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    « La grève de la consommation. Épargner pour protester ! » L’édito de Charles SANNAT
     
    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents, L’État est un ogre qu’il faut sans cesse nourrir. Il lui faut de l’argent. Toujours plus. Chaque année, tout progresse. Les dépenses ne diminuent jamais. La pression fiscale augmente constamment. L’État veut donc de l’argent. Il y a des façons obligatoires de lui donner. C’est l’impôt. Il y a aussi des manières optionnelles, à travers les taxes payées sur notre consommation, en particulier la très célèbre TVA. Plus vous consom...  
     
     

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    Les réserves de change de la Chine en reculent encore
     
    Les réserves de change de la Chine en recul en octobre… Après avoir culminées à presque 3 500 milliards de dollars, nous pourrions voir les réserves de change de la Chine passer sous la barre des 3 000 milliards de dollars avant la fin de l'année. Si tel était le cas, cela matérialiserait les premières véritables conséquences monétaires de la démondialisation voulue par Trump et de la guerre commerciale démarrée par le président américain. Charles SANNAT BEIJING, 7 novembre (Xinhua) -- ...  
     
     

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    Nous roulons tous en voiture hybride ! Bercy reçoit la filière carburant !
     
    Nous roulons tous en voiture hybride !! Oui... 38 % diesel et 62 % taxes !!! Hahahahahahahaha ! Bon, cette blague n'est pas de moi, mais de l'humour légendaire de nos concitoyens. J'adore. Pendant qu'on rigole, du côté des rois du monde et des mamamouchis de Paris, "les acteurs de la filière des carburants sont convoqués à Bercy"... Et là, on peut rigoler encore plus !! Tenez, écoutez, enfin, lisez : "Les ministres français de l'Économie et de la Transition écologique reçoivent...  
     
     

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    Syndicat SGP/FO Police, 0 PV le 17 novembre ! Les gendarmes aussi en grève ?
     
    Le syndicat Unité SGP Police/FO a décidé de soutenir les manifestants qui vont se rassembler partout en France le samedi 17 novembre pour protester contre la hausse des carburants. L’organisation syndicale Unité SGP Police/FO a décidé de soutenir les manifestants qui vont se rassembler partout en France le samedi 17 novembre pour protester contre la hausse des carburants. Pour ce faire, il a été prévu une opération "Zéro PV"... Attention néanmoins, le 17 ne doit pas être une journée...  
     
     

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    Vers un accord russo-chinois pour éviter le dollar ?
     
    À quand un accord russo-chinois pour éviter le dollar ? La Russie évoque les délais... Il faut dire que quand la Russie et la Chine se passeront des dollars pour leurs transactions, cela ne va pas entraîner de francs sourires à Washington pour qui le dollar reste un outil de domination et de contrôle mondial. C'est parce que nous utilisons le dollar que les États-Unis peuvent sanctionner de grandes entreprises françaises et européennes. Se passer du dollar est donc une question de survie é...  
     
     
     
     

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    Ouvert du lundi au samedi de 10h00 à 12h3

  • Bonjour ,

    Nous avons publié un nouvel article sur notre blog :  Trump s’apprête-t-il à envahir le Mexique ?

    Par Andrew Korybko – Le 2 novembre 2018 – Source orientalreview.org

    Trump a ordonné le déploiement de 5200 soldats américains à la frontière mexicaine, pour contrer l’approche de la caravane de migrants. Certains craignent qu’il ne décide d’actions offensives.

    Les apparences indiquent que Trump pourrait bien préparer une incursion limitée sur le territoire du …
    Vous pouvez le voir ici : http://lesakerfrancophone.fr/trump-sapprete-t-il-a-envahir-le-mexique
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    Merci

    LESAKERFRANCOPHONE


  • 8.novembre.2018 // Les Crises
     

    La guerre financière asymétrique et l’effet de levier radical des États-Unis – Qu’est-ce que cela augure ? Par Alastair Crooke

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    Source : Strategic Culture, Alastair Crooke,

    (U.S. Air Force graphic par Airman 1st Class Chris Massey)

    La guerre financière asymétrique et l’effet de levier radical des États-Unis – Qu’est-ce que cela augure ?

