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    todos somos venezuela

    Appel à la solidarité internationale des peuples

    Par le Bureau politique du Pardem

    le 26 février 2019

    Le Pardem (Parti de la démondialisation) s’élève contre la nouvelle tentative de coup d’État et l’intervention impérialiste contre le Venezuela orchestrées et convoquées par le gouvernement des États-Unis. Celui-ci a donné le coup d’envoi à une stratégie qui a amené en quelques heures à l’auto-proclamation, sans passer par des élections, de Juan Guaidó, véritable usurpateur, en tant que « président » du Venezuela. À la suite de cette auto-proclamation a eu lieu une « reconnaissance » de ce présumé nouveau président par la pseudo « communauté internationale », une cinquantaine de pays parmi les 193 Etats membres de l’ONU par ailleurs, tous néo-conservateurs, néolibéraux ou même néo-fascistes de la région et du monde. L’Organisation des États américains (OEA), les pays de la région qui ont signé la « Déclaration de Lima » ainsi que la France et certains pays de l’Union européenne se sont également immédiatement subordonnés aux plans impérialistes étatsuniens, reconnaissant le « mandat présidentiel » illégitime de Guaidó, mettant en place un blocus du Venezuela puis, sous prétexte d’aide humanitaire, cherchent à justifier une intervention armée.

     

    Le Pardem soutient les campagnes condamnant cette tentative de coup d’État et d’intervention impérialiste, qui viole la souveraineté nationale du Venezuela. 

    Le Pardem appelle à la mobilisation populaire, unitaire, internationaliste et démocratique la plus large possible contre le coup d’État, ce qui signifie que, quelles que soient nos différences et nos critiques à l’égard du gouvernement de Nicolas Maduro au Venezuela, il ne saurait y avoir aucune issue par le biais d’un coup d’État impérialiste. 

    Le Pardem dénonce l’ingérence de l’Union européenne dans les affaires intérieures d’un pays souverain, piétinant au passage la charte fondatrice des Nations Unies.

    Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, impose à toutes les nations de laisser le peuple vénézuélien, libre, souverain, décider démocratiquement de son avenir.

    Les problèmes politiques, sociaux et économiques du Venezuela ne peuvent être résolus démocratiquement que sans des interventions impérialistes, intérieures ou extérieures, qui n’ont aucune crédibilité au regard du prétexte proclamé par ceux qui le foulent, de la défense de la « démocratie et des droits de l’Homme ». 

    Des secteurs populaires, exaspérés par la situation économique du pays, par les difficultés, les contradictions et les choix du gouvernement, sont descendus dans la rue pour manifester leur volonté de changement. Mais ce n’est pas en se plaçant sous la coupe de l’oligarchie nationale, du néolibéralisme mondialisé et des forces américaines, réactionnaires et néo-fascistes internationales que la situation économique et sociale s’améliorera au Venezuela. 

    À l’heure actuelle, les protagonistes du coup d’État tentent de provoquer une guerre civile et/ou une intervention directe de puissances étrangères. Un conflit armé serait un scénario catastrophique pour les peuples de la région et permettrait une nouvelle récupération des ressources pétrolières du pays par les grands oligopoles internationaux. Il permettrait aussi de réprimer, dans le sang, la révolution bolivarienne et les mouvements révolutionnaires de la région.

    Le Pardem appelle toutes les forces révolutionnaires, progressistes, toutes les forces attachées à la souveraineté nationale des États, à la souveraineté populaire et à la démocratie à se mobiliser contre cette nouvelle intervention impérialiste et à défendre la souveraineté du peuple Vénézuélien.

    Le grand peuple vénézuélien sait comment résoudre ses problèmes politiques, sociaux et économiques de manière démocratique et pacifique, sans sabotage de son économie par le néolibéralisme, sans menace d’intervention armée et en respectant la majorité exprimée dans les urnes.

