• ROSEMAR

     
     
    27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 08:50
    Notre monde s'emballe et nous ne pouvons plus l'arrêter...

     

     

    Nous vivons dans un monde de compétition universelle : il faut sans arrêt dominer l'autre, augmenter la productivité, innover tous les jours, inventer toujours de nouvelles technologies.

     

    On assiste, ainsi, à un développement effréné de la technique.

    Chaque jour, de nouvelles technologies apparaissent : des robots toujours plus performants, des écrans de plus en plus sophistiqués, des machines de plus en plus rapides, de nouveaux smartphones, de nouvelles tablettes, de nouveaux systèmes d'ordinateur.

     

    Mais quelles sont les finalités de ces progrès ?

    Nous entraînent-ils vers plus de liberté, vers plus de bonheur ?

     

    C'est l'inverse qui se produit : la compétitivité aliène les individus contraints de travailler toujours plus, dans des conditions qui se dégradent.

     

    La mondialisation nous fait perdre tout sens de la mesure.

    Nous filons aveuglément dans une course sans fin à l'innovation, perdant de vue notre humanité.

    C'est l'hybris qui nous gouverne, c'est l'hybris qui nous entraîne dans cette voie périlleuse.

    "Une vie tranquille et modeste apporte plus de joie que la recherche du succès qui implique une agitation permanente", écrivait Albert Einstein.

    "Rien de trop", en grec "méden agan", telle était la devise des anciens grecs.

    Nous sommes bien loin de cette modération et de cette modestie.

    Notre monde s'emballe et nous ne pouvons plus l'arrêter.

     

    Les entreprises qui n'innovent pas, qui ne sont pas compétitives sont vouées à disparaître. Et chaque jour, des entreprises volent en éclat : le dernier exemple en date, celui de l'usine Tupperware.

    Parallèlement, les entreprises liées à internet connaissent une croissance foudroyante : Amazon réalise des profits considérables.

     

    Mais, l'argent, la rentabilité ne suffisent pas au bonheur de l'humanité.

    On assiste à une sorte de quête du bonheur par la consommation et le consumérisme...

    Mais cette quête est un leurre absolu. 

     

    L'humanité a besoin de sens : retrouver une harmonie avec le monde, habiter l'instant présent au lieu d'être sans cesse emportée par la productivité.

    Des progrès considérables ont été accomplis dans le domaine de la santé, de l'hygiène, du confort matériel.

     

    Mais l'humain se perd dans un monde qui s'accélère.

    Saurons-nous réguler ce monde qui s'emballe et qui nous échappe ?

    Saurons-nous trouver du sens dans un monde matérialiste où l'argent est roi ?

     

     

     

    Notre monde s'emballe et nous ne pouvons plus l'arrêter...

  • 27 Octobre 2017

    Publié par El Diablo

    (capture d'écran ARD)

    (capture d'écran ARD)

    Les bonbons Haribo accusés d’exploiter les travailleurs brésiliens et de faire souffrir des cochons

    Le leader européen de la confiserie est mis en cause par un documentaire télévisé en Allemagne : celui-ci révèle que, pour se procurer des ingrédients indispensables, Haribo fait travailler des ouvriers dans des conditions indignes, et exploite des cochons de manière « épouvantable ».

     

    Berlin (Allemagne), correspondance

    « Haribo, c’est beau la vie » enfin cela dépend pour qui. Le slogan du célèbre confiseur allemand ne vaut pas forcément pour ceux qui fabriquent les ingrédients des Dragibus, fraises Tagada, Ours d’or et autres Chamallows. Un documentaire de la chaîne de télévision publique allemande ARDDer Haribo-Check, révèle que Haribo s’approvisionne auprès d’entreprises peu scrupuleuses en matière de droits de l’homme et de bien-être animal.

     

    Les journalistes lèvent notamment le voile sur les conditions « épouvantables » dans lesquelles travaillent les ouvriers des fabriques de cire de carnauba, un ingrédient essentiel qui donne aux bonbons leur aspect lisse et brillant.

     

    Sans vêtements de protection malgré la poussière, sans sanitaires ni eau potable à disposition, les employés de ces immenses fermes du nord-est du Brésil sont contraints par leurs employeurs à dormir sur leur lieu de travail, à même le sol ou dans des camions. Souvent rémunérés au noir, ils ne perçoivent pas de revenu fixe mais uniquement proportionnel au travail abattu. Les journalistes de l’ARD ont même rencontré sur place des mineurs âgés d’une quinzaine d’années, assignés au battage des feuilles de palmier dont est extraite la cire de carnauba.