    Il semble que les dirigeants chinois aient conclu que l’administration Trump est déterminée à utiliser tout son spectre d’influence radicale pour entraver la Chine en tant que rivale et raviver sa propre domination mondiale – Xi semble prévoir une longue lutte pour sa position dans l’avenir mondial : une lutte qui se jouera sur le plan géopolitique (dans la lutte dans la mer de Chine du Sud, en Corée du Nord, à Taïwan et en ce qui concerne la BRI [Belt and Road Initiative, ou la ceinture et la route, ou nouvelle route de la soie, NdT]), tout autant que sur le plan des relations internationales. Si tel est le cas, il existe un risque réel que la « bousculade » dégénère spontanément en affrontement militaire, limité et maîtrisé ou non.

     

    Xi a fondamentalement raison. Jusqu’à récemment, Washington souscrivait à la conviction culturelle occidentale de l’itinéraire linéaire du « progrès » historique – c’est-à-dire que l’introduction du marché libéral économique à l’occidentale, sous Deng Xiaoping, faisait partie d’un inévitable voyage chinois vers une liberté économique et politique toujours plus grande (c’est-à-dire qu’ils deviendraient comme « nous »).

    Mais Washington DC a eu son « point de basculement ». Il a glissé vers une compréhension très différente. En effet, les réformes économiques libérales de la Chine visaient à restaurer la primauté et le pouvoir économiques mondiaux de la Chine – et non pas à « émanciper l’individu » sur le mode occidental de pensée. Dans ce contexte, il était logique pour la Chine de rester docile et sage au sein de l’ordre mondial – tant qu’elle restait sur la bonne voie pour devenir le numéro un mondial, en 2049 (année du centenaire du Parti communiste chinois).

    Mais, comme tous les convertis tardifs du « chemin de Damas » [expression tirée de la tradition chrétienne qui signifie : « Trouver sa voie », c’est-à-dire renoncer à ses anciennes idées et en adopter de nouvelles que l’on va défendre passionnément, NdT], les élites de la politique étrangère américaine sont devenues de fervents prosélytes de cette même « menace » chinoise. La question se pose donc : est-il plus logique pour la Chine de poursuivre sa politique instinctive de ne pas affronter les États-Unis, surtout si Trump est connu pour maintenir la pression, ne jamais reculer, et toujours doubler la mise ? Comment la Chine peut-elle, elle aussi, maintenir sa position « paisible » si Trump monte la pression dans la mer de Chine du Sud, ou en Corée du Nord, ou décide d’adopter Taïwan comme « cause démocratique » ? Xi ne le peut pas.

    La Russie, d’autre part, voit un président américain dans une position extrêmement défensive – un partisan de longue date des bonnes relations avec la Russie, mais dont la vulnérabilité persistante à l’hystérie « russe » le pousse à affûter ses références anti-russes au point de devenir plus royaliste que le roi (plus « dur avec la Russie » que les russophobes), plus néocon, que les néoconservateurs. Avec des rafales de sanctions écrasantes à l’encontre de la Russie déjà en cours d’élaboration au Congrès (dont le président américain n’a guère la possibilité de limiter l’application), la Russie doit elle aussi se préparer à une longue période d’érosion économique. La profondeur de la crise américaine est telle que le président Poutine (comme tout le monde) ne peut pas deviner comment tout cela pourrait finir.

    Pour l’Europe, l’Iran, la Turquie, le Pakistan et le Venezuela, les perspectives sont similaires : ce sera une période au cours de laquelle les États-Unis mobiliseront tous les moyens dont ils disposent pour rétablir la primauté mondiale américaine et pour aligner tout le monde sur leur programme général. Trump fait monter la pression – dans l’intention, semble-t-il, d’obtenir la première capitulation, ou fissure politique, d’ici novembre. Mais si ça n’arrive pas ?

