• 26/01/15

    Les oligarques de Davos ont raison de craindre le monde qu’ils ont créé

    ARRET SUR INFO

     

    Les oligarques de Davos ont raison de craindre le monde qu’ils ont créé

     
    Les inégalités grandissantes sont l’œuvre d’une élite mondiale qui s’opposera à tout ce qui risque de mettre ses intérêts en jeu.

    Les milliardaires et les oligarques qui se rassemblent cette semaine à Davos s’inquiètent des inégalités. Que les maitres du système responsable du plus important fossé économique mondial de l’histoire de l’humanité se lamentent des conséquences de leurs actions peut être dur à avaler.

    Mais même les architectes de l’ordre économique international en crise permanente commencent à en percevoir les dangers. Il n’y a pas que le dissident et propriétaire de fonds d’investissement George Soros, qui aime à se décrire comme un traitre de classe. Paul Polman, directeur général d’Unilever, craint la « menace capitaliste au capitalisme ». Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, craint, elle, que le capitalisme puisse, comme l’avait dit Marx, « contenir les graines de sa propre destruction » et avertit de la nécessité d’agir.

    L’ampleur de la crise leur a été révélée par l’ONG Oxfam. 80 personnes possèdent maintenant autant de richesses que les 3.5 milliards les plus pauvres – la moitié de la population de la planète. L’an dernier, les 1% les mieux lotis possédaient 48% des richesses du monde, et 44% 5 années plus tôt. Si la tendance actuelle se prolonge, les 1% les plus riches possèderont plus que les 99% restant dès l’année prochaine. Les 0.1% les plus riches font encore mieux, quadruplant leur part de revenu US depuis les années 80s.

    Un garde armé protège l'entrée du forum de Davos

    Il s’agit là d’un accaparement de richesses d’une ampleur grotesque. Pendant 30 ans, sous le règne de ce que Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre appelle « le fondamentalisme de marché », les inégalités de revenus et de richessesont explosé, à la fois entre et au sein de la grande majorité des pays. En Afrique, le nombre absolu d’individus vivant avec moins de 2$ par jour a doublé depuis 1981, tandis que la liste de milliardaires enflait.

    Dans la quasi-totalité du monde, l’apport du travail dans le revenu national a continuellement diminué et les salaires ont stagné sous ce régime de privatisation, de dérégulation, et de faible taxation des riches. Tandis que simultanément la finance aspirait la richesse depuis le royaume public pour la redistribuer à un petit groupe, au détriment du reste de l’économie. Aujourd’hui les preuves s’accumulent et montrent bien qu’une telle appropriation de richesse est non seulement un outrage social et moral, mais qu’elle nourrit les problèmes sociaux et climatiques, les migrations de masse et la corruption politique, bloque le développement de la santé et les opportunités de vie, augmente la pauvreté, et creuse les divisions de genres et d’ethnies.

    Les inégalités grandissantes sont aussi un facteur crucial de la crise économique des 7 dernières années, en pesant sur la demande et en alimentant le boom des crédits. Et ce ne sont pas simplement l’étude de l’économiste français Thomas Pikettyou des auteurs britanniques de l’étude sociale « The Spirit Level » qui nous ont appris cela. Après des années à promouvoir l’orthodoxie de Washington, même les organismes dominés par l’occident comme l’OCDE et le FMI font remarquer que le fossé grandissant de revenu et de richesses a été un élément clé de la faible croissance des deux dernières décennies néolibérales. L’économie britannique aurait été 10% plus importante si les inégalités n’avaient pas explosé. Aujourd’hui les plus riches utilisent l’austérité pour se tailler une part encore plus grande du gâteau.

    La grande exception à la vague d’inégalités de ces dernières années, c’est l’Amérique latine. Les gouvernements progressistes de la région tournent le dos à ce modèle économique désastreux, reprennent le contrôle des ressources que les corporations avaient accaparées, et combattent les inégalités. Le nombre d’individus vivant avec moins de 2$ par jour est passé de 108 millions à 53 millions en un peu plus de 10 ans. La Chine, qui a aussi rejeté une partie du catéchisme néolibéral, a connu une forte hausse des inégalités, mais a aussi sorti plus de personnes de la pauvreté que le reste du monde dans son ensemble, compensant l’écart de revenu mondial croissant.

    Ces deux cas soulignent le fait que la croissance des inégalités et de la pauvreté est loin d’être inévitable. Elles sont le résultat de décisions politiques et économiques. Les oligarques de Davos ayant un minimum de bon sens réalisent que permettre aux choses de continuer ainsi est dangereux. Certains souhaitent donc plus de « capitalisme inclusif » – avec une fiscalité plus progressive – afin de sauver le système de lui-même.

