-
-
Halte là ! Halte là !Halte là !les sabordeurs*, les sabordeurs.
Publié le 14 Mai 2014
Halte là !Halte là !Halte là !les sabordeurs sont là :
L'amiral Blummollet
et ses pédalos
viennent de prendre la mer
à la tête de leur armada,
ils espèrent réusir à couler la flotte
du service public.
Capt'ain Canbadelis ou les plongées du sous-marin rose
Une fois encore l'équipage du sous marin rose choisit entre la banque et l'armement naval. C'est la banque qui prime. Avec en prime la Caisse des dépots qui vient garantir des aventures de Véolia.
Est-ce pour les dédomager d'autres déconvenus dans des PPP en échec à venir ?
Est-ce parce que les concession sur l'eau potable ont des fuites sous la presion populaire que le gouvernement assure Veolia de le renflouer sur la desserte de la Corse ?
Une façon de régler l'ardoise de la fédération socialiste des BdR en matière de traitements des déchets qui durant des années a gavé de roses ordures ?
Il parait que le PS, c'est un certain sens de l'Etat. Certainement de l'état de décomposition des valeurs.
Finalement, l'image du sous marin rose n'est pas si polémique celà: pour venir en catimini et en tenue de camouflage pour saborder ce qui chez certains pourrait faire illusion et espoirs, ils sont les meilleurs, incontestablement.
Ce qui fait la faiblesse idéologique de la droite, c'est son incapacité à durablement faire illusion. L'UMP devrait envoyer ses cadres aux université d'été du PS : en la matière ce sont des as, et en plus cela consoliderait les passerrelles.
*condensé de saboteurs et abordeurs
-
Bloquer la noire réaction
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.La réforme territoriale est mal partie », titre Le Figaro(13 mai).
C’est un fait : la réforme territoriale dont nous traitons dans ces pages est une véritable bombe. De toutes parts, les élus la rejettent, de droite comme de gauche, y compris des responsables du Parti socialiste. Même des partisans de l’austérité trouvent que cela va trop vite, trop fort.
Disparition des départements, fusion des communes, explosion de la République et pacte d’austérité contre les travailleurs, leurs droits, leurs garanties : tout est lié.
Dans l’interview qu’elle donne à ce même quotidien, la directrice d’un « think tank » appelé Institut français pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (iFRAP) est claire : la suppression des départements a pour objectif de « réduire la masse salariale ».
A cet effet, elle propose de supprimer 56 000 des 360 000 emplois des agents des départements. Quant aux 300 000 autres, ils « ne changeraient pas de travail, juste d’employeur ». Rien que ça : changer d’employeur, donc de statut, et perdre au passage leurs garanties collectives !
S’agissant des missions des départements, ce serait l’occasion de les disperser, et surtout… de les supprimer. Avec une cible : c’est « surtout la Sécu qu’il faut centraliser et régionaliser. Caisse d’allocations familiales, centres communaux d’action sociale, pôle social départemental, il convient en priorité de s’attaquer au mille-feuille social départemental. »
Supprimer les départements permettrait donc tout à la fois de liquider les emplois par dizaines de milliers, de démanteler les services publics et de porter un coup majeur à la Sécurité sociale de 1945, fondée sur le salaire différé garantissant la solidarité ouvrière. C’est la noire réaction. Le terme n’a rien d’excessif. Le sujet « est très sensible », reconnaît la directrice de l’iFRAP, car « derrière cette strate administrative et politique se trouve (…) une histoire qui remonte au XVIII ème siècle » . Quel XVIII ème siècle ? Avant ou après 1789 ? Les départements, comme les 36 000 communes sont un héritage de la Révolution française et des premières conquêtes de la démocratie politique dans notre pays.
C’est, au sens littéral du terme, une véritable offensive contre-révolutionnaire dans laquelle s’engage le gouvernement Hollande-Valls qui prétend démanteler à la fois les conquêtes de 1789-1793 et celles de 1945 (Sécurité sociale).
Faut-il s’étonner que cette politique qui attaque à la hache droits ouvriers et garanties démocratiques provoque un immense rejet, qui s’exprime sur le terrain de la grève (du 15 mai notamment) comme dans la mobilisation croissante des élus ?Que ce rejet se traduise dans la vague d’abstention massive qui s’annonce pour les élections au prétendu Parlement européen est logique : réforme territoriale comme pacte de responsabilité, tout part de Bruxelles et tout y revient.
L’urgence est à bloquer cette offensive. Ce premier pas conduira à la reconquête de la démocratie et de la République. Ce qui appellera l’élection d’une Assemblée constituante par laquelle le peuple souverain mettra à bas les institutions de l’Union européenne et de la V ème République pour établir une véritable démocratie à tous les échelons, de la commune au département et à la République.
Le chemin vers cette reconquête passe par la réalisation du mouvement d’ensemble de la classe ouvrière et de ses organisations balayant le pacte de responsabilité et la réforme territoriale.