    Le grand peuple vénézuélien n’a pas non plus besoin des « conseils et analyses » de la gauche de France ou d’ailleurs qui, fière de sa pureté idéologique illusoire, fait la leçon à la planète entière. Forte en gueule, elle n’a apporté, depuis des dizaines d’années, aucune avancée en faveur des classes dominées mais a participé à tous les reculs. La « pensée de gauche » rejoint et souvent précède, sur le terrain de la démocratie aussi, la pensée néolibérale. Quand nos auto-proclamés professeurs en toute matière ne critiquent pas uniquement les dirigeants Vénézuéliens, ils les mettent sur le même plan politique que D. Trump. La décence serait qu’ils se taisent et surtout qu’ils se fassent oublier.

    Non aux tentatives de coup d’État au Venezuela !


  • Poutine pense maintenant que les élites occidentales sont des pourceaux


    Par Dmitry Orlov – Le 21 février 2019 – Source Club Orlov


    Un article que j’ai publié il y a près de cinq ans, « Poutine aux élites occidentales : Le temps de jouer est terminé », s’est avéré être la chose la plus populaire que j’ai écrite jusqu’à présent, ayant recueilli plus de 200 000 lectures au cours des années qui ont suivi. J’y écrivais sur le discours de Poutine à la conférence du Valdai Club en 2014. Dans ce discours, il définissait les nouvelles règles selon lesquelles la Russie mène sa politique étrangère : ouvertement, à la vue de tous, en tant que nation souveraine parmi d’autres nations souveraines, affirmant ses intérêts nationaux et exigeant d’être traitée en égale. Une fois de plus, les élites occidentales ne l’ont pas écouté. Au lieu d’une coopération mutuellement bénéfique, elles ont continué à parler un langage fait d’accusations vides de sens et de sanctions contre-productives tout autant qu’inoffensives. Ainsi, dans son discours d’hier à l’Assemblée nationale russe, Poutine a fait preuve d’un dédain et d’un mépris total pour ses « partenaires occidentaux », comme il les appelle habituellement. Cette fois, il les a traité de« pourceaux ».

     
    Le discours annuel du président devant l’Assemblée nationale est une affaire d’importance. L’Assemblée nationale russe n’a rien à voir avec celle du Venezuela, par exemple, qui n’est en réalité qu’une non-entité obscure nommée Juan qui enregistre des vidéos Youtube dans son appartement. En Russie, le discours rassemble un who’s-who de la politique russe, y compris des ministres, des membres du personnel du Kremlin, du Parlement (Douma d’État), des gouverneurs régionaux, des chefs d’entreprises et des experts politiques, ainsi qu’une foule énorme de journalistes. L’un des points saillants de l’allocution de cette année a été le niveau de tension très élevé dans la salle : l’atmosphère semblait chargée d’électricité.

    La raison de la nervosité de l’échelon supérieur de la bureaucratie de l’État russe est vite devenu évidente : Le discours de Poutine était en partie des ordres de marche et en partie une harangue. Ses projets pour les deux prochaines années sont extrêmement ambitieux, comme il l’a lui-même admis. La marche est placée très haut, a-t-il dit, et ceux qui ne sont pas prêts à relever le défi n’ont pas à s’en approcher. Il reste encore beaucoup de travail à faire pour presque tous ceux qui étaient réunis dans cette salle, et ceux qui vont échouer dans leurs tâches ne seront probablement pas présents la prochaine fois parce que leur carrière se sera fini en disgrâce.

    Ce discours ne contenait presque pas de mauvaises nouvelles et pas mal de très bonnes nouvelles. Les réserves financières de la Russie sont plus que suffisantes pour couvrir la totalité de sa dette extérieure, tant publique que privée. Les exportations de ressources non énergétiques sont en plein essor à tel point que la Russie n’a plus besoin des exportations de pétrole et de gaz pour maintenir une balance commerciale positive. La Russie est maintenant largement immunisée contre les sanctions occidentales. Les projets d’intégration avec l’Eurasie se déroulent très bien. Les investissements du gouvernement russe dans l’industrie portent leurs fruits.

