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  • 27/07/18

    La démence de masse dans l’establishment occidental - Diana Johnstone

    Diana JOHNSTONE

    Par où commencer pour analyser la folie des médias grand public en réaction à la réunion Trump-Putin à Helsinki ? En se concentrant sur l’individu, la psychologie a négligé le problème de la folie de masse, qui a maintenant submergé l’establishment américain, ses médias et la plupart de ses filiales européennes. Les individus peuvent être sains d’esprit, mais en tant que troupeau, ils sont prêts à sauter de la falaise.

    Depuis deux ans, un certain groupe de pouvoir cherche à expliquer sa perte de pouvoir - ou plutôt sa perte de la Présidence, puisqu’il détient encore une prédominance de pouvoir institutionnel - par la création d’un mythe. Les médias grand public sont connus pour leur comportement grégaire et, dans ce cas, les rédacteurs en chef, les commentateurs et les journalistes se sont convaincus d’une histoire qu’au départ ils ne pouvaient guère prendre au sérieux.

    Donald Trump a été élu par la Russie ?

    À première vue, c’est grotesque. D’accord, les États-Unis peuvent réussir à truquer des élections au Honduras, ou en Serbie, ou même en Ukraine, mais les États-Unis sont un peu trop grands et complexes pour laisser le choix de la présidence à un barrage de messages électroniques totalement ignorés par la plupart des électeurs. Si tel était le cas, la Russie n’aurait pas besoin d’essayer de "saper notre démocratie". Cela signifierait que notre démocratie était déjà minée, en lambeaux, morte. Un cadavre debout prêt à être renversé par un tweet.

    Même si, comme on le prétend sans preuve, une armée de bots russes (encore plus grande que la fameuse armée de bots israélienne) assiégeait les médias sociaux avec ses calomnies contre Hillary Clinton, cela ne pouvait déterminer le résultat d’une élection que dans un environnement de vide, sans aucune autre influence sur le terrain. Mais il s’est passé beaucoup d’autres choses lors de l’élection de 2016, certaines pour Trump et d’autres pour Hillary, et Hillary elle-même a marqué un but décisif contre son camp en dénigrant des millions d’Américains comme "déplorables" parce qu’ils n’entraient pas dans sa clientèle électorale identitaire.

    Les Russes n’ont rien pu faire pour faire aimer Trump, et il n’y a pas le moindre indice qu’ils aient essayé. Il est possible que des Russes ont peut-être fait quelque chose pour nuire à Hillary, parce qu’il y avait vraiment de quoi : les courriels de serveurs privés, la fondation Clinton, le meurtre de Moammer Gaddafi, l’appel pour une zone d’interdiction de vol en Syrie (qui impliquait un conflit direct avec l’aviation russe) … ils n’avaient rien à inventer. Tout était là. Il en était de même pour les entourloupes du Comité national démocrate (DNC), sur lequel se concentrent les accusations d’ingérence russe qui aurait faire perdre la Clinton. En effet, obsession avec le DNC sert à faire oublier des choses bien pires.

    Quand on y pense, le scandale du DNC s’est concentré sur Debbie Wasserman Schultz, et non sur Hillary elle-même. Les cris sur le "piratage du DNC par les Russes" ont détourné l’attention des accusations beaucoup plus graves contre Hillary Clinton. Les partisans de Bernie Sanders n’avaient pas besoin de ces "révélations" pour cesser d’aimer Hillary ou même pour découvrir que le DNC travaillait contre Bernie. Cela était toujours parfaitement évident

    Ainsi, au pire, les "Russes" sont accusés de révéler des faits relativement mineurs concernant la campagne Hillary Clinton. La belle affaire.

    Mais c’est suffisant, après deux ans de faux-semblants, pour envoyer l’establishment dans une frénésie d’accusations de "trahison" lorsque Trump fait ce qu’il a dit qu’il ferait pendant sa campagne, à savoir essayer de normaliser les relations avec la Russie.