     

    […]

     

    LIEN VERS LA SUITE DE L’ARTICLE CI-DESSOUS :

     


  • Staline et la révolution

    26 Octobre 2017 Publié dans #GQ, #Front historique, #Qu'est-ce que la "gauche", #Russie, #Ukraine

     

    État du texte en septembre 2015

     

    Photo : Staline et Lénine en mars 1919

     

    Quelle position les communistes doivent-ils prendre sur Staline, sur ce qu’il fut vraiment, sur son image actuelle et ce qu’elle symbolise ? Doivent-ils le rejeter avec effroi, doivent-ils l’esquiver comme un secret de famille honteux ?

    1

    Le but de cet article est d'inciter les communistes du XXIème siècle à se libérer du discours bourgeois sur Staline, discours sur un élément essentiel de leur propre histoire, qu'ils le veuillent ou non, discours faux mais hégémonique, y compris dans leurs rangs. Et de faire en sorte qu'ils se rendent compte que Staline eût-il été un ange, le discours bourgeois à son sujet aurait été exactement le même. En fait, il serait bon qu'ils se rendent compte qu'il leur faudrait tout faire pour mériter une telle réputation dans la bourgeoisie mondiale.

    Dans le monde entier les exploiteurs et les hypocrites prononcent le nom de Staline, mort en mars 1953, avec haine, terreur et horreur. A titre conservatoire, c'est plutôt bon signe. C'est peut être le signe qu'il ne devait pas être si mauvais, s'ils ont encore peur de lui, après si longtemps.

    Staline comme monstre maléfique dénoncé par l'idéologie libérale-démocratique hante le monde de la fin de l’histoire. Il est abusivement assimilé à Hitler par l’usage de la théorie de guerre froide du « totalitarisme ». Dans le récit incohérent propagé par les manuels scolaires, leurs rôles respectifs deviennent complètement inintelligibles. Le dirigeant criminel raciste contre-révolutionnaire allemand est rejeté en paroles par la même bourgeoisie qui l’a utilisé, comme si elle n’avait rien à voir avec lui. Staline, dirigeant victorieux de l'Union Soviétique et de la révolution mondiale qui a combattu et vaincu le nazisme hitlérien lui est assimilé, au défi de la réalité historique, pour « exorciser le communisme » comme l’a écrit un jour le journal « Le Monde » sans mettre de guillemets, pour rendre à jamais impossible une nouvelle révolution comme celle d'octobre 1917 en Russie. Bref, comme Dostoïevski l’avait anticipé en critiquant les révolutionnaires russes vers 1870 dans Les Possédés, on lui fait porter un costume de démon des plus banals dans la tradition judéo-chrétienne (et d’une version de la théologie judéo-chrétienne bien peu intelligente). 

    Le représentant du mal métaphysique ainsi signalé à l'attention du public pourrait attirer à lui le négatif humain que la société bourgeoise veut mettre au rebus, ceux qui sont acculés à la folie, les exploités, les précarisés, les perdants, les humiliés, ceux qui inclinent vers le suicide ou le terrorisme. Staline a acquis une mauvaise réputation du genre à plaire à l’opprimé isolé par le spectacle du triomphe planétaire du capitalisme. Et il vaudrait mieux pour le monde que les révoltés irréconciliables qu'il produit toujours se regroupent autour de son nom, quitte à choisir, que dans les rangs du fascisme ou de l'intégrisme religieux.

    Mais Staline n’est pas une figure de la décomposition populaire du romantisme, un "surhomme " nietzschéen abatardi. Il n’a pas été adulé par des foules qui comptaient nombre de héros et de génies comme un exterminateur mais comme un sauveur.

    Or il apparait de plus en plus clairement que le Staline historique n’était pas le personnage monstrueux que ses ennemis ont cherché à accréditer depuis le rapport Khrouchtchev de 1955.

