• 25 Juin 2016

    Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

    Violences et manifs: toute la lumière doit être faite

    Les organisations précitées demandent l’ouverture d’une enquête parlementaire sur les choix opérés par le ministère de l’intérieur quant au maintien de l’ordre durant les manifestations.

    De nombreux manifestant-tes sont victimes de graves dysfonctionnements : délogés, pourchassés, blessés, interpelés par les forces de police alors même qu’ils n’ont commis aucune infraction !

    Dans le même temps, certains individus responsables de « casse » sont contenus en tête de cortège sans jamais être neutralisés par les forces de police.

    Des policiers syndiqués l’ont d’ailleurs dénoncé : les ordres semblent tarder dans des situations qui exigent une forte réactivité.

    De plus, le parquet requiert des peines ou demande des poursuites alors même que les dossiers sont vides de preuve, mais le fait de participer à des manifestations, à des mobilisations est retenu à charge. Nous demandons aussi un éclaircissement sur le rôle du ministère public.

    Cette enquête parlementaire est indispensable.

    Le droit de manifester est un droit fondamental !

    Ce gouvernement ne peut pas le bafouer et opposer la nécessaire sécurité à la liberté d’expression et d’actions.

    Nos libertés ne sont ni négociables, ni ajustables.

    Nous les voulons pleinement garanties.

    Montreuil le 22 juin 2016


  • Syrie – L’attaque surprise russe met fin aux manœuvres dilatoires de Kerry


    Moon of AlabamaMoon of Alabama

    Le 18 juin 2016 – Source Moon of Alabama

    Les États-Unis ne veulent pas mettre fin à la guerre contre la Syrie, ni régler l’affaire à la table de négociation. Ils veulent voir leurs exigences satisfaites à 100%, à savoir la chute du gouvernement syrien, la dissolution de l’État syrien et la mise en place d’une administration américaine par procuration, en Syrie. 

    Lorsque le cessez-le-feu a été instauré en Syrie, fin février, Obama n’a pas respecté son engagement de séparer les rebelles modérés, soutenus par les États-Unis, d’al-Qaïda. En avril, les rebelles soutenus par les Américains, les talibans comme Ahrar al Sham, et al-Qaïda se sont réunis pour attaquer le gouvernement syrien au sud d’Alep. Les forces par procuration des États-Unis ont violé le cessez-le-feu.

    Deux résolutions de l’ONU stipulent qu’al-Qaïda en Syrie doit être combattu quoiqu’il en coûte. Mais les États-Unis ont, au moins par deux fois, demandé à la Russie de ne pas le bombarder. Ils prétendent à tort qu’il ne leur est pas possible de séparer leurs modérés d’al-Qaïda et qu’une attaque contre le groupe toucherait également leurs amis modérés.

    Le ministre des Affaires étrangères russe Lavrov en a parlé plusieurs fois à Kerry. Mais la seule réponse qu’il a obtenue, a été de surseoir aux attaques aériennes. Pendant ce temps, al-Qaïda et les modérés ont continué à violer le-cessez-le-feu et à attaquer les forces gouvernementales syriennes.

    Près de quatre mois ont passé et Kerry continue de dire que les États-Unis ont besoin de plus de temps pour séparer leurs forces par procuration d’al-Qaïda. Le ministre des Affaires étrangères Lavrov a récemment exprimé la consternation des Russes :

    «Les Américains disent maintenant qu’ils n’arrivent pas à écarter les membres de la bonne opposition des positions tenues par le Front al-Nusra, et qu’ils ont besoin de deux ou trois mois de plus. J’ai l’impression que ce n’est qu’une tactique pour garder une sorte de lien avec le Front al-Nusra et l’utiliser plus tard pour renverser le régime [d’Assad]», a déclaré M. Lavrov lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

    La coupe était pleine, et la dernière demande de Kerry d’attendre encore trois mois avant d’attaquer al-Qaïda a été la goutte qui a fait déborder le vase. La Russie a maintenant répondu en frappant les États-Unis là où ils ne s’y attendaient pas :

    Les avions de l’armée russe ont bombardé les combattants syriens soutenus par le Pentagone plus tôt dans la semaine, sans tenir compte des mise en garde des commandants américains contre ce que les responsables militaires américains considèrent comme la plus grande provocation de Moscou, depuis le début de sa campagne aérienne en Syrie, l’année dernière.

