• 30 septembre 2011

    Royal à Toulouse : "Et je découvre hier que l’un des candidats a annoncé, sans doute pressé par ses nombreux soutiens cumulards,

     

    TEXTE/PHOTOSSégolène Royal était hier soir à Toulouse, pour un grand meeting avec les forces citoyennes, à la Halle aux grains, où 1 200 personnes s'étaiebt rassemblées selon Françoise Degois. Grâce à C2TE TV (www.c2te.com/test/), nombreux ont été ceux qui ont pu suivre ce rassemblement passionnant, commencé par de nombreux témoignages de personnalités qui expliquaient pourquoi ils avaient choisi Ségolène Royal.

    Le meeting s’est ensuite poursuivi par un discours de Ségolène Royal de plus d’une heure, ponctué par deux moments forts : l’intervention, à l’invitation de la candidate dans son propre discours, des salariés de Freescale, promis à un licenciement boursier, thème sur lequel Ségolène Royal est revenue en faisant référence au débat télévisé de la veille ; et l’intervention, dans les même conditions, de deux ingénieurs chercheurs de l’ONERA, l’Office National d’Etudes et de Recherches Aéronautiques, qui, notamment, travaille sur l’aérodynamique et la propulsion des aéronefs, tant en recherche fondamentale qu’en recherche appliquée : les chercheurs ont rappelé que sans recherche fondamentale, c’était toute la filière qui mourrait à moyen terme, dans la région d’Airbus et d’EADS, et Ségolène Royal a martelé que la recherche fondamentale était de la responsabilité de l’Etat.

    Le meeting a été riche et de nombreux thèmes ont été abordés, notamment les engagements pris la veille sur i>TELE par la candidate en première partie du second débat des primaires citoyenne, et tout particulièrement sur un thème qui tient particulièrement à cœur à Ségolène Royal, et où elle a déjà fait ce qu’elle propose : le non-cumul des mandats.

     

    Applaudissement du public lors du discours de Ségolène Royal sur le non Cumul hier au meeting de Toulouse à la Halle aux Grains

    Ségolène Royal a rappelé le résultat du vote des militants sur la rénovation et le non-cumul : plus de 75% de oui le 1er octobre 2009 ! Et elle a distribué les mauvais points aux cumulards les plus notables et à ceux qui avaient la possibilité de changer les choses immédiatement et n'ont rien fait, dont les candidats : « tous les Premiers secrétaires successifs » depuis 10 ans, qui n’ont rien fait pour imposer le non-cumul malgré les applaudissements des militants, chaque année, à La Rochelle, sur le non-cumul, soient un candidat et une candidate aux primaires ; les « présidents de Conseil général » qui ont un poste de parlementaire, voire plus encore, soient trois candidats aux primaires dont le chantre de la rénovation et le seul non-socialiste ; « à la tête de grandes villes » comme une ville de 52 500 habitants de l’Essonne, plus de 100 000 avec l’agglomération, soit un autre candidat encore , « à la tête de grandes villes,  […] la deuxième, la troisième plus grande ville de France », et voilà le sénateur-maire de Lyon, un soutien fervent de François Hollande, qui entre en scène. Le « président normal » a même droit à une mention spéciale :

    « Et je découvre hier que l’un des candidats, le favori des sondages, pour ne pas le nommer, a annoncé, sans doute pressé par ses nombreux soutiens cumulards, que ça ne serait que pour 2014. » Concert de huées dans le public.

    Un, deux, trois, trois, quatre cumulards, et cinq laxistes avec l’ex-Première secrétaire qui n’a pas agi avec des résultats immédiats depuis le Congrès de Reims en la matière : et il n’en reste plus qu’une, c’est Ségolène Royal, qui n’a, depuis 2007, par choix et par conviction, qu’un seul mandat : celui de présidente de région !