    L’histoire objective de son pouvoir sur l’URSS et le mouvement communiste commence à être écrite avec le recul scientifique nécessaire à la manifestation de la vérité. C'est une histoire terrible pleine d’excès et de brutalité. Mais la terreur dont il est question n’a pas été introduite dans l’histoire par la malveillance d’un homme ou d'un petit groupe dirigeant. Elle résulte d'un contexte et de circonstances précises. Lorsque ces circonstances se sont appaisées, les groupes dirigeants communistes de l'URSS et des partis frères n'ont plus osé regarder leur histoire en face, et ont cru s'en tirer en faisant de Staline le bouc émissaire de tous leurs excès et toutes leurs erreurs. Et le bouc émissaire était particulièrement mal choisi.

    C’était un politicien très intelligent, habile, convaincu, incorruptible, et plutôt prudent, qui fut sans doute, comme Mao après lui, victime des illusions que produit un exercice absolu du pouvoir politique.

    Nos idées sont remises en cause concrètement par les résultats concrets de l’expérience historique du socialisme réellement existant, mais fort peu par les travers de personnalité attribués aux chefs qui ont voulu les mettre en pratique. On leur doit bien cela : on peut reprocher tout ce qu’on veut aux communistes intraitables de la génération formée par Staline, mais non d’être inoffensifs, non d’avoir été des « intelligents » tchékhoviens se morfondant en regardant passer l’histoire en se plaignant de leur impuissance, ou des romantiques complaisants qui comme dit Lautréamont « se roulent sur la pente du néant en poussant des cris joyeux ». Ou des modernes plus ou moins jeunes qui continuent ce petit jeu sur les réseaux sociaux.

    On ne peut pas si facilement le dissocier de la tradition politique qu'il applique et qu'il prolonge. Staline incarne la dictature du prolétariat. S’il y a quelque chose qui ne va pas chez Staline, c’est dans la théorie de la dictature du prolétariat qu’il faut le chercher, théorie appliquée fidèlement telle que Karl Marx et Lénine l’avaient envisagée.

    Et certes, ce n'est pas pour rien que Gramsci (qui a toujours soutenu Staline contrairement à ce que l'on laisse croire souvent) l'a reprise de fond en comble à la même époque, non pour la supprimer, mais pour l'actualiser.

    La tentative stalinienne de mettre en pratique le marxisme a finalement été vaincue. Mais il y a quelque chose d’étonnant à voir toute l’intelligentsia mondiale élevée dans le culte de Nietzsche s’épouvanter de voir ce que ça donne, d’agir « par de là bien et mal ». De voir ce qu'elle interprète comme un surhomme en chair et en os mettre en œuvre la dictature du prolétariat à ses dépens.

    Le fait est que Staline, dont le nom qu'il s'est choisi signifie "Homme d'Acier", fut le dirigeant rationnel à la barre de la Révolution dans les circonstances de fer où elle se produisit, dans le monde de violence sans limite ouvert par la boucherie de la Grande Guerre impérialiste de 1914-1918 qui avait déprécié totalement la valeur de l’existence humaine, et face à la contre-révolution également sans limite du fascisme et du nazisme qui en avait au concept même d’être humain. L’analyse qui veut proposer un « communisme sans Staline » qu’il fût celui de Trotski, de Rosa Luxembourg, ou de « Socialisme ou Barbarie », n’a pas de sens. Ces communismes-là s'ils ne produisent pas de terroriste, n’ont que des martyrs à proposer, car ce sont comme des religions qui parlent d’un autre monde que le monde réel. Et leur analyse est à contresens des faits : Staline n’a pas exercé la terreur au nom de la bureaucratie contre le prolétariat, il a exercé la terreur sur la bureaucratie, au nom du prolétariat.

    Lui, et le groupe dirigeant qui l'entourait, étaient persuadés qu'une partie importante de la bureaucratie soviétique était prête à trahir la Révolution, "l'œuvre de Lénine", et à baisser pavillon face à l'Allemagne nazie, puis face aux États-Unis impérialistes. Ce qui s'est effectivement produit, deux générations plus tard.

    Le recours à la Terreur eut pour but de faire face à la situation d'urgence créée par la menace extérieure nazie et/ou impérialiste. Le groupe dirigeant produisit une façade légale à la Terreur, assez inconsistante, pendant les grands procès de Moscou, de 1936 à 1938. Cette Terreur, en elle même, est infiniment tragique. Mais personne ne saura jamais si sans elle, l'URSS ne se serait pas écroulée au premier choc, comme la France de 1940.