    Les frappes ont touché une base située près de la frontière jordanienne, loin des zones d’actions précédentes des Russes, et ont ciblé les forces soutenues par les États-Unis qui luttent contre les militants de l’État islamique.

    […]

    Ces dernières frappes ont eu lieu de l’autre côté du pays, autour de Tanf, une ville à proximité de laquelle se rejoignent les frontières de la Jordanie, de l’Irak et de la Syrie, à l’opposé de l’endroit où opèrent habituellement les Russes.

    […]

    Les frappes russes ont touché une petite base rebelle d’entraînement située dans une zone aride et inhabitée de la frontière. Environ 180 rebelles y participaient à un programme du Pentagone pour former et équiper les combattants contre État islamique.

    Lorsque le bombardement a commencé, les rebelles ont appelé un centre de commandement américain au Qatar, d’où le Pentagone orchestre les attaques aériennes quotidiennes contre l’État islamique.

    Les jets américains sont arrivés et les jets russes sont partis. Les jets américains sont repartis pour faire le plein, les jets russes sont revenus et ont bombardé à nouveau. Il semble que deux combattants américains par procuration aient été tués et que 18 aient été blessés.

    Plus tôt dans la journée, il y a eu une autre attaque similaire sur la même cible.

    Il ne s’agissait pas d’un accident, mais d’une opération bien planifiée, et la réponse du porte-parole russe l’a clairement indiqué :

    Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a confirmé l’attaque de vendredi et a dit aux journalistes qu’il était difficile de distinguer les différents groupes rebelles depuis le ciel.

    Traduction: «Si vous n’êtes pas capables de séparer vos forces de celles d’al-Qaïda, ni de différencier leurs zones d’action, ni de désigner les zones tenues exclusivement par les modérés, nous n’en sommes pas capables non plus

    Les combattants qui se trouvent près de Tanf sont soutenus par l’artillerie américaine depuis la Jordanie et par les forces aériennes américaines depuis l’Irak. Les forces d’opérations spéciales britanniques et jordaniennes font partie des forces terrestres (ainsi que, probablement, la plus grande partie des combattants syriens). Al-Qaïda n’est pas là. Les Russes le savent bien. Mais ils voulaient qu’il soit clair que si séparation il y a, tout le monde doit la faire et pas seulement eux. Et que donc, tant que les États-Unis ne les sépareraient clairement d’al-Qaïda, toutes les forces qu’ils soutiennent seraient bombardées indistinctement, partout et à tout moment. (Excepté, pour l’instant, les Kurdes syriens qui luttent contre État islamique avec le soutien des États-Unis.)

    Le Pentagone ne veut pas intensifier son engagement contre le gouvernement syrien, ni contre la Russie. Il veut combattre État islamique et il hait la CIA pour sa coopération avec al-Qaïda et d’autres éléments djihadistes. Mais John Brennan, le chef de la CIA qui sert les intérêts saoudiens, semble encore avoir l’oreille d’Obama. Seulement que peut faire Obama maintenant? Abattre un jet russe et ainsi mettre en danger les pilotes américains qui survolent la Syrie ou qui s’approchent de la frontière russe? Risquer une guerre avec la Russie? Vraiment?

    Les frappes russes près de Tanf ont clairement été une surprise. Les Russes ont encore pris à Washington à contre-pied. Le message à l’administration Obama est clair : «Finies les manœuvres de retardement et les embrouilles. Vous séparez vos modérés MAINTENANT ou tous vos actifs en Syrie deviendront des cibles formidables pour les forces aériennes russes.»