    Le « marché » (à quelques exceptions près) considère la victoire de l’Amérique dans la guerre commerciale comme certaine : les États-Unis sont de loin le marché de consommation dominant et, par conséquent, cela nuit d’autant plus aux partenaires commerciaux américains qui en sont exclus – ce qui signifie aussi que les taxes douanières de rétorsion imposées par les autres feront moins mal (car les exportations américaines vers les pays tiers sont dans la plupart des cas moindres).

    Pour des États comme la Chine, ses exportations vers les États-Unis sont au moins le double en valeur des exportations américaines, et ce sont donc les États-Unis qui disposent d’un effet de levier (selon la Maison-Blanche), car les États-Unis ont deux fois plus de possibilités que la Chine d’imposer des droits à l’importation. En outre, les États-Unis utilisent l’hégémonie du dollar américain (c’est-à-dire la guerre des changes) pour créer un dollar artificiellement fort – ce qui affaiblit les marchés émergents et affaiblit en même temps leur effet de levier (à mesure que leurs dettes et intérêts libellés en dollars américains deviennent élevés par rapport à leur monnaie nationale).

    Cette vision de la guerre commerciale par le « marché » est en quelque sorte le miroir de la vision militaire américaine du temps. Les États-Unis ont de loin la plus grande armée ; ils peuvent surpasser tout le monde (sauf la Russie), donc quiconque conteste les États-Unis est forcément un « perdant » (c’est ce qu’on suppose). En effet, les États-Unis peuvent commencer leurs guerres, et ils le font, par une démonstration habile de leur capacité de destruction qui frappe l’adversaire. Mais qu’est-ce qu’on fait alors ? Alors, l’armée américaine ne semble pas avoir de réponses aux phases suivantes : Il s’enlise, puis se retrouve perdant face à des représailles asymétriques. Sa seule réponse est la guerre « sans finé.

    Alastair Macleod, du Mises Institute, laisse entendre qu’un tel optimisme du marché est une erreur :

    « Les commentaires selon lesquels la Chine est en difficulté à cause des tarifs douaniers et qu’elle est minée par la force du dollar ne sont pas à la mesure du problème. La géopolitique domine ici. Les succès occasionnels de l’Amérique dans l’attaque du rouble et du yuan ne sont plus que des victoires à la Pyrrhus éphémères. Elle n’est pas en train de gagner la guerre des devises contre la Chine et la Russie. La Chine ne s’est pas détournée de ses objectifs stratégiques de devenir, en partenariat avec la Russie, la superpuissance eurasienne, hors de portée de l’hégémonie américaine. »

    La Russie et la Chine sont déterminées à jouer – et à gagner – à long terme. Les deux États sont en train de sonder Washington (avant novembre) pour savoir si, selon les motsdu porte-parole de Poutine, il y a « un terrain d’entente, et essayent de comprendre si c’est possible ou non – et si l’autre partie serait disposée ou non ». Pékin étudie également la question de savoir si Trump est prêt à transiger sur une sorte d’accord commercial de relations publiques qui sauverait la face – avant les élections de mi-novembre – ou non. Cette façon de « tâter le terrain » ne doit pas être interprétée à tort comme une faiblesse ou une volonté de capituler. Ces États font simplement preuve de la « diligence requise » avant que les événements ne les amènent à l’étape suivante du conflit, où les risques seront plus graves.

    Ce qui est moins remarqué – parce qu’il n’y a pas eu de « cri d’alarme » – c’est à quel point les préparatifs pour la phase suivante se sont progressivement déroulés (depuis quelque temps). Des petits pas, peut-être, mais d’une grande importance. Parce que les plates-formes de lutte contre les brimades financières américaines se mettent en place à un rythme accéléré, en particulier depuis que Trump a commencé à sanctionner « le monde ».

