• 8 Août 2015

    Publié par Michel El Diablo

    Le "Sébastopol" (à gauche) et le "Vladivostok", dans le port de Saint-Nazaire en décembre 2014 - JEAN-SEBASTIEN EVRARD/AFP

    Le "Sébastopol" (à gauche) et le "Vladivostok", dans le port de Saint-Nazaire en décembre 2014 - JEAN-SEBASTIEN EVRARD/AFP

    Le 5 août 2015 

    On apprenait en début de soirée, de source officielle, qu'un accord avait été conclu entre la Russie et la France à la suite d'un entretien entre François Hollande et Vladimir Poutine. Le président de la République française a donc fini par acter la conclusion prévisible et lamentable de ce qui est devenu au fil des mois l'affaire puis le scandale des Mistral.

    La France aura «la pleine propriété et la libre disposition des deux bâtiments», indique l'Elysée, précisant que la Russie sera «exclusivement et intégralement remboursée». Dans le contexte de crise que nous connaissons, je n’ai cessé d’appeler le gouvernement à la responsabilité car la résiliation d'un contrat signé au nom de la France par son gouvernement et les pénalités qui s'ensuivent ne constituent pas seulement une aberration économique mais symbolisent l'inféodation de notre pays à des considérations et des pressions extérieures.

    J’ai par ailleurs dénoncé le paradoxe qu’il y avait à refuser de livrer les Mistral à la Russie tout en acceptant de vendre des Rafales au Qatar. Comble de la stupidité, l’Elysée affirme que la France aura pleine propriété des deux bâtiments, sans préciser que ces deux navires sont invendables en l’état et inutilisables. Leur entretien à quai coûtera plus de 5 millions d’euros par mois !

    Ce contrat d'un milliard et demi d'euros avait fourni du travail à des dizaines d'entreprises françaises, amorcé une conopération fructueuse entre l'industrie nationale et l'industrie russe. En témoignant de notre savoir-faire en matière de construction navale et militaire, il devait déboucher sur d'autres commandes. Que valent désormais les engagements pris par la France s'il suffit d'un claquement de doigts des Etats-Unis, de l'Allemagne et de la Pologne pour remettre en cause notre parole?

    Ce n'est pas seulement le crédit et l'avenir de notre industrie qui sont compromis par l'annulation du contrat des Mistral, mais l'indépendance de notre politique étrangère et donc notre souveraineté qui font l'objet d'un nouvel abandon aux yeux du monde entier.

    Nicolas Dupont-Aignan

    Député de l'Essonne

    Président de Debout la France

     

     


  • 8 Août 2015

    Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

    Mercredi, nouveau naufrage en Méditerranée et nouvelles larmes de crocodile: 367 survivants sur 700 migrants entassés au-delà du supportable sur une barcasse. Depuis le début de l'année, plus de 2 800 êtres humains ont péri ainsi.

    Les migrants fuient l'extrême pauvreté, les guerres, les dictatures, quand ces trois fléaux, alimentés par les pays impérialistes qui les ont créés, ne s'ajoutent pas. Mais la grande majorité de ces réfugiés ne s'expatrient pas en UE capitaliste, mais dans les pays du Sud. Et surtout pas en France, l'un des pays les plus riches au monde et dans lequel la droite et son extrême, la gôche de l'Elysée cultivent le sentiment d'une invasion étrangère insurmontable et donc insupportable. Ils dressent de plus en plus l'idée d'hérisser autour de cette migration humaine des fils de fer barbelés toujours plus haut et acérés.

    Le 13 mai 2015, la Commission européenne et donc tous les 28 états de l'UE ont décidé d'ouvrir avant fin 2015, une centre "multifonction" au Niger pour identifier et trier les migrants: un camp de concentration sans garantie du respect de la dignité et des droits humains, en un pays de la Françafrique où ses deux valeurs sont battues en brèche.

    Le Haut commissairat aux réfugiés de l'ONU a chiffré le nombre d'êtres humains déracinés: 51,2 millions dont 16,1 sont des réfugiés, 1,2 des demandeurs d'asile et 33,3 millions sont des déplacés dans leur propre pays avec l'unique espoir de s'en évader.

    Il va falloir ouvrir un  grand camp au Niger. Très grand.

    Mais la France a hélas le triste privilège d'en avoir établi avant l'invasion nazie. Par exemple, le camp de Gurs, entre le 15 mars et le 23 avril 1939, près d'Oloron dans les Pyrénées-atlantiques...

    Les pays impérialistes, fauteurs de guerres, de pillages et de misère, responsables de la migration d'êtres humains
    Les pays impérialistes, fauteurs de guerres, de pillages et de misère, responsables de la migration d'êtres humains


  • L’Express Moscou-Beijing au départ


    De la conférence de Bretton Woods du 1er au 22 juillet 1944 au sommet OCS-BRICS à Oufa du 6 au 10 juillet 2015


    Par Jeff J. Brown – Le 2 août 2015 – Source thesaker.is le 4 aout 2015.