    Les frappes russes à Tanf sur les mandataires américains ont eu un avantage supplémentaire. Les États-Unis avaient prévu de laisser ces forces se déplacer vers le nord, vers la ville de Deir Ezzor pour y défaire État islamique. Le but étant d’instaurer une entité sunnite sous contrôle américain, qui couvrirait le sud-est de la Syrie et l’ouest de l’Irak. Ce qui diviserait la Syrie en deux.

    Le gouvernement syrien et ses alliés ne les laisseront pas faire. Il y a une grande opération prévue pour libérer Deir Ezzor de l’occupation par État islamique. Plusieurs centaines de forces gouvernementales syriennes ont réussi à tenir un aéroport isolé à Deir Ezzor, malgré les nombreuses attaques d’État islamique. Ces troupes sont actuellement renforcées par des contingents supplémentaires de l’armée syrienne et des commandos du Hezbollah. Une grande bataille va avoir lieu et Deir Ezzor pourrait être libérée dans les prochains mois. Les plans américains pour une entité syrienne orientale s’effondreront si le gouvernement syrien parvient à prendre et tenir sa plus grande ville orientale.

    Les manœuvres de retardement de l’administration Obama ont fait long feu. La Russie n’acceptera plus de rester les bras croisés pendant que les États-Unis sabotent le-cessez-le-feu et soutiennent al-Qaïda.

    Quelle stratégie les États-Unis vont-ils adopter maintenant?

    Traduction : Dominique Muselet


  • Un témoin explique comment l’ambassadeur étasunien a fomenté la «révolution» en Syrie.

    Moon of AlabamaLe 20 juin 2016 – Source Moon of Alabama

    S. Rifai, également connu sous le nom @ THE_47th, est un activiste syrien de Homs. Il est impliqué dans les événements en Syrie depuis début 2011, date à laquelle l’ambassadeur américain Robert Ford (@ fordrs58) a fomenté la révolution en Syrie. Depuis, il a envoyé beaucoup de tweets à ce sujet et a montré qu’il était parfaitement au courant de ce qui se passait. Ci-dessous, S. Rifai met en lumière la propagande étasunienne et rétablit la vérité.

     

    L’ancien ambassadeur Ford ne serait pas étranger à la lettre dissidente publiée dernièrement par des employés du Département d’État. La lettre suggère que les États-Unis déclarent officiellement la guerre à la Syrie et à son gouvernement. Le New Yorker a récemment offert à Ford l’occasion de se s’expliquer.

    Dans l’interview, Ford a déclaré au New Yorker:

    Nous avons tous appris que le changement de régime en Irak n’est pas le bon moyen d’apporter un changement politique positif. En cas de guerre civile, il faut des négociations entre l’opposition et le gouvernement. La question est de savoir comment accroître les chances de succès. Et depuis que la Secrétaire Clinton et Sergueï Lavrov ont signé le communiqué de Genève, en juin 2012, la politique de l’Administration n’a pas réussi à créer les conditions nécessaires au succès.

    Citant ce qui est écrit ci-dessus, S. Rifai a répondu aux affirmations de l’ex-ambassadeur Ford. (C’est moi qui ai souligné en gras et j’ai aussi fait des phrases à partir de la sténo):

    S. Rifai @THE_47th 05:02 – 19 juin 2016

    Ce n’est pas ce que vous nous avez dit dans les réunions à Damas, Ambassadeur @fordrs58 […] Ce n’est pas le message que vous nous avez transmis

     Ambassadeur Ford @fordrs58, vous avez eu plus de liberté à Damas en 2011 que la plus grande partie de l’opposition politique et, tout au long de vos réunions, votre message était différent de celui rapporté ci-dessus

     En fait, vous avez eu le courage, Ambassadeur @fordrs58, de rencontrer les responsables du régime qui semblaient prêts à l’abandonner et votre message n’était certainement pas un message de négociation

    Vos réunions à Abou Remmaneh, à Malki, et chez des dissidents connus, M.@fordrs58, vous vous en souvenez ? Vous vous rappelez vos promesses ?