    Le gouvernement a amassé d’énormes capitaux qu’il consacrera maintenant à des programmes nationaux conçus pour aider la population, pour aider les Russes à vivre plus longtemps, à vivre en meilleure santé et à avoir plus d’enfants. « Plus d’enfants – moins d’impôts » était l’un des slogans les plus accrocheurs. Voici les autres sujets importants du discours :

    • L’éradication de la pauvreté résiduelle ;
    • Des taux hypothécaires bas et subventionnés pour les familles ayant deux enfants ou plus ;
    • Des pensions indexées sur l’inflation au-delà des niveaux de revenu minimum officiels (corrigées et versées rétroactivement) ;
    • L’accès à Internet haut débit pour chaque école ;
    • Un accès universel aux soins de santé grâce à un réseau de cliniques rurales ;
    • Plusieurs nouvelles cliniques oncologiques de classe mondiale ;
    • Le soutien aux jeunes entreprises technologiques ;
    • Un programme de « contrat social » qui aide les gens à démarrer de petites entreprises ;
    • Un autre programme appelé « billet pour l’avenir » qui permet aux élèves de sixième année de choisir un cheminement de carrière comprenant des programmes d’études dirigés, des tutorats et des stages ;
    • De nombreux nouveaux projets d’infrastructures comme l’autoroute bientôt ouverte entre Moscou et Saint-Pétersbourg ;
    • La collecte et le recyclage des ordures et,
    • … la réduction de la pollution atmosphérique dans une douzaine de grandes villes.

    La liste est encore longue.

    Aucune opposition à ces propositions dignes de mention n’a été exprimée dans les commentaires qui ont suivi dans les émissions d’information et les talk-shows ; après tout, qui pourrait être contre le fait de dépenser des capitaux accumulés dans des projets qui aident la population ?

    Peut-être l’objectif le plus ambitieux fixé par Poutine était-il de refaire tout le système de réglementation du gouvernement russe, tant fédéral que régional, dans tous les domaines de la vie publique et du commerce. Au cours des deux prochaines années, tous les aspects de la réglementation seront examinés afin de déterminer si elle est nécessaire et si elle répond aux besoins contemporains et si elle doit ou pas être éliminée. Cela allégera considérablement le fardeau de la conformité à la réglementation et réduira le coût des affaires. Un autre objectif était de continuer à développer le secteur des exportations agricoles, déjà en plein essor. L’année dernière, la Russie est parvenue à l’autosuffisance en matière de semences de blé, mais l’objectif global est d’atteindre l’autosuffisance alimentaire totale et de devenir un fournisseur mondial de produits alimentaires écologiquement propres. (Comme Poutine l’a souligné, la Russie reste le seul grand producteur agricole au monde à ne pas avoir été contaminé par des poisons OGM de fabrication américaine). Un autre objectif est de développer davantage l’industrie touristique russe, qui est déjà en plein essor, en introduisant des visas touristiques électroniques qui seront beaucoup plus faciles à obtenir.

    L’année dernière, le discours a surpris le monde dans sa deuxième partie, dans laquelle Poutine avait dévoilé tout un ensemble de nouveaux systèmes d’armes russes qui annihilent effectivement toute supériorité militaire américaine. Cette année, il n’a ajouté qu’un seul nouveau système : un missile de croisière supersonique appelé « Zirkon » avec une portée de 1000 km qui vole à Mach 9. Mais il a également fourni un rapport d’étape sur tous les autres : tout se déroule comme prévu ; certains nouveaux armements ont déjà été livrés, d’autres sont en production de masse, les autres sont en cours de test. Il s’est prononcé en faveur de relations normalisées avec l’UE, mais a accusé les États-Unis de faire preuve d’« hostilité », ajoutant que la Russie ne menace personne et n’est pas intéressée par la confrontation.

    Les paroles les plus vives de Poutine ont été réservées à la décision américaine d’abandonner le traité FNI. Il a déclaré que les États-Unis avaient agi de mauvaise foi, accusant la Russie de violer le traité alors qu’eux-mêmes l’avaient déjà violé, en particulier les articles 5 et 6, en déployant en Roumanie et en Pologne des systèmes de lancement à double usage qui peuvent être utilisés à la fois pour la défense aérienne et pour les armes nucléaires offensives que le traité interdit spécifiquement. Les missiles de croisière Tomahawk à tête nucléaire, que les États-Unis pourraient déployer en Pologne et en Roumanie, représenteraient bien sûr un risque, mais ne fourniraient pas aux États-Unis l’avantage d’une capacité de première frappe, puisque ces missiles de croisière sont obsolètes au point que même les défenses aériennes de l’ère soviétique en Syrie ont pu abattre la plupart de ceux que les États-Unis leur ont envoyé pour les punir de la « fausse »  attaque à Douma avec des armes chimiques.