    Les livres d’histoire de nos petits enfants feront référence à ces deux événements internationaux, Bretton Woods et Oufa, comme étant des tournants dans l’organisation géopolitique mondiale de l’après-guerre. Cela, bien sûr, si le colonialisme occidental ne pousse pas l’humanité à la catastrophe, dans une tentative désespérée de sauver son empire fasciste au moyen d’une troisième guerre mondiale.

    À l’hôtel Mount Washington à Bretton Woods, dans le New Hampshire, 730 délégués venant de 44 pays occidentaux alliés se réunirent pour trois semaines, du 1er au 22 juillet 1944. La Chine et l’URSS étaient représentées, mais seulement par une personne physique. La Seconde Guerre mondiale n’était pas terminée. Il faudra encore dix mois avant que l’armée Rouge ne pénètre à Berlin, détruisant la Wehrmacht nazie, le 9 mai 1945. L’armée Rouge chinoise fera de même avec l’armée impériale japonaise, tout en expulsant les colons occidentaux et leurs alliés du Kouo-Min-Tang, le 3 septembre 1945.

    Ces deux pays communistes auront perdu pas moins de 40 millions de leurs citoyens dans leurs guerres pour vaincre le fascisme mondial. Le Royaume-Uni et les États-Unis ont chacun perdu environ 400 000 hommes, donc un total de 800 000. Cela ne représente que 2% du sacrifice russe et chinois.

    Et pourtant, Bretton Woods fut essentiellement une affaire anglo-saxonne, avec les deux principaux rentiers du colonialisme occidental, le Royaume-Uni et les États–Unis, présidant la table ronde. Les 42 autres délégués étaient surtout là pour la cérémonie et les photos. Le Royaume-Uni voulait avant tout garder la mainmise sur le système bancaire occidental (la City de Londres) et aussi garder intacte la Banque des règlements internationaux (BRI), qui avait collaboré avec les nazis. Malgré ses racines fascistes, elle est encore en activité de nos jours. Les Américains voulaient un commerce sans barrière, se sachant les rois de la production industrielle, maintenant que l’infrastructure européenne et japonaise était détruite par la guerre. Bien sûr, l’Oncle Sam obtint ce qu’il désirait. Les importations de matières premières bon marché, payées en dollar, entrèrent alors que sortaient des produits finis chers, payés en dollars, et au travers de banques occidentales. Le dollar fut institué monnaie commerciale internationale, le FMI et la Banque internationale de reconstruction et de développement (BIRD) furent crées, cette dernière devenant, plus tard, la Banque mondiale, sous contrôle américain.

    Israël fut imposé au monde musulman. Il incarne le diable islamophobe de l’Occident, un Quasimodo grotesque aidant l’Empire à commettre des actes terroristes, des opérations sous fausse bannière et des génocides, non seulement au Moyen-Orient, mais sur toute la planète. Israël est un outil de l’impérialisme, un mercenaire stipendié.

    Comme nous le savons, cette organisation géopolitique mondiale fut un paravent pour la poursuite du colonialisme occidental, utilisant des institutions légales, des lois, la finance, les banques, la dette et les taxes douanières, tout cela avec le soutien de républiques bananières, dont beaucoup étaient militairement occupées. Encore maintenant, ces armes de domination économique continuent à pomper les richesses et les ressources naturelles du monde en développement, comme le fait l’Occident depuis 1492, quand Christophe Colomb mit le pied sur la terre américaine. Le fait que ce grand explorateur européen fut directement responsable du meurtre de 500 000 indigènes indiens et qu’il y ait un jour férié en son honneur, nous en dit beaucoup sur la légende orwellienne du progrès occidental. (1)

    Bien sûr, l’Occident nous a donné Mozart et la pénicilline. Mais pour la morale de la majorité du monde, les 85% de l’humanité qui ne sont pas de peau blanche et catholiques-protestants-juifs de l’Eurangloland, cela a toujours été un sacrifice faustien de proportions inacceptables. Si l’on additionnait les meurtres causés par l’empire Occidental du nouveau et de l’ancien monde, le chiffre de 2 000 000 000 – oui, M pour milliards – vous sauterait aux yeux, même s’il ne vous sera jamais présenté ainsi en-deçà de la Grande barrière médiatique occidentale. (2)

    Tel est donc cet ordre mondial datant de Bretton Woods, style 1%-99%, dans lequel l’humanité souffre beaucoup. En quelle proportion? Ce graphique vous en donnera une petite idée.