    Cette hystérie ne vient pas seulement du courant dominant américain, mais aussi de l’élite européenne qui a été bien dressée pendant soixante-dix ans en tant que caniches, teckels ou corgis obéissants dans la ménagerie américaine, par le biais d’un contrôle intense par les associations américaines de "coopération" transatlantique. Ils ont fondé leur carrière sur l’illusion de partager l’empire mondial en suivant les caprices des États-Unis au Moyen-Orient et en transformant la mission de leurs forces armées de la défense en unités d’intervention étrangères de l’OTAN sous commandement américain. N’ayant pas réfléchi sérieusement aux implications de cette situation depuis plus d’un demi-siècle, ils paniquent à l’idée d’être abandonnés à leur sort.

    L’élite occidentale souffre maintenant de démence auto-infligée.

    Donald Trump est tout sauf éloquent, maniant la langue avec un vocabulaire restreint et répétitif, mais ce qu’il a dit lors de sa conférence de presse à Helsinki était honnête et même courageux. Avec toute la meute à ses trousses, il a refusé et à juste titre de cautionner les "constatations" des services de renseignement américains, quatorze ans après que ces mêmes services "ont constaté" que l’Irak regorgeait d’armes de destruction massive. Que pouvait-il faire d’autre ?

    Mais pour les médias grand public, "l’histoire" au sommet d’Helsinki, la seule qu’il fallait raconter au public, était la réaction de Trump à l’accusation d’ingérence russe dans notre démocratie. Avez-vous été élu ou non grâce à des pirates russes ? Tout ce qu’ils voulaient, c’était une réponse par oui ou par non. La réponse ne pouvait pas être oui. Alors ils ont pu rédiger leurs articles à l’avance.

    Quiconque a fréquenté les journalistes grand public, en particulier ceux qui couvrent les "grands sujets" sur les affaires internationales, est conscient de leur conformisme obligatoire, à quelques exceptions près. Pour obtenir l’emploi, il faut avoir des "sources" importantes, c’est-à-dire de bonnes relations avec des porte-parole du gouvernement qui sont prêts à vous dire ce qu’est "l’histoire", souvent sans être identifiés. Une fois que les journalistes savent ce qu’est "l’histoire", la concurrence s’installe : la concurrence sur la façon de la raconter. Cela conduit à une escalade de rhétorique, de variations sur le thème : "Le Président a trahi notre grand pays à l’ennemi russe. Trahison !"

    Ce refrain démentiel sur le "piratage russe" a empêché les médias grand public de faire leur travail. Sans même mentionner, et encore moins analyser, les vrais enjeux du sommet. Pour trouver une analyse, il faut aller en ligne, loin des fausses nouvelles officielles, vers des reportages indépendants. Par exemple, le site "The Moon of Alabama" offre une interprétation intelligente (VF - NdR) de la stratégie Trump, qui sonne infiniment plus plausible que "l’histoire". Bref, Trump tente d’éloigner la Russie de la Chine, dans une version inversée de la stratégie de Kissinger il y a quarante ans pour éloigner la Chine de la Russie, évitant ainsi une alliance continentale contre les Etats-Unis. Cela risque fort de ne pas fonctionner parce que les États-Unis se sont montrés si peu dignes de confiance que les Russes prudents sont très peu susceptibles d’abandonner leur alliance avec la Chine pour du vent. Mais c’est tout à fait logique en tant qu’explication de la politique de Trump, contrairement à ce que nous avons entendu de la part des sénateurs et commentateurs sur CNN.

    Ces gens ne semblent avoir aucune idée de ce qu’est la diplomatie. Ils ne peuvent pas concevoir des accords qui seraient bénéfiques pour les deux parties. Non, ça doit être un jeu à somme nulle, le gagnant prend tout. S’ils gagnent, nous perdons, et vice versa.

    De plus, ils n’ont aucune idée du tort causé aux deux parties si elles n’arrivent pas à trouver un accord. Ils n’ont pas de projet, pas de stratégie. Ils détestent Trump, point.

    Celui-ci semble totalement isolé, et tous les matins je regarde les nouvelles pour vérifier s’il a été assassiné.

    Pour nos moralistes manichéens, il est inimaginable que Poutine soit aussi sous le feu des tirs chez lui pour n’avoir pas reproché au président des États-Unis les violations des droits de l’homme à Guantanamo, les frappes de drones meurtrières contre des citoyens sans défense dans tout le Moyen-Orient, la destruction de la Libye en violation du mandat de l’ONU, l’ingérence dans les élections d’innombrables pays par des "organisations non gouvernementales" financées par le gouvernement (la National Endowment of Democracy), l’espionnage électronique mondial, les invasions de l’Irak et de l’Afghanistan, sans parler de la plus grande population carcérale du monde et des massacres réguliers d’écoliers. Mais les diplomates russes savent être polis.

    Cependant, si Trump réussit à faire un "deal", il peut y avoir des perdants - pas les Etats-Unis, ni la Russie, mais des tiers. Lorsque deux grandes puissances s’entendent, c’est souvent aux dépens de quelqu’un d’autre. Les Européens de l’Ouest ont peur que ce soit à leur dépens, mais ces craintes sont sans fondement. Tout ce que Poutine veut, ce sont des relations normales avec l’Occident, ce qui n’est pas grand-chose à demander.

    Au contraire, le candidat en tête de liste pour payer le prix sont les Palestiniens, ou même l’Iran, de manière marginale. Lors de la conférence de presse, interrogé sur les domaines possibles de coopération entre les deux puissances nucléaires, Trump a suggéré que les deux pourraient convenir d’aider Israël :

    "Nous avons parlé avec Bibi Netanyahu. Ils aimeraient faire certaines choses à l’égard de la Syrie, en ce qui concerne la sécurité d’Israël. À cet égard, nous aimerions absolument travailler pour aider Israël. Israël travaillera avec nous. Ainsi, les deux pays travailleraient ensemble."

    En termes politiques, Trump sait où se trouve le pouvoir politique et compte sur l’influence du lobby pro-israélien, qui reconnaît la défaite en Syrie et l’influence croissante de la Russie, pour se sauver des impérialistes libéraux - un pari audacieux, mais il n’a pas beaucoup de choix.

    Sur un autre sujet, Trump a dit que "nos militaires" s’entendent avec les Russes "mieux que nos politiciens". Il s’agit d’un autre pari audacieux, sur le réalisme militaire qui pourrait en quelque sorte neutraliser le complexe militaro-industriel-congressionnel qui fait pression pour obtenir de plus en plus d’armes.

    En bref, la seule chance de mettre fin à la menace de guerre nucléaire peut dépendre du soutien d’Israël et du Pentagone à Trump !

    Les globalistes néolibéraux hystériques semblent avoir exclu toute autre possibilité - et peut-être même celle-ci.

    "Le dialogue constructif entre les Etats-Unis et la Russie offre l’opportunité d’ouvrir de nouvelles voies vers la paix et la stabilité dans notre monde" a déclaré Trump "Je préfère prendre un risque politique dans la poursuite de la paix plutôt que de risquer la paix dans la poursuite de la politique".

    C’est plus que ce que ses ennemis politiques peuvent prétendre.

    Diana Johnstone

    Traduction "est-ce la presse qui empire de jour en jour ou est-ce moi qui lis de mieux en mieux entre leurs lignes ?" par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

    URL de cet article 33606
    https://www.legrandsoir.info/la-demence-de-masse-dans-l-establishment-occidental.html

      

     
    Posté par Jocegaly à - -

  • 27/07/18

    «Guerre commerciale» américaine, partenariats : Vladimir Poutine s'exprime au sommet des Brics - 27/07/2018

     Les dirigeants des Brics sont réunis ce 27 juillet en sommet à Johannesbourg pour une troisième et dernière journée. Le président russe Vladimir Poutine s'exprime lors d'une conférence de presse. Abonnez-vous à la chaîne YouTube de RT France : https://www.youtube.com/rtenfrancais

     

     

     
    Posté par Jocegaly à -

  • 27/07/18

    Affaire Benalla : "Les gens, est-ce qu'ils parlent de ça ?"

    Alexandre Benalla et Emmanuel Macron, en visite dans l\'Orne, le 12 avril 2018.

    Alexandre Benalla et Emmanuel Macron, en visite dans l'Orne, le 12 avril 2018. (MAXPPP)

    Affaire Benalla : "Les gens, est-ce qu'ils parlent de ça ?" On a répondu à la question que se pose Emmanuel Macron

    Depuis mercredi 18 juillet, "l'affaire Benalla" fait la une de la presse, des sites et des chaînes d'info. Pourtant, Emmanuel Macron et certains membres du gouvernement affirment que l'affaire "n'intéresse pas les Français". 

     

    avatar
    Lison VerriezfranceinfoFrance Télévisions

    publié le 27/07/2018 //  francetvinfo

     

    Révélations, auditions, déclarations... Chaque jour apporte son rebondissement dans l'affaire Alexandre Benalla. Si le feuilleton médiatique gonfle d'heure en heure, plusieurs députés de la majorité ainsi que des membres du gouvernement comme Marlène Schiappa, affirment que les Français n'affichent pas un grand d'intérêt pour l'affaire"Les gens, est-ce qu'ils parlent de ça ?", a même interrogé Emmanuel Macron face aux journalistes de CNews, mercredi 25 juillet, lors d'un déplacement à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). La réponse est oui, et plutôt trois fois qu'une.

     

    Plus de 3 millions de tweets en une semaine

    En huit jours, 3 051 609 tweets ont été publiés par 203 858 internautes, déclare à franceinfo Visibrain, plateforme de veille des réseaux sociaux. À titre de comparaison, environ 500 000 tweets avaient été publiés, une semaine après le début de l'affaire Fillon, à quelques mois de la présidentielle de 2017.

    La plateforme note qu'Emmanuel Macron et son gouvernement sont directement pris à partie sur les réseaux sociaux puisqu'un tiers des messages publiés sur l'affaire interpellent directement le président de la République. De son côté, le spécialiste de l’étude des réseaux sociaux Nicolas Vanderbiest précisait, le 23 juillet, sur son blog que "le volume déployé est tout simplement gigantesque puisque 1,5 million de tweets [autour de Benalla] [ont] été échangé[s] en moins d’une semaine. À titre de comparaison, #MeToo, #BalanceTonPorc et #JeSuisCharlie sont inférieurs".

     

    Un fort engagement sur Facebook

    "Ça fait le buzz sur Twitter, le réseau social du microcosme parisien, mais sur Facebook, où sont tous les Français, ça ne prend pas plus que ça", a avancé un collaborateur du Premier ministre, Edouard Phillipe, auprès du Parisien, samedi 21 juillet. 

    Là encore, l'argument résiste mal aux chiffres. Certes, sur Facebook, les données exhaustives restent délicates à avoir. S'il est possible, en effet, de quantifier les messages partagés publiquement sur la plateforme, 20 266 posts dans le cas de l'affaire Benalla, une grande partie des posts privés ne peuvent être pris en compte.

    Toutefois, d'après des données SocialBakers, qui analyse les réseaux sociaux, la page Facebook du Monde.fr a enregistré une augmentation de 67% des interactions – likes, commentaires, partages – sur les contenus, portés particulièrement par l'affaire Benalla. Ce qui a d'ailleurs permis de dépasser le niveau d'interactions enregistrées le soir et le lendemain de la Coupe du monde. Et sur la page Facebook du Parisien, celles-ci ont augmenté de 57% depuis le début de l'affaire Benalla, par rapport au niveau moyen de la page.

     

    Des recherches en forte en hausse sur Google

    Mais l'intérêt des Français dépasse le simple cadre des réseaux sociaux. Ainsi, sur Google, les recherches autour du terme "Benalla" dans la catégorie "Actualités" rattrapent presque celles opérées sur "Coupe du monde" réalisées le soir de la finale. Et le 18 juillet, jour des révélations du Monde, la recherche "Alexandre Benalla" était largement en tête avec plus de 500 000 recherches – 10 fois plus que l'accident mortel de l'A7, deuxième actualité du jour.

     

    Des records d'audience pour BFMTV, franceinfo et LCP

    Invitée sur le plateau de franceinfo, mercredi 25 juillet, la secrétaire d'Etat chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a estimé que l'affaire Benalla "n'est pas un sujet qui les [les gens] intéresse", ajoutant qu'elle n'était "pas une obsession de la part des Françaises et des Français". 

     

    Pourtant, les audiences contredisent cette analyse. L'audition du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a réuni 597 000 téléspectateurs en moyenne sur BFMTV, lundi 23 juillet de 10h05 à 12h27. Avec 11% de part d'audience, la chaîne était, à ce moment, la troisième chaîne la plus regardée de France. Au même moment, LCP était regardée par 3% des téléspectateurs : un record pour ce type de réunion parlementaire.

    L'audition du préfet de police de Paris, Michel Delpuech, dans l'après-midi, a concentré 482 000 téléspectateurs en moyenne sur BFMTV, soit 6,3% de part d'audience tandis que celle d'Alain Gibelin, le directeur de l'ordre public et de la circulation, a attiré 232 000 téléspectateurs sur LCP (soit 1,3% de PDA). De son côté, Franceinfo a signé un record d'audience avec 0,6% de part d'audience sur la journée, une première depuis son lancement.

     

    80% des Français choqués par l'affaire, selon un sondage

    Depuis les premières révélations, Emmanuel Macron tente de minimiser l'impact de l'affaire Benalla. Après s'être interrogé, sur l'intérêt des Français devant les caméras de CNews, le chef de l'Etat a estimé qu'il s'agissait "d'une tempête dans un verre d'eau". Pourtant, un premier sondage* réalisé par Elabe pour BFMTV, publié la veille, donne des résultats bien différents : 80% des Français se disent choqués par l'affaire, dont 49% "très choqués". Seuls, 20% des Français jugent que l'affaire n'est pas choquante. Pire, 73% des personnes interrogées assurent que l'affaire a un impact "négatif" sur l'image qu'ils ont du président de la République.

    Selon un sondage OpinionWay** publié par LCI, publié le lendemain, 59% des Français jugent que l'affaire Benalla revêt bel et bien le caractère d'une affaire d'Etat, 72% assurent que l'affaire Benalla est "grave". Seuls 21% des sondés estiment qu'elle n'est pas grave tandis que 7% n'en ont pas du tout entendu parlé. 

    Malgré les dénégations de l'exécutif, un dernier sondage a retenu l'attention des proches d'Emmanuel Macron. Une étude réalisée pour Le Point, mardi 24 juillet, révèle que le président de la République a perdu quatre points d'opinions favorables à 32%, ce qui n'était pas arrivé depuis septembre 2017. Au même moment, il atteint 60% d'opinions défavorables, un record d'impopularité rapporte l'institut de sondage. 

    * Enquête réalisée en ligne les 23 et 24 juillet auprès de 983 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 1,4 à 3,1 points

    ** Enquête réalisée en ligne du 24 au 25 juillet auprès de 1 008 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 1,4 à 3,1 points

     

     

    lien : https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/affaire-benalla-les-gens-est-ce-qu-ils-parlent-de-ca-on-a-repondu-a-la-question-que-se-pose-emmanuel-macron_2867847.html

     
    Posté par Jocegaly à - -rle

  • 26/07/18

    [RussEurope-en-Exil] Emmanuel Macron et le mépris de la République, par Jacques Sapir

    25.juillet.2018 // Les Crises

    La déclaration faite le 24 juillet au soir par le Président de la République, M. Emmanuel Macron, est grave[1]. Elle est grave d’un point de vue constitutionnel. Elle est grave d’un point de vue politique. Elle est grave d’un point de vue moral. Nous devons toujours nous souvenir que le Président de la République est le premier magistrat. Sa parole est un acte. Si sa parole menace la Constitution, la mine ou la dévalue, c’est très exactement comme s’il avait agi pour subvertir cette Constitution. Si sa parole menace l’ordre politique, autrement dit la « Cité » dans laquelle nous vivons[2], car cet ordre politique est ce qui organise nos libertés, c’est très exactement comme s’il avait agi contre cet ordre, comme s’il avait pris des mesures niant la souveraineté du peuple. Si sa parole n’est pas morale, alors de quel exemple pourrons-nous tirer les forces de moralité qui sont nécessaires à la vie politique ?

     

    Un acte contraire à la Constitution

    Emmanuel Macron a donc effectué une visite surprise à la réunion des élus de la majorité LREM organisée à la Maison de l’Amérique latine, réunion organisée pour la clôture de la session parlementaire, mardi 24 juillet. Ce faisant, il a visiblement oublié que, dans la Constitution, il n’est pas chef de parti. La Président de la République doit représenter tous les français. Reprenons les différents articles, sans intention d’exhaustivité, qui précisent son rôle de chef de l’Etat et non de chef de parti[3].

     

    Article 5 « Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. »

    Article 14 : « Le Président de la République accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères ; les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires étrangers sont accrédités auprès de lui. »

    Article 16 : « Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des présidents des assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel. »

    Article 64 : « Le Président de la République est garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire ».

    La fonction décrite soit directement soit indirectement par ces différents articles n’est pas compatible avec la fonction de chef de parti. Bien entendu, la pratique politique nous dit que le Président fait campagne soutenu par un parti ou une alliance de partis. Mais, il est de tradition qu’il abandonne toute position à l’intérieur d’un parti ou d’un mouvement, et qu’il s’abstienne de participer aux réunions du groupe parlementaire qui le soutient à l’Assemblée nationale. Cela participe du principe de division des pouvoirs. Quand ses prédécesseurs recevaient les « ténors » de leur majorité respective, ils le faisaient en privé. En venant dans cette réunion des députés LREM, réunion où la presse était en partie présente, Emmanuel Macron a consciemment et délibérément foulé aux pieds ce principe.

     

    Une subversion de l’ordre politique

    Il a aggravé son cas en faisant une déclaration dans cette réunion[4].

     

     

    Il a ainsi dit, se référant au trouble et au scandale causé par l’affaire Benalla : « “S’ils cherchent un responsable, le seul responsable, c’est moi et moi seul. C’est moi qui ai fait confiance, c’est moi qui ai confirmé la sanction”. Tout d’abord il s’est avancé un peu vite sur la « sanction » qui aurait été prononcée contre M. Benalla le 4 mai. Les auditions devant la commission d’enquête sénatoriale montrent que Benalla est resté actif du 4 au 18 mai, et que son salaire lui a été intégralement versé[5]. Mais, il y a nettement plus grave.

    Cette manière de revendiquer la totalité de la responsabilité pourrait être considérée comme courageuse, si elle avait été faite devant l’ensemble des français. Mais, tel n’a pas été le cas. Emmanuel Macron a prononcé ces mots devant une assemblée de fidèles qui lui était entièrement acquise et ce alors que les français attendent de lui qu’il s’explique depuis le début de l’affaire. Or, jusqu’à présent, le Président n’a trouvé ni le temps ni le courage de venir s’expliquer devant les français ? Ce n’est donc pas un discours de Chef de l’Etat, c’est un discours de chef de clan, de chef mafieux, qui parade devant ses obligés.

    Surtout, cette déclaration fait un lointain écho au discours que Benito Mussolini prononça le 3 janvier 1925, devant le Parlement italien, à la suite du meurtre du député Matteotti qui s’était élevé contre les fraudes électorales, les intimidations et les pressions lors des précédentes élections d’avril 1924[6] : « Je vous déclare ici en présence de cette assemblée et devant tout le peuple italien, que j’assume à moi tout seul la responsabilité politique, morale et historique de tout ce qui est arrivé… Si le fascisme n’a été qu’une affaire d’huile de ricin et de matraques, et non pas, au contraire, la superbe passion de l’élite de la jeunesse italienne, c’est à moi qu’en revient la faute !

    Si le fascisme a été une association de délinquants, si toutes les violences ont été le résultat d’une certaine atmosphère historique, politique et morale, à moi la responsabilité de tout cela, parce que cette atmosphère historique, politique et morale, je l’ai créée par une propagande qui va de l’intervention dans la guerre jusqu’à aujourd’hui. »

    L’histoire jugera. Mais, la manière de revendiquer toute la responsabilité, comme si le Président était la seule source d’autorité, est profondément choquante au regard des traditions politiques et de la pratique de la République. La phrase prononcée par Emmanuel Macron subvertit, tant dans la forme que dans le fond, de manière tant directe qu’indirecte, l’ordre politique républicain actuel en France.

     

    Une faute morale

    En aparté à cette réunion, Emmanuel Macron aurait alors déclaré : « qu’ils viennent me chercher »[7]. Mais, de qui parlait-il ? Des parlementaires de la France Insoumise qui souhaitent qu’il témoigne devant la commission d’enquête ? En réalité, on sait que ce n’est pas possible. Il suffit de regarder tant le texte de la Constitution que la pratique qui en a été faite. D’ailleurs, en vertu de l’article 67 de la Constitution, le Président de la République est irresponsable : « Le Président de la République n’est pas responsable des actes accomplis en cette qualité, sous réserve des dispositions des articles 53-2 et 68.

    Il ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l’objet d’une action, d’un acte d’information, d’instruction ou de poursuite. »

    La phrase d’Emmanuel Macron prend alors l’apparence d’une rodomontade, d’un défi sans risque. Ce n’est pas une attitude de Chef de l’Etat. Au mieux, c’est une attitude d’enfant en cours de récréation. On peut y voir le manque de sérieux qu’Emmanuel Macron porte tant à sa fonction qu’aux français. Quel que soit le bout par lequel on prend cette déclaration, elle apparaît bien comme une faute morale. Elle s’apparente aux mots qui furent prêtés à Marie-Antoinette : « ..s’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ». On en connaît les suites.

    Et si Emmanuel Macron devait être pris au mot, si les français se décidaient – dans un mouvement insurrectionnel ou révolutionnaire – à venir le chercher à l’Elysée, sa provocation aurait des conséquences véritablement incalculables. Après avoir subvertit l’ordre constitutionnel, après avoir subvertit l’ordre politique, son comportement nous conduirait aux portes de la guerre civile.

    Notes

    [1] https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/affaire-benalla-le-responsable-c-est-moi-declare-emmanuel-macron-face-a-la-majorite_2865345.html

    [2] Car la Cité romaine n’est pas la ville, mais la communauté des citoyens. Cicéron, De res publica, (I-26-41). Voir Cicéron, La République, traduction d’Esther Breguet, T-1, Paris, Les Belles Lettres, 1980.

    [3] http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/root/bank/pdf/conseil-constitutionnel-5074.pdf

    [4] https://www.rtl.fr/actu/politique/qu-ils-viennent-me-chercher-de-qui-parle-emmanuel-macron-7794223998

    [5] http://www.leparisien.fr/politique/benalla-a-finalement-touche-son-salaire-pendant-sa-suspension-25-07-2018-7833378.php

    [6] http://www.gauchemip.org/spip.php?article8465

    [7] https://www.rtl.fr/actu/politique/qu-ils-viennent-me-chercher-de-qui-parle-emmanuel-macron-7794223998

     
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