    Parlant du rêve américain d’un système de défense aérienne global, Poutine a appelé les États-Unis à « abandonner ces illusions ». Les Américains peuvent penser ce qu’ils veulent, dit-il, mais la question se pose : « Sont-ils encore capables de faire des maths ? »On se le demande.

    Premièrement, les Américains peuvent penser ce qu’ils veulent … parce qu’ils sont Américains. Les Russes ne peuvent pas se permettre le luxe de penser de façon complètement absurde. Ceux dont la pensée n’est pas fondée sur les faits et la logique ont tendance à se faire traiter selon le terme russe de « likbez » assez rapidement. Cela se traduit littéralement comme « liquidation de l’analphabétisme » et cette expression est généralement utilisée pour faire taire les ignorants. Mais aux États-Unis, des manifestations choquantes d’ignorance sont tout à fait acceptables. Par exemple, vous n’avez pas besoin de regarder plus loin que le « Green New Deal », étonnamment stupide, qui est vanté par une jeune femme fraichement élue au Congrès mais plutôt idiote (qu’en est-il d’une appellation gender-neutre ?) Alexandria Ocasio-Cortez. Si elle était russe, elle aurait déjà fait rire tout le monde, même dans les campagnes.

    « Mais sont-ils encore capable de faire des maths ? » Apparemment non ! Il existe un autre terme russe – « matchast » – qui est littéralement traduisible par « partie matérielle », mais qui représente la compréhension qui ne peut être obtenue que par la connaissance des mathématiques, des sciences exactes et de l’ingénierie. En Russie, des ignorants comme Ocasio-Cortez, qui pensent que les besoins de transport peuvent être satisfaits par des véhicules électriques alimentés par l’énergie éolienne et solaire, se font fermer la porte en se faisant expliquer d’aller étudier le « matchast » alors qu’aux États-Unis, on leur permet de courir librement dans les salles du Congrès. Dans ce cas, si les Américains pouvaient « faire des calculs », ils comprendraient rapidement qu’il n’existe aucun système défensif concevable qui serait efficace contre les nouvelles armes russes, qu’il n’existe aucune arme offensive concevable qui empêcherait la Russie de lancer une frappe de représailles irrépressible et que, par conséquent, la « nouvelle course aux armements », (que certains Américains ont été assez bêtes pour annoncer), est effectivement terminée et la Russie a gagné. Voir ci-dessus : La Russie ne dépense pas son argent pour des armes, elle le dépense pour aider son peuple. Les États-Unis peuvent gaspiller des sommes d’argent arbitraires pour des armes, mais cela ne fera pas un iota de différence : une attaque contre la Russie sera la dernière chose qu’ils feront jamais.

    La Russie n’a pas l’intention d’être la première à violer le traité FNI, mais si les États-Unis déploient des armes nucléaires à portée intermédiaire contre la Russie, la Russie réagira en conséquence, en ciblant non seulement les territoires d’où elle est menacée mais aussi les lieux où les décisions de la menacer sont prises. Washington, Bruxelles et d’autres capitales de l’OTAN figureraient clairement sur cette liste. Cela ne devrait pas être une nouvelle ; la Russie a déjà annoncé que la prochaine guerre, s’il y en a une, ne sera pas menée sur le sol russe. La Russie prévoit de porter le feu à l’ennemi immédiatement. Bien sûr, il n’y aura pas de guerre, à condition que les Américains soient assez sains d’esprit pour se rendre compte qu’attaquer la Russie équivaut, sur le plan fonctionnel, à se faire sauter avec des armes nucléaires. Sont-ils assez sains d’esprit ? Telle est la question qui tient le monde en otage.