    Image de Pinterest

    C’est ce que l’empire Occidental a semé. Une large majorité des gens les plus riches du monde sont occidentaux, ceux dans le premier 1/5e (20%). Si vous prenez ces 20% et que vous les redivisez en cinq parties, cela redonnera les mêmes divisions inégalitaires. Reprenez encore les 20% en haut de cette nouvelle pyramide et redivisez en cinq et, de nouveau, vous obtenez le même graphe. Et ainsi de suite. Vous arrivez finalement aux 1% de Bretton Woods, une petite centaine de familles possédant la vaste majorité des richesses mondiales. Ils viennent quasiment tous d’Eurangloland. Dans les faits, Bretton Woods a crée un monde ou 85 familles sont aussi riches que les 3 milliards d’habitants les plus pauvres de la planète. Il est temps que cela change, radicalement (3).

    A Oufa, en Russie, du 6 au 10 juillet 2015, s’est tenu un autre sommet international, appelé OCS-BRICS. OCS est l’acronyme d’Organisation de coopération de Shanghai, organisation de nature essentiellement stratégique. Elle fut mise en place par la Chine. BRICS est une organisation dont la mission est de nature plus économique et financière, qui réunit le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Quinze chefs d’État ont participé à ce sommet d’Oufa. En voici la liste :

    Afghanistan
    Biélorussie
    Brésil
    Chine
    Inde
    Iran
    Kazakhstan
    Kirghizstan
    Mongolie
    Pakistan
    Russie
    Afrique du Sud
    Tadjikistan
    Turkménistan
    Ouzbékistan

    Mais aussi des dizaines de hauts représentants de trois autres coalitions anti- occidentales y participèrent : l’Union économique eurasienne (UEE), la Communauté des États indépendants (CEI) et l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC). Ces trois organisations sont menées par la Russie et, ensemble, recoupent les frontières géographiques de l’ancienne URSS, sauf l’Europe de l’Est, la Géorgie et la partie occidentale de l’Ukraine.

    En tout, 10 000 citoyens de ces pays vinrent participer à l’histoire en marche. Voici la carte qui représente tous les membres, ceux qui aspirent à être membre dans l’une de ces organisations ainsi que l’alliance latino américaine, l’ALBA, qui regroupe les pays anti-occidentaux d’Amérique du Sud.

    Cette carte est parlante. Je ne pense pas que quiconque qui aurait participé à Bretton Woods, en 1944, aurait pu imaginer une telle carte. Du point de vue occidental, cela ne devait pas tourner ainsi. Mais c’est une carte des pays rêvant d’un XXIe siècle différent, plus coopératif, moins prédateur. Et pour que cela arrive, la planète Terre doit être beaucoup, beaucoup, plus équitable. Est-ce que ces pays et leurs peuples pourront créer un monde plus égalitaire pour toute l’humanité? Pourront-ils vraiment aplanir le graphique des richesses présenté ci-dessus? A la fin du XXIe siècle, cela sera la preuve de leur réussite ou de leur échec, surtout dans un monde aux ressources déclinantes et au réchauffement en augmentation.

    Ces ambitieux pays sont organisés en six sous-groupes régionaux ou globaux : ALBA, BRICS, CEI, OTSC, OCS et EUU. L’Empire occidental est en train de créer des turbulences géopolitiques contre eux, ce qui ne fera que les rapprocher encore plus. Je vais leur donner un nouveau nom collectif : les Anti-Occident.

    D’autres pays, comme l’Argentine ou l’Érythrée, seront sans doute attirés dans cette sphère car ils sont déjà, politiquement et économiquement, anti-occidentaux. La pauvre Grèce devrait aussi y adhérer si elle pouvait se libérer des chaînes occidentales en train de l’asphyxier. Puis l’Afrique, le grand continent. Il est encore largement confiné au chaos, à l’exploitation et à la servitude par l’Eurangloland. Ayant vécu et travaillé là bas pendant dix ans, je suis de tout cœur avec eux.

    À Oufa, les deux principaux dirigeants de ces groupes, les présidents Vladimir Poutine de Russie et Xi Jiping de Chine étaient au charbon vingt heures par jour, comme beaucoup d’autres chefs d’État et aides de camp. On les voyait parfois fatigués, raides et un peu hagards. Au fur et à mesure des réunions, on les sentait marcher sur des œufs. Ce ne sont pas des surhommes. En regardant des vidéos des diverses réunions, il est évident qu’eux et les autres dirigeants pouvaient ressentir le moment historique qu’ils étaient en train de vivre. La pression devait être énorme. Tous les participants savaient contre quoi se dressait le sommet d’Oufa ; l’empire Occidental, le colonialisme, le fascisme et la guerre. Ce sommet fut vraiment un appel global à la révolution pour abattre la dictature de Bretton Woods et mettre en place un authentique nouvel ordre mondial.