    Je pourrais être plus précis au sujet de ces réunions, M.@fordrs58, mais ce ne serait pas bon pour vous, ni pour moi.

    Ces détails n’ont pas d’importance, Monsieur l’Ambassadeur @fordrs58 – ce qui compte, c’est le Assad doit partir que vous et votre président n’avez cessé de répéter.

    Ford n’a pas répondu immédiatement, mais S. Rifai a insisté.

    S. Rifai @THE_47th 05:14 – 19 juin 2016

    @Fordrs58 S’il vous plaît, expliquez-moi : vous saviez tout au long qu’Obama voulait des négociations avec le gouvernement, mais vous et Obama n’avez pas cessé de nous dire «Assad va partir» ?

    Un autre révolutionnaire se joint à lui :

    Abdul @al_7aleem 05:36 – 19 juin 2016

    @THE_47th @fordrs58 C’est sans doute de notre faute, dans notre enthousiasme, nous avons oublié les 90 dernières années de l’histoire des États-Unis…

    S. Rifai @THE_47th 05:38 – 19 juin 2016

    Nous n’avions rien oublié mais nous voulions un changement […] Ce n’est pas comme s’il y avait eu une autre puissance sur laquelle compter

    Ford a répondu plus tard:

    Robert Ford @fordrs58 10:34 – 19 juin 2016

    vous devriez vous rappeler que nous (l’Ambassade américaine et d’autres) avons encouragé au dialogue avec le gouvernement syrien et insisté pour que les manifestations restent pacifiques

    (Le Tweet de Ford implique que, en dépit de son insistance, les manifestations ne sont pas restées pacifiques. Il admet donc que les manifestants, et non le gouvernement, ont provoqué la violence.)

    Rifai contre-attaque:

    Rifai @THE_47th 23:36 – 19 juin 2016

    espoirs versus Réalité

    C’est pour dialoguer que vous êtes allé à Hama ? Vos rencontres de Malki portaient sur la paix ? Vous me prenez pour un imbécile ?

    . @Fordrs58 Lorsque vous avez appris que Manaf Tlass ou le premier ministre étaient sur le point d’abandonner le gouvernement syrien, les avez-vous incités au dialogue à la place?

    . @Fordrs58 Où est le dialogue, quand Obama dit «Assad doit démissionner»? Assad doit partir, selon Obama

    . @Fordrs58 Quand farouk Al Chareh a invité l’opposition à une réunion en 2011, vous avez conseillé à Nabil Maleh, Michel Kilo, Fayez Sara de NE PAS dialoguer.

    . @Fordrs58 Voulez-vous que l’ambassadeur bulgare vous rafraîchisse la mémoire? Ou B.R? Ou M.T? Ils étaient tous là, quand vous avez conseillé à l’opposition de NE PAS dialoguer.

    . @Fordrs58 Vous ne cessiez pas de nous parler de l’importance de nous rendre dans l’Union européenne pour y défendre notre cause et tirer parti du fait que l’UE avait coupé les liens avec Assad

    Plus tard :

    Robert Ford @fordrs58 07:33 – 20 juin 2016

    @THE_47th S’il vous plaît, ne dites pas n’importe quoi. Je n’ai même jamais rencontré Fayez en 2011. Nous avons insisté pour que Chareh élargisse le dialogue à des gens comme Michel et Haithem M.

    S. Rifai @THE_47th 08:10 – 20 juin 2016

    . @Fordrs58 Très bien. Je vais leur demander de répéter ce que vous leur avez dit. Mais j’ai une autre question : pourquoi avez-vous fourni une aide non létale aux rebelles?

    . @Fordrs58 Et quand vous êtes allé à la frontière syrienne avec la Turquie pour rencontrer les rebelles, les avez-vous aussi exhortés au dialogue?