    C’est en parlant d’eux que Poutine a utilisé le mot le plus blessant de tout son discours. Parlant de la malhonnêteté et de la mauvaise foi des Américains qui accusent la Russie de violer le traité FNI alors que c’est eux-mêmes qui le violent, il a ajouté : « … et les vassaux américains grouinent avec eux ». Il est assez difficile de trouver une traduction adéquate pour le verbe russe « подхрюкивать » ; « grouineravec » est le plus proche que je peux trouver. L’image mentale est celle d’un chœur de petits cochons accompagnant un gros pourceau. L’implication est évidente : Poutine pense que les Américains sont des pourceaux, et que leurs vassaux de l’OTAN le sont aussi. Par conséquent, ils ne devraient pas s’attendre à ce que Poutine déroule le tapis rouge devant eux et, de toute façon, il sera trop occupé à aider les Russes à vivre une vie meilleure pour s’occuper d’eux.

    Les cinq stades de l'effondrementDmitry Orlov

    Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateur de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

     

    Note du Saker Francophone
    On peut imaginer que c'est une réponse aux crispations en Russie suite à la réforme des retraites et que parmi ceux qui vont mettre en œuvre ce plan, il y a son successeur qui représente un des très gros enjeux des prochaines années.

    Traduit par Hervé, relu par Catherine pour le Saker Francophone


  • La conférence de « Paix » de Trump à Varsovie : une parodie orwellienne


    Éditorial – Le 15 février 2019 – Source Strategic Culture

    logoCette conférence a été présentée comme une conférence sur la paix et la sécurité au Moyen-Orient, qui s’est tenue cette semaine à Varsovie, la capitale polonaise. Le sommet tant vanté dirigé par les États-Unis était tout sauf une conférence sur la paix et la sécurité dans la région déchirée par le conflit. C’était un sommet de guerre contre l’Iran.

    Trump’s Warsaw ‘Peace’ Conference an Orwellian Parody

     

    Même le lieu, Varsovie, avait une tournure involontairement orwellienne. Warsaw ? Plutôt War [Fore] saw. [Guerre annoncée].

    Depuis plusieurs mois, l’administration Trump organise le sommet « au niveau ministériel » qui se tient cette semaine. Il s’avère que les grandes puissances ont fait un grinçant bras d’honneur, sachant pertinemment qu’il s’agissait d’une tentative à peine voilée de la part de Washington d’organiser un sommet dénonçant l’Iran. À quel point les Américains pensent-ils que le reste du monde est stupide ? Ils sont sans vergogne dans leur arrogance.

    La Russie, la Turquie, le Qatar, le Liban et la plupart des dirigeants européens ont décidé de rester à l’écart du lieu de la réunion. Ceci en dépit de l’envoi par la Maison Blanche d’une délégation de haut niveau dirigée par le vice-président Mike Pence et le secrétaire d’État Mike Pompeo. Le gendre de Trump, Jared Kushner, le meilleur ami du prince héritier saoudien Mohammed, et tribun spectaculairement incompétent pour le Moyen-Orient, était également présent.

    Le boycott de facto par d’autres puissances peut être perçu comme un signe de la diminution du rôle de Washington, si ce n’est de sa position d’arbitre diplomatique dans ses déclarations mensongères.

    La raison de l’absence de la Russie et d’autres, est la connaissance du fait que l’agenda américain visait à mobiliser le soutien international pour contrer l’Iran avec des sanctions économiques renforcées. Bien qu’elle prétende être une conférence sur « la paix et la sécurité », peu de pays ont estimé que c’était  autre chose qu’un sommet de guerre pour mobiliser le soutien international ou l’acceptation de l’agression obsessionnelle de Washington contre l’Iran.

    Le fait que tant de puissances internationales, en particulier l’Union européenne, aient évité la conférence à Varsovie dirigée par les États-Unis montre que les années de leadership mondial autoproclamé de Washington sont comptées. La crédibilité de Washington est épuisée. En vérité, grossièrement déchue.

    La farce est presque au-delà des mots. Après des décennies de machinations clandestines et de changements de régime illégaux au Moyen-Orient, comment Washington pourrait-il espérer que quiconque prendrait sa conférence de cette semaine sur « la paix et la sécurité » au sérieux, sans rigoler ?

    Une arrogance mal placée ou une illusion sont les seules explications de la conviction de Washington selon laquelle elle pouvait organiser une telle conférence – et de l’espoir que toute personne ayant une importance significative y assisterait.

