L'UMP connait depuis hier soir son propre "Congrès de Reims".

En 2008, le Parti Socialiste s'était retrouvé scinder en deux, entre Ségolène Royal donnée gagnante en début de soirée et Martine Aubry, également donnée gagnante, en fin de soirée. Les semaines qui suivirent furent douloureuses pour le PS et ses militants, il ne faut pas l'oublier.

Pour son premier exercice de démocratie interne, l'UMP avait vu les choses en grand : 650 bureaux répartis sur l'ensemble du territoire, mais voilà, compte tenu du fait qu'aucun scrutin interne n'a été organisé au cours des dix premières années de l'UMP, le résultat donne lieu à multiples contestations et à une situation rocambolesque.

Les grands donneurs de leçons de l'UMP en sont donc pour leurs frais. A trop vouloir vilipender le système électoral du PS - entre vote interne, vote des motions, puis la pluie de critiques sur l'organisation des Primaires Citoyennes - l'UMP se retrouve dans la même situation que ce que la Gauche a connu voici quatre ans.

Cette situation appelle deux constats majeurs :

• Après dix ans d'un pouvoir sans partage de Nicolas Sarkozy, l'UMP se retrouve dans l'incapacité d'avoir un leadership assumé par l'un des deux candidats.

• Cette folle nuit électorale laissera des traces à l'UMP et dans l'opposition pour plusieurs mois voire plusieurs années.

En outre, plusieurs personnalités se retrouvent aujourd'hui confortés dans leur position : François Hollande bien sûr, mais aussi Jean-Louis Borloo qui a lancé il y a peu son propre mouvement politique (UDI) en captant quelques figures UMP comme Chantal Jouanno. Mais la grande gagnante de cette cacophonie à Droite pourrait bien être Marine Le Pen. Celle qui fut le "3e homme" de la Présidentielle 2012, parle déjà ce matin, du "crash de l'UMP".

Elle le souhaitait, l'UMP est en passe de réaliser son rêve.

Mais là encore, un autre enseignement peut être tiré de cette soirée électorale. La droite de la Droite réalise 50% des voix au sein de l'UMP avec la candidature de Jean-François Copé, désormais célèbre en tant que Monsieur Pain au Chocolat. Cela démontre bien que l'UMP s'est droitisée au cours des dix dernières années pour maintenant accepter voire reprendre à son compte, certaines idées et théories du Front National.

Dans l'Aude, Jean-François Copé arrive largement en tête, de même que la motion "Droite Forte" incarnée par Guillaume Peltier, transfuge frontiste. Ce résultat me désole mais ne m'étonne guère.

Les dernières élections - Présidentielles et Législatives - ont confirmé la bonne dynamique FN sur le littoral audois. Le résultat de l'UMP suit donc la tendance avec un vote massif en faveur du candidat de la "Droite décomplexée".

Je pose dès lors la question suivante : à quand des listes communes UMP-FN sur notre territoire local ?

Par le passé, ce cas de figure s'est déjà produit. Souvenons-nous des Régionales 1998 avec la mise sur orbite d'un pouvoir RPR-FN au sein de l'assemblée régionale du Languedoc-Roussillon...

L'UMP se retrouve ce matin dans un schéma politique catastrophique.

Mais comme vous pouvez le voir, personne ne peut s'en réjouir. L'opposition sera marquée par cette déroute mais prenons garde : rappelons-nous qu'en 2010, le PS avait pleinement réussi à se reconstruire en raflant la quasi-totalité des Régions françaises avant de remporter avec ses alliés de Gauche, la majorité au Sénat, fin 2011.