acheter tout le riz, le sucre, le lait en poudre et la viande qui nous ont été vendus dans l'État de Roraima, à Boa Vista, aux hommes d'affaires, aux producteurs, au gouverneur de Roraima," a déclaré le chef de l'État.

    Il a précisé que l'objectif est de distribuer les produits par l'intermédiaire des comités locaux d'approvisionnement et de production (Clap) afin qu'ils atteignent directement le peuple vénézuélien.

    source :http://www.avn.info.ve/contenido/presidente-maduro-30-d%C3%ADas-despu%C3%A9s-golpe-estado-ha-fracasado

    Tag(s) : #Maduro#Venezuela

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    « Ce calcul que l'on vous cache. La France en réalité en récession de 2,3 % en 2018 ! » L’édito de Charles SANNAT
     
    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents, Peut-être vous souvenez-vous de vos vieux cours d'histoire et de la bataille des Thermopyles. À la suite d'une manœuvre de contournement par les Perses, la plupart des Grecs   ̶  pris sur leurs arrières  ̶ abandonnent le champ de bataille à cause de la trahison d'un des leurs, et seuls les 300 soldats spartiates commandés par le roi Léonidas Ier, ainsi que 700 soldats de Thespies sous les ordres de Démophilos, décident ...  
     
     

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    Attention, le chaudron algérien à nouveau en ébullition
     
    Depuis fort longtemps, il y a un lien très spécial entre la France et l'Algérie, et évidemment, ce qui se passe de chaque côté de la Méditerranée a un impact sur l'autre partenaire. L'Algérie, épuisée par la guerre civile des années 90 qui fut une véritable boucherie, était restée éloignée du phénomène dit du "printemps arabe", or, le peuple algérien semble se lever pour refuser un nouveau mandat de Bouteflika qui, pourtant, a réussi à maintenir l'Algérie dans un calme relatif à défaut d'avoi...  
     
     

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    Comment Poutine construit l'indépendance financière de la Russie
     
    Évidemment, en ces funestes temps pour la liberté de parole dans notre pays et la liberté tout simplement de penser, ce que je m'apprête à écrire va faire dresser le poil de nos bien-pensants qui non seulement ne pensent pas bien, mais surtout ne pensent même plus, ce qui est encore plus grave que de mal penser... quoique parfois... Bref, Poutine, et je vais le préciser, qui n'est pas un saint (mais pas plus que Macron ou n'importe quel autre chef d'État) n'est pas mon président, ni mon héros...  
     
     

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    La Chine investit massivement sur la robotique pour son industrie
     
    Jusqu'à présent, et en raison du faible coût de la main-d'œuvre chinoise, ce qui a tendance à changer, la Chine n'était pas l'un des pays les plus robotisés, comme c'est par exemple le cas en Allemagne, en Corée (du sud) ou au Japon. Mais les choses sont en train de changer puisque la densité de robots dans le secteur manufacturier chinois a atteint 97 robots industriels pour 10 000 employés en 2017, en hausse de 29 % par rapport à 2016 et dépassant pour la première fois le niveau moyen mondial ...  
     
     

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    Le billet d'Hubert ! "Pollution : comment elle nous amène au président Macron - 2e partie"
     

    Voici la suite de la série d'article de notre camarade Hubert sur la pollution. Bonne lecture.

    Charles SANNAT 25INTRODUCTIONSi nos sommes pris par les « élites » pour les imbéciles que nous sommes devenus, c’est à nous seuls qu’il appartient de ne pas le rester. Plus largement informés, nous pouvons tirer le meilleur des événements, devenir plus...  
     
     

  • « L’INVASION DU VENEZUELA PAR LES ETATS-UNIS EST-ELLE POSSIBLE ? », L’INTERVIEW DE MAURICE LEMOINE PAR RT FRANCE

    Entretien du 25/02/2019 avec Maurice Lemoine, journaliste spécialiste de l’Amérique latine. Pour RT France, il revient sur la situation au Venezuela alors qu’une intervention américaine semble imminente.