    Pendant des années, Washington a brandi la foudre dans la région, détruisant des nations entières, de l’Afghanistan à l’Irak, de la Libye à la Syrie, tuant des millions de civils lors de ses guerres impérialistes criminelles. La paix et la sécurité réclamées par les États-Unis ? Donnez-nous une pause dans cette écœurante prétention délirante.

    L’abrogation unilatérale par le Président Donald Trump de l’accord nucléaire international avec l’Iran, l’année dernière, témoigne de la nature d’État voyou des États-Unis. Pourtant, Washington, dans son arrogance, s’attend à ce que d’autres assistent à une conférence cette semaine sur le Moyen-Orient et sa représentation péjorative de l’Iran comme État voyou.

    Il convient de noter que, alors que les États-Unis tentaient de rallier la conférence à Varsovie – et échouaient manifestement – les dirigeants de la Russie, de la Turquie et de l’Iran étaient réunis à Sotchi pour poursuivre leurs efforts diplomatiques en vue de résoudre la guerre en Syrie. Rien ne pourrait mettre davantage en évidence l’inutilité et la banqueroute morale de Washington. Sa conférence à Varsovie, qui visait à accroître les tensions avec l’Iran, était en grande partie ignorée, tandis que la Russie et d’autres poursuivaient des efforts diplomatiques sérieux pour parvenir à un accord de paix en Syrie – un pays ravagé par huit années de guerre largement financée secrètement par Washington.

    Pourquoi Warsaw ou plutôt War Foresaw ? Ces dernières années, la Pologne a obséquieusement courtisé Washington, achetant des systèmes de missiles américains anti-INF et appelant même à la création d’une nouvelle base militaire américaine sur son territoire, proposée avec insistance sous le nom de « Fort Trump ».

    Les contradictions coupent le souffle. Trump est accusé par ses opposants politiques nationaux d’être un « larbin » des Russes. Pourtant, le gouvernement russophobe polonais déroule le tapis rouge du militarisme américain, dirigé par Trump, pour contrarier la Russie.

    La conférence sur le Proche-Orient dirigée par les États-Unis ne pouvait se tenir dans aucun pays européen qui se respecte, en raison de la contradiction flagrante de l’hostilité de Trump à l’égard de l’Iran, qui va à l’encontre de l’engagement de l’Union européenne en faveur du maintien de l’accord nucléaire avec Téhéran.

    La soi-disant conférence « Paix et sécurité » de Trump cette semaine était une mascarade orwellienne pour battre les tambours de guerre contre l’Iran. L’Allemagne, la France et d’autres États, parties prenantes de l’accord nucléaire, savaient qu’ils ne pourraient certainement pas accueillir un événement aussi absurde.

    La véritable belligérance sous-jacente à la conférence de Varsovie a été trahie par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui se rendait sur le lieu de la réunion en se vantant qu’il s’agissait de former un front de guerre contre l’Iran.

    Le sommet de Varsovie était ainsi conçu comme une conférence de guerre contre l’Iran. Heureusement, l’événement a perdu toute pertinence en raison de l’absence de la Russie et des grandes puissances européennes.

    Cependant, cela montre néanmoins que Washington est déterminée à déclencher une autre guerre au Moyen-Orient – contre l’Iran. Ses efforts de propagande ont peut-être mal tourné cette semaine, mais le non-événement démontre au moins l’intention belliciste ruminée par les Américains vis-à-vis de l’Iran.

    Heureusement aussi, on peut affirmer que les décennies de criminalité, de duplicité et de tromperie de Washington l’ont finalement rattrapée. Personne ne peut plus croire ce que disent les dirigeants américains – en particulier en ce qui concerne la paix et la stabilité pour le Moyen-Orient. Chaque mot de Washington sur le sujet est une parodie orwellienne.

    Strategic Culture, éditorial

    Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone


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    « IMPORTANT ! Pour les Allemands, l'euro a appauvri les Français de ... 3 591 milliards d'euros !! » L’édito de Charles SANNAT
     
    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents, Avis à la population concernée!!! La lettre STRATEGIES du mois de février est en ligne dans vos espaces lecteurs en téléchargement. Je rappelle que rien n'est envoyé. "Selon une étude allemande, l'euro aurait particulièrement nui aux Français"... C'est sur ces premiers mots que démarre cet article du Figaro qui nous apprend que selon le très sérieux think tank allemand ...  
     
