♦ Le vote de confiance sur la déclaration de politique générale du gouvernement tiendrait lieu d’approbation du pacte de responsabilité, les réserves de la gauche du PS, le retrait des verts du gouvernement, l’opposition du front de gauche rendant le vote sur la responsabilité du gouvernement incertain rapporte l’agence Reuters qui cite des sources gouvernementales le 4 avril.
♦ Henri Emmanuelli dans une interview à Mediapart diffusée hier juge le PS dans un état de coma profond "Donc, un congrès extraordinaire ou une démission du premier secrétaire ne me paraîtrait pas inopportune". Il a cependant estimé qu’ils "ne vont pas voter contre l’investiture du gouvernement pour avoir une dissolution qui déboucherait sur un naufrage politique. Il faut appeler un chat un chat".
♦ Les discussions reprennent aujourd’hui au sein du front de gauche où aucun accord n’ été trouvé sur la répartition des têtes de listes aux européennes.
♦ Pierre Laurent, secrétaire national du PCF a lancé hier un appel "A tous je dis : Travaillons ensemble pour reconstruire une feuille de route partagée, une ambition commune, l’espoir d’une alternative politique à gauche (…) Ensemble, nous pouvons exiger l’ouverture de grandes conférences sociales, pour des Etats Généraux de la justice fiscale, la relance des services publics…».
♦ L’Europe ne va pas s’en sortir,"Sans un new deal européen, un nouvel accord de financement des investissements pour promouvoir la croissance, l’emploi et la protection sociale", assure le chef du principal parti grec d’opposition, la Gauche radicale Syriza qui ajoute "Moi, et mon parti, ne pensons pas que la dissolution de l’euro ou la sortie d’un pays (du système) serait une évolution positive".
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Ce matin en bref // 2014-04-04 // Vendredi 4 avril 2014
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Jeudi 3 avril 2014 4 03 /04 /Avr /2014 20:28
Ukraine : mais que s’est-il passé ?
Depuis que l’opposition au Président Ianoukovitch a pris le pouvoir, ce samedi 22 février, les médias européens titrent sur « la victoire de la démocratie ». La presse russe, par contre, qualifie les événements de « coup d’État », qui a renversé un gouvernement légitime et un président démocratiquement élu. Que s’est-il précisément passé en Ukraine ? Comment, en deux jours, l’équipe de Viktor Ianoukovitch, qui semblait inébranlable, a-t-elle été si brusquement éjectée du pouvoir ? Explications.
Le point de départ de la crise fut le constat, fin 2013, de la nécessité pour l’Ukraine d’obtenir une aide économique substantielle dans le contexte financier désastreux qui minait le pays.
Deux « candidats » se sont proposés d’aider l’Ukraine en lui accordant le prêt sollicité : l’Union européenne, notamment par le truchement du Fond Monétaire International (FMI), et la Russie, qui a immédiatement réagi.
« Réagi » ? En effet, car, si la guerre froide a officiellement pris fin en 1992, après le renversement de Mickaël Gorbatchev par Boris Eltsine, qui a sabordé l’URSS et vendu pour trois copecks toutes les entreprises d’État viables à ses amis de la mafia, depuis que Vladimir Poutine a pris en main les rênes de la Confédération de Russie, en 2000, ce dernier a récupéré le contrôle des principales ressources du pays, dont le gaz et le pétrole, par des méthodes policières musclées et parfois illégales, mais qui ont permis d’assigner les mafieux en justice. Poutine a ainsi pu restaurer un embryon de sécurité sociale et essaie surtout de rendre à la Russie un statut de puissance mondiale. D’où, à nouveau, une logique de confrontation face aux États-Unis d’Amérique et à l’OTAN, mais aussi face à l’Union européenne (UE) ; l’OTAN et l’UE, qui ont tous deux grignoté l’ancien espace d’influence soviétique en Europe centrale et s’attaquent désormais à « l’espace russe » lui-même (Géorgie, Ukraine, etc.).