    Et ce vieil axiome est le premier point à saisir : « Chaque crise est aussi une opportunité ». Et le fait que Trump agace et sanctionne « le monde » est en train de catalyser un puissant rejet. Lorsque l’Amérique sanctionne « le monde », c’est une « affaire facile » pour la Chine et la Russie de pousser les autres à la dé-dollarisation et au commerce dans des devises locales (autres que le dollar). Et c’est ce qui se passe. C’est presque « fait » en ce qui concerne le pétrole. L’avènement de la Bourse des contrats à terme de Shanghaï a symboliquement marqué le début du renversement du monde de Bretton Woods (les États du Golfe étant susceptibles de succomber à l’inévitable, le moment venu).

    Le « marché » considère la vente de la dette du gouvernement américain (bons du Trésor américain) par la BPC [Banque populaire de Chine, NdT] comme l’épée de Damoclès chinoise suspendue au-dessus des États-Unis ; mais en même temps, le « marché » croit que la Chine ne fera jamais une telle chose – car elle réduirait la valeur de ses avoirs. Ce serait contraire à l’intérêt de la Chine. (On ne se demande jamais, cependant, pourquoi la Chine devrait vouloir ces avoirs – au final – si la Chine se voit interdire, par les États-Unis, d’acheter des actifs libellés en dollars avec ses dollars américains).

    La Chine a toujours hésité à perturber les marchés – c’est vrai. Mais, il se peut que le « marché » interprète mal le « plan de guerre » de la Chine. On pourrait s’attendre à ce que le seul recours de la Chine soit de vendre des bons du Trésor américain (comme la Russie vient de le faire). Mais, comme d’habitude, ce serait le « marché » qui se tournerait vers la vision à court terme des possibilités de la Chine. Cependant, la Chine est clairement en train de jouer le long terme. Rappelez-vous ce que le major-général Qiau Liang a dit en 2016 : « Les États-Unis ont besoin d’un important “rendement du capital” pour soutenir la vie quotidienne des Américains et l’économie américaine. Dans de telles circonstances, [toute nation qui] bloque le retour du capital aux États-Unis est l’ennemi des États-Unis. Pour contenir efficacement les États-Unis, les autres pays réfléchiront davantage à la façon de couper les flux de capitaux vers les États-Unis tout en formulant leurs stratégies. »

    Et ce que la Chine peut faire – et ce qu’elle fait – avec ces actifs en dollars américains, c’est de les déployer d’une autre façon importante. Il ne s’agit pas de les vendre, mais plutôt de les utiliser – sans fanfare – pour soutenir ses principaux alliés, dont les monnaies font l’objet de raids périodiques et concertés de Wall Street : c’est-à-dire que la Chine soutient tranquillement la Turquie et l’Iran (plus par l’achat de son brut, dans ce dernier cas). Ainsi, la Chine subvertit discrètement, et sape la carte du dollar fort de Trump qui est destinée à forcer la Turquie et l’Iran à capituler. C’est une guerre financière asymétrique pour le long terme.

    Ces deux États (avec le Pakistan) sont des plaques tournantes clés de l’initiative ‘Belt and Road’, mais plus encore, ils sont des éléments directement stratégiques importants pour la sécurité nationale de la Chine. La Chine est très préoccupée par les musulmans, les Turcs, les Ouïghours de la province du Xinjiang, dont des milliers se battent déjà comme djihadistes en Syrie. La Chine ne veut pas que ces derniers lui soient rendus et ne veut pas non plus que les musulmans se radicalisent en Chine ou dans les États situés à l’ouest de la Chine.

    Le Président Erdogan a joué un rôle important dans leur radicalisation. Ils veulent qu’Erdogan arrête de jouer avec les populations turcophones, dans et près de la Chine, en échange de quoi, la Chine soutient la Livre. De même, l’économie chinoise est vulnérable face à la fermeture du détroit de Malacca par les États-Unis. Pour pallier cette vulnérabilité, la Chine a besoin du Pakistan et de son ‘corridor’ jusqu’au port de Gwadar. Et l’Iran est absolument essentiel à la sécurité nationale de la Chine et de la Russie.