    Au-delà, c’est la question de la parité que Ségolène Royal aborde avec gravité à travers le non cumul. Elle parle de « cumulards », de « surhommes », de « sénateurs » : le cumul des mandats est masculin (soudain la chanson de Renaud, Miss Maggie, me revient en mémoire…). D’abord, bien sûr, parce qu’on laisse peu de place aux femmes en politique, comme le souligne Ségolène Royal :

    « Nous ne sommes que 2 femmes présidentes de région, ça aurait pu nous permettre de faire peut-être la parité à la tête des régions, puisqu’on aurait demandé aux sénateurs et aux députés de choisir entre la présidence de région … mais ce sont sans doute des surhommes, puisqu’ils sont capables, à plein temps, de diriger une région, (Tonnerre d’applaudissements) et en même temps, à peine temps, d’être à l’Assemblée Nationale, et à plein temps, d’être au Sénat ! »

    La deuxième femme est Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région Franche-Comté. Wikipédia prend la peine de préciser dans sa biographie : « Elle est la seule femme exerçant cette responsabilité avec Ségolène Royal en Poitou-Charentes ».

    Et Ségolène Royal de conclure :

    « Eh bien moi je crois que les Français attendent justement que ça change, et nous allons changer ! Mais oui, parce que la morale politique, voyez-vous, c’est de mettre en accord ses discours et ses actes. C’est ça qu’attendent les Français. On ne peut pas continuer à faire des discours d’un côté, et faire de l’autre le contraire. Ça n’est plus possible, ça ne passe plus, heureusement, et c’est tant mieux. […] C’est marqué, dans le Contrat avec la Nation : il y aura le non-cumul des mandats. »

    Frédérick Moulin


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    Jeudi 29 septembre 2011 4 29 /09 /Sep /2011 23:56

    ANTI-CORRIDA-JP-DUNYACHE.jpg

    Jean-Pierre Dunyach, pour les "bonnes" traditions. © Ph Vé. P. 

    Pur Catalan français et dur anti corrida ! Le journal L'Indépendant des Pyrénées Orientales a consacré  récemment une demie page  à Jean-Pierre Dunyach qui lutte depuis longtemps au FLAC 66. Nous remercions la journaliste Véronique Parayre qui a écrit l'article  ci-dessous, après avoir interviewé ce militant  acharné et effiicace. Nous serions heureux que, vous aussi, écriviez  à la journaliste pour lui dire merci en quelques lignes car c'est une pierre précieuse de plus dans l'édifice de notre combat. Merci beaucoup de votre aimable participation !

    Ecrire à la rédaction ici : redactionargeles@lindependant.com

     

    14/09/2011

    Argelès-sur-Mer

    Anti-corrida : "la mort en direct n'est pas une tradition"

    Jean-Pierre Dunyach est un "catalan véritable", avec tout ce que cela comporte de qualités et de revendications. Son cheval de bataille depuis plus de dix ans, c'est la lutte anticorrida au sein du Front de lutte pour l'abolition de la corrida (FLAC) 66. Explications.

    Cela semble paradoxal pour certains, comment peut-on être Catalan, aimer les traditions et être en lutte contre la corrida ?

    J-PD : Parce que la corrida n'est pas une tradition catalane ! La preuve, c'est que les sud catalans stoppent les corridas à la fin du mois. C'est une décision induite par le bon sens et issue d'une initiative législative populaire. Et puis même si c'était le cas, la mort d'un être vivant n'est pas un spectacle, le FLAC est contre toute cette mise en scène. Défendons, notre terroir, nos vins, notre gastronomie, la Bressola qui sont nos traditions, ah ça oui !

    Que répondez-vous à ceux qui persistent à dire que justement c'est une tradition ?

    Même si c'est faux, il n'empêche qu'il y a les bonnes et les mauvaises traditions. Récemment à un forum d'associations, une professeur d'Espagnol m'a dit qu'il était scandaleux de dénoncer la corrida, car c'est une tradition. Je lui ai répondu que si elle était prof d'arabe, elle serait aussi pour la lapidation ! Il faut avoir le courage de dénoncer la barbarie et de s'engager pour changer les choses. Le progrès d'un pays passe par sa capacité à évoluer.

    Malgré tout, il reste des corridas à Collioure, Céret et Millas ?

