Une grève lancée par l'intersyndicale de Radio France était massivement suivie mardi sur les antennes du groupe public, perturbant fortement leurs programmes, une mobilisation qui vise à contester un nouveau plan d'économies avec environ 300 suppressions de postes. 

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 Dans un communiqué, le SNJ de Radio France a assuré que "plus des trois quarts des salariés ont cessé le travail aujourd'hui", estimant qu'ils avaient ainsi "massivement fait entendre leurs inquiétudes et leur rejet du projet stratégique présenté par la direction". 

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 Selon le syndicat, qui avait appelé à une grève de 24 heures ce mardi aux côtés de la CFDT, la CGT, FO, Sud et l'Unsa, il n'y a eu "aucune émission matinale sur France Inter où près de 90% des journalistes ont cessé le travail", tandis que la matinale de franceinfo a été "très perturbée", de même que celles des 44 stations locales de France Bleu. 

Les autres activités du groupe étaient également affectés, avec "85% de choristes en grèves" et des services administratifs "fortement mobilisés", selon le SNJ. 
"En raison d'un appel à la grève (...) nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de nos programmes habituels. Nous vous prions de nous en excuser", annonçait une voix suave sur les antennes de Radio France qui diffusaient de la musique à la place des programmes. 
 
 
"Dangereux et destructeur"
 
 
 Plusieurs centaines de personnes étaient réunies à la mi-journée dans la Maison ronde pour une assemblée générale. 

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 Les salariés protestent contre le plan de 60 millions d'euros d'économies (d'ici à 2022) annoncé début juin par la présidente du groupe Sibyle Veil, suivant les recommandations de la Cour des comptes.  Le plan vise à anticiper la baisse de la contribution de l'Etat (moins 20 millions d'euros sur quatre ans) et la hausse des charges de personnel et prévoit d'investir davantage dans le numérique. 

Le plan "Radio France" 2022 prévoit une réorganisation des rythmes de travail, pour éviter le recours aux CDD. Il prévoit de supprimer 270 postes si les salariés acceptent de faire une croix sur des semaines de congés, ou 390 postes s'il n'y a pas d'accord avec les syndicats. 
 
 Les syndicats demandent "le retrait de ce plan dangereux et destructeur" ainsi qu'un "effectif et des moyens nécessaires pour remplir nos missions de service public", alors que les radios publiques affichent d'excellentes audiences et que le groupe a retrouvé l'équilibre financier. 
Jeudi 13 juin, une réunion de "méthode" a échoué, les syndicats quittant la réunion. Avant de commencer à négocier, ils demandent des objectifs chiffrés, des budgets précis. 
Les syndicats s'appuient aussi sur le rapport d'un cabinet indépendant qui, mandaté par le comité social de Radio France, a qualifié les économies de "surdimensionnées": selon le cabinet Tandem, la hausse des charges de personnel sur les prochaines années a été surévaluée de 8,7 millions d'euros. Radio France pourrait ainsi s'épargner 118 suppressions de postes. (selon AFP)

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