     

    Moins les communistes seront tentés de répudier le Staline historique, moins ils seront tentés de rejeter Staline dans les poubelles de l’histoire, moins ils seront staliniens, au sens trivial du mot qui caractérise bien l’apparatchik brejnévien ou postcommuniste : autoritaire, menteur, dissimulé, corrompu, brutal, inculte, veule, opposé à la spontanéité révolutionnaire et à la démocratie. Car ceux que l’on qualifie spontanément de « staliniens » avec ce que cela comporte d’opprobre justifiée ne sont pas staliniens, mais khrouchtcheviens, gorbatchéviens, yeltsiniens. Ou pour traduire dans les termes de la Révolution française, ce sont ceux de Thermidor et du Directoire, pourris et cyniques, qui ne peuvent pas juger la Terreur, à laquelle ils ont participé sans vertu.

    Restent les mérites du personnage historique Staline auquel il faut rendre justice : Il a su rendre concrète l’expérience du « socialisme dans un seul pays (l’alternative étant, non pas la « révolution permanente » mais « le socialisme dans aucun pays »), expérience que l’humanité du XXème siècle devait faire. Il a su diriger le peuple soviétique pour vaincre le nazisme. Sans Staline, le Parti communiste soviétique, et le peuple russe, le Troisième Reich aurait triomphé. Il a accéléré la décomposition du monde colonial et du racisme, et rendu dans le monde entier l’exploitation et la misère illégitime.

    Le seul moyen de vaincre le socialisme a été de faire provisoirement mieux que lui sur son terrain, le terrain social, et on voit bien ce que ça donne aujourd’hui que ce puissant stimulant a disparu.

    Il est vrai que Staline assume avec tous les autres dirigeants soviétiques (y compris ceux qui en ont été victime à leur tour) le bilan terrible de la Terreur, atteignant peut-être (selon une estimation élevée) un million de morts exécutés ou morts en déportation, en trente ans, une fois écartés les bilans délirants et hyperboliques diffusés par les historiens anticommunistes professionnels, et notament l'imputation au régime soviétique de la mortalité due aux calamités naturelles.

    Comme le montre Domenico Losurdo, l'État révolutionnaire fondé par les bolcheviks n'a jamais pu se sortir de l'état d'exception, il n'a pas réussi à fonder une nouvelle légalité, de manière à entrer dans un développement pacifié et prosaïque, et il pense même, paradoxalement, que la composante anarchisante du projet communiste, qui comporte l'objectif du dépérissement rapide de l'État, a empêché la stabilisation du socialisme et son retour au respect de la légalité. Et en effet, les premiers bénéficiaires d'une telle pacification devaient être les cadres, les "bureaucrates", et leur face souriante, les intellectuels et les artistes. Staline, comme promoteur de la constitution démocratique de 1936, représente justement la recherche jamais atteinte du point d'équilibre entre légalité et révolution, entre "experts" et "rouges".

    Gramsci voyait le Parti communiste en "Prince" machiavélien unifiant le prolétariat, et Staline personnifie cette théorie, dans les conditions d'un pays encore peu développé, et d'un monde qui considéré globalement ne l'était guère plus.

    Mais tout ça ne s’est pas produit dans une époque et dans des pays tranquilles, où comme dit le chant de partisans "les gens aux creux des lits font des rêves", et en condamnant sans nuance Staline et son groupe dirigeant on fait comme s'il n’y avait jamais eu de guerre menée au socialisme, comme si l'Union Soviétique et la révolution prolétarienne n’avaient eu aucun ennemi, et surtout comme si cet ennemi n’avait pas pris dès avant octobre 1917 l’initiative de la violence et de la Terreur.

    Il est certain qu’aujourd’hui, et on le voit en Amérique Latine, les révolutionnaires ont appris à économiser le sang versé. Et cela n’empêchera contre eux ni calomnies, accusations délirantes, provocations, complots où les médias bourgeois participeront avec enthousiasme. 

    Nous ne devons pas accepter les jugements moralisateurs des hypocrites dans des faux-procès en inhumanité, car les morts qu’ont causés le capitalisme, et l’ordre social de classe depuis son origine dans la nuit des temps, sont tellement nombreux que personne n’a même essayé de les compter.

     

    2

    La discussion sur le passé du communisme s’approfondit avec le temps. Il semble qu’il soit impossible pour un communiste d’exister sans se positionner vis-à-vis de grands événements comme la Révolution d’Octobre, Stalingrad, la Résistance, la Révolution Culturelle, ou de personnalités considérables (Lénine, Staline, Trotski, Mao, le Che). 