    Xi et Poutine étaient en bonne compagnie. Dans de nombreuses vidéos et photos, Xi est entouré de son ministre des Affaires étrangères et de son conseiller à la Sécurité nationale, Yang Jiechi, deux des plus grands esprits géopolitiques mondiaux. Ils sont assis là, immobiles, écoutant passivement. Et, doux comme la soie, hyper diplomate, le ministre russe des affaires étrangères Sergei Lavrov, dans le dos de Poutine, prenant des notes et lisant les mémos. Je dois reconnaitre que les présidents Rousseff, Zuma et le premier ministre Modi avaient aussi amené avec eux des équipes impressionnantes, comme tous les autres pays. Espérons-le, car l’Empire occidental en veut à tous ces personnages comme à tous les trésors, humains et naturels, de ces pays.

    Il y eut trop de réunions à Oufa pour pouvoir les compter. La plus importante, et la plus longue, fut celle ou le président Poutine amena face à face les Premiers ministres indien et pakistanais, Narendra Modi et Nawaz Sharif, pour résoudre les disputes frontalières entre ces deux pays, concoctées par l’administration coloniale anglaise avant de quitter le pays, comme avec la Chine à propos des régions Jammu-Cachemire-Aksai Chin, et qui bloquent l’intégration totale du continent asiatique. Ce problème est comme un cancer colonial, niché au cœur des espoirs et des rêves pan-asiatiques. Il doit absolument être résolu.

    Ces trois pays ont chacun une grande armée, un esprit nationaliste affirmé et possèdent l’arme nucléaire. Trois religions se font face : l’islam, l’hindouisme et le bouddhisme. Ces trois pays qui ont connu des guerres frontalières, dépensé des milliards, gardent un nombre inconnu de divisions face à face sur ces points chauds avec tous les risques que cela implique. Cette inanité d’inspiration coloniale est comme un mauvais scénario mais pourtant pas de la fiction.

    Le Pakistan, l’Inde et la Chine ont donc besoin d’un médiateur de leur niveau, informé et diplomate, pour résoudre ce nœud gordien du XXe siècle et la Russie est le seul pays pouvant remplir ce rôle.

    C’est ce qu’elle fit. Grâce à l’arbitre russe, Modi et Sharif sortirent de la réunion avec une initiative en cinq points et Modi accepta une invitation à visiter le Pakistan l’année prochaine. Plus tôt dans l’année Modi et Xi avaient déjà mis en place les fondements d’une réconciliation frontalière. La Chine et le Pakistan entretiennent déjà de bonnes relations. La Russie et la Chine sont d’anciens frères d’armes communistes. Et la Russie entretient d’excellentes relations avec tout ce monde. Espérons que le sommet d’Oufa sera rétrospectivement vu comme un catalyseur de la résolution des conflits frontaliers, ouvrant la voie à une intégration trans-asiatique totale.

    Le président Poutine, le ministre Lavrov et leur talentueuse équipe doivent donc achever l’exploit diplomatique du XXIsiècle. Mais attention, cela sera vraiment très dur. Le fantôme colonial britannique est à l’affût. L’Eurangloland sait que cette dispute frontalière tripartite est le point faible des espoirs de libération anti-occidental. Il va donc utiliser à plein pot ses techniques de trahison sanglantes : division et conquête, corruption, propagande, opérations psychologiques et secrètes, fausses bannières et cinquième colonne, jusqu’à la guerre, pour être sûrs que cela échoue.

    Soixante et onze ans après Bretton Woods, l’Anti-Occident est poussé par les vents de l’histoire, gonflant la voile du sommet révolutionnaire d’Oufa et le poussant vers un nouveau siècle chargé d’espoir. Espérons que les viles machinations d’Eurangloland ne fassent que raffermir la détermination de tous pour que l’humanité puisse vivre une paix et une prospérité partagées pour la première fois depuis cinq cents ans.

    Jeff J. Brown

    PS : Alors que ce sommet d’Oufa fut complètement passé sous silence au-delà de la Grande barrière médiatique occidentale, Pékin a montré son originalité et sa bonne humeur pour informer ses 1,3 milliards de citoyens à propos de ce sommet en réalisant ce dessin animé qui fut même traduit en anglais.

    PPS : Les dirigeants du G20, du moins ceux qui ont participé à ce sommet, ont annoncé dans leur conférence de presse de clôture qu’ils continueraient le dialogue amorcé à Oufa durant la prochaine réunion du G20 qui doit se tenir en Turquie en novembre 2015. Encore un coup porté à la dictature de Bretton woods.