     

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    L'or, un placement à 10 % sur les 6 derniers mois !! N'importe quoi !
     
    Voici une petite vidéo consacrée à l'or, le placement qui a pris 10 % en 6 mois ! Merveilleux, n'est-ce pas ?

    Eh bien sachez que l'or n'est pas un placement !

    C'est une assurance. Vous savez que les cours baissent ou montent, vous souscrivez quand même une assurance voiture et maison ! L'or, c'est la même chose. C'est l'assurance de vos actifs financiers. L'or ne vient pas de monter de 10 %. Les monnai...  
     
     

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    Les critères de refus des crédits immobiliers... et comment obtenir son crédit !
     
    Avec les évolutions sociétales, les critères d'obtention des crédits immobiliers évoluent également considérablement. Si avant il y avait la sacro-sainte règle des 33 % de taux d'endettement accompagnée d'un CDI afin de rassurer définitivement le banquier sur votre capacité à lui rembourser le crédit, ce n'est plus franchement le cas aujourd'hui. Par exemple, si vous enchaînez les CDD ou les contrats précaires depuis plus de 24 mois, vous pouvez obtenir un crédit, ce qui est une grande ava...  
     
     

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    C'est en Espagne que l'on vit le plus longtemps. La France péniblement 12e du classement
     
    Dans quels pays du monde est-on en meilleure santé ? Eh bien c'est en Espagne, pays où le SMIC est deux fois moindre qu'en France et où le trou de la sécurité sociale n'existe pas plus que la sécurité sociale sous sa forme française. Alors que la France avait un système de santé remarquable, force est de constater et c'est très important de le dire, que le système médical de notre pays vit un véritable effondrement. C'est un effondrement financier. C'est un effondrement humain. C'est...  
     
     

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    Les taxovaures attaquent. Augmentation de la taxe abri de jardin
     
    Les taxovaures ne reculent devant rien, et tout est bon pour tenter de rassasier l'appétit redoutable de ces monstres. Vous aviez sans doute entendu parler de la taxe "abri de jardin" qui s'applique sur tous les abris supérieurs à 5 m², eh bien elle vient encore d'augmenter. Vous savez qu'une taxe ne baisse jamais, elle augmente chaque année. Personne ne sait fonctionner en diminution, il faut toujours des augmentations... Alors on augmente encore et encore les taxes, en se cachant les ...  
     
     
     
     

  • Chronique de la cruauté de l’occupant israélien

    mercredi 27 février 2019

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    Nous publions ci-dessous la traduction d’un article de la journaliste israélienne Amira Hass, qui raconte comment l’armée israélienne s’ingénie à transformer en enfer la vie des Palestiniens. En l’occurrence, comment Israël a empêché un médecin palestino-américain de se rendre au chevet de sa mère en phase terminale de cancer à Naplouse, en Cisjordanie occupée.


    (Palestiniens de Naplouse au check-point à la sortie de la ville)

    Haaretz 27 février – Par Amira Hass

    Israël a déclaré mercredi avoir finalement levé l’interdiction d’entrée en Cisjordanie qu’elle avait jusque là opposée à un citoyen états-unien né à Gaza, qui voulait voir une dernière fois sa vieille mère, mourante à Naplouse (Cisjordanie occupée).

    « Un porte-parole du COGAT (l’autorité militaire israélienne en charge des territoires palestiniens occupés, NDLR) a affirmé à Haaretz qu’un permis d’entrée en Cisjordanie avait été le permis d’entrée finalement accordé lundi soir à Awni Abou Rjaila. Mais mercredi matin, après 12 jours d’attente en Jordanie, ce n’était toujours pas le cas. La situation ne s’est débloquée que mercredi après-midi », écrit la journaliste, dont l’opiniâtreté a manifestement aidé au dénouement.

    Dans un communiqué publié le même jour, le COGAT s’est « justifié », en alléguant que le demandeur ne remplissait pas les « critères » … pour entrer dans son propre pays. Mais Israël, dans son infinie miséricorde, avait décidé de faire « un geste humanitaire » en le laissant passer de l’autre côté du Jourdain.