    URL de cet article: https://wp.me/p2ahp2-4wD


  • LE PEUPLE BOLIVARIEN INFLIGE UNE NOUVELLE DÉFAITE AUX MÉDIAS OCCIDENTAUX

    220px-Gustavo_Petro_Mayor_of_Bogota_(cropped_2)Plus loin, toujours plus loin dans la propagande : “Nicolas Maduro brûle les camions d’aide humanitaire”. Le sénateur Gustavo Petro, ex-maire de Bogota, ex-candidat à la présidence de la Colombie, et qui n’a jamais ménagé ses critiques vis-à-vis du gouvernement Maduro, s’indigne face au lavage de cerveau : “Les camions ont été brûlés par les hommes de Guaidó (éphémère “président” du Venezuela nommé par Donald Trump, NdR). Si l’incendie des camions sert de prétexte à une invasion, Duque (actuel président colombien, protégé d’Alvaro Uribe, NdR) et Guaidó passeront à l’Histoire comme instigateurs de la violence sur la base d’un mensonge. Depuis que j’ai commencé à écrire sur le concert, et sur la soi-disant “aide humanitaire”, depuis qu’ont été découverts les vrais auteurs de l’incendie des camions, j’ai clairement dit que la stratégie de Duque et de Trump était l’invasion violente. Nous avons vu qu’en Colombie, chaque fois que nos peuples indigènes manifestent et protestent, on les réprime et on les tue, la même chose se produit pour nos paysans, nos étudiants, nos vendeurs ambulants, pour ceux qui s’opposent, demandent la justice et cherchent des vérités. Si la priorité de Duque avait été la protection de la population civile à la frontière, il n’aurait pas mené cette stupide opération d’agression, concert inclus. A présent le contrôle de la frontière est aux mains des cartels mexicains de la drogue. Nous ne pouvons rester spectateurs, nous devons agir, nous bouger pour la paix. Après son échec, Juan Guaido n’a pas choisi la voie d’un vrai dialogue au Venezuela mais de demander ouvertement une intervention militaire étrangère, sans que lui importent les milliers de compatriotes qui mourraient dans son pays. Je l’invite à ouvrir les portes du dialogue (1)

    Le “blocage-par-Maduro-de-l’aide-humanitaire” convoyée dans des avions militaires US par Elliot Abrams, ex-chef des escadrons de la mort en Amérique Centrale, étaient une fake news annoncée. Deux jours avant les incidents, Dmitri Polyanskiy, premier adjoint du représentant permanent de la Russie à l’ONU, déclarait : “Sous prétexte d’une livraison d’une aide humanitaire au peuple vénézuélien, les États-Unis sont en train de préparer une provocation «flagrante» à la frontière entre le Venezuela et la Colombie, pour le 23 février. Se trouvant apparemment dans un état de frénésie, nos collègues américains, ont décidé de diffuser de fausses nouvelles au sein du Conseil de sécurité » (2).

    images_cms-image-000554727Même pronostic de la part du diplomate Celso Amorin (photo), ex-Ministre des affaires étrangères, et ex-Ministre de la défense du Brésil (2003-2014) :  “l’aide humanitaire des Etats-Unis pour le Venezuela est une provocation pour intervenir dans ce pays et forcer Nicolás Maduro à partir. Il s’agit d’une provocation, pour créer une situation paramilitaire qui mène à un changement de régime » (3). L‘ancien président Lula s’était également exprimé, depuis sa prison politique : « Nous ne pouvons permettre la soumission du Brésil aux Etats-Unis. Maduro est le problème des vénézuéliens, pas des états-uniens. Ils parlent de la faim mais ils ne parlent pas de leur embargo qui tue des enfants, des hommes et des femmes innocents ». Même José Miguel Insulza, ex-Secrétaire Général de l’OEA, qui a souvent critiqué le gouvernement de Chavez, avait admis: « Voir débarquer en Colombie le Chef du Southern Command des Etats-Unis, avec toutes sortes de généraux et le sénateur Rubio et d’autres, tout cela sent de moins en moins l’aide humanitaire et de plus en plus la recherche d’un prétexte de confrontation« .

    On comprend que l’envoyé du Pape François en Colombie, Luis Mariano Montemayor, ou le Président de la Croix Rouge en Colombie Christoph Harnisch (4) aient refusé de participer à la mise en scène d’une “aide” qu’ils considèrent, tout comme le Secrétariat Général de l’ONU lui-même, plus “politisée qu’humanitaire”. Déjà, dans les années 80, Elliot Abrams et la CIA avaient usé de faux emblèmes de la Croix Rouge pour envoyer illégalement des armes aux paramilitaires de la “Contra” au Nicaragua. Ce 23 février, à la frontière de la Colombie, certains paramilitaires portaient le même insigne…

    Leurs violences ont été repoussées par les forces armées du Venezuela, mais aussi par la population vénézuélienne. Car il ne faudrait pas l’oublier : si personne n’a réussi à violer le territoire du Venezuela et si l’image du militant d’extrême droite Guaido entrant, triomphant, au Venezuela, juché sur le marche-pied d’un camion “humanitaire”, restera une fake news, c’est aussi grâce à cette résistance populaire. Les paramilitaires colombiens ont quand même fait 315 blessés chez les chavistes (en menant des attaques à San Antonio, Ureña et Boca de Grita).