    Nous voyons donc la Chine et la Russie assembler discrètement le tissu d’une ceinture dé-dollarisée, dotée d’un système d’échange de devises et de crédit en Asie centrale – en opposition à la tentative des États-Unis de la briser. La Russie, qui a déjà largement dé-dollarisé son économie, a pour rôle particulier de veiller à ce que l’Europe ne soit pas perdue en tant que marché de la ceinture et de la route par les brimades de Trump, et que son objectif de reprendre la domination énergétique ne reste qu’une ‘aspiration’.

    L’ensemble de ces mini-étapes quantitatives représente une diminution qualitativement significative de l’utilisation du dollar, en dehors de la sphère domestique américaine. Son étendue, au-delà de la patrie américaine, est en train d’être découpée en tranches de salami. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de ce fait – les États-Unis jouissent du niveau de vie élevé qu’ils ont parce qu’ils peuvent acheter des biens bon marché, payés en papier (monnaie fiduciaire) sur la dette américaine, que d’autres sont obligés de détenir, afin de pouvoir négocier dans la monnaie de réserve mondiale. Le niveau de vie des Américains est en effet subventionné par le reste du monde.

    Elle ne peut se permettre les moyens militaires dont elle dispose que parce qu’elle peut – contrairement à n’importe quel autre État – enregistrer des déficits budgétaires pour payer ses forces militaires surdimensionnées, de manière capricieuse et sans souci, puisque les étrangers (jusqu’à présent) continuent simplement à combler le déficit budgétaire.

    L’Amérique dispose en ce moment d’un levier financier radical, précisément en raison de la « force du dollar ». Ne vous y trompez pas. Ce n’est pas seulement le résultat des taux de hausse de la Fed : Trump le comprend bien : « L’argent afflue dans notre cher DOLLAR comme jamais auparavant » a tweeté Donald le 16 août. Il s’agit, bien sûr, d’une question d’effet de levier.

    Avec un dollar fort, les monnaies des partenaires commerciaux se dévaluent, leurs paiements d’intérêts et de capital explosent – et, traditionnellement, ils sont poussés vers le FMI pour une dose d’austérité et la vente de leurs actifs nationaux. C’est le « jeu » auquel la Russie et la Chine ont l’intention de mettre fin. Ils ont mis en place des alternatives à la Banque mondiale et au FMI auxquelles la Turquie peut avoir recours – au lieu d’être forcée à un programme du FMI.

    Alasdair Macleod note l’opposition entre le « jeu à court terme » de Trump et le « jeu à long terme » de la Chine et de la Russie :

    « Pour l’instant, et probablement seulement quelques mois avant les élections de mi-mandat américaines de novembre, le président Trump impose des difficultés monétaires à ses ennemis par des politiques commerciales agressives, y compris des sanctions, et en militarisant le dollar. C’est une astuce qui a été utilisée par les administrations américaines successives depuis longtemps…

    « Les actions du Président Trump sur le commerce… éloignent les pays de sa sphère d’influence. En fin de compte, cela s’avérera contre-productif. Les spéculateurs qui croient au court terme de Trump et aux politiques de normalisation de la Fed poussent, pour l’instant, le dollar à la hausse… Il semble certain que cela entraînera la chute du dollar [à plus long terme].

    « Le dollar ne s’apprécie que sur des considérations de court terme, poussé par rien de plus substantiel que des flux spéculatifs. Une fois que ces derniers auront diminué, les perspectives à long terme pour le dollar se réaffirmeront d’elles-mêmes, y compris l’escalade des déficits budgétaires et commerciaux… et la hausse des prix alimentée par une combinaison de l’expansion monétaire antérieure, et les taxes supplémentaires des droits de douane. »

    Cela pourrait bien être le « jeu à long terme » de la Russie et de la Chine. Pour l’instant, la dollar fort (et la peur géopolitique), provoque une fuite vers des actifs américains facilement commercialisables. Le récent projet de loi fiscale américain a renforcé ce flux de dollars « revenant au pays » (grâce à son amnistie pour le retour au pays des liquidités détenues par les entreprises à l’étranger). Le levier financier appartient actuellement aux États-Unis. Tout semble bien se passer : le marché boursier est en hausse ; les traders pensent que la guerre commerciale sera une « victoire » facile ; et les indicateurs économiques, selon la Réserve fédérale, sont « forts ».

    Mais la Russie et la Chine peuvent être patientes. Ces dollars d’outre-mer « qui affluent [vers l’Amérique], comme rarement auparavant » – aspirent l’oxygène (c.-à-d. la liquidité du dollar) de partout. Soit elle s’épuisera bientôt d’elle-même, soit elle entraînera une crise contagieuse du crédit (dont l’Europe sera probablement la première victime), déclenchée précisément par l’assèchement des liquidités conçu pour donner plus de leviers à Trump.

    A ce stade, les forces relatives entre les États-Unis et la Russie et la Chine s’inversent, et l’effet de levier tourne en leur avantage.

    Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 28-08-2018

    Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

    Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]

     

  • Une thèse écolo-socialiste de GQ

    9 Novembre 2018 , Rédigé par Réveil CommunistePublié dans #GQ#Economie#Théorie immédiate#Réseaux communistes#Front historique

    A la mémoire de Domenico Losurdo

     

    La question écologique est une question scientifique et politique réelle, qui reflète le fait impossible à nier que l'Humanité est devenu une force naturelle d'ordre de grandeur géologique depuis ces deux derniers siècles de révolution industrielle, et peut-être même était-ce le cas sans qu'elle n'en ait clairement conscience depuis la révolution néolithique qui commença il y a dix mille ans.

     

    En termes matérialistes, l'Humanité et la conscience commune qu'elle développe sont devenus les responsables de la poursuite de l'équilibre physique qui permet à la planète Terre d’abriter la vie, et sont comptables également du maintien des formes actuelles de la vie non humaine.

     

    Le projet global de l'Humanité depuis qu'elle en a un, c'est à dire depuis l'apparition des grands empire de l'Antiquité, puis de leurs reflets dans le ciel imaginé des religions monothéistes, est plutôt axé sur la création d'une continuité éternelle de l'humanité elle-même, conçue comme séparée du milieu qui a permis son apparition, apparition qui est d’ailleurs déplacée dans la transcendance d'un Dieu créateur. Pour le monde des monothéismes, la fin est programmée et l'Humanité sera sauvée, après un tri salutaire du bon grain et de l'ivraie, dans une autre monde après la destruction de celui-ci.

     

    Il n'est donc pas particulièrement étonnant que la civilisation monothéiste ait abouti à Auschwitz, à Hiroshima et à la fosse à purin où nous allons nous noyer rapidement si rien n'est fait.

     

    Descartes, en posant que l'homme devait devenir « maître et possesseur de la Nature » introduisit une aggravation de la contradiction en acte que manifeste la conscience humaine sous sa forme religieuse dans la mesure où comme la nature devint le champ réel de l'action humaine, sa modification catastrophique à l'échelle du temps géologique fut impérative : réaliser un paradis sur la Terre signifiait détruire la Terre telle qu'elle était, ce qui est aujourd'hui pratiquement réalisé. Cette contradiction ne fut pas immédiatement perçue, car les moyens techniques de transformer le monde habitable étaient encore très limités en 1640 et nul ne pouvait prévoir alors que la science allait devenir un moyen de production, et de destruction, de l'ampleur qu'elle est devenue dans le mode de production capitaliste.

     

    Hegel termine et couronne la philosophie occidentale (ce qui suit dans la culture sous cette désignation, ce n'est plus de la philosophie, c'est de la littérature) en réalisant une synthèse dialectique dont la conclusion est fort inquiétante : l'humanité n'est au fond comme la Terre qu'une sorte de suppôt de l'Esprit dont on peut penser qu'il n'a plus besoin pour se contempler dans la gloire de sa réalisation en soi et pour soi. L'humanité après avoir créé Dieu est en passe d'être détruite par lui !

     

    La culture occidentale qui a conquis le monde depuis Colomb contient cependant une autre conception forte de son rapport à la nature et au monde : la pensée rationnelle formalisée dans une première puissante synthèse par le philosophe grec Aristote, au quatrième siècle avant JC, pour lequel le monde est incréé et éternel, et qui offre le cadre de pensée nécessaire pour reconvertir l'humanité en une force susceptible de ne pas s’autodétruire avec le sol sur lequel elle repose.