     

    Infliger d'atroces souffrances à un animal est puni par le code pénal qui défini cela comme des sévices. C'est intolérable. Intolérable aussi, tous ceux qui se régalent de voir cela. Nous avons à notre actif une belle victoire à Bourg-Madame où il y a eu ce triste spectacle de 1998 à 2005. La lutte initiée par Marie-Louise Calvet d'Osséja, présidente de l'APAC a porté ses fruits. Il faut continuer.

    Cette année, des arrêtés municipaux, à Collioure et Millas notamment, stipulent que vous devez manifester à plus de 500 m des arènes, votre avis ?

     

    C'est le fruit d'une entente avec l'union des villes taurines. Ça veut dire qu'ils ont peur d'affronter la réalité en face, mais ce n'est pas de manière administrative que l'on va nous faire changer d'idée. En nous mettant à l'extérieur des villages on veut nous faire taire. Nous résistons !

    En revanche, vous êtes présents sur les marchés, notamment à Collioure ?

     

    Oui et nous avons recueilli en deux jours plus de 1 000 signatures.

    Quelles sont vos prochaines actions ?

     

    Nous devons informer le grand public, en diffusant notamment que la Région et le Département ont signé une convention avec l'école taurine de Nîmes. Comment peut-on tolérer que l'argent public soit utilisé à cela ! D'autant que si le prétexte est la défense de la culture catalane, dans cet établissement on apprend aux élèves le Castillan. Par ailleurs, nous menons des actions vers nos députés afin d'abolir les corridas et pourquoi pas, organiser sur les localités où elles sont autorisées (par dérogation) une consultation démocratique populaire.

    Pour conclure ?
     

    En 2011 après J.-C., ces mises à mort sont inacceptables. Défendons notre véritable histoire, nos traditions catalanes qui font nos différences et caractérisent notre identité, pas cette barbarie.

     

    Source : L'indépendant : http://www.lindependant.fr/2011/09/14/anti-corrida-la-mort-en-direct-n-est-pas-une-tradition,61274.php

     

    Unanimus salue l'intégrité, le courage, la détermation et l'endurance de Jean-Pierre Dunyach. Il faut toutes ces qualités pour réunir des volontaires bénévoles  et  aller aux premières lignes ! Au charbon, c'est le terme, car les taurins sont noirs de crasse morale... Les batailles contre cette gangrène qui pousse dans le coeur de certaines femmes et certains hommes et malheureusement aussi des enfants, ne se font pas seulement derrière un clavier. Nous pouvons être fièrs d'avoir un tel allié à nos côtés. Qui plus est, Catalan et démontrant que les traditions à défendre ne sont pas celles qui prônent l'horreur de la torture sur un animal. Merci à Jean-Pierre et Monique et tous les membres du Flac 66 !

     

    CONTACT FLAC 66 :

    Responsable : Jean-Pierre DUNYACH

    Email :    flac66@wanadoo.fr
    Comité FLAC Perpignan Pyrénées-Orientales
    BP 5
    66740 St GENIS DES FONTAINES
    Mobile : 06 24 57 87 40

     

    Bien amicalement et merci à nos lecteurs de leurs actions  et DIFFUSION contre cette saleté de corrida ! Tout le monde n'est pas sur le terrain mais chacun peut quelque chose : signer une pétition, manifester sa désapprobation ou remercier sont déjà des actions citoyennes depuis votre ordinateur.

    Unanimât,

    Le 29 septembre 2011

    Unanima avait déjà consacré une page à Jean-Pierre Dunyach le 6 janvier 2010 ici  : http://unanimus.over-blog.com/article-la-corrida-est-deja-morte-j-p-dunyach-catalan-et-fier-de-l-etre-42405653.html

     

    Signez et diffusez largement SVP
    PETITION PLATEFORME INTERNATIONALE ANTI CORRIDA
    Crac Europe - CAS Hollande - Ayuda Animalis
    PAS DE CORRIDA A L'UNESCO
    http://www.petitions24.com/contra_la_declaracion_de_la_tauromaquia_patrimonio_unesco

    PEACE-LOGO1-300X300 http://pression-ethique-anti-corrida-europe.over-blog.com/

    http://www.facebook.com/pages/PEACE-Pression-Ethique-Anti-Corrida-Europe/146222152114784

    On ne vous demande pas d'aimer les animaux mais foutez-leur la paix ! Reiser


  • profencampagne

     
    Jeudi 29 septembre 2011 4 29 /09 /Sep /2011 17:14

    http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/austerite-les-grandes-lignes-du-budget-2012-28-09-2011-1446317.php

    En 2012, le budget de l’Éducation nationale alloué à la mission enseignement scolaire augmente de 0,9 %. C’est moins qu’en 2011 (+1,6 %) et surtout moins que l’inflation (1,7 %). Cette année encore, le ministère de Luc Chatel est le plus ponctionné par les coupes franches réalisées dans les dépenses publiques. Avec le principe du « non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite », ce sont cette année 14 000 postes qui seront supprimés (soit près de la moitié des suppressions de postes de l'Etat) à la rentrée 2012, contre 16 000 en 2011. Au total, l’Éducation nationale aura perdu 80 000 postes en 5 ans.
    Mercredi 28 septembre 2011, en soirée, le ministère a indiqué précisément la répartition des suppressions de postes en 2012 : 5700 postes d’enseignants du premier degré public (dont environ 1000 de surnombre, une « source » qui commence à se tarir), 6550 postes d’enseignants du second degré public (contre 4800 en 2011), 1350 postes dans l’enseignement privé sous contrat et 400 postes de personnels administratifs.

    Le second degré toujours mieux loti

    Si les suppressions de postes touchent plus le second degré cette année, collèges et lycées sont toujours mieux lotis avec 29,672 milliards d’euros alloués en 2012 sur 61 milliards d’euros au total. Malgré le manque d'investissement dans le premier degré souligné par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et la promesse de Nicolas Sarkozy de « sanctuariser l'école primaire », le budget des écoles augmente de 0,6 %. Celui des collèges et des lycées de 0,8 %.

    Les professeurs vivent vieux (et cela coûte cher à l'Etat)

    L'augmentation du budget et sa répartition sont quasiment entièrement liées à la masse salariale. Celle-ci représente 94 % de la somme. Ce qui laissera peu de marge pour le développement de projets pédagogiques... "Le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux permet ainsi d’économiser 70 milliards d’euros sur 40 ans, 100 milliards en comptant les pensions. En France, c’est la femme professeur des écoles de 42 ans qui a la plus grande espérance de vie : 92 ans », a rappelé le ministère.
    Pour faire des économies de personnels, la méthode ne change pas, « sauf que les choses sont rodées ». Comme en 2011, il est prévu de faire un maximum « appel au local », de partir de « l’état des lieux académie par académie ».  

    La chasse aux petits effectifs

    Un des principaux leviers de suppressions de postes sera à nouveau l’augmentation de la taille des classes dans les écoles et les collèges « qui ne relèvent pas de l'éducation prioritaire ». L’idée est « d’ajuster la taille des classes en dessous d’un nombre raisonnable d’élèves ». Du reste, le nombre de classes de moins de 15 élèves en collège a diminué. Le ministère en recensait 2100 en 2011. Il en reste 1600 aujourd’hui. Idem pour le nombre de classes de moins de 19 élèves estimé à plus de 10 000 en 2011. Il n’en reste aujourd’hui que 6600. La moyenne nationale s’élève à 23,6 élèves par classe. Pour pousser la logique jusqu’au bout, le ministère envisage de s’attaquer aux classes préparatoires aux grandes écoles à faibles effectifs et aux STS (sections de technicien supérieur) qui ne font pas le plein.

    Les mêmes leviers qu’en 2011

    Les autres leviers restent le retour des enseignants qui n'étaient pas devant des élèves, la suppression des intervenants extérieurs de langues étrangères dans les écoles, le regroupement d’établissements, la diminution des décharges des services d’enseignement, la révision de l’organisation de l’offre de formation en lycée (par exemple, en mutualisant certaines options entre différents établissements d’une même agglomération), la diminution de la scolarisation des enfants âgés de deux ans (sauf dans les écoles de l’éducation prioritaire), l’adaptation du dispositif de remplacement des enseignants absents et la rationalisation des moyens en personnels administratifs. 