    Récapitulons. Ford affirme maintenant que lui et Obama ne voulaient pas provoquer un changement de régime immédiat, par la force, en Syrie. Ce qu’ils voulaient, c’était dialoguer et négocier avec le gouvernement d’Assad.

    Rifai, qui était là depuis le début, dit que ce sont des mensonges. Dans ses entretiens avec l’opposition, Ford l’a dissuadé de négocier. Ses discours ne portaient pas sur la paix ou le dialogue. Ils incitaient à un changement de régime pur et simple, et quoiqu’il en coûte.

    Les naïfs révolutionnaires se sont fait avoir.

    ***

    Complément d’information:

    Ford raconte au moins un autre gros mensonge dans l’interview au New Yorker. Il dit :

    [En 2012, nous autres, du Département d’État […] n’avions pas prévu que l’organisation al-Qaïda se diviserait et accoucherait d’une forme encore plus virulente – qu’une forme plus extrémiste encore viendrait contrôler la partie orientale de la Syrie qui se prolonge en Irak.

    Mi-2012, la Defense Intelligence Agency a publié une évaluation de grande qualité de la situation en Syrie, qui disait le contraire. En réalité, l’administration Obama avait prévu État islamique. Selon (vidéo, 8h50) le directeur de l’époque de la DIA, le général Flynn, ce fut une «décision réfléchie» de l’administration Obama de ne rien faire pour l’empêcher.

    Il y a la possibilité d’établir une principauté salafiste officielle ou non dans l’Est de la Syrie (Hasaka et Der Zor), et ceci est exactement ce que veulent les puissances qui soutiennent l’opposition  […]

    ISIS pourrait également instituer un État islamique en s’unissant à d’autres organisations terroristes en Irak et en Syrie, cela fera courir un grave danger à l’unification de l’Irak et à la protection de son territoire. 

    Ford savait parfaitement ce qui allait arriver. Il ment bel et bien.

    Traduction Dominique Muselet


  • 25 Juin 2016

    Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

    1936, vacances pour tous. 2016, 1 enfant sur 3 est privé de ce droit

    Août 1936, des gares bondées, des trains pleins à craquer, vélos sur les routes Partent en congés pays obtenus par la lutte, les "salopards en casquettes" comme le dit le patron du Figaro à l'époque.

    Jusqu'alors, les entreprises fermaient en aôut. Tandis que leurs propriétaires partaient sur les côtes normandes ou la Côte d'Azur, ils imposaient à leurs travailleurs deux semaines au moins de salaire perdu. A la veille du Front populaire, seul 1% des ouvrier ont droit à des "vacances rémunérés".

    Droit conquis par la classe ouvrière, les congés payés vont passer de 15 jours à 3, puis 4 et 5 semaines, toujours par les luttes.

    Certes, en cet été 1936. Faute de moyens et de pouvoir d'achat, les bords de la Marne restent nettement plus fréquentés que les plages. La tendance est pourtant irréversible. Vacances et aussi voyages s'instaurent comme un nouvel art de vivre pour les travailleurs. Et jamais une loi n'a aussi durablement marqué la conscience collective

    80 après après la loi sur les congés payés, 1 enfant sur 3 ne part pas en vacances et plus de 40% des familles en sont exclues selon le Secours populaire français. Cette triste réalité, dans l'un des pays les plus riches au monde, s'explique notamment par le cômage, la précarité de l'emploi et le pouvoir d'achat en chute libre.

    Stop ou encore pour François Hollande? Stop ou encore pour la droite? Stop ou encore pour l'extrême droite qui a bâti sa fortune sur l'héritage d'un grand patron de l'industrie cimentière?

    Ce ne sont pas des primaires pour choisir Paul, Pierre ou Jacques qui améliorera le qutotidien. C'est de lutter pour un programme politique anticapitaliste, pour la paix, la démocratie et le progrès, loin des tactiques politiciennes des uns ou des autres.