Cette réaction russe a été sans commune mesure avec ce que proposait l’UE. Cette dernière ergotait sur les montants de l’aide, tandis que le FMI conditionnait sa participation au gel des avantages sociaux (pensions de retraites, aides aux familles, bourses d’étude, hausse des salaires…) et des dépenses dans la fonction publique : la Russie a proposé de mettre immédiatement sur la table une aide de 15 milliards de dollars (de loin plus importante que la somme négociée par l’UE), sans condition, et a offert une diminution du prix du gaz de… 30% ! Le gaz russe, une source d’énergie dont l’industrie et les foyers ukrainiens dépendent très largement.
Le principal objectif de Moscou, c’est de convaincre l’Ukraine de renoncer à un rapprochement avec l’UE et d’adhérer à son projet d’Union eurasienne, dont la Russie négocie actuellement les termes avec la Biélorussie et le Kazakhstan notamment. Ce qui satisfait la majorité des Ukrainiens, dont plus de 50%, principalement établis dans la moitié sud-est du pays, la plus peuplée, et dans la péninsule de Crimée, en mer Noire (où sont établies des bases militaires russes), sont très attachés à la Russie.
Le 21 novembre 2013, le gouvernement ukrainien suspend dès lors les négociations avec l’UE. Négociations qui avaient débuté cinq ans auparavant, en vue de créer un partenariat économique entre l’Ukraine et l’UE, par le biais d’un « accord d’association ». Et l’accord avec la Russie sera signé à Moscou, le 17 décembre. Dans ce laps de temps, appuyée par la diplomatie de l’UE, l’opposition au gouvernement pro-russe du président Viktor Ianoukovitch se réveille et mobilise ses troupes, qui manifestent dans la capitale, Kiev.
Une opposition soutenue par l’Occident
De 2002 à 2004, c’est la présidence pro-russe de Léonid Koutchma, avec Viktor Ianoukovitch comme Premier ministre, qui est pouvoir. Les élections présidentielles de 2004 voient Koutchma se retirer de la politique et Ianoukovitch se présenter, puis remporter le scrutin.
Mais son rival malheureux, Viktor Iouchtchenko, pro-UE, appuyé par l’autre grande figure de l’opposition, Ioulia Tymochenko, prétend que les élections ont été manipulées et appelle à l’insurrection. C’est la « Révolution orange ». Soulèvement appuyé médiatiquement et financièrement par l’UE et les Etats-Unis d’Amérique : plus de 100.000 manifestants envahissent la capitale et portent Viktor Iouchtchenko et Ioulia Tymochenko au pouvoir, mais sans que ceux-ci aient été élus.
Surpris par les événements, le parti pro-russe ne sait comment réagir … Aux élections législatives de 2006 survient un étonnant retournement de situation : les Ukrainiens votent massivement pour la formation de Viktor Ianoukovitch. Le Président Viktor Iouchtchenko est contraint de nommer Viktor Ianoukovitch au poste de premier ministre.
Les pro-russes n’étant plus au pouvoir et ne contrôlant plus l’organisation du scrutin, il est cette fois-ci impossible à Iouchtchenko et Tymochenko de crier à la fraude électorale…
Au scrutin présidentiel de 2010, les élections démentent une nouvelle fois les apparences « oranges » : les Ukrainiens votent en faveur de Viktor Ianoukovitch, qui est élu Président. Ioulia Tymochenko, sa rivale malheureuse, est renvoyée dans l’opposition (plus tard, elle sera jugée pour malversations durant son mandat de premier ministre et condamnée à quatre ans de prison ferme).
Les élections ont ainsi renversé tout ce qui avait été imposé à l’Ukraine par la force, lors de la « Révolution orange ». Une « révolution » qui n’avait rien eu de « spontané » et participait au remodelage global de l’ancien glacis soviétique, remaniement que Washington et les chancelleries européennes avaient entrepris en promouvant ces « révolutions de couleur » qui tentaient d’abattre les derniers gouvernements pro-russes, en Serbie, Géorgie, Ukraine, Kirghizistan et, avec moins de succès, en Biélorussie.
Des « révolutions de couleur » qui ont toujours procédé de la même recette : un groupuscule organisateur est mis sur pied, une cellule, composée d’opposants, financés et soutenus logistiquement (ordinateurs portables, abonnements à internet, téléphones cellulaires, etc.). Formés par des instructeurs, professionnels de la révolution, sous le couvert d’ONG sensées promouvoir la démocratie et les droits de l’homme, telle la célèbre Freedom House, ils arborent une couleur et un slogan simple, qu’il est facile de diffuser.
Le mouvement vise avant tout la jeunesse, aisément mobilisable, et, par un militantisme acharné, centré sur la capitale, donne l’impression que la population est majoritairement favorable au changement. La « révolution » éclate à l’occasion d’une échéance électorale importante : le pouvoir est accusé de « fraudes massives » et le chef du gouvernement est désigné comme responsable de tous les maux du pays ; il est le seul à être diabolisé, ce qui permet à son entourage de prendre ses distances et de changer de camp tant qu’il en est encore temps…
L’objectif est de concentrer plusieurs dizaines de milliers de personnes en un point symbolique de la capitale, et de donner alors une impression de révolution, que relayeront les médias nationaux et étrangers, amplifiant ainsi le phénomène.
Il va sans dire que cette formule ne peut réussir que dans un contexte démocratique, puisqu’elle nécessite à la fois l’existence de médias indépendants et d’une certaine liberté d’action.
Mais, en Ukraine tout comme au Kirghizistan, le verdict des urnes a eu raison des velléités euro-atlantistes, en rétablissant au pouvoir une majorité pro-russe. Exit, donc, la « Révolution orange ». A Washington comme à Bruxelles, on a grincé des dents…
Les élections législatives de 2012 ont confirmé le choix antérieur des Ukrainiens (2006 et 2010) en faveur des partis pro-russes et de la formation de Viktor Ianoukovitch, qui renforce ainsi sa position au parlement. En 2014, l’opposition pro-UE remet le couvert… et les médias européens aussi, en titrant à nouveau : « Les Ukrainiens se révoltent contre le Président Ianoukovitch ».
Retour de l’insurrection
Fort de la légitimité des urnes, le Président Ianoukovitch a résisté et a obtenu du parlement ukrainien le vote de pouvoirs extraordinaires pour faire face à cette tentative de déstabilisation du gouvernement.
Mais, en février, parmi les dizaines de milliers de manifestants qui déboulent dans la capitale, Kiev, et bien que ceux-ci soient qualifiés de « pacifiques » par les médias européens, des activistes d’extrême droite, issus de mouvements nationalistes ukrainiens opposés à l’alliance avec la Russie, principalement les groupes paramilitaires du parti néofasciste Svoboda (antisémite et russophobe), venus de la Galicie voisine, dressent des barricades et s’arment de bâtons, de barres de fer et de couteaux pour contrer les offensives des forces de la police qui tentent de les déloger de leurs positions. Des armes à feu et des cocktails Molotov font aussi leur apparition ; et les « manifestants pacifiques » n’hésitent pas à tirer à balles sur les policiers, qui répliquent. Certains groupes encore mal identifiés s’emparent même de plusieurs bâtiments publiques et ministères et prennent des fonctionnaires en otage. Dans les médias européens, on parle de « volontaires de l’autodéfense », victimes des « snipers du gouvernement »…
Cette violence a rapidement provoqué le départ de nombreux manifestants, qui ont déserté le terrain des combats. À partir du 20 février, ne demeurent plus sur la place Maïdan, au cœur de Kiev, qu’une vingtaine de milliers de manifestants armés, selon l’opposition, moins de dix milles, selon le gouvernement (la population ukrainienne se chiffre à près de 45 millions d’âmes).
Pour éviter l’escalade, confronté aussi au bilan des morts et des blessés qui s’alourdit d’heure en heure, le Président Ianoukovitch accepte la médiation de l’UE, seule capable d’amener l’opposition à accepter la signature d’un accord.
D’abord hésitants, Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk et Oleg Tiagnibok, les leaders de l’opposition, qui se sont constitués en « Conseil du Maïdan », sont bien obligés d’accepter les propositions de l’UE, leur puissant soutien : la fin des pouvoirs spéciaux (réforme de la Constitution), des élections présidentielles anticipées et la formation d’un nouveau gouvernement, d’union nationale.
Le Président Ianoukovitch accepte lui aussi les termes de l’accord. Il croit pouvoir ainsi sortir de la crise sans augmenter l’usage de la force et, certain d’une victoire par les urnes, pense avoir coupé l’herbe sous le pied de l’opposition.
L’accord est entériné le vendredi 21 février, en présence des représentants allemands et polonais.
Coup d’État
C’est le samedi 22 février que la situation bascule : l’annonce de l’accord ne met pas fin aux heurts qui ravagent le centre de Kiev ; la police, qui a reçu l’ordre de ne plus répliquer aux provocations des émeutiers, bat en retraite ; mais les manifestants armés poursuivent leur action et progressent vers le parlement.
Paniqués par les concessions acceptées par le président et par l’affaiblissement du gouvernement, des députés du parti des Régions (le parti du Président Ianoukovitch) quittent Kiev, précipitamment, pour se réfugier dans l’est de l’Ukraine (dans les fiefs pro-russes) ; d’autre tournent casque et essaient de changer de camp en donnant des gages aux leaders de l’opposition, suivis par le chef de la police et plusieurs ministres.
Il devient évident que les accords signés sous l’égide des émissaires de l’UE ont constitué un marché de dupes : pris à son propre jeu, le Président Ianoukovitch abandonne lui aussi la capitale et gagne Donetsk, se réfugiant lui aussi en territoire pro-russe.
Appuyé par ceux des députés qui siègent encore dans l’enceinte parlementaire, sous la pression des manifestants armés qui encerclent le bâtiment, Oleksandr Tourtchinov, membre de l’opposition et proche de Ioulia Tymochenko, se fait élire chef du parlement. Le parlement vote aussi, d’affilée, la destitution du Président Ianoukovitch et la libération immédiate de Ioulia Tymochenko, qui apparaît sur la place Maïdan et harangue la foule. Elle est suivie par Vitali Klitschko, opposant pourtant signataire de l’accord qui s’exclame : « Ianoukovitch a été mis KO ! ».
Le coup d’État est consommé.
Il sera immédiatement avalisé par les gouvernements européens, y compris les signataires des accords du 21 février, qui reconnaissent les uns après les autres la validité des décisions prises par le parlement ukrainien (en réalité par les députés de l’opposition et les quelques députés de la majorité renversée qui n’ont pas déserté l’hémicycle). Le premier ministre polonais, dont le ministre des Affaires étrangères avait apposé sa signature au bas du texte de l’accord de sortie de crise deux jours plus tôt, appelle à « l’incarcération de Ianoukovitch » …
Le dimanche 23 février, ce semblant de parlement désigne Oleksandr Tourtchinov Président intérimaire (Ioulia Tymochenko, qui a déjà annoncé sa candidature à la présidence et se réserve pour cette échéance, prévue pour la fin mai 2014, a refusé le poste, de même que celui de Premier ministre).
Au-delà du cas personnel du Président Ianoukovitch – et quel que soit le degré d’antipathie que génère le personnage -, qui a déclaré n’avoir plus l’intention de démissionner (son mandat s’achève en mars 2015) et refuse, dans ces conditions, de donner suite aux accords du 21 février, c’est de la souveraineté de l’Ukraine qu’il s’agit à présent, et de la démocratie ukrainienne.
Permettra-t-on à Viktor Ianoukovitch de se présenter face à Ioulia Tymotchenko lors du prochain scrutin présidentiel ? Comment la communauté pro-russe va-t-elle réagir à ce nouveau coup de théâtre ? Quelle conséquence l’attitude des chancelleries européennes aura-t-elle sur la crédibilité de l’UE dans ses relations avec les républiques de l’Est ? Quelle attitude la Russie (qui a d’emblée suspendu son aide économique) adoptera-t-elle désormais face à l’Ukraine et à l’UE ?
Les élections à venir rétabliront-elles à nouveau une majorité pro-russe à la tête de l’Ukraine ? Et une troisième révolution, soutenue par l’Ouest, viendra-t-elle une nouvelle fois renverser le verdict des urnes ?
http://www.femmesdechambre.be/ukraine-mais-que-sest-il-passe/
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03 avril 2014
Valls consulte un banquier qui a tiré profit de la crise grecque (... et SILENCE des MEDIAS)
Valls consulte un banquier qui a tiré profit de la crise grecque
Tout un symbole. Jeudi 3 avril, le nouveau Premier ministre a reçu Matthieu Pigasse, directeur de la banque d'affaires Lazard France. Présenté par les grands médias comme un sympathisant socialiste, l'homme s'est enrichi grâce à la dette de la Grèce.
Le 03.04.2014 à 15h53
Il est venu "parler de l'avenir, pas du constat": c'est en ces termes que Matthieu Pigasse a résumé l'entrevue de 45 minutes qui lui fut accordée ce matin par Manuel Valls.
Quel est cet individu suffisamement privilégié pour disposer de toute l'attention du nouveau Premier ministre, deux jours à peine après l'arrivée de celui-ci à Matignon? La plupart des médias présentent souvent Matthieu Pigasse comme un "patron de presse" (co-actionnaire du Monde, du Huffington Post et -bientôt- du Nouvel Observateur, propriétaire des Inrockuptibles), un "ancien conseiller de DSK", un "proche de Laurent Fabius" et un simple "banquier d'affaires" en omettant régulièrement de citer le nom de sa banque pourtant prestigieuse.
Vérifiez par vous-même: l'AFP, Reuters, BFM TV, le Figaro, les Échos font ainsi preuve aujourd'hui d'une curieuse lacune journalistique pour évoquer cette entrevue.
Depuis quatre ans, Matthieu Pigasse est formellement le directeur général délégué de Lazard France, une banque d'affaires franco-américaine qui fut leader -en 2012- sur le marché des fusions-acquisitions. Au terme de cette année florissante pour son employeur, voici ce que rapportait le magazine économique Capital à propos de Matthieu Pigasse, présenté avec férocité comme un "conseiller de la Grèce" qui "se paie grassement sur la dette":
Plus les Etats surendettés s’enfoncent dans la crise, plus Lazard, leur banque conseil favorite, se porte bien.
Et plus Matthieu Pigasse en profite, puisque sa rémunération (environ 5 millions d’euros par an) est directement indexée sur les performances de sa boutique.
Après un coup de mou en 2011 (le chiffre d’affaires avait baissé de 19%), les comptes de Lazard ont reverdi en 2012. Un rebond largement dû à la Grèce, qui a versé une commission record de 25 millions d’euros à la banque du boulevard Haussmann.
Cette réalité prosaïque n'a visiblement pas dissuadé Marianne, un hebdomadaire proche des mêmes cercles (ex) strauss-kahniens, de le présenter comme un "héros de la restructuration de la dette grecque". Même story-telling du côté de l'émission Des paroles et des actes de France 2 (présentée par David Pujadas et diffusée la semaine dernière) selon laquelle Matthieu Pigasse serait un homme "marqué à gauche".
Comprendre l'importance de la rencontre Valls-Pigasse nécessite de lever le voile sur Lazard, une puissante banque d'affaires dont l'adage résume le mystère : "Le secret de la maison, c'est le secret". Symbole par excellence du capitalisme oligarchique, le dernier héritier de cette institution franco-américaine se nomme Michel David-Weill.
En 2007, l'homme originaire d'Alsace accorda un rare entretien à Libération à la suite de la publication de son autobiographie. Présenté comme "un petit monsieur charmant, propret et bien lustré jusqu’aux boutons de manchette en opaline, si ce n’était des sourcils de démon rouquin qui se hérissent et flamboient tels des brandons de malice et de vivacité", l'ancien patron de Lazard (de 1977 à 2001) -dont le journaliste Luc Le Vaillant précisa au passage qu'il est "un important contributeur de la cause d'Israël"- s'était confié incidemment sur un événement auquel il assista en direct: la destruction du World Trade Center. Au sujet de cette opération co-pilotée par la frange radicale de la mouvance américano-sioniste et financièrement exploitée -à travers des délits d'initiés- par de mystérieux spéculateurs boursiers demeurés impunis, le dandy confessa une vision cynique si l'on en croit le portrait de Libération:
(Il se décrit) en « pessimiste joyeux » (avec) une vision noire de la civilisation.
Le 11 Septembre ne l’a pas pris de court, c’était comme s’il rentrait en territoire connu. A trop fréquenter les requins de la finance, il voit des gueules de raie et des têtes de congre partout.
Et peut lancer en expert : « Ce qui mène le monde, c’est le goût du sang. Les humains aiment tuer ».
HICHAM HAMZA
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