• PUBLIE PAR EL DIABLO (Rappelons que Ségolène Royal était, elle aussi,contre les licenciements boursiers) =

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    L’hécatombe des emplois industriels se poursuit à vitesse grand V. Cette fois, c’est à Saint-Junien, en Haute-Vienne, que le boulet capitaliste fait des ravages. Le groupe international Albany y supprime son entreprise "Cofpa" en jetant au chômage 133 salariés! L’affaire est sale et néanmoins limpide: cette unité de production affiche un plein de commandes et des résultats financiers plus que confortables, mais ses actionnaires ont mieux à faire sur les marchés financiers où ils comptent se gaver davantage qu’en Limousin! En clair, il s’agit de licenciements boursiers, fondés sur le total mépris des victimes humaines et des territoires sacrifiés. Des centaines de cas semblables existent dans tout le pays. A Brive, en Corrèze, c’est actuellement aussi le sort réservé par le groupe "Crown", leader mondial de l’emballage métallique et plastique, à son unité de 43 salariés.
    Le constat est flagrant: dans l’Europe de «la concurrence libre et non faussée» organisée par ses traités économiques et financiers, les actionnaires et leurs conseils d’administration ont la liberté absolue de disposer comme bon leur semble de la vie des travailleurs et de leurs familles. Aucune loi, aucune règle ne le leur interdit. Les radars et la police sanctionnent les automobilistes, les coups et blessures contre les personnes sont punis par la loi, mais la criminalité sociale, elle – car il s’agit bien de cela à Saint-Junien et ailleurs – est autorisée et pénalement immunisée...
    Va-t-on plus longtemps laisser perdurer cette honteuse permissivité? Il faut une loi pour interdire les licenciements boursiers, assortie d’un droit de veto pour les salariés et d’un dispositif de réquisition pour l’Etat républicain. La gauche est attendue là-dessus. Le Front de gauche y est prêt.

     

    Christian AUDOUIN

    Editorial de L'ECHO de la Haute-Vienne

    Vendredi 24 Février 2012


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