  • 24 Juin 2016

    Publié par El Diablo

    NON aux GHT (Groupements Hospitaliers de Territoire) - [Notre Santé en Danger]
    NON aux GHT (Groupements Hospitaliers de Territoire) - [Notre Santé en Danger]

    Le Collectif « Notre Santé en Danger » (NSeD) a alerté sur les dangers de la loi Touraine, dès l’apparition du projet. Or, le tiers-payant généralisé (non avance des frais), que nous approuvons s’il repose sur une caisse unique de la sécurité sociale, mais qui fût combattu par la plupart des médecins libéraux, a masqué le plus grave : la création de Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) à caractère obligatoire.

    La loi ayant été adoptée en décembre 2015 (et par une procédure d’urgence !), ces GHT commencent à se mettre en place, dans l’opacité la plus totale, et seront imposés à tous les hôpitaux publics le 1er juillet prochain.

    Ces GHT sont créés uniquement dans un but comptable : réduction sous 3 ans (2015 à 2017) de 3 milliards d’euros des crédits alloués aux hôpitaux (en plus des précédentes économies déjà exigées) !

    Leur mise en place est obligatoire, sous peine de sanctions financières qui ne permettraient plus aux établissements de fonctionner.

    Qu’ils soient généraux ou spécialisés en psychiatrie, les établissements publics de santé doivent obligatoirement se rattacher à un Hôpital Support ce qui ne laissera à terme que 200 méga- hostos sur le territoire. Ce rattachement sera de fait une fusion qui ne dit pas son nom.

    Les conséquences seront lourdes : fermeture et regroupement de nombreux services, suppression de milliers d’emplois, mobilité des personnels d’un établissement membre à un autre sachant que les distances peuvent atteindre les 100km !

    Les patients-es seront déplacés-es, eux-elles aussi, suivant tel ou tel organe à traiter car les hôpitaux membres vont se partager les spécialités médicales.

    Où est l’humain dans tout ça ?

    Que deviendra la qualité des soins ?

    En Psychiatrie :

    Les hôpitaux psychiatriques sont doublement frappés car leur rattachement au GHT entraînera la mort de la psychiatrie de secteur qui permet de soigner les personnes dans la ville sans les isoler ni les enfermer. Ce serait un recul terrible réintroduisant des asiles modernes avec médicalisation de la contention.

    C’est pourquoi les psy, médecins, infirmiers-ères et autres personnels des hôpitaux psychiatriques, y compris l’encadrement, sont déjà en lutte. C’est le cas des salariés-es de Ville-Evrard dans le 93 qui sont mobilisés-es dans l’unité syndicale CGT-FO-SUD, depuis février dernier. Ils-elles ont appelé tous les établissements publics de santé, qu’ils soient psy ou généraux, à manifester contre les GHT, le 31 mai, devant le Ministère de la Santé à Paris.

    Le collectif « Notre Santé en Danger » apporte tout son soutien à cette initiative, à cette première étape d’une lutte qui s’annonce longue et dure ! Car, la mise en place des GHT va entraîner un chamboulement dans le fonctionnement des hôpitaux et ne pourra se réaliser que progressivement malgré le harcèlement des Agences Régionales de Santé (ARS). C’est pourquoi, Notre Santé en Danger (NSeD) soutiendra les initiatives à venir et d’abord celles qui auront lieu d’ici le 1er juillet.

    Les usines à soins, on n’en veut pas !

    Non à la casse des hôpitaux !

     

    Que veut Notre Santé en Danger  (NSeD) ?

    L’accès aux soins pour toutes et tous, partout et à tout moment, ce qui exige un service public de santé, incluant la prévention, développé sur tout le territoire, assurant la proximité et doté de moyens suffisants pour répondre aux besoins de toute la population ; ceci avec une véritable démocratie sanitaire.

    (*) Notre Santé en Danger (NSeD) est un collectif qui rassemble des organisations syndicales ; associatives et politiques pour promouvoir le droit à la santé et l’accès aux soins pour tous-tes.

     

    NON aux GHT (Groupements Hospitaliers de Territoire) - [Notre Santé en Danger]

    SOURCE: