• Plus tôt Vladimir Poutine et Kim Jong-un se rencontrent mieux c’est


    Par Adam Garrie – Le 15 août 2018 – Source Eurasia Future

    Kim Jong-un, président de la RPDC, et Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères

    Ces derniers jours, des officiels américains, dont le célèbre faucon John Bolton, ont déclaré que le processus de dénucléarisation de la RPDC ne progresse pas aussi rapidement que les États-Unis le souhaiteraient. À leur tour, des responsables de la RPDC se sont plaints publiquement que les dirigeants américains sont sur le point de trahir l’esprit de confiance et de bonne volonté que Kim Jong-un et Donald Trump ont assuré lors de leur sommet historique à Singapour, en juin dernier. Bien que certains aient exprimé des craintes que ces développements récents nuisent au processus de paix, la réalité sur le terrain est très différente.

     

    Tout d’abord, comme l’expert en géopolitique Andrew Korybko l’a écrit peu après le sommet de Singapour, il est effectivement à l’avantage de l’Amérique de faire un exemple positif d’une RPDC relancée économiquement de manière à nier les décennies de mauvaise publicité qui a entouré la formation de partenariats avec les États-Unis (Saddam, Kadhafi, Assad, etc.). Korybko a ajouté que dans le cadre des efforts déployés par l’Amérique pour présenter une alternative au modèle de développement et de commerce de l’initiative Nouvelle route de la soie chinoise, les États-Unis ont besoin d’une réussite asiatique majeure pour compenser le fait que de plus en plus de pays africains et asiatiques se tournent vers la Chine plutôt que vers le modèle américain, moins organisé, pour des partenariats de développement.

    Cependant, même à court terme, un autre élément tend à faire du processus de paix coréen un phénomène irréversible. Contrairement aux tentatives précédentes des années 1990 et du début des années 2000 visant à normaliser les relations de la RPDC avec les États-Unis, la Chine, aujourd’hui, est une superpuissance économique en voie de dépasser les États-Unis comme plus grande économie au monde. Le statut de superpuissance géopolitique de la Russie, qui semblait terminé dans les années 1990 est aujourd’hui restauré, même au-delà des niveaux de la guerre froide, car la Russie moderne a plus de partenaires géopolitiques, au-delà des divisions idéologiques et géographiques, qu’elle n’en avait pendant cette guerre froide prétendûment motivée idéologiquement. En outre, Moon Jae-in, le chef du gouvernement de la Corée du Sud, est parmi les partenaires pour la paix les plus enthousiastes dans le monde. Malgré de récentes déclarations négatives entre Washington et Pyongyang, Moon se rendra le mois prochain à Pyongyang tandis que les deux États coréens continuent à faire avancer les mécanismes préparant la signature d’un traité de paix durable mettant formellement fin à la guerre de Corée et à la guerre de libération de la patrie.

    Pour toutes ces raisons, le proverbial « cheval de paix » a déjà quitté l’écurie et il n’y sera pas repoussé. Par conséquent, alors que les États-Unis essaient d’arracher un processus de dénucléarisation plus rapide tout en s’accrochant à leurs déclarations précédentes sur le fait de ne pas assouplir les sanctions tant que le processus n’est pas entièrement achevé (tel qu’il est défini par Washington plutôt que par des organes internationaux), il y a maintenant une compétition entre les États-Unis, la Chine et la Russie pour voir quelle superpuissance peut être la première à la table lorsqu’il s’agit d’offrir à Kim Jong-un un partenariat nouveau et élargi pour un développement futur.

    Entre la Russie, la Chine et les États-Unis, c’est la Russie qui a le moins à perdre à intensifier rapidement ses relations toujours positives avec Pyongyang. La question du processus de paix coréen – une évolution universellement saluée – a fait uniquement l’objet de l’opposition du Parti démocrate et des éléments les plus extrêmes du Parti républicain de Trump, qui qualifient ce processus de paix de « vendu ». Tandis que la Chine est plus puissante économiquement que la Russie et plus économiquement dynamique qu’une grande partie de l’économie américaine, la Chine et les États-Unis sont actuellement engagés dans un jeu du chat et de la souris sur le plan commercial. Par conséquent, toute mesure prise par la Chine en vue d’étendre rapidement son partenariat économique avec la RPDC sera probablement instantanément invoquée comme prétexte par Washington pour instaurer davantage de droits de douane anti-chinois. Si, indubitablement, la Chine est un partenaire économique essentiel de la RPDC, pour le moment Pékin est susceptible de jouer longtemps le jeu avec les États-Unis dans la guerre commerciale plutôt que de faire quelque chose pour « montrer ses cartes » en bondissant sur la RPDC avec une nouvelle initiative économique.

    Alors que Trump lui-même est sous pression intérieure pour maintenir les sanctions contre la RPDC et alors que la Chine, quoi qu’elle fasse avec Pyongyang, sera rapidement scrutée par une Maison Blanche assoiffée de taxes douanières, la Russie n’a rien à perdre à organiser et à commencer à mettre en œuvre une stratégie économique à long terme avec les deux États coréens. La dernière série de sanctions américaines contre la Russie, justifiée cette fois par la question caricaturale du prétendu empoisonnement des Skripal en Angleterre, montre que les États-Unis vont sanctionner la Russie dans un avenir prévisible indépendamment de la manière dont les deux pays sont parvenus à un accord pour défendre mutuellement les prétendus intérêts d’Israël dans le conflit en Syrie. Contrairement à la Chine, les liens économiques de la Russie avec les États-Unis étaient relativement peu importants même avant le début de la guerre des sanctions en 2014 et, par conséquent, la Russie ne peut guère attendre de changement dans cette réalité ancienne. En effet, il serait totalement insensé, de la part de la Russie, de penser que ses actions motivent les sanctions, comme c’est devenu clair dans le fait que les « sanctions Skripal » sont apparues à propos d’un incident qui n’avait à l’évidence rien à voir avec les actes du gouvernement russe. Donc si la Russie doit être sanctionnée de toute façon et sanctionnée pour ce qu’elle ne fait pas dans ce domaine, elle ne devrait pas hésiter à faire des choses qui lui sont effectivement profitables, indépendamment de ce que les États-Unis pensent ou font.

    La Russie a beaucoup à gagner à mettre en œuvre les propositions de coopération économique tripartite avec Séoul et Pyongyang que Vladimir Poutine a faites à l’automne 2017 devant un Moon Jae-in enthousiaste et une délégation nord-coréenne optimiste. Dans ses propositions, Poutine appelle à la création d’un Corridor économique et énergétique russo-coréen où des routes et des liens ferroviaires entre la frontière russe avec la RPDC et la Corée du Sud seront construites. En outre, c’est l’objectif à long terme de la Russie de construire un gazoduc vers la Corée du Sud à travers la RPDC. C’est dans l’intérêt mutuel de la Russie et de la Corée du Sud. La Corée du Sud, avide d’énergie, a eu jusqu’ici l’interdiction d’obtenir un gazoduc comparativement bon marché à cause des tensions historiques avec son voisin du nord. Aujourd’hui cependant, les relations entre Séoul et Pyongyang s’améliorant rapidement, il est clair que les dirigeants sud-coréens attendent avec impatience l’occasion d’économiser des frais énergétiques en faisant livrer le gaz russe par gazoduc, un tel projet pouvant également contribuer à harmoniser le commerce entre les deux États Coréens et la Russie, un objectif partagé par Moon Jae-in, Kim Jong-un et Vladimir Poutine.

    Ces initiatives font partie des buts primordiaux de la Russie, l’élargissement des partenariats énergétiques et commerciaux, des objectifs de la Corée du Sud qui recherche une énergie meilleur marché tout en étendant ses propres marchés d’exportation à l’ère du protectionnisme américain et ceux de la RPDC en matière d’une plus grande interconnectivité avec ses voisins. Si la Russie devait lancer une telle initiative, il est possible que de nouvelles sanctions viennent se mettre en travers du chemin de Moscou, mais comme il est très probable qu’il y ait davantage de sanctions américaines quoi que Moscou fasse ou ne fasse pas, il serait souhaitable que la Russie s’engage dans un partenariat économique profitable avec la RPDC car il est très probable que cela n’influencera pas les relations avec les États-Unis au-delà de leur mauvais état actuel, qui peut difficilement tomber plus bas.

    Poutine et Kim échangeant des télégrammes amicaux et le président russe indiquant qu’il est prêt à rencontrer Kim Jong-un sitôt que cela leur conviendra à tous deux, l’organisation dès que possible d’une telle réunion serait dans l’intérêt des deux parties ainsi que dans celui de la Corée du Sud si Poutine revient à Pyongyang pour la première fois depuis 2000 ou si Kim Jong-un fait son premier voyage dans la Russie voisine.

    Adam Garrie

    Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker francophone


  • 13 Septembre 2018

    Publié par El Diablo

    VENEZUELA : L'ONU affirme que la situation est due à la guerre économique

    Le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme (ACNUDH) a publié un long rapport sur la situation au Venezuela qui assure que ses problèmes sont dus, en grande partie, à la guerre économique et au blocus financier contre le Gouvernement de Nicolás Maduro.

     

    Ce document compare les sanctions et les blocus économiques modernes contre les pays aux « sièges des villes mis en place au Moyen-Age dans l'intention des les obliger à se rendre. »

     

    Il est catégorique sur le fait qu'au Venezuela, il n'y a pas de crise humanitaire ni de crise de l'alimentation.

     

    Rapport de l'ONU sur le Venezuela 

     

    Le document, publié le 30 août dernier, a été élaboré par l'expert indépendant de l'ONU, Alfred-Maurice de Zayas, dans le cadre de la « promotion d'un ordre international démocratique et équitable » après une visite qu'il a faite dans le pays entre le 26 novembre et le 9 décembre 2017.

     

    Le but de sa mission était d'examiner le modèle social et économique du Venezuela et de faire des propositions sur la situation des droits de l'homme, les tensions économiques et politiques provoquées par l'hyperinflation, la pénurie d'aliments et de médicaments et l'émigration massive, dit le rapport.

     

    Zayas, dont le rôle était d'évaluer objectivement la situation pour aider tous les peuples qui en ont besoin en se limitant à écouter et à rencontrer toutes les parties, entre autres, des représentants de l'opposition et du Gouvernement, de la Chambre de Commerce (FEDECÁMERAS), des organisations gouvernementales et d'opposition, d'ONG, de l'Eglise, des étudiants, des enseignants, des diplomates ainsi que les familles des prisonniers de l'opposition et les familles des victimes des protestations violentes de l'opposition.