    PPPS : Lire la déclaration d’Oufa (en anglais), le plan d’action et la conférence de presse de Poutine

    1. Le professeur d’histoire américain David Stannard a écrit dans American Holocaust (Oxford press, 1992) que «plus de 100 millions d’Indiens d’Amérique furent tués» et que «Christoph Colomb en a personnellement tué un demi million». Bien sûr, vous n’aurez jamais accès a ce genre d’information derrière la Grande barrière médiatique, mais ces chiffres furent pleinement confirmés par un autre chercheur, Russell Thorton, dans son étude intitulée Holocauste et survie des indiens d’Amérique : Histoire de cette population depuis 1492 (University of Oklahoma press, 1990)

    2. https://sites.google.com/site/censorshipbythebbc/bbc-censors-indian

    3. http://www.theatlantic.com/business/archive/2014/01/the-worlds-85-richest-people-are-as-wealthy-as-the-poorest-3-billion/283206/

    Traduit par Wayan, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone


  • 08/08/15

    Jean-Pierre Chevènement : «Si la Grèce sortait de l'euro, elle pourrait se redresser» (1/2)

     

     

     

    Home FIGARO VOX Vox Politique
    Par Alexandre Devecchio
    Mis à jour le 07/08/2015 à 20:47

     

    FIGAROVOX/COLLECTION - Chaque week-end jusqu'à la fin du mois d'août FigaroVox vous offre exceptionnellement un entretien réservé aux abonnés Premium. Cette semaine Jean-Pierre Chevènement que nous avions interviewé en plein cœur de la crise grecque. Première partie. 

    Le 3 juillet dernier à la vielle du référendum grec, l'ancien ministre de l'Intérieur et de la Défense confiait à FigaroVox qu'une sortie éventuelle de la Grèce de la zone euro ne serait pas une catastrophe. Au contraire, elle permettrait au pays de Périclès de se redresser. Le Che prônait déjà l'instauration d'une monnaie commune pour remplacer la monnaie unique.


    PROPOS RECUEILLIS PAR

    ALEXANDRE DEVECCHIO @AlexDevecchio


    A lire également la deuxième partie de l'entretien:

    Jean-Pierre Chevènement: «La menace pour l'Europe n'est pas à l'Est, mais au Sud» (2/2)

    Le Premier ministre Alexis Tsipras va soumettre le plan d'aide à la Grèce à référendum. Que vous inspire cette décision?

    Jean-Pierre Chevènement: Cela me paraît être une décision démocratique et légitime. Le plan d'aide est très critiquable. Les institutions de Bruxelles auraient pu bouger sur au moins deux volets. D'abord, le volet financier: le Premier ministre grec demandait qu'on allonge de 5 à 9 mois la durée du plan d'aide actuel. Cela était tout à fait raisonnable. Ensuite, sur le volet de la dette. Des prix Nobel d'économie comme Joseph Stiglitz ou Paul Krugman, mais aussi en France le directeur de la recherche et des études de Natixis, Patrick Artus, qui n'a rien d'un gauchiste, s'accordent à reconnaître que la dette grecque, qui représente 177% du PIB, n'est pas soutenable ni donc remboursable. Il y a une volonté punitive dans ce «plan d'aide»: on voulait par avance donner une leçon au Portugal, à l'Espagne, à l'Italie, voire à la France. Plus largement, il est le symbole de l'échec de la «règle d'or» imposé en 2012 à tous les pays d'Europe après avoir été adoptée par l'Allemagne dès 2009. Mais ce qui vaut pour l'Allemagne ne peut pas valoir pour tous les autres. On touche au vice originel de la monnaie unique qui juxtapose des pays très hétérogènes et fait diverger leurs économies au lieu de les faire converger. Par un mécanisme bien connu, les zones les plus productives ont vu leur production croître tandis que les zones moins compétitives ont vu la leur décliner et se sont donc appauvries. Il y a un défaut de conception au départ dont le résultat était tout à fait prévisible.

    Un certain nombre de dirigeants européens se sont agacés de cette décision. Comprenez-vous cette réaction?

    Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a dit: «Il n'y a pas de démocratie en Europe en dehors des traités». Or le traité de Lisbonne reprend la quasi-totalité, la «substance» comme l'a dit Madame Merkel, du projet de «traité constitutionnel» qui avait justement été rejeté par le peuple français en 2005 par référendum. Par ailleurs, Monsieur Juncker ne me paraît pas le mieux placé pour mener le combat du oui au référendum grec. En effet, il a été un excellent Premier ministre luxembourgeois mais du point de vue du Luxembourg qu'il a organisé, avec succès, comme un véritable paradis fiscal! Cela ne le qualifie pas pour prêcher la solidarité.