    Mais cela ne sera certainement pas le résultat de songeries dans les montagnes suisses, ou d’anxieux déjeuners au Guildhall. Peu importe le ressenti de quelques barons d’entreprises, les intérêts des corporations et de l’élite – et donc les organisations qu’ils dirigent et les structures politiques qu’ils ont colonisées – ont montré qu’ils combattront bec et ongle même les réformes les plus modestes. Pour bien le comprendre, il suffit d’écouter les hurlements de protestation, dont ceux de membres de son propre parti, en réaction à la proposition d’Ed Miliband de taxer les maisons valant plus de 2 Millions de £ afin de financer les services de santé, ou à la demande du « réformiste d’une seule fois » Fabian Society qui suggérait que les dirigeants du parti travailliste soient plus pro-business (comprenez pro-corporation), ou de regarder le mur de résistance que le congrès a opposé à la proposition d’Obama de redistribution modérée de la fiscalité.

    Peut-être qu’une partie de l’élite inquiète est prête à payer un peu plus de taxes. Ce qu’ils n’accepteront pas c’est le moindre changement dans la balance du pouvoir social – c’est pourquoi, pays après pays, ils s’opposent à toute tentative de renforcement syndical, bien que l’affaiblissement des syndicats soit un facteur clé de la croissance des inégalités du monde industrialisé.

    C’est seulement en défiant les intérêts établis qui se nourrissent d’un ordre économique dysfonctionnel que la vague d’inégalités pourra être inversée. Le parti anti-austérité Syriza, favori des élections Grecs de ce week-end, tente de faire cela exactement – ce que la gauche Latino-Américaine a réussi à faire ces 15 dernières années. Mais en arriver là requiert des mouvements sociaux et politiques plus forts afin de briser ou de passer outre le blocage de ce circuit politique colonisé. Les larmes de crocodile sur les inégalités sont le symptôme d’une élite apeurée. Mais le changement ne peut venir que d’une pression sociale soutenue et sans relâche, et d’une contestation politique !

    Seumas Milne | 22 Janvier 2015

    Article initalement paru en anglais sur le site du Guardian. (Traduction: Nicolas CASAUX)

    2d33d3vwd4tnao1un99xSeumas Milne est chroniqueur et directeur adjoint de la rédaction du quotidien britannique The Guardian. De 2001 à 2007, il en a été le responsable des pages Opinions. Auparavant, il avait été journaliste spécialisé dans les questions liées au travail et reporter du journal au Moyen-Orient, en Europe de l’Est, en Russie, en Asie du Sud et en Amérique latine.

     

    Source: http://partage-le.com/2015/01/les-oligarques-de-davos-ont-raison-de-craindre-le-monde-quils-ont-cree-seumas-milne/

     
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  • Hénin-Beaumont: l’ombre du conflit ukrainien plane sur l’hommage à Vasyl Porik. La voix du Nord.

    27 Janvier 2015 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Ukraine, #L'OTAN., #Europe supranationale, #La France, #La République, #La guerre, #La paix, #La Russie, #AMERIQUE, #La finance dérégulée

    Hénin-Beaumont: l’ombre du conflit ukrainien plane sur l’hommage à Vasyl Porik

     

     Publié le 26/01/2015

    PAR CHRISTOPHE LE COUTEUX

     

    En juillet 1944, un militaire de l’Armée rouge mourait sous les balles allemandes à Arras. Une délégation du Parti communiste ukrainien lui a rendu hommage dimanche.

    Ievgueni Tsarkhov, Natalia Touroukhina et leur interprète (à gauche).
     
    Quelle est la connexion entre le PC d’Hénin-Beaumont et celui d’Ukraine ? Outre leur appartenance à l’Internationale communiste, les deux partis ont un héros en commun : Vasyl Poryk, lieutenant de l’Armée rouge, capturé par les Allemands et conduit en 1942 dans le Pas-de-Calais pour travailler dans les mines de charbon. Entré en résistance, il fut emprisonné et fusillé à la citadelle d’Arras. Le militaire ukrainien a été inhumé à Hénin-Liétard (il fut un temps hébergé dans une famille de Beaumont). Un monument est érigé en sa mémoire au cimetière Centre. Une délégation du parti communiste ukrainien, de passage en France, s’y est rendue dimanche après-midi.
     

    Le rôle de l’OTAN dénoncé

    Toutefois, c’est davantage pour évoquer un présent douloureux qu’un passé héroïque que Ievgueni Tsarkhov, premier secrétaire du PC ukrainien pour la région d’Odessa (150 000 adhérents revendiqués) et Natalia Touroukhina, élue du conseil régional, ont témoigné devant la presse. « Il y a un an, nous ne pouvions croire qu’il pouvait y avoir la guerre », déplore le premier.

    Le conflit qui touche le Donbass, à l’est du pays, a fait plus de 4000 morts. « Je suis sûr qu’on peut multiplier les chiffres par deux. » Odessa se situe au sud-ouest du pays mais cette ville n’est pas épargnée par les troubles.

    Son analyse du conflit détonne dans le flot habituel des commentaires. Lui y voit la conséquence d’un nationalisme agressif, développé par des partis extrémistes sous la bienveillance de la « bourgeoisie ». « Ils ont amené un conflit inextricable qui n’a aucun fondement réel. »

    Si les habitants de l’est, majoritairement russophones ont pris les armes, c’est parce que leurs droits n’étaient pas garantis, la langue russe interdite. « La Russie ne pouvait pas ne pas en tenir compte. », justifie le responsable communiste qui décrit une Ukraine où les médias, aux mains des oligarques, orienteraient l’information, où les ministres étrangers seraient imposés par le Département d’État américain.

    « L’occident veut l’Ukraine pour installer les bases de l’OTAN. Si la Russie laisse faire, il y aura le même scénario sur son territoire. Nous voulons une solution de paix, nous refusons l’escalade de l’OTAN qui provoque Poutine. »

     


  • 25/01/15

    Bruno Masure : "Quand on n'a rien à dire, on ferme sa gueule..."

    Sur LE POINT

    Bruno Masure : "Quand on n'a rien à dire, on ferme sa gueule..."

    Le Point - Publié le 20/01/2015 à 20:36 - Modifié le 21/01/2015

     

    Le journaliste Bruno Masure dénonce, dans une tribune publiée lundi par Rue89, le traitement "ad nauseam" des attentats de Paris par les médias français.

     

    Bruno Masure dénonce le "délire collectif [qui] ne prêtait plus à sourire" des journalistes lors des attentats de Paris. Bruno Masure dénonce le "délire collectif [qui] ne prêtait plus à sourire" des journalistes lors des attentats de Paris. © T.F.1-CHEVALIN / SIPA

     
    6Medias

    Sur Rue89, le journaliste, ancien présentateur des JT de TF1 et de France 2, évoque "les mauvais souvenirs" qu'a réveillés le traitement par la presse française des attentats de Paris. Pour expliquer son propos, Bruno Masure revient sur ses souvenirs d'un temps qu'il croyait révolu. "C'était il y a pratiquement 20 ans, se souvient Bruno Masure. Je présentais le 20 heures sur France 2, lors de l'attentat du RER Saint-Michel le 25 juillet 1995 (8 morts, 117 blessés). Même si les situations ne sont guère comparables (pas de vidéos ou de photos via les portables, pas de réseaux sociaux chauffés à blanc et surtout pas de concurrence sauvage entre chaînes d'information permanente), j'en demeure encore meurtri, car nous avons alors commis les mêmes dérapages."

    Témoins qui n'avaient "rien vu", "aucune info fiable à apporter", Bruno Masure déplore un résultat à l'époque "pitoyable" et d'ajouter : "Au-delà de cette masturbation journalistique aux allures de gag, ce que je me reproche encore vingt ans après, c'est notre délire anxiogène. Nous avions, hélas, fait exactement ce que les terroristes espéraient : terroriser les Français !"

     

    Quand l'actualité devient enfin chaude, "ils bandent et deviennent des journalistes"

    Pour expliquer la redite lors des attentats de Paris, Bruno Masure relate sur Rue89 qu'"en fait les journalistes s'ennuient souvent dans leurs rédactions, les jours de monotonie où l'actu est faite de statistiques économiques, des premières neiges ou du mal-être existentiel des joueurs millionnaires du PSG".

    Mais, pour lui, l'ennui ne justifie pas tout, et surtout pas ce qui s'est passé la semaine du 7 janvier. "Une nouvelle fois, [les médias ont] fait absolument n'importe quoi (supputations diverses et avariées, témoignages de témoins qui n'avaient rien vu, etc.). Bref, du mauvais Paris Match (est-ce possible ?)."

     

    Des plaintes et des procès ? "J'en doute en observant le CSA, en coma dépassé"

    Concernant la couverture des événements de la semaine du 7 janvier 2015, le journaliste s'indigne outre des "erreurs ou dérapages" commis, de la "mise en danger d'autrui" et de "l'entrave à enquête" qui, rappelle Bruno Masure, "sont des délits". "Y aura-t-il des plaintes et des procès afin de purger toute la séquence ? Et d'éviter de refaire les mêmes erreurs à l'avenir ? J'en doute en observant que le CSA, en coma dépassé depuis longtemps, a renoncé à un véritable débriefing", estime Bruno Masure.

    "Jadis, quand un enfant était kidnappé (Éric Peugeot, en 1960), la police imposait à la presse un black-out absolu pour éviter toute bavure." Cette mesure était à l'époque respectée par les médias. "Chacun s'astreignait au silence pour ne pas avoir de mort sur la conscience." Un temps révolu qui pousse Bruno Masure à interroger directement les professionnels des médias sur leurs comportements. Il s'interroge sur l'intérêt supérieur pour le téléspectateur de connaître l'identité des terroristes, alors même que cette information peut nuire à l'enquête, avec des conséquences graves à la clé.

     

    "Devoir d'information" versus irresponsabilité

    "Quitte à choquer la plupart de mes confrères qui ont un orgasme dès qu'ils aperçoivent le GIGN en action, j'affirme que si la parole est d'argent (surtout pour les actionnaires des médias privés !), le silence est d'or (idem pour toutes les supputations sur le versement de rançons d'autant plus irresponsables qu'elles surenchérissent le prix monnayable d'éventuels futurs otages)", écrit le journaliste dans Rue89.

    En conclusion, Bruno Masure analyse les arguments des défenses des responsables des médias. "Pour se défendre, les responsables (!) des médias invoquent, sans rire, le devoir d'informer. Devoir ? Mon cul ! En réalité, une volonté délibérée de gonfler ses parts de marché en scotchant la ménagère devant son téléviseur des heures entières, en agitant, à grand renfort de pseudo-experts, supputations, peurs et fantasmes. Une télé dont bavardage et remplissage sont les deux mamelles", conclut la tribune.

     
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    Les caricatures que Charlie Hebdo ne publiera jamais


    La liberté d'expression est à géométrie variable, même chez Charlie Hebdo.

    Voici quelques caricatures que Charlie Hebdo ne publiera jamais. les "jesuischarlie" s'émeuvent de la présence à la marche républicaine du premier ministre turc ou de tel ou tel dictateur africain mais ils font si peu de bruit sur la présence de Merkel..

    Pourtant Merkel représente le pays qui menace directement l'indépendance nationale, par sa politique économique de l'euro fort et Merkel refuse de donner le moindre argent pour les armées françaises qui défendent et protègent l'Europe partout dans le monde, notamment au Mali et sûrement en Libye (pour réparer c'est vrai les conneries de Sarkozy).

    Caricatures que Charlie hebdo ne publiera jamais (3) Caricatures que Charlie hebdo ne publiera jamais (5)

    Caricatures que Charlie hebdo ne publiera jamais (6)

    Caricatures que Charlie hebdo ne publiera jamais (8)   Caricatures que Charlie hebdo ne publiera jamais (7)

     

     


    Les caricatures que Charlie Hebdo ne publiera jamais |

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    "Dette" grecque ?

    Publié le 27 Janvier 2015

    une p@ge de la canaille

    publiée

    le 15 février 2012

    "Dette" grecque ?

    l'essentiel de la réponse à cette question se trouve dans le lien ci dessous.

    http://canaille-le-rouge.over-blog.com/article-retour-sur-la-dette-est-elle-grecque-99366905.html

    Le lien ci -dessus vous conduit à ce qu'il y a trois ans La Canaille tentait de rappeler sur l'outrecuidance de l'Allemagne à propos de la prétendue dette grecque (ce qui ne veut pas dire qu'église armateurs et banquiers grecques n'en aient pas).

    Canaille le Rouge vous livre ce texte sans y toucher une virgule (phôtes habituelles comprises) pour le laisser dans son jus, ces trois années au coin du feu n'en a pas altérer le gout.

    Vous pouvez le faire circuler pas de problème, bien au contraire.Les chiffres avancés par Canaille le Rouge (tous issus de documents officiels) n'ont jamais été démentis.

    Modestement (et bas de contention aux chevilles) Canaille le Rouge est parfois assez fier d'avoir été souvent bien isolé pour dire des choses maintenant dans le débat et qu'il vous propose de partager. 

    Rédigé par Canaille Lerouge

    Publié dans #dette grecque, #grece, #impérialisme, #fascisme, #Allemagne, #UE