     

    Guerre économique et blocus

     

    L'expert note dans son rapport que « pendant ces 60 dernières années, des guerres économiques ont été livrées contre Cuba, le Chili, le Nicaragua, la République Arabe de Syrie et la République Bolivarienne du Venezuela pour faire échouer leurs économies, faciliter le changement de régime et imposer un point de vue économique néolibéral pour discréditer les Gouvernements sélectionnés. »

     

    Dans le cas du Venezuela, Zayas assure que « les effets des sanctions imposées par les Présidents Obama et Trump et les mesures unilatérales prises par le Canada et l’Union Européenne ont aggravé directement et indirectement la pénurie de médicaments » et il a indiqué que « les sanctions économiques ont causé des retards dans la distribution (des aliments, des médicaments et des articles de première nécessité) et ont contribué à de nombreuses morts. » Il qualifie ces mesures de crimes contre l'humanité : « Les sanctions économiques tuent, » écrit-il.

     

    L'expert rappelle que « les sanctions économiques qui touchent des populations innocentes contreviennent à l'esprit et à la lettre de la Charte des Nations Unies, » c'est pourquoi il suggère de faire une enquête appropriée sur l'ingérence internationale au Venezuela.

     

    De même, Zayas a rappelé qu'en 2017, quand le Gouvernement de Nicolás Maduro a demandé l'assistance médicale au Fonds Mondial de Lutte contre le SIDA, la Tuberculose et la Malaria, celle-ci lui a été refusée sous prétexte que le Venezuela « continue à être un pays à haut revenu. »

     

    Il indique que parmi les éléments qui portent atteinte au Venezuela, on doit prendre en considération :

     

    La dépendance envers la vente du pétrole et l'effet dévastateur de la forte chute des prix de celui-ci.

     

    L'effet d'accumulation de 19 ans de guerre économique contre les Gouvernements socialistes de Chávez et de Maduro qu'il compare aux mesures prises entre 1970 et 1973 contre Salvador Allende au Chili et dans les années 1980 contre Daniel Ortega au Nicaragua.

     

    Le blocus financier, comparable à celui qui affecte Cuba depuis 1960.

     

    Les effets des sanctions économiques imposées depuis 2015 par les Etats-Unis et l'Europe au Venezuela qui ont « aggravé énormément la pénurie d'aliments et de médicaments, ont causé des séries de retards dans la distribution et ont déchaîné le phénomène de l'émigration massive dans les pays voisins. » 

     

    Fausse crise humanitaire 

     

    Zayas est catégorique sur le fait que ce qui se passe au Venezuela « est une crise économique qu'on ne peut pas comparer aux crises humanitaires à Gaza, au Yémen, en Libye, en République Arabe de Syrie, en Iraq, en Haïti, au Mali, en République de Centrafrique, au Soudan du Sud, en Somalie ou au Myanmar, entre autres".

     

    Il rappelle que l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) a émis 2 rapports récemment – en décembre 2017 et en mars 2018 - qui indiquent que le Venezuela ne fait pas partie des 37 pays du monde qui vivent actuellement une crise alimentaire.

     

    Fausses informations sur le Venezuela 

     

    Le diplomate compare les sanctions et les blocus économiques modernes contre les pays aux « sièges des villes mis en place au Moyen-Age dans l'intention des les obliger à se rendre. »

     

    C'est pourquoi il assure que ces sanctions sont accompagnées par la manipulation de l'opinion publique grâce à de « fausses informations, » à des relations publiques agressives et une rhétorique pseudo-humaine.

     

    Ainsi, il manifeste son inquiétude à cause de la désinformation sur le Venezuela qu'on voit à l'étranger et qu'il décrit comme « une inquiétante campagne médiatique destinée à forcer les observateurs à avoir l'idée préconçue qu'il y a une « crise humanitaire » dans la République Bolivarienne du Venezuela. »

     

    « Un expert indépendant doit être prudent avec l'hyperbole et prendre en compte la fait que « crise humanitaire » peut être mal utilisé et servir de prétexte à une intervention militaire, » assure l'envoyé de l'ONU.

     

    Conclusion et solutions

     

    Zayas affirme dans le document, citant la Charte des Nations Unies :

     

    Les principes de non intervention et de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains qui font partie du droit international coutumier.

    Aucun Etat ne peut utiliser ou encourager l'utilisation de mesures économiques, politiques ou d'une autre sorte pour contraindre un autre Etat pour obtenir de lui la subordination de l'exercice de ses droits souverains.

    Aucun Etat ou groupe d'Etats n'a le droit d'intervenir directement ou indirectement, pour quelque raison que ce soit, dans les affaires intérieures d'un autre Etat, quel qu'il soit.

    Est interdite l'intervention des Forces Armées et de toute autre forme d'interférence ou de toute tentative de menace contre l'entité de l'Etat ou contre ses éléments politiques, économiques et culturels.

     

    Pour l'expert, la solution à la situation du Venezuela « réside dans les négociations de bonne foi entre le Gouvernement et l’opposition, la fin de la guerre économique et la levée des sanctions. »

     

    C'est pourquoi il demande la reprise des dialogues entre le Gouvernement de Nicolás Maduro et l’opposition, des réunions que le Gouvernement a toujours organisées mais auxquelles l'opposition a refusé d'assister.

     

    A ce sujet, il souligne le travail de l'ex-premier ministre espagnol José Luis Rodríguez Zapatero – et le soutien du Vatican – en tant que médiateur lors de ces conversations.

     

    Zayas recommande au Gouvernement de « poursuivre ses efforts de dialogue avec les partis d'opposition, de reprendre les négociations organisées en République Dominicaine (…) et d'encourager la réconciliation nationale en libérant les prisonniers et en accordant des aménagements de peines » et il enjoint à d'autres personnalités ayant des mandats spéciaux de se rendre dans le pays, en plus des rapporteurs qui y ont déjà été invités. »

     

    D'autre part, il appelle les pays du monde à apporter leur aide : « La solidarité internationale envers le peuple vénézuélien devrait faciliter la libre circulation des aliments et des médicaments pour pallier la pénurie actuelle. L'aide doit être vraiment humanitaire et ne pas poursuivre des buts politiques ultérieurs » et il ajoute que « les Etats riches devraient faciliter l'assistance humanitaire en coordination avec des organisations neutres » puisque « la priorité est d'aider vraiment les Vénézuéliens en respectant la souveraineté de l'Etat. »

     

    Pour cela, il enjoint à la Croix Rouge, à Caritas et aux autres organisations de répondre à sa demande de coordonner l'importation et la distribution de l'aide et il ajoute que « les organismes des Nations Unies devraient fournir des services de conseil et d'assistance technique au Gouvernement. »

     

    Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

     

    SOURCE EN ESPAGNOL:


  • A bas la moraline bourgeoise sur la question des migrations !

    15 Septembre 2018 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #classe ouvrière, #Economie, #Théorie immédiate

    Envoyé par Bruno Drweski

    Il y a un malentendu, un piège en fait, de départ créé et voulu par le système capitaliste dominant entre "droit à la libre circulation" et "politique de libres migrations".

     

    L'un n'a rien à voir avec l'autre, en principe !

     

    La libre circulation, c'est le droit d'aller, venir et revenir d'un pays vers le sien, ce qui n'implique pas du tout le droit de s'y installer pour y résider et pour y travailler. Droit de circulation complémentaire en fait au "droit de vivre et travailler dans son pays", c'est-à-dire dans son pays mis en situation de pouvoir se développer.

     

    Il est clair que pour garantir la vraie liberté de circulation, il faut un accord mutuel entre les Etats concernés qui fait que l'Etat de départ comme celui d'arrivée doivent être d'accords sur le principe du retour au pays de leur citoyen, et coordonner dans ce but leurs politiques de rapatriements au besoin, à côté d'un accord mutuel entre les Etats concernés concernant les éventuelles politiques d'émigration et d'immigration pour qu'elles n'aient pas d'impact négatif sur les politiques de développement économique de chacun des deux pays.

     

    La bourgeoisie mondialiste a sciemment créé la confusion entre "circulation" et "migration", entre "droit d'asile" et "migrations économiques", pour pouvoir, d'abord contre les pays coloniaux puis contre les pays de l'Est puis contre les pays du Sud "dé- puis re-néocolonisés", jouer au gré de ses intérêts économiques et politiques au dépens de ses propres classes populaires (de toutes origines), et au dépens des pays normalement en voie de développement mais qu'elle tend à transformer en pays en voie de stagnation, voire de régression pour exploitation et pillage accrus, de leurs richesses, de leur main-d'oeuvre exploitable ici ou là-bas selon les besoins et de leurs cerveaux formés par des politiques d'éducation qu'elle n'a pas eu à financer. C'est cette hypocrisie moraliste bourgeoise qu'il faut dénoncer et c'est elle qui fait la différence entre d'un côté la droite associée objectivement au fascisme et à la "gauche morale" ...écolobobo libérale-libertaire face, de l'autre côté de la barricade, à la "gauche sociale", de classe, internationaliste ...c'est-à-dire antimondialiste (et non par alter- ...trotskystomondialiste !)

    BD

     

    PS. La presse bourgeoise avait tonné avec son habituelle inflation de moraline à quat'sous contre Ceausescu (dont on pense par ailleurs ce qu'on veut) lorsque celui-ci avait déclaré qu'il était tout à fait prêt à donner à ses concitoyens le droit de sortir librement de Roumanie vers les pays de l'Ouest à condition que 1/ ces derniers garantissent ensuite le retour au pays de ses concitoyens par une politique de reconduite à la frontière mutuellement négociée, ou que 2/ ses concitoyens déposent avant leur départ les frais pour l'éducation consentis par les efforts de leurs concitoyens au cas où ils décideraient d'émigrer définitivement une fois à l'Ouest ...C'était une réponse juste de sa part, responsable vis à vis de ses concitoyens restant au pays ...On a préféré diaboliser son point de vue !!!

    Or, c'est le problème qui se pose aujourd'hui pour TOUS les pays de l'Est et du Sud qui voient leurs jeunes et leurs cerveaux formés à leurs frais quitter leur pays pour ne laisser sur place que des vieux, des enfants et des travailleurs sans qualification et déshonorés, attendant les chèques de mendiants qui leur sont envoyés via les négriers usuraires de Western Union ! Il y a en Roumanie ou en Ukraine, et dans les pays du Sud, des villages entiers où il n'y a plus que des grands-parents, des petits enfants et des femmes seules ! Un scandale car comment de tels enfants pourront grandir avec le minimum d'optimisme nécessaire dans la vie !!!

     

    1/4 des Syriens qui ont immigré en Allemagne depuis la "crise des migrants" ont un diplôme d'étude supérieure ...financé par le peuple syrien avant 2011 !!! ...ce dont profitera le patronat allemand gratuitement ...en faisant baisser en plus le salaire non plus seulement de l'ouvrier allemand mais aussi du cadre allemand qui se voit concurrencer par un cadre syrien sur le marché du travail "libre et non faussé" !!!  ...pendant que la Syrie devra financer la formation d'une nouvelle génération de cadres et de jeunes ouvrier/e/s pour organiser la reconstruction du pays ...détruit par les bombes impérialistes et les pillages entre autre de la zone industrielle d'Alep par les mercenaires embauchés par la Turquie otanesque ! sans parler du pétrole pillé par les takfiro-salafistes otanesques et les Lafarge qui ont fait du business avec Daech.

     

    ...Même chose en Libye et ailleurs !!! ...Il est temps de pouvoir le crier sur les toits !

     

    A bas la moraline bourgeoise et ses laquais facho-bobos d'extrême droite-centre-goche !!!

     

     


  • 16 Septembre 2018

    Publié par El Diablo

    LA LUTTE PAIE ! Le conseil des prud’hommes de Montpellier exige la réintégration d’un cheminot

    La répression syndicale se poursuit chez les cheminots avec de nombreux camarades poursuivis par la direction pour des faits qu’ils n’ont pas commis.


    Cela a été encore le cas le 14 mai dernier dans la gare de Nîmes, où lors d'une opération de blocage, un des cheminots a allumé un fumigène sur les voies. 


    Accusé d'être à l'origine de plusieurs retards de train, le cheminot est susceptible d'être licencié pour faute grave. Après un conseil de discipline et une assemblée extraordinaire de la direction de la SNCF, la CGT Cheminots a demandé l'arrêt immédiat de la procédure de sanction. Durant tout l’été la mobilisation s’est poursuivie, une pétition a recueilli des milliers de signatures (près de 10 000).


    Jeudi dernier [06/09/2018], le jugement est tombé, le tribunal des prud’hommes est favorable à la réintégration dans son service (établissement infra logistique) de la SNCF de Nîmes. Si la SNCF ne s'exécute pas sous huit jours, elle s'expose à une astreinte de 1 000 euros au quotidien, une décision maintenue en cas d'appel.


    C’est un nouveau camouflet cinglant pour la direction de la SNCF.

    La CGT appelle à poursuivre la mobilisation aussi sur cette question le 27 septembre, jour où la DIRECCTE se prononcera concernant l’autorisation de licenciement.

    SOURCE : confédération CGT


  • L’autre face de John McCain

    Merci 35
    Je commente
    J'envoie
     

    Source : Consortium News, Max Blumenthal, 27-08-3018

    Si les panégyriques dédiés McCain par divers acteurs politiques semblent déconnectés de la réalité, c’est parce qu’ils reflètent la vision de l’élite sur les interventions militaires américaines qui les considèrent comme une partie d’échecs, les millions de personnes tuées par des agressions non provoquées n’étant que des statistiques, dit Max Blumenthal.

    Alors que la guerre froide entrait dans sa phase finale en 1985, la journaliste Helena Cobban a participé à une conférence universitaire dans un centre de villégiature haut de gamme près de Tucson, en Arizona, sur les interactions entre les États-Unis et l’Union soviétique au Moyen-Orient. Lorsqu’elle a assisté au “dîner de gala avec discours d’ouverture”, elle a rapidement appris que le thème virtuel de la soirée était “Adoptez un Moudjahidine”. 

    “Je me souviens m’être mêlée à toutes ces riches républicaines de la banlieue de Phoenix et qu’on m’a demandé : “Avez-vous adopté un muj ?”. Cobban me l’a dit. “Chacun d’entre eux s’était engagé à parrainer un membre des moudjahidins afghans au nom de la lutte contre les communistes. Certains assistaient même à l’événement, assis à côté de leur’mouj’ personnel.”

     

    Le conférencier d’honneur de la soirée, selon Cobban, était un dynamique nouveau membre du Congrès, John McCain.

    Pendant la guerre du Vietnam, McCain avait été capturé par l’armée nord-vietnamienne après avoir été abattu alors qu’il était en route pour bombarder une usine civile d’ampoules électriques. Il a passé deux ans à l’isolement et a subi des tortures qui l’ont laissé avec des blessures invalidantes. McCain est revenu de la guerre avec une haine profonde et durable de ses anciens ravisseurs, remarquant aussi tard qu’en 2000, “Je déteste les bridés. “Je les haïrai aussi longtemps que je vivrai.” Après avoir été critiqué pour cette remarque raciste, McCain a refusé de s’excuser. “Je faisais référence à mes gardiens de prison, dit-il, et je continuerai à les citer dans un langage qui pourrait offenser certaines personnes à cause des coups et de la torture de mes amis.

    Le ressentiment viscéral de McCain a façonné son soutien verbal aux moudjahidines ainsi qu’aux escadrons de la mort de droite en Amérique centrale – et tout groupe de d’intermédiaires voué à la destruction des gouvernements communistes.

    McCain était tellement engagé dans la cause anticommuniste qu’au milieu des années 1980, il avait rejoint le conseil consultatif du Conseil des États-Unis pour la liberté dans le monde, affilié américain de la Ligue anticommuniste mondiale (WACL). Geoffrey Stewart-Smith, un ancien dirigeant de la section britannique de la WACL qui s’était retourné contre le groupe en 1974, a décrit l’organisation comme ” une collection de nazis, de fascistes, d’antisémites, de vendeurs de mensonges, de racistes vicieux et d’égoïstes corrompus “. Elle s’est transformée en une internationale antisémite.”

    Des notables comme Jaroslav Stetsko, le collaborateur nazi croate qui a aidé à superviser l’extermination de 7 000 Juifs en 1941, Jorge Rafael Videla, ancien dictateur argentin brutal, et Mario Sandoval Alarcon, chef de l’escadron de la mort guatémaltèque, ont rejoint McCain dans l’organisation. Le président de l’époque, Ronald Reagan, a honoré le groupe pour avoir joué ” un rôle de leader en attirant l’attention sur la lutte courageuse que mènent actuellement les véritables combattants pour la liberté de notre temps “.

    À l’occasion de sa mort, McCain est honoré de la même manière – en tant que héros patriotique et combattant pour la liberté et pour la démocratie. Un flot de biographies élogieuses est en train de jaillir du corps de presse de Washington qu’il décrivait comme sa véritable base politique. Parmi les groupies les plus enthousiastes de McCain se trouve Jake Tapper de CNN, qu’il a choisi comme sténographe personnel pour un voyage au Vietnam en 2000. L’ancien animateur de CNN Howard Kurtz a demandé à Tapper en février 2000 : ” Quand vous êtes dans le bus [de campagne], faites-vous un effort conscient pour ne pas tomber sous le charme magique de McCain ?”

    “Oh, vous ne pouvez pas. Vous devenez comme Patty Hearst lorsque l’ALS l’a prise “, a plaisanté Tapper en réponse.

    Mais le regretté sénateur a également reçu des hommages gratuits de tout un éventail de libéraux éminents, de George Soros à son client promoteur du “soft power”, Ken Roth, ainsi que de trois autres directeurs de Human Rights Watch et de la célébrité “socialiste démocratique” Alexandra Ocasio-Cortez, qui a salué McCain comme “un exemple sans précédent de décence humaine”. Le représentant John Lewis, le symbole des droits civils préféré de la classe politique du Beltway, a également pesé pour honorer McCain en tant que ” guerrier de la paix ”

    Si les panégyriques dédiés McCain par divers acteurs politiques semblent déconnectés de la réalité, c’est parce qu’ils reflètent la vision de l’élite sur les interventions militaires américaines qui les considèrent comme une partie d’échecs, les millions de personnes tuées par des agressions non provoquées n’étant que des statistiques.

    Il y a eu peu de personnalités dans la vie américaine récente qui se sont consacrées aussi personnellement à la perpétuation de la guerre et de l’empire que McCain. Mais à Washington, l’aspect le plus marquant de sa carrière a été soigneusement négligé ou écarté comme une banale singularité d’un noble serviteur méritant néanmoins le respect de tous.

    Depuis le Sénat, McCain n’a pas simplement tonner en faveur de chaque intervention majeure de l’ère de l’après-guerre froide, tout en poussant parallèlement à des sanctions et à des campagnes de subterfuges. Il était impitoyable lorsqu’il s’agissait de faire avancer les objectifs impériaux, en passant d’une zone de conflit à une autre pour recruter personnellement des fanatiques d’extrême droite en tant que mandataires américains.

    En Libye et en Syrie, il a cultivé des filiales d’Al-Qaïda en tant qu’alliés, et en Ukraine, McCain a courtisé les néo-nazis actuels, des néo-nazis utilisant le salut nazi.

    Alors que le bureau du Sénat de McCain fonctionnait comme un club privé pour les lobbyistes de l’industrie de l’armement et les néoconservateurs, ses alliés fascistes ont mené une campagne de catastrophe humaine qui se poursuivra bien après le flétrissement des fleurs sur sa tombe.

    Les médias américains ont peut-être cherché à enterrer cet héritage avec le corps du sénateur, mais c’est surtout pour cela que le monde extérieur se souviendra de lui.

    Ils ne sont pas Al-Qaïda

    Lorsqu’une insurrection violente a déferlé sur la Libye en 2011, McCain s’est parachuté dans le pays pour rencontrer les dirigeants du principal groupe insurgé, le Libyan Islamic Fighting Group (LIFG), combattant le gouvernement de Moamar Kadhafi. Son but était de rendre casher cette bande d’islamistes purs et durs aux yeux de l’administration Obama, qui envisageait une intervention militaire à l’époque.

    Ce qui s’est passé ensuite est bien documenté, bien que ce soit à peine discuté par une classe politique de Washington qui dépendait de la charade de Benghazi pour éviter le véritable scandale de la destruction de la société libyenne. Le cortège de Kadhafi a été attaqué par des jets de l’OTAN, permettant à une bande de combattants LIFG de le capturer, de le sodomiser avec une baïonnette, puis de l’assassiner et de laisser son corps pourrir dans une boucherie à Misrata pendant que les fanboys rebelles prenaient clichés sur clichés du corps pourrissant.

    Un massacre de citoyens noirs de Libye par les milices sectaires racistes recrutées par McCain a immédiatement suivi l’assassinat du dirigeant panafricain. ISIS a pris le contrôle de Sirte, ville natale de Kadhafi, tandis que la milice de Belhaj a pris le contrôle de Tripoli, et une guerre des seigneurs de guerre a commencé. Comme l’avait prévenu M. Kadhafi, le pays en ruines est devenu une base pour les passeurs de migrants en la Méditerranée, alimentant la montée de l’extrême droite à travers l’Europe et permettant le retour de l’esclavage en Afrique.

    Beaucoup pourraient décrire la Libye comme un État en déliquescence, mais cela représente aussi une réalisation réussie de la vision que McCain et ses alliés ont fait progresser sur la scène mondiale.

    Après l’assassinat orchestré par l’OTAN du dirigeant libyen, McCain a tweeté, “Kadhafi s’en va, Bachar el Assad est le prochain.

    Le gâchis syrien de McCain

    Comme la Libye, la Syrie a résisté à l’alignement avec l’Occident et s’est retrouvée soudain confrontée à une insurrection salafi-jihadiste armée par la CIA. Une fois de plus, McCain s’est fait un devoir personnel de vendre les insurgés islamistes à l’ Amérique comme étant un croisement entre les Minutemen et les Freedom Riders de l’ère des droits civiques. Pour ce faire, il a pris sous son aile un jeune agent syro-américain basé à Washington, Mouaz Moustafa, qui avait été consultant auprès du Conseil transitoire libyen pendant la période précédant l’invasion de l’OTAN.

    En mai 2013, Moustafa a convaincu McCain de franchir illégalement la frontière syrienne et de rencontrer des combattants de la liberté. Un millionnaire israélien nommé Moti Kahana, qui a coordonné les efforts entre l’opposition syrienne et l’armée israélienne par l’intermédiaire de son ONG Amaliah, a prétendu avoir ” financé le groupe d’opposition qui a amené le sénateur John McCain à visiter la Syrie déchirée par la guerre “.

    “Cela pourrait être comme son heure Benghazi”, a remarqué Moustafa avec enthousiasme dans une scène d’un documentaire, “Red Lines”, qui dépeint ses efforts pour un changement de régime. “[McCain] est allé à Benghazi, il est revenu, nous avons bombardé.”

    Au cours de sa brève excursion en Syrie, McCain a rencontré un groupe d’insurgés soutenus par la CIA et a béni leur lutte. “Le sénateur voulait assurer à l’armée syrienne libre que le peuple américain soutenait son appel à la liberté, soutenait sa révolution”, a déclaré Moustafa dans un entretien avec CNN. Le bureau de McCain a rapidement publié une photo montrant le sénateur posant à côté d’un Moustafa rayonnant et de deux hommes armés à l’air sinistre.

    Quelques jours plus tard, les hommes ont été mentionnés par le Lebanese Daily Star sous le nom de Mohammad Nour et Abu Ibrahim. Tous deux avaient été impliqués dans l’enlèvement de 11 pèlerins chiites un an auparavant et ont été identifiés par l’un des survivants. McCain et Moustafa sont retournés aux États-Unis, devenus cibles des moqueries de l’animateur du Daily Show, John Stewart, et ont fait l’objet de reportages très critiques de la part de tous les médias. Dans une mairie de l’Arizona, McCain a été réprimandé par des électeurs, dont Jumana Hadid, une chrétienne syrienne qui a averti que les militants sectaires dont il s’était entouré menaçaient sa communauté d’un génocide.

    Mais McCain a quand même continué à aller de l’avant. Sur la colline du Capitole, il a introduit dans son théâtre interventionniste un autre jeune agent douteux. Nommée Elizabeth O’Bagy, elle était membre de l’Institute for the Study of War (Centre d’étude de la guerre), un groupe de réflexion financé par l’industrie de l’armement et dirigé par Kimberly Kagan du clan néoconservateur Kagan. Dans les coulisses, O’Bagy était consultante pour Moustafa au sein de son Groupe de Travail d’Urgence Syrien, un conflit d’intérêts évident que son principal parrain au Sénat connaissait bien. Devant le Sénat, McCain a cité un éditorial du Wall Street Journal de O’Bagy pour appuyer son évaluation des rebelles syriens comme étant principalement ” modérés ” et potentiellement favorables à l’Occident.

    Quelques jours plus tard, O’Bagy a été dénoncée pour avoir falsifié son doctorat en études arabes. Dès que Kagan, humilié, a congédié O’Bagy, la faussaire universitaire a emprunté un autre passage par la porte tournante du Beltway, pénétrant dans les couloirs du Congrès en tant que nouvelle assistante en politique étrangère de McCain.

    McCain a finalement échoué à voir les “révolutionnaires” islamistes il s’est contenté de gérer la prise de contrôle de Damas. Le gouvernement syrien a tenu bon grâce à l’aide de ses ennemis mortels à Téhéran et à Moscou, mais pas avant qu’une opération d’armement et d’équipement de la CIA d’un milliard de dollars n’ait contribué à engendrer l’une des pires crises de réfugiés de l’histoire de l’après-guerre. Heureusement pour McCain, il y avait d’autres intrigues qui réclamaient son attention, et de nouvelles bandes de voyous fanatiques qui avaient besoin de sa bénédiction. Des mois après son gâchis syrien, le militariste obstiné s’est tourné vers l’Ukraine, alors en proie à un bouleversement encouragé par les ONG américaines et financées par l’UE.

    Le 14 décembre 2013, McCain s’est matérialisé à Kiev pour une rencontre avec Oleh Tyanhbok, un fasciste impénitent qui avait émergé en tant que leader de l’opposition. Tyanhbok avait cofondé le Parti social-national fasciste, une formation politique d’extrême droite qui se vantait d’être le “dernier espoir de la race blanche, de l’humanité en tant que telle”. Pas fan des Juifs, il s’était plaint qu’une “mafia moscovite juive” avait pris le contrôle de son pays, et avait été photographié en train de lancer le salut nazi sieg heil lors d’un discours.

    Rien de tout cela n’avait apparemment d’importance pour McCain. Pas même la scène de néo-nazis de Pravyï sektor remplissant la place Maidan de Kiev pendant qu’il apparaît sur scène pour les enflammer. 

    “L’Ukraine rendra l’Europe meilleure et l’Europe rendra l’Ukraine meilleure!” a proclamé McCain à une foule enthousiaste tandis que Tyanhbok se tenait à ses côtés. La seule question qui lui importait à l’époque était le refus du président élu de l’Ukraine de signer un plan d’austérité de l’Union européenne, optant plutôt pour un accord économique avec Moscou.

    McCain était tellement déterminé à remplacer un gouvernement indépendant par un vassal de l’OTAN qu’il a même réfléchi à une attaque militaire contre Kiev. “Je ne vois pas d’option militaire et c’est tragique “, a déploré M. McCain dans une entrevue au sujet de la crise. Heureusement pour lui, le changement de régime est arrivé peu après son apparition à Maidan, et les alliés de Tyanhbok se sont précipités pour combler le vide.

    À la fin de l’année, l’armée ukrainienne s’était enlisée dans une guerre de tranchées sanglante avec des séparatistes pro-russes et anti-coup d’état dans l’est du pays. Une milice affiliée au nouveau gouvernement de Kiev, Dnipro-1, a été accusée par les observateurs d’Amnesty International d’avoir bloqué l’aide humanitaire dans une zone tenue par les séparatistes, y compris de la nourriture et des vêtements pour la population déchirée par la guerre.  

    Six mois plus tard, McCain est apparu à la base d’entraînement du Dnipro-1 aux côtés des sénateurs Tom Cotton et John Barasso “Les habitants de mon pays sont fiers de votre combat et de votre courage “, a déclaré M. McCain à une assemblée de soldats de la milice. Lorsqu’il a terminé ses remarques, les combattants ont clamé un salut de l’époque de la Seconde Guerre mondiale, rendu célèbre par les collaborateurs nazis ukrainiens : “Gloire à l’Ukraine !”

    Aujourd’hui, les nationalistes d’extrême droite occupent des postes clés au sein du gouvernement pro-occidental ukrainien. Le président de son parlement est Andriy Parubiy, co-fondateur avec Tyanhbok du Parti social-national et leader du mouvement en l’honneur des collaborateurs nazis de l’époque de la seconde guerre mondiale comme Stepan Bandera. Sur la couverture de son manifeste de 1998, “View From The Right”, Parubiy est apparu dans une chemise marron de style nazi avec un pistolet attaché à la ceinture. En juin 2017, McCain et le président républicain de la Chambre, Paul Ryan, ont accueilli Parubiy au Capitole pour ce que McCain a appelé une ” bonne réunion “. C’était un coup de pouce aux les forces fascistes qui balayaient l’Ukraine.

    Au cours des derniers mois en Ukraine, une milice néonazie parrainée par l’État, appelée C14, s’est déchaînée et lancée dans un pogrom contre la population rom d’Ukraine, le parlement du pays a installé une exposition en l’honneur des collaborateurs nazis et l’armée ukrainienne a officiellement approuvé le salut officiel pro-nazi “Glory to Ukraine” (“Gloire à l’Ukraine”).

    L’Ukraine est maintenant l’homme malade de l’Europe, un cas d’aide perpétuelle, enlisé dans une guerre sans fin à l’Est. Comme preuve de l’effondrement du pays depuis sa soi-disant ” Révolution de la dignité “, le président Petro Poroshenko, extrêmement impopulaire, a promis à John Bolton, conseiller en matière de sécurité nationale à la Maison-Blanche, que son pays – autrefois une source abondante de charbon à égalité avec la Pennsylvanie – achèterait maintenant du charbon aux États-Unis. Une fois de plus, une opération de changement de régime qui a engendré un État fasciste défaillant représente l’un des plus grands triomphes de McCain.

    L’histoire de McCain évoque le souvenir de l’une des déclarations les plus incendiaires de Sarah Palin, une autre fanatique crétine qu’il a imposé sur la scène mondiale. En octobre 2008, lors d’un caractéristique discours de campagne décousu, Palin a accusé Barack Obama de ” copiner avec les terroristes “. Le trait a été ignoré comme étant ridicule et à la limite de la calomnie, comme il devait l’être. Mais en regardant la carrière de McCain, l’accusation semble grandement ironique.

    Selon toute norme objective, c’est McCain qui s’est mêlé aux terroristes et qui a arraché aux contribuables américains autant de ressources qu’il le pouvait pour maximiser leurs ravages. Espérons que les sociétés brisées par les opérations par procuration de McCain reposeront un jour en paix.

    Max Blumenthal est un journaliste primé et l’auteur de livres dont le best-seller républicain Gomorrah : Inside the Movement That Shattered the Party, Goliath : Life and Loathing in Greater Israel, The Fifty One Day War : Ruin and Resistance in Gaza, et le prochain The Management of Savagery, qui sera publié par Verso. Il a également produit de nombreux articles imprimés pour un large éventail de publications, de nombreux reportages vidéo et plusieurs documentaires, dont Je Ne Suis Pas Charlie et Killing Gaza, qui vient d’être publié. Blumenthal a fondé GrayzoneProject.com en 2015 et en est le rédacteur en chef.

    Source : Consortium News, Max Blumenthal, 27-08-3018

    Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]