     

    Lorsque Marx proclame la fin de la philosophie dans les Thèses sur Feuerbach en 1845, la fin de l'interprétation du monde, dans le but de changer le monde, il entend le monde économique et social, dont le monde des idées n'est qu’une émanation, et il envisage encore, d'une manière générale, la terre comme une inépuisable source de valeurs d'usages. D'un autre coté, la révélation du mode de production capitaliste comme une structure irrationnelle et incontrôlée d'accumulation infinie du capital dévoile son caractère mortifère et apocalyptique, à très court terme à l'échelle géologique. Marx conserve l'idée cartésienne de mettre la nature au service de l'humanité, mais démontre la nécessité pour ce faire de briser par une révolution violente l'État du capital, celui que le capital a mis à son service en récupérant les reliquats des anciennes classes dirigeantes de rentiers de la terre, pour le remplacer par la dictature de la conscience dont le prolétariat est devenu le dépositaire. Seule cette conscience débarrassée de la passion du profit peut prendre en charge le futur de l'humanité, et de la Terre, à très long terme.

     

    Aujourd'hui la seule tradition théorique existante qui puisse construire un projet rationnel pour sauver l’humanité et la Terre ensemble et sortir du capitalisme qui va sinon les détruire inexorablement est celle qui est issue de Marx.

     

    Marx remet sur ses pieds la dialectique hégélienne en donnant au prolétariat la mission historique concrète d'en finir avec l’aliénation, et d'ouvrir les portes du paradis à l'humanité réelle, et non à une couche privilégiée ou à un esprit dont le caractère abstrait est indépassable. Mais Marx est resté en contact (comme Spinoza avant lui) avec la vision d'ensemble de la raison aristotélicienne, ils sont restés les pieds sur terre dans le monde infini. Pour Marx, la richesse a bien deux origines : le travail, et la nature.

     

    L'écologisme rationnel spécule également sur l'idée d'un monde infini, ou au moins à l'existence extrêmement longue et pour nous assimilable à l'infini ; il s'offre alors à lui un choix. Il peut choisir, ce qui est le cas habituellement de se complaire du rêve réactionnaire et romantisé de revenir à ce monde infini tel qu'il l'imagine dans le passé et qui a été irréparablement détruit par le capitalisme auquel il assimile abusivement la technique et l'industrie. La littérature heideggerienne passe pour être la philosophie anti-humaniste de ce retour et n'est qu'un rêve de petit bourgeois désemparé par la crue de l'accumulation catastrophique dont les débordements sont les grandes guerres du XXème siècle. Mais si le capitalisme fera beaucoup de mal encore, on peut au moins espérer de lui qu'il ne planifie pas le retour à un âge de pierre qui sans doute serait une piètre caricature de l'original.

     

    Ou alors l'écologisme rationnel rejoint le projet de réaliser un État fédéral socialiste mondial, sous la direction du prolétariat, c'est à dire de la classe qui n'a pas d'intérêt à l'accumulation infinie, qui organisera l’atterrissage en douceur de l'accumulation capitaliste et qui analysera exactement les ressources, les besoins réels des humains et de leur terre, et les dangers réels qui les menacent., qu'ils soient d'origine humaine ou non. Selon Hegel seul l'État peut exprimer la conscience collective et la rendre effective. Marx n'en prônait le dépérissement qu'au vu du caractère mystifiant de l'État de la bourgeoisie tel qu'il pouvait en voir la formation en Prusse, dans le courant de sa jeunesse, dans son pays d'origine. Mais ceux qui de Moscou à Pékin, et d'Hanoï à La Havane ont tenté d'appliquer à la réalité les idées de Marx ont bel et bien développé en tâtonnant un nouveau type d'État, l'État prolétarien, et il faut continuer dans cette voie, parce qu'il n'y en pas d'autre.

     

    GQ, 2 septembre 2018





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