Lundi 13 août 2012 1 13 /08 /Août /2012 07:16
« Repenser » le syndicalisme
A chaque fois que dans AGORAVOX, un article évoque l'action syndicale, les réactions fusent.
Le rédacteur a droit au rappel de toutes les dérives constatées et des scandales en cours ( à propos de la gestion de certains comités d'entreprises).
Ces contributeurs oublient que ces pratiques vont à l'encontre de l'intérêt des syndicat et que de nombreux syndicalistes dénoncent avec force ce qu'on peut appeler des exactions.
Savent-ils qu'il existe depuis des dizaines d'années un courant historique dans le syndicalisme qui prône et pratique autrement, puisant dans les racines de la CGT des origines, des principes considérés comme incontournables ?
Une feuille de route claire
Aujourd'hui le syndicat est devenu une institution... Il perçoit des subventions publiques substantielles et participe à de nombreuses commissions réforme... Rien ne se fait sans que les syndicats dits représentatifs ne soient consultés.
L'indépendance syndicale vis-à-vis de l'Etat et aujourd'hui des institutions européennes, avec l'entrée des confédérations et de la FSU à la Confédération Syndicale Européenne est menacée.
Il est urgent et indispensable que le syndicalisme lutte de classes, d'affirmation et de respect des principes de base se renforce et se fédère.
L'Emancipation, continuatrice de la "vieille" tendance historique : l'Ecole Emancipée participe à cette reconstruction d'un syndicalisme qui refuse toute compromission.
Elle défend, promeut et respecte une conception qu'elle a puisée dans l'histoire glorieuse du syndicalime enseignant notamment de la période d'avant guerre
Un respect de la charte d'Amiens
Les mandats syndicaux sont fixés par des congrès démocratiques et le syndicat affirme et défend son indépendance par rapport à l'Etat et par rapport aux partis.
L'orientation lutte de classes est un guide pour l'action. Le syndicat se prononce pour l'abolition du salariat donc pour la fin de l'exploitation capitaliste.
Quel que soit le gouvernement en place, le syndicat défend exclusivement les intérêtes matériaux et moraux des travailleurs.
L'internationalisme
La place des syndicats, ce n'est pas de soutenir l'Union Européenne comme le fait la Confédération européenne des syndicats mais de soutenir les actions de solidarité avec les travailleurs en lutte : aujourd'hui espagnols et grecs ou italiens et demain britanniques, belges ou roumains.
La démocratie interne
Le droit de tendances dans le syndicat permet que s'exprime tous les courants. C'est un moyen contribuant à faire vivre une démocratie réelle et vivante. En son absence, c'est la bureauctatie qui règne et les fractions politiques qui manoeuvrent.
Les exécutifs doivent être homogènes, ce qui évite les arrangements entre amis ou les compromis. L'existence d'une réelle opposition interne est un gage de bonne santé.
Le refus de la bureaucratie
Les délégués et responsables, élus par les syndiqués sont révocables par leurs mandants.
Aucun dirigeant n'exerce plus de deux mandats consécutifs et aucun ne sera permanent. Les décharges syndicales doivent être partielles, ce qui permet au cadre de ne pas être coupé de la profession
La démocratie ouvrière
Si les syndicats ont un rôle à jouer, ils ne sont pas une fin en soi mais un moyen. Quand une grève ou une action de masse est enclenchée, les travailleurs en lutte, syndiqués et non syndiqués gèrent eux même le mouvement : Assemblées générales souveraines, coordinations démocratiques.
Jean-François Chalot Source agoravox.fr