-
-
14 mai 2014
Le lobby secret des super-patrons Pierre Gattaz est partout. Mais qui connait Pierre Pringuet ?
Extrait
... L'Afep serait très écoutée à Bercy. "La note de Bercy sur la propositon de loi correspondait point par point à l'argumentaire de l'Afep" nous ont affirmé les députés porteurs de la loi. Autre feinte de l'Afep : faire intervenir au dernier moment un juriste pour déconstruire les arguments des politiques. Par exemple, lors d'une audition des députés pour présenter la loi devant l'un des groupes de travail de la plate-forme RSE... surprise, une juriste s'invite au dernier moment, et démonte point par point la loi. "On s'est rendu compte après qu'il s'agissait d'une juriste de l'Afep, qui s'est inscrite au dernier moment.", raconte Daniele Auroi. Et sans se présenter comme telle. Une action qualifiée de "manoeuvre" également par Capron, que l'on pourra aussi nommer "discrétion".
Sur cette loi, le lobbying n'est pas l'apanage de l'Afep. Ainsi, pour mobiliser les entreprises, des ONG leur ont envoyé un questionnaire à propos des principes et directives mis en place par l'ONU concernant la responsabilité des entreprises. L'idée était d'obliger les entreprises à prendre position sur ces questions, pour mieux les mettre ensuite devant leur contradiction si elles s'opposaient à la future loi. Mais, lobby contre lobby, l'Afep veillait : "On s'est rendus compte que l'Afep a elle-même rempli le questionnaire pour ses entreprises en leur conseillant telle ou telle réponse" raconte un des responsable d'ONG.
Plusieurs colloques avec le Monde
Pourtant, il arrive que l'Afep fasse quelques brèves incursions en pleine lumière... Ainsi, en 2012, puis en 2013, l'Afep et Le Monde ont organisé ensemble un colloque sur la compétitivité des entreprises. En 2012, trois candidats à la présidentielle y ont assisté : François Bayrou, François Hollande et Nicolas Sarkozy. En 2013, le colloque était également organisé en partenariat avec le Cercle de l'Industrie, autre "lobby" des entreprises, et la ministre de l'Ecologie Delphine Batho y participait, pour parler de transition énergétique.
Si les sorties médiatiques de l'Afep sont rares, elles se veulent retentissantes. En octobre 2012, cinq grands patrons posent en Une du JDD au nom de l'Afep, et lancent un ultimatum à Hollande. Un appel à la veille de la remise du "rapport Gallois" sur la compétitivité, et au lendemain de la déclaration de Hollande excluant de fait un "choc " immédiat de compétitivité.
Dans leur lettre ouverte, les grands patrons soulignent qu'avec "une dépense publique record de 56% du PIB, nous sommes arrivés au bout de ce qui est supportable". Ils demandent à l'État de réaliser 60 milliards d'euros d'économies au cours des cinq prochaines années. Ils demandent aussi une baisse du coût du travail d'au moins 30 milliards d'euros sur deux ans.
Un an après, autre entretien donné aux médias par le président de l'Afep, Pierre Pringuet, (on en reparle en dessous) aux Echos. " L'heure n'est plus à l'habileté, mais au courage politique", dit-il. Pringuet y appelle par exemple à réduire l'indemnisation des demandeurs d'emploi.
Précisons que l’Afep n’est pas une organisation représentative : elle ne participe pas aux négociations nationales, à la différence du Medef ou de la CGPME. Pourtant, elle est écoutée et reçue par les pouvoirs publics. Ce qui fait dire à certaines ONG qui se battent pour la loi de vigilance des entreprises que "l’existence même de l’Afep pose un problème démocratique". Traditionnelle animosité envers les lobbys défendant des entreprises ?
Plus ecouté par le gouvernement que le MedeF?
Quid des relations avec le Medef justement ? Il semblerait que les relations avec le syndicat patronal ne soient pas au beau fixe. Le représentant du Medef à cette plate-forme RSE, Robert Durdilly, se serait fait tirer les oreilles à propos du débat sur la loi : la directrice juridique de l’Afep lui aurait rappelé qu'il valait mieux ne pas trop faire parler d'eux : "attention à ne pas laisser apparaitre publiquement de dissensions"... Le Medef ne confirme pas.
Plus généralement, il semblerait que l'Afep soit davantage écoutée par l'actuel gouvernement que le Medef. "Son président, Pierre Pringuet, Directeur général de Pernod Ricard, ancien rocardien, est plus proche du gouvernement que Gattaz", souligne une de nos sources. Ce que souligne aussi "La lettre A" ("la lettre de tous les pouvoirs"). Pringuet a en effet été conseiller technique au cabinet de Michel Rocard de 1981 à 1985. Les autres patrons membres de l'Afep ont pris soin de choisir un patron écouté à l'Elysée, souligne Challenges, ici et ici.
...