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    D0H4yzpWsAEb1_dD0IBiLsX4AAguAERéunis à Cucuta (Colombie) quelques heures après l’échec du show de l’aide humanitaire : le président chilien Sebastian Pinera, Juan Guaido le « président » autoproclamé qui a fui le Venezuela à bord d’un hélicoptère militaire colombien, le président Ivan Duque, protégé d’Alvaro Uribe, et Luis Almagro, le secrétaire général de l’OEA qui consacre pratiquement tout son mandat au « changement de régime » à Caracas. Les visages parlent d’eux-mêmes.

    Prenant appui sur la vulgate médiatique mondiale, John Bolton, Mike Pompeo, Ivan Duque et Juan Guaido, ont promis de demander une “escalade dans l’usage de la force” (sic) à leurs alliés néo-libéraux du “groupe de Lima”, dès ce lundi 25 février. La chancellerie russe a expliqué que le texte en ce sens était déjà prêt le vendredi, et qu’un de ses paragraphes dénonçait les incidents du samedi avant même qu’il se produisent, en les attribuant au “régime de Nicolas Maduro”… Le dimanche 24, le sénateur états-unien Marco Rubio a tweeté une photo de Mouammar Kadhafi ensanglanté, prise peu de temps avant son assassinat, promettant à Nicolas Maduro le même sort “à brève échéance”. Pendant ce temps au Venezuela, tandis que quelques groupes d’opposants tentaient vainement d’appeler les forces armées à se soulever contre “la dictature”, de nombreuses manifestations chavistes avaient lieu, avec des milliers de personnes à Caracas, en défense de la souveraineté du Venezuela face l’offensive impériale. Mobilisations populaires occultées comme d’habitude par les médias occidentaux.

    Pour l’intellectuel décolonial Ramon Grosfoguel, qui dénonce le « ni Maduro ni Trump » d’une “extrême gauche” occidentalisée, “une des caractéristiques du chavisme est d’être un mouvement populaire où le leadership des femmes et surtout de femmes non-blanches des barrios (quartiers populaires) est très puissant et massif. Le grand problème de l’empire est que Chavez fut un grand pédagogue populaire de la libération qui a élevé la conscience de tout un peuple, et surtout des vénézuéliennes. La force spirituelle d’un peuple ne peut se mesurer avec des statistiques ni s’expliquer avec des mots, c’est quelque chose qui se ressent et qui se vit. Chávez n’est plus un individu mais tout un peuple. Difficile de comprendre ces mots sans connaître le Venezuela”. (5)

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    Une des femmes des quartiers populaires qui a défendu la frontière du Venezuela face aux assauts paramilitaires, le 23 février 2019.

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    Manifestations populaires à Caracas en défense de la souveraineté

    En recopiant sans le moindre sens critique le “plan média” états-unien, qui rappelle les “armes de destruction massive” à l’origine des huit cent milles morts irakiens, les journalistes occidentaux espèrent démobiliser l’opinion pour permettre l’assassinat d’une démocratie et occulter le nettoyage sanglant qui s’ensuivrait grâce au savoir-faire des marines et des paramilitaires d’Alvaro Uribe. Leur erreur est triple.

    Croire qu’occulter un peuple (qui n’est pas la minorité de droite médiatisée comme “peuple” mais bien la majorité sociale, pacifique, qui a voté 25 fois en 20 ans) fait que ce peuple n’existe pas et qu’il ne défendra pas sa Patrie.

    Croire qu’occulter vingt ans de réformes sociales et de démocratie participative, fait que ces réformes sociales et cette démocratie participative n’existent pas et ne seront pas défendues.

    Croire que cette propagande fonctionne dans une Europe où même la classe moyenne appauvrie a cessé de croire au storytelling des élites libérales.

    C’est aussi l’erreur de l’empire et des extrêmes droites vénézuélienne et colombiennes: croire qu’on peut, à coups de campagnes médiatiques, forcer un peuple à accepter des décisions prises sans lui, sans se soumettre aux urnes.

    Thierry Deronne, Caracas, le 25 février 2019

    Notes:
    (1)  https://twitter.com/petrogustavo/status/1099660775516524544  
    https://twitter.com/petrogustavo/status/1099763051111346177
    (2) http://versionfinal.com.ve/mundo/rusia-eeuu-prepara-una-provocacion-en-la-frontera-entre-colombia-y-venezuela/
    (3) https://www.brasil247.com/pt/247/mundo/384904/’Ajuda-humanit%C3%A1ria’-%C3%A9-provoca%C3%A7%C3%A3o-para-gerar-mudan%C3%A7a-de-regime-diz-Celso-Amorim.htm
    (4) https://www.telesurtv.net/news/cruz-roja-ayuda-humanitaria-venezuela-eeuu-20190211-0015.html
    (5) https://www.facebook.com/ProfGrosfoguel/

     

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