    L’Éducation nationale, le 2e poste de dépenses de l’État

    Le ministère a également profité de sa présentation du budget pour présenter ses priorités : la réforme du lycée général et technologique, les expérimentations, la scolarisation des élèves handicapés (453 millions d’euros), le fonctionnement des internats d’excellence (on comptait 10 000 places en 2011) ou encore l’orientation des élèves.
    Au total, l’Éducation nationale représente un quart du budget de l’État. Comme en 2011, « il s’agit de son premier poste de dépenses hors charge de la dette », a rappelé le ministère. Le projet de loi de finances 2011 doit à présent être voté par le Parlement.  
    Virginie Bertereau

    http://www.educpros.fr/detail-article/h/1029fa19a1/a/budget-2012-leducation-nationale-n1-des-ministeres-pour-les-suppressions-de-postes.html

     

  •    29/09/2011 17:36:01
    Pour une fois que la presse vise juste ...


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    Vendredi 30 septembre 2011 5 30 /09 /Sep /2011 00:19

    Qui sont les voleurs de la révolution ?

    Par Faouzi Ben Abderrahman,

     

     

    Le premier peuple arabe à se soulever à l’aube du 21ème siècle pour retrouver sa dignité, sa liberté et balayer des décennies de dictature, de corruption, d’inégalités, de malversations et d’injustices. Une révolution tellement authentique et contagieuse qu’elle annonce les prémices d’une aube nouvelle pour toute une région.

    Quelques mois après la fuite de Ben Ali et de ses proches, la brume enveloppant le paysage politique tunisien ne s’est toujours pas dissipée, elle s’est même épaissie au point où l’on se demande si elle n’annonce pas un orage dévastateur.

    Des élections programmées pour le 23 octobre, censées être un scrutin majoritaire et devenus grâce au miracle de l’intelligence tunisienne un scrutin uninominal sous forme de scrutin majoritaire au plus fort reste. Qui a dit que nous sommes un peuple en mal d’innovation ?

    Trois mille six cent listes, plus de dix mille candidats pour quelques deux cent sièges. C’est la démo-diarrhée garantie annonciatrice de temps d’incertitude certains. Selon que l’on est optimiste ou pessimiste, l’on va considérer cette première élection comme une vraie chance ou foutue malédiction.

    Entre doux rêveurs, farouches révolutionnaires, insidieux opportunistes, illuminés véridiques et antipathiques revanchards, les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer… les temps sont durs et les saints se font surtout rares de nos jours.

    Mais trêve de plaisanterie, les temps sont ils si graves ? Ya t’il un risque d’un hold-up de la révolution ? le risque est sérieux pour les uns, il est certain pour les autres… et si c’était vrai ?

    Les voleurs sont ceux qui vont détourner la révolution de ses objectifs pour en servir d’autres.

    Tout d’abord, il ya les “revenants” : ceux de nos concitoyens qui étaient dans le pouvoir depuis quelques décennies, qui ne l’ont jamais quitté et qui semble t’il ne comptent pas s’en séparer… logique ? eh bien sur, comment un être peut être naïf au point de croire un seul instant qu’on peut lâcher le pouvoir parce qu’une proportion de la population –petite ou grande- a crié “dégage” ? Y’a t’il des exemples dans l’histoire des peuples des cinq couleurs de peau ou un souverain a quitté le pouvoir parce qu’on le lui a demandé gentiment ?

    Nous autres tunisiens, sommes humains avant tout et nous n’allons pas déroger à la règle de tuer, voler, manigancer, combiner, pactiser, trahir, assassiner, et se pervertir (pour ne pas dire plus) pour le pouvoir. Nos illustres héritiers d’un pouvoir désavoué, rentrent aujourd’hui par la fenêtre par devoir national et pour servir le pays et les citoyens. Ne rigolez pas, un grand nombre de nos citoyens le croit… et non des moins intelligents puisqu’il s’agit de nos argentiers toujours aussi riches, aussi opportunistes à souhait et jamais solidaires. J’écoute l’un de ces revenants justifier le” retour vers le passé 2″ par la nécessité historique “y’a t’il meilleur que nous ?” et par le pas moins élégant : “qui mieux que nous en a l’expérience?”