    Les dirigeants européens ont amené les peuples où ils ne voulaient pas aller sans leur poser franchement la question. A la fin, s'apercevant de la supercherie, ces derniers ont dit non, en France, mais aussi aux Pays-Bas, au Danemark ou en Irlande. Pourtant les dirigeants ont considéré que cela ne valait rien, au regard d'une orthodoxie européenne qu'ils considèrent au-dessus de toute démocratie.

    Pourquoi ces démocrates revendiqués semblent-ils autant redouter le choix du peuple?

    Souvenez-vous de Jacques Delors qui disait en 1992 que les hommes politiques en désaccord avec Maastricht devaient «prendre leur retraite ou faire un autre métier…». Le ver était dans le fruit depuis très longtemps. Pour comprendre la nature profondément antidémocratique de l'actuelle construction européenne, il faut remonter des décennies en arrière au «système» Jean-Monnet, que l'on peut qualifier de «système de cliquets». L'Europe fonctionne par une suite de petits faits accomplis sur lesquels les citoyens ne peuvent plus revenir: on commence par le charbon et l'acier, puis par le marché commun, le droit communautaire, la réglementation de la concurrence, et enfin la monnaie unique pour arriver au «grand saut fédéral». Les peuples européens sont amenés à se dépouiller peu à peu de leur souveraineté sans en avoir réellement conscience. Petit à petit, ils se retrouvent piégés. Les dirigeants européens ont amené les peuples où ils ne voulaient pas aller sans leur poser franchement la question. A la fin, s'apercevant de la supercherie, ces derniers ont dit non, en France, mais aussi aux Pays-Bas, au Danemark ou en Irlande. Pourtant les dirigeants ont considéré que cela ne valait rien, au regard d'une orthodoxie européenne qu'ils considèrent au-dessus de toute démocratie.

    L'Europe s'est construite par effraction et l'essence du système européen est oligarchique. Le Conseil européen des chefs d'Etat est la seule institution légitime, mais ne se réunit que périodiquement et ne dispose pas d'outils pour traduire ses impulsions. La Commission européenne est composée de hauts fonctionnaires qui ne sont pas élus mais nommés de manière très opaque. Comme l'affirme la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe, le Parlement européen n'est pas un parlement. Il ne peut pas l'être car il n'y a pas de peuple européen, mais une trentaine de peuples différents. Dès le départ, l'Europe repose sur un postulat non vérifié: on a voulu faire l'Europe contre les nations ; on pensait qu'elle pouvait s'y substituer. Or les nations sont le cadre d'expression de la démocratie. Il faut désormais aller sur la voie de l'Europe confédérale, la seule qui soit légitime et démocratique: celle qu'avait proposée le général de Gaulle en 1962 avec le plan Fouchet. Seule une Europe à géométrie variable, souple envers chaque pays, pourra avancer. Cette nouvelle Europe aurait vocation à déboucher sur une «Europe européenne» et non inféodée. Le traité transatlantique, s'il était adopté, serait un nouveau coup porté à ce qui reste de notre souveraineté. Celui-ci ne comporte pas d'avantages évidents pour la France et nous soumettrait à des normes et juridictions influencées par les Etats-Unis. J'attends que la France fasse entendre sa voix sur un sujet qui du temps du général de Gaulle ne serait pas passé inaperçu.

    Sur le fond, êtes-vous favorable au «Oui» comme Jean-Claude Juncker ou au «Non» comme Alexis Tsipras?

    Je n'ai pas à me prononcer à la place du peuple grec qui doit prendre ses responsabilités. C'est un peuple courageux. Il l'a montré à plusieurs reprise dans son histoire: dans sa guerre d'indépendance puis, en 1940, face à l'Italie fasciste qu'il a fait reculer et face à l'invasion nazie en 1941. Traditionnellement, il y a un sentiment philhéllène qui s'exprime en France. Je me compte d'ailleurs parmi les gens qui aiment la Grèce car pour moi ce pays représente aussi l'antiquité, le grec ancien, la démocratie. Ne serait-ce que pour avoir eu jadis un accessit au concours général de version grecque, je ne peux pas leur en vouloir! Sans la Grèce, il manquerait quelque chose d'essentiel à l'Europe.

    Si la Grèce sort de l'euro, elle dévaluera sa monnaie qu'on pourrait appeler l'euro-drachme et rester attachée à l'euro dans un rapport stable de l'ordre de 70%. Il faudrait restructurer la dette à due proportion. Cette hypothèse est réaliste et remettrait la Grèce sur un sentier de croissance.

    Pour le président la Commission européenne, un «non» voudrait dire, indépendamment de la question posée, que la Grèce dit «non» à l'Europe. Partagez-vous ce point-de vue?

    C'est absurde! Comment un président de la Commission européenne peut-il parler ainsi? Il confond la zone euro qui compte dix-huit membres et l'Union européenne qui en regroupe vingt-huit. Il existe donc dix pays qui ne sont pas dans l'union monétaire et qui sont dans l'Union européenne. La Grèce restera dans l'Europe. Et si, elle doit sortir de l'euro, nous devons l'aider à le faire dans des conditions qui ne soient pas trop douloureuses. Si la Grèce sort de l'euro, elle dévaluera sa monnaie qu'on pourrait appeler l'euro-drachme et rester attachée à l'euro dans un rapport stable de l'ordre de 70%. Il faudrait restructurer la dette à due proportion. Cette hypothèse est réaliste et remettrait la Grèce sur un sentier de croissance. Elle rendrait le pays encore plus attractif pour les touristes. Elle permettrait à la balance agricole grecque de redevenir excédentaire, ce qu'elle était avant l'euro et de développer une économie de services notamment dans la logistique et les transports. C'est un pays magnifique, l'un des plus beaux endroits du monde, qui bénéficie d'une véritable attractivité sur le plan géographique et d'un patrimoine historique pratiquement sans équivalent.

    Ceux qui prédisent le chaos en cas de sortie de la Grèce de l'euro jouent-ils la stratégie de la peur ou ont-ils raison?

    Dans toute dévaluation, il y a des moments difficiles: dans les premiers mois et peut-être dans la première année. Mais ensuite, il y a des facteurs positifs qui interviennent: les produits du pays sont moins chers. Les avantages comparatifs qui sont les siens, sont accrus. Le tourisme par exemple bénéficie d'un effet d'appel. Des entreprises pourraient investir dans une perspective de rentabilité. L'Europe ne peut pas se permettre de rudoyer la Grèce, de l'écraser d'un pied rageur au fond du trou où elle se serait mise d'elle-même. Ce n'est pas raisonnable. Sauf si l'on souhaite dresser les peuples européens les uns contre les autres. Si la Grèce devait être amenée à recréer une sorte d'euro-drachme, il faudrait l'aider par des fonds structurels importants à supporter l'inévitable renchérissement de ses importations dans un premier temps. Et lui donner des facilités pour se redresser. Je pense qu'elle en a la capacité. Encore une fois, c'est un pays qui a beaucoup d'atouts.

    Lorsqu'on a fait fausse route, il faut savoir revenir à la bifurcation et prendre la bonne direction. La monnaie commune pourrait être celle-ci.

    A terme l'éclatement, voire la disparition de la monnaie unique, sont-ils inévitables?

    La monnaie unique a énormément accru les divergences de compétitivité entre pays européens. Prenons le cas de l'économie française. Elle avait un déficit commercial par rapport à l'Allemagne de vingt-huit milliards de francs en 1983. Aujourd'hui, le déficit de la France sur l'Allemagne serait selon certaines sources (Eurostat) de trente-cinq milliards d'euros. Comme l'euro, représente six fois et demi le franc, le déficit a au moins quadruplé en tenant compte de l'inflation depuis 1983. La monnaie unique, qui a définitivement empêché la France de dévaluer, nous met une sorte de nœud coulant qui se resserre. Nous sommes désormais tombés au niveau d'industrialisation de la Grèce (12 % du PIB). Nos fleurons du Cac 40 se développent, mais à l'étranger.

    Une sortie ordonnée de la zone euro, ou du moins de la monnaie unique est-elle possible?

    Je suis profondément européen. Mais je ne crois pas que les modalités choisies pour la construction européenne actuelle soient les bonnes. Elles devraient être révisées. C'est très difficile parce que tous ces gens-là ont engagé leur crédit sur la monnaie unique. J'ai fait un petit livre qui s'appelle Le bêtisier de Maastricht. Il faut relire le florilège de déclarations de nos dirigeants de droite et de gauche, nous promettant, la prospérité, le plein emploi, que nous allions rivaliser avec l'Amérique, que le dollar n'aurait qu'à bien se tenir, etc. Une somme d'inepties qui ne peut que susciter le rire ou la commisération lorsqu'on relit tout cela avec le recul. Lorsqu'on a fait fausse route, il faut savoir revenir à la bifurcation et prendre la bonne direction. La monnaie commune pourrait être celle-ci.

    Je pense que la France a perdu une occasion de faire entendre sa voix comme sur le dossier des sanctions contre la Russie qui nous pénalisent aussi.

    De quoi s'agit-il?