    Pourquoi ? Parce que ces événements et ces personnes caractérisent l’époque où le mouvement avait atteint son maximum d’influence sur les consciences et sur les événements historiques.  La construction du socialisme s’avère une affaire de longue haleine (sur cela Marx s’est trompé par optimisme exagéré) et ces figures conserveront leur actualité tant que le capitalisme existera, tant que la pré-histoire continuera. 

    Dans quel sens devons nous utiliser cette histoire ? Marx nous indique en tout cas la marche à ne pas suivre : faire comme les révolutionnaires de 1848 fascinés par la Montagne de 1793 qui cherchent à rejouer la grande révolution, et qui souvent se déguisent en révolutionnaires plutôt qu’ils n'agissent. Reévaluer le rôle révolutionnaire de Staline ne signifie donc pas préconiser l'emploi ici et maintenant de son langage ni de ses méthodes d'action, et encore moins de l'utiliser comme un symbole creux destiné à choquer le bourgeois. Mais cela signifie qu'il faudra pour renverser le capitalisme une détermination de fer, comme la sienne.

    Il faut reconnaitre le fait évident et considérable que dans le monde entier les révolutionnaires prolétariens déterminés, à l’exception notable des anarchistes espagnols (dont soit dit en passant la détermination à user de la violence plus qu'elle n'est nécessaire est bien connue), se sont rangés du coté de Staline quand il gouvernait l’URSS. Et une grande partie des mouvements bourgeois de libération nationale dans les colonies et le Tiers Monde aussi. Et que l’URSS s’est consolidée et a vaincu l’Allemagne hitlérienne sous sa direction, sans quoi il n'aurait pas survécu beaucoup de communistes dans le monde y compris en France. Que nombre d’antistaliniens, à commencer par Khrouchtchev, ont été de son vivant des animateurs zélés de la répression. Et que le mouvement communiste n’a fait que décliner depuis la déstalinisation.

    Donc nous voilà devant les dilemmes suivants : devons nous accepter comme des « dommages collatéraux » les aspects négatifs de ce moment de l’histoire communiste? Ou devons nous chercher à convaincre, en nous prenant les pieds dans le tapis d'ailleurs que nous n’avons rien à voir avec cette histoire et qu’elle nous cause des remords terribles ? Devons nous tenter d’ajouter aux omissions nombreuses et aux quelques mensonges de la propagande de l'époque de Staline un mensonge de plus, qui consiste à dire que Staline n’était pas un communiste (ou pas un « vrai » communiste) ?

     

    3

     

    Pour tenter de les trancher, je dirais que notre mouvement a mal géré son repli idéologique depuis 1960 environ, et qu'il faut reprendre l'autocritique au début.

    La critique anticommuniste a raison sur trois postulats :

    1) Staline est un communiste authentique, ceux qui s’intitulent encore communistes doivent assumer cet héritage et expliquer pourquoi ils le font.

    Je prétends que ce défi est très facile à relever, et sans provocation ni extrémisme ! Il suffit de savoir ce qu'on veut, la respectabilité ou la révolution. Car ce qui est perdu en obstruction, calomnies et conspiration du silence des médias peut être regagné et largement au-delà par la publicité involontaire que produisent les imbéciles scandalisés par la chose. Et parce que la haine de la bourgeoisie authentifie le mandat révolutionnaire de ceux qui décident de représenter la cause du prolétariat. La référence à Staline est même un procédé qui permet de faire l'économie de la surrenchère et de la démagogie dans sa stratégie de communication.

    2) L’URSS a été une tentative de réaliser une utopie économico-politique qui a échoué dans la confrontation avec l'impérialisme.

    Sauf que pour nous, ce n’est pas l’utopie en elle qui la condamne, au contraire ! Et de plus en plus clairement, c'est le projet économique capitaliste dans son ensemble qui semble une utopie mortifère.

    3) Et le phénomène historique nazi-fasciste s'explique par une réaction à la menace communiste.

    Le tableau effarant des effets meurtriers de ce phénomène nullement mystérieux n'exige de la postérité aucun mutisme craintif, aucune sidération. Il est parfaitement possible, et nécessaire, de continuer à penser "après Auschwitz". Ce n’est rien autre chose que le fruit démesuré d’une réaction de panique de la bourgeoisie, face à ce qu’elle nomma le « bolchevisme », terme émotionnel dont le contenu est à peu près le même que celui de « Staline » aujourd’hui, et le plaidoyer pour une réhabilitation implicite du nazisme qui a été présentée avec cohérence par Ernst Nolte en Allemagne, est en fait un aveu de la bourgeoisie, qui replace le génocide sans mystère au terme de l’escalade criminelle de la contre-révolution des années 1920/30.

    Les communistes actuels, s’il était possible par magie de les transporter dans l’époque et les circonstances qui ont vu naître et grandir l’URSS, et la contre-révolution fasciste, dans la mesure où ils sont honnêtes et déterminés, seraient staliniens, et sans doute plus que les originaux.

    J’en viens enfin à ce qui me parait le plus important : les communistes, forts de leur expérience historique inestimable et chèrement acquise par les camarades qui les ont précédés dans la lutte ne doivent rien renier de leur passé s’ils veulent avoir un avenir. Ils doivent utiliser l’échec global de l’expérience commencée en octobre 1917 pour corriger leur théorie, mais non pour se replier dans un humanitarisme inconsistant qui ne permet aucune analyse, ne justifie aucune prise de risque et aucune révolution. S’il s’agit d’être utile aux « gens », pas besoin d’être communiste ! S’il s’agit de relancer la révolution prolétarienne, plus nécessaire que jamais, alors il faut avancer, en refusant d’être enfermé dans une « prison scripturaire », dans les mythes de l’histoire contre-révolutionnaire en contestant point par point tous les procès qui concernant le passé de leur mouvement, et en suivant ces principes :

    1) La quasi-totalité des allégations de l’historiographie antistalinienne est fantasmatique, fausse ou exagérée.

    Soljenitsyne, Conquest, Trotsky, Chalamov, les Medvedev etc. ne sont pas des sources fiables, mais des auteurs partisans, le plus souvent directement lié à des forces organisées contre-révolutionnaires, des auteurs souvent lourds et grossiers qui ne seraient pas pris au sérieux s'ils écrivaient sur n'importe quel autre question.

    2) Dans l’affrontement entre la révolution mondiale et la contre-révolution mondiale, depuis 1914, le camp capitaliste est responsable de crimes innombrables et n’a pas de leçon de morale à donner. 

    3) Nous éviterons à l’avenir les dérives antidémocratiques, les erreurs et les excès violents en étudiant toute l’histoire de notre mouvement et non en reproduisant les critiques de l’adversaire. 

    4) Les critiques émanant de mouvements ou d’hommes d'idéologie révolutionnaire qui n’ont pas fait de révolution n'ont pas de valeur.

    Comme celles de Georges Orwell par exemple, prototype de tous les conservateurs déguisés en gauchiste, ainsi que celles émanant d’acteurs de l’histoire du communisme qui tentent de couvrir leurs responsabilités, comme Trotski et Khrouchtchev.

    L'application de ces principes, en s'inspirant notamment des concepts critiques développés dans les Cahiers de prison de Gramsci, devrait aboutir à une critique nuancée, comme le fait la critique du maoisme en Chine, et non à la diabolisation de l'histoire de la révolution.

     

    GQ, 16 septembre 2015 (texte élaboré depuis 2010, publié en versions successives)

     

    PS  le mot "communisme" doit s'entendre dans ce texte comme "mouvement politique communiste réellement agissant".


    Voir également : Dossier contre l'anti-stalinisme ou soi-disant tel !

     


  • 27 Octobre 2017

    Publié par El Diablo

    A l'international la CFDT se préoccupe ô hasard de la situation syndicale ... à Cuba et on apprend que : "La CFDT a organisé le 20 octobre à Bruxelles dans les locaux du Comité économique et social européen un séminaire sur le monde du travail à Cuba. Faire connaitre le mouvement syndical indépendant cubain, promouvoir la plainte de ce mouvement auprès de l’OIT contre le régime et préparer une transition vers une démocratique sociale, tels étaient les objectifs de ce séminaire. "

    En se donnant donc l'objectif politique d'un changement de régime à Cuba! 

     

    Et pour cela en collaborant avec le patronat européen posant ses conditions au peuple cubain :

     

    "Que peuvent faire l’Europe et le syndicalisme européen pour améliorer la situation des salariés cubains ? Pour sa part, Daniele Basso, conseiller de la Confédération européenne des syndicats (CES) sur les questions des accords commerciaux répond :« En Europe, nous devons faire en sorte que les investisseurs européens à Cuba le fassent dans de manière conforme aux droits internationaux. Et l’accord commercial qui va entrer en application début novembre offre des opportunités aux investisseurs. Nous voulons que ces opportunités soient contrebalancées par des engagements. »

     

    Tiens, tiens !

     

    Pas d'autre priorité en Amérique latine à l'heure de l'ère Trump et de la poursuite du blocus de la grande Île des Caraïbes et de la répression sanglante de masse contre les syndicalistes colombiens pour ne prendre que ce seul exemple (Plusieurs dizaines d'assassinats de militants et d'associatifs)! (voir lien article en lien ici)

     

    SOURCE:

    VOIR LIEN CI-DESSOUS:


  • HIDALGO supprime les colos des enfants des personnels pour financer les JO !

    Anne Hidalgo supprime les colonies de vacances des enfants des personnels pour financer les JO !

                                                 Et là, ça n’est pas du fictif !

    La décision a beau avoir été prise en catimini, elle n’en a pas moins fait scandale chez les agents de la Mairie de Paris. En effet, on vient d’apprendre qu’Anne Hidalgo a décidé de sucrer deux millions d’euros sur le dos des personnels en diminuant d’autant sa contribution à l’AGOSPAP, l’association en charge des œuvres sociales à la Ville de Paris. Une somme qui représente plus de 20% de son budget annuel. Résultat : les inscriptions pour les colonies de vacances en direction des enfants des personnels municipaux viennent désormais, en urgence, d’être « suspendues » ! Information d’ailleurs confirmée par l’AGOSPAP elle-même sur son site (lire ici).

    Pourtant la Mairie de Paris se vantait jusqu’alors que « l’offre de loisirs, de séjours et de centres de vacances pour les jeunes constitue une mission essentielle ». Visiblement plus maintenant. C’est que l'équipe d'Anne Hidalgo cherche désespérément de l’argent frais pour financer ses futurs Jeux Olympiques de 2024… Et c’est sans doute pourquoi elle a dû recourir à cette manœuvre qui lui permet de ponctionner deux millions d’euros, jusque-là réservés pour des mômes qui ne peuvent pas partir en vacances.

    Car il faut savoir que la grande majorité des personnels de la Ville de Paris est composée de ce que l’on appelle des agents de catégorie B et C, lesquels ne roulent pas vraiment sur l’or… Beaucoup d’entre eux habitent d’ailleurs en grande banlieue faute de pouvoir se loger dans la Capitale. Et bien sûr, comme une majorité de Français, ils ne partent pas non plus en vacances. Reste alors « la colo » pour les enfants ou les centres de séjour pour famille. Mais ça c’était avant, du temps de « l’ancrage social » de la municipalité parisienne.

    Du côté des agents, c’est bien sûr la stupeur. « Pour moi, et pour beaucoup d’autres j’imagine, ça veut dire plus de vacances pour mes enfants et moi, car je n’ai pas les moyens de payer au tarif normal. Qu’est-ce qu’on peut faire ? » s’alarme ainsi une collègue. On savait que la Mairie de Paris n’aimait pas beaucoup ses agents mais là elle franchit des records olympiques. Et ça n’est pas du fictif !  Pour notre syndicat, il est donc impératif que la Mairie de Paris revienne sur cette décision inique pour que les enfants des personnels de la ville puissent continuer à bénéficier des subventions pour les séjours « juniors » et « familiaux ».

    En tout cas voici le premier gros dossier chaud à résoudre pour Christophe Girard, fraîchement nommé par Anne Hidalgo « adjoint en charge des personnels et du dialogue social ». Si, si, c’est bien l’intitulé exact ! Et si Christophe Girard dit vrai, le bon sens devrait vite revenir dans les couloirs de l’Hôtel de Ville : « Je n’ai qu’un désir : trouver des solutions pour sortir des conflits. C’est ma ligne de conduite dans la sphère privée comme dans la vie publique »  déclarait récemment au journal Le Parisien celui que l’on surnomme désormais « le DRH de luxe » (lire ici).

     

                     Crise sociale à la mairie de Paris : Christophe Girard déjà sur la brèche

                                - J'ai comme l'impression que ma délégation ne va pas être fictive





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