    Les revenants rigolent quand on parle de “révolution” à laquelle ils continuent à ne pas croire.

    Les revenants réfléchissent peu, et agissent beaucoup. Ils sont intelligents, ils sont unis et ils ont beaucoup de ressources.

    Pour les revenants, le mot respect veut dire pouvoir, et le mot peuple veut dire n’importe quoi.

    Pour les revenants, l’histoire veut dire leçon à retenir ou à éviter. Le futur est le leur car c’est la loi des choses.

    Ensuite, il ya ceux qui pensent qu’ils sont sur terre pour une mission divine ou mission tout court. Ils ont en commun de croire que la mission est plus grande que le pays, plus grande que les citoyens réunis et qu’elle vaut tous les sacrifices , y compris celui de scarifier un peuple, ou rater un virage de l’histoire , ou rater l’entrée dans son siècle ou même rater leurs vies et celles de millions de leurs concitoyens. Ce sont les “idéologues”.

    Les idéologues ne pensent pas. On a pensé pour eux.

    Pour les idéologues, nous sommes forcément dans un modèle, forcément passé, réussi ou pas n’est qu’un détail.

    Pour eux, l’histoire est lumière, le présent est perverti, le futur est le leur car c’est la loi des choses.

    Les idéologues croient à la nécessité historique de la réussite d’un modèle de pensée forcément unique.

    Les idéologues ont toujours raison. Ils détiennent la vérité inaccessible aux incultes.

    Les idéologues ont tous des prophètes. Les idéologues ont tous des livres sacrés divins ou humains.

    Quand on parle de révolution avec les idéologiques, ils rigolent aussi.. parce qu’ils l’ont déjà lu et annoncé dans leurs livres. D’ailleurs ce sont eux qui ont fait la révolution, ils en sont les gardiens contre ceux qui veulent “chevaucher la révolution” ou “s’enrouler autour” (les mots délicieux de roukoub et Iltifaf sont bien tunisiens et donc intraduisibles).

    Les idéologiques sont unis, ils sont stratèges. Ils croient à l’ordre, à la discipline. Ils sont surtout très actifs car leurs militants sont dédiés et conditionnés.

    Face à ces deux catégories de courants, il y a le reste :

    Le reste d’une population qui voit ce qui arrive comme un spectateur. Il ya ceux qui ne pensent pas au lendemain car trop occupés par leur quotidien, qui ne savent pas quoi penser car leurs dernières illusions datent de quelques décennies. Ou qui n’ont rien à perdre car ayant tout perdu. Eux sont absents, ils n’ont de présence que le temps de contempler leurs enfants ou de voir qu’ils sont au centre d’une attention nouvelle toute intéressée.

    Il ya aussi tous ceux qui pensent qu’il ya eu une vraie révolution populaire, que la révolution a des objectifs qu’il faut réaliser , que la Tunisie est plus grande que tous les petits calculs, qu’elle est assez vaste pour accueillir tous ses enfants, que la démocratie vaut bien quelques sacrifices, que la diversité est une richesse , que la citoyenneté est le beau fruit de la révolution et que le travail est la vraie richesse des peuples.

    Eux sont naïfs, divisés, complexés, ne lisent pas l’histoire et ne voient pas le futur. Ils sont parfois arrogants, souvent nombrilistes et surtout inconscients qu’ils sont nombreux et que leur révolution n’est pas terminée. Ils sont indisciplinés mais pas au point de mettre à la retraite leurs chefs historiques afin de se donner une chance d’être à la hauteur du moment et de trouver une nouvelle voie.

    Une chose est sure, on se réveillera tous un 24 octobre après une nuit courte pour certains, normale pour beaucoup d’autres … sur une même réalité nouvelle qu’on devra tous accepter car ca sera définitivement le résultat du premier exercice démocratique dans notre pays depuis quelques siècles.

    Et ça ! ça vaut le coup d’être vécu .. et aussi qu’on tente l’impossible pour faire réussir notre révolution en évitant qu’elle ne soit volée.

     

     

    Source : Nawaat