30 septembre 2011

Danger, Hollande et Aubry font patiner la primaire en endormant les Français !

RichardTrois sur le +Nobs

Seuls 29% des Français se déclarent aujourd'hui prêts à aller voter à la primaire socialiste, selon un récent sondage. L’intérêt pour ce scrutin est relatif. De quoi avantager le président de Corrèze et la maire de Lille ?

Selon le sondage CSA publié ce jour dans 20 Minutes, l’intention des Français sondés de participer aux primaires citoyennes s’érode. Ainsi seuls 29% des Français interrogés affirment vouloir certainement ou probablement voter, soit une baisse de 4% depuis juillet. La baisse est encore plus sensible chez les sympathisants socialistes avec à peine 50% qui entendent se déplacer, soit une chute de 9%.

Jérôme Sainte-Marie de CSA analyse ce fléchissement comme la conséquence d’une "offre qui n’est pas de nature à dramatiser l’enjeu", "François Hollande et Martine Aubry étant deux candidats finalement assez proches l’un de l’autre".

François Hollande et Martine Aubry (AFP) 

François Hollande et Martine Aubry sont des candidats grisailles, mous, gestionnaires d’un système qu’ils souhaitent seulement modifier à la marge, sans jamais changer profondément les règles du jeu qui font vivre le capitalisme financier. François Hollande et Martine Aubry n’ont pas les capacités à mobiliser cet électorat qui boude le PS depuis si longtemps et que Ségolène Royal a réussi en partie à ramener vers les urnes en 2007.

Comme l’écrit David Réguer sur Le Plus, citant Christian Delporte :

"On ne convainc rarement l’opinion en lui promettant du sang et des larmes mais en lui faisant miroiter l’horizon des matins clairs".

Le sang et les larmes, c’est pourtant le choix très rocardien d'Hollande et d'Aubry. C'est Guy Birenbaum qui, sur son blog, cite Stendhal : "Que d'hommes se croient vertueux parce qu'ils sont austères, et raisonnables, parce qu'ils sont ennuyeux." Une citation qui convient parfaitement à Aubry comme à Hollande.

Il ne faut pas dès lors s’étonner de cette démobilisation annoncée par sondage.

Cette démobilisation autour de la primaire n’annonce rien qui vaille. En effet comme je l’écrivais l’an dernier, le risque le plus important pour la gauche est qu’elle soit prise en tenaille entre Marine Le Pen et Eva Joly à la faveur d’une hausse de l’abstention.

Attirer vers les urnes résignés et indignés, c’est tout le sens de la candidature de Ségolène Royal qui s’adresse dans un livre à paraître le 1er septembre, aux Français qui désespèrent de la politique et cherchent des solutions. Ces solutions sur lesquels elle a longuement travaillé, d’universités populaires participatives en visite de terrain en France et à l’Etranger sont de nature à recréer le débat. Elles sont de nature à attirer les citoyens vers une primaire dont l’un des objectifs est aussi de créer l’élan de la victoire de 2012.

On peut en effet compter sur Ségolène Royal pour ne laisser les candidats mous et grisailles endormir cette primaire au point de la transformer en congrès PS.

La Rochelle, la rentrée, puis les débats de la mi-septembre joueront un rôle clé pour une mobilisation qui créera la surprise. On le perçoit déjà dans les porte-à-porte effectués cet été.

Et c'est aussi ce que Maxime Bono, le maire de La Rochelle, explique dans une interview au JDD.fr :

"Quand on part pour une élection aussi importante que celle-là, évidemment on part pour gagner. Mais en même temps, on part aussi pour apporter un plus en participant à la réflexion collective. C'est dans cet état d'esprit qu'elle [Ségolène Royal] est. Le score de Ségolène sera sans doute une des surprises du premier tour de la primaire. […] Nous allons avoir beaucoup de votants, c'est très différent d'un corps électoral réduit simplement au Parti socialiste. Il est très difficile de faire un pronostic. Je constate que sa popularité est intacte dans les quartiers populaires. Et plus il y aura de votants, plus cela peut-être en sa faveur car elle a cette relation particulière avec les gens."

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