    Abou Rjaila est un médecin qui habite et exerce à Tampa, en Floride (Etats-Unis). En janvier dernier, il apprend que sa mère, qui réside à Naplouse, est atteinte d’un cancer du pancréas, une maladie dont l’issue est généralement fatale à court terme. Elle est ensuite victime d’un accident vasculaire-cérébral, qui la laisse aveugle. Le médecin se dépêche alors d’organiser le voyage lui permettant d’aller à son chevet, en entrant en Cisjordanie via la Jordanie, l’utilisation de l’aéroport international de Tel Aviv étant de toutes façons interdite aux voyageurs palestiniens, ou considérés comme tels par Israël.

    L’épouse de Rjaila, Sawsan Rachid, elle aussi médecin, ainsi que les deux filles du couple, qui détiennent toutes les trois un passeport états-unien et pas de carte d’identité palestinienne (un document délivré sous le contrôle d’Israël, il faut le rappeler), sont autorisés à traverser le Jourdain et à entrer en Cisjordanie le 16 février.

    Mais pas le père. Dans sa volonté de fragmenter à l’infini la société palestinienne, Israël interdit, sauf délivrance d’une autorisation spéciale, aux personnes considérées comme résidentes de Gaza d’entrer en Cisjordanie.

    « Une fois entrée et parvenue à Naplouse, Sawsan Rachid effectue une demande auprès du COGAT, laissée sans réponse. Le 20 février, l’ONG israélienne Gisha, qui milite pour la liberté de circulation des Palestiniens, dépose une nouvelle demande, au nom du voyageur bloqué. Lundi après-midi 25 février, la réponse arrive, négative : le refus est signé par un officier en charge du secteur de Gaza, un certain lieutenant Roni Vaknin », poursuit Amira Hass.

    « Le lendemain mardi 26 février, je demande des explications au COGAT. Un de ses porte-parole me répond que l’autorisation d’entrée a été validée dans la soirée de lundi, mais qu’une ‘panne des services informatiques’ avait empêché sa transmission ! ».

    Le militaire affirme ensuite que la panne informatique sera réparée mardi soir à 22 heures, après quoi Abou Rjaila pourra passer le pont Allenby. « Il demande aussi que Haaretz s’abstienne de publier sur cette affaire, tant que la panne informatique n’aura pas été réparée. Nous avons accepté cette requête », indique Amira Hass, qui n’a effectivement raconté l’histoire que tard mercredi sur le site anglophone de son journal.

    Pourtant, mercredi matin encore, lorsque l’ONG Gisha appelle les autorités d’occupation pour savoir si le permis d’entrée a bien été émis, on lui répond mensongèrement que « la demande n’a été faite que mardi, et que son traitement est toujours en cours ».

    Malheureusement, sans surprise, l’état de santé de la mère d’Abou Rjaila a continué de se détériorer.

    Dans la lettre du lieutenant Vaknin reçue lundi par l’association Gisha, l’armée israélienne oppose trois motifs à l’entrée du voyageur en Cisjordanie : primo, que la demande concernait une entrée dans la bande de Gaza, un mensonge manifeste, Abou Rjaila n’ayant aucune raison d’y aller puisqu’il veut voir sa mère mourante à Naplouse ; secundo, que la présence de la vieille dame à Naplouse était illégale, puisque cette personne est originaire de Gaza, et qu’elle aurait « profité » d’une autorisation (israélienne, bien entendu) d’entrée en Cisjordanie en 2011 pour raisons médicales pour y rester sans permission ; et tertio, parce qu’Abou Rjaila, quand il avait quitté la bande de Gaza pour les Etats-Unis, était sorti de ce territoire palestinien via Rafah, côté égyptien donc, et sans permission préalable des Israéliens (qui ne laissent de toutes façons quasiment personne sortir de ce grand camp de concentration).

    Mais comme Israël, n’est-ce-pas, reste « la seule démocratie du Moyen-Orient », le COGAT a finalement décidé de « faire une exception », et de permettre à un homme de voir une dernière fois celle qui l’a mis au monde.

    http://www.haaretz.com/misc/article-print-page/.premium-israel-retracts-its-entry-ban-on-gaza-born-american-whose-mother-is-dying-1.6978386

    CAPJPO-EuroPalestine





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