    L'euro perdurerait comme symbole de notre volonté d'aller vers une Europe toujours plus unie, mais deviendrait monnaie commune et non plus unique. Elle serait valable dans les échanges internationaux en gardant des subdivisions nationales: l'euro-drachme, l'euro-lire, l'euro-mark, l'euro-franc, etc. Certains pays pourraient augmenter de quatre ou cinq pour cent la valeur de leur monnaie interne, d'autres la garder stable et certains, comme la Grèce, la diminuer. Tous les deux ou trois ans, on pourrait procéder à de légers ajustements pour tenir compte des compétitivités relatives qui permettraient de tenir dans la durée. Cette monnaie commune serait le panier des subdivisions nationales. Elle serait cotée sur le marché mondial des devises. Rien de plus simple ; le monde est flexible. Il y aurait une cotation qui interviendrait tous les jours et une certaine stabilité s'installerait entre cette monnaie commune, le dollar et le yuan. Derrière tout cela se profile la réorganisation du système monétaire international profondément malade.

    La France a-t-elle suffisamment pesé sur les négociations?

    La France aurait pu intervenir d'une voix plus forte pour que le plan défini par l'Eurogroupe ne soit pas aussi dur sur le volet financier et sur le volet de la dette. Je pense que la France a perdu une occasion de faire entendre sa voix comme sur le dossier des sanctions contre la Russie qui nous pénalisent aussi. La vraie menace pour l'Europe n'est pas à l'Est, mais au Sud: c'est Daesh. Lire la suite ici.

     
    Posté par Jocegaly à - -
      

  • 08/08/15

    Russie: Les autorités détruisent des tonnes de nourriture sous embargo

    Réflexe normal, et équilibré. Peut-être aussi que la Russie  n'a pas envie de voir les russes empoisonnés par les pesticides, OGM , poulets javellisés, et autres Monsanto? (dont nous, en "UE"  allons bientôt être infestés?)

     

    Sur 20 minutes

    Russie: Les autorités détruisent des tonnes de nourriture sous embargo

    Une photo publiée par l'agence russe Rosselkhoznadzor montre un bulldozer écrasant des tonnes de fromage en provenance de pays occidentaux, à Belgorod le 6 août 2015.Une photo publiée par l'agence russe Rosselkhoznadzor montre un bulldozer écrasant des tonnes de fromage en provenance de pays occidentaux, à Belgorod le 6 août 2015. - ROSSELKHOZNADZOR BELGOROD / AFP

    20 Minutes avec AFP

    Publié le 07.08.2015 à 06:56
     

    Des tonnes de pêches et de nectarines saisies, du fromage letton ou de la viande polonaise broyés sous les roues des tracteurs : la Russie a commencé jeudi à détruire les produits alimentaires occidentaux sous embargo, malgré une levée de boucliers dans la société civile.

    « A partir d’aujourd’hui, les produits agricoles, matières premières ou nourriture venant d’un pays ayant imposé des sanctions à la Russie ou à ses citoyens (…) et qui sont interdits sur le territoire russe doivent être détruits », a annoncé le ministère russe de l’Agriculture dans un communiqué, conformément aux ordres de Vladimir Poutine.

     

    73 tonnes de pêches et de nectarines

    Jusqu’à présent, ces produits interdits, car en provenance des pays sanctionnant la Russie pour son rôle présumé dans la crise ukrainienne, étaient seulement renvoyés dans leur pays d’origine. Ils seront désormais détruits sur place par les autorités, qu’ils soient saisis à la frontière ou dans les magasins.

     

    Preuve de la détermination des autorités, l’agence sanitaire russe a annoncé dès le début de la matinée une première saisie, à la frontière bélarusse, de 73 tonnes de pêches et de nectarines qui transitaient sous un faux certificat turc. Au même poste-frontière, un autre chauffeur transportant une tonne et demie de tomates sans certificat a préféré faire demi-tour et retourner au Bélarus, a indiqué l’agence de presse Ria Novosti.

    Les produits alimentaires auraient pu être redistribués

    A la fin de la journée, un total de 319 tonnes de nourriture avait été détruites, dont de la viande en provenance d’Italie qui a été brûlée dans un incinérateur à l’aéroporty de Saint-Petersbourg. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a admis que la destruction de nourriture « n’était peut-être pas très agréable à voir » tout en demandant aux médias de « ne pas exagérer le problème » car cette nourriture était « de la pure contrebande ».

    Mais l’empressement des autorités à détruire des produits alimentaires qui auraient pu être redistribués a suscité des critiques, venant de la société civile et de personnalités de tous horizons politiques. Le quotidien économique Vedomosti a dénoncé dans un éditorial une « barbarie ostentatoire » et une « guerre absurde contre la nourriture en période de crise économique », à un moment où la monnaie russe est retombée, jeudi, à ses plus bas niveaux en cinq mois, l’euro dépassant le seuil psychologique des 70 roubles.

    Les auteurs d’une pétition signée par plus de 280.000 personnes sur le site internet Change.org réclament, quant à eux, que la nourriture saisie soit donnée « aux anciens combattants, aux handicapés, aux familles nombreuses et à ceux qui ont souffert des récents désastres naturels ».

     

     

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