Samedi 22 juin 2013 6 22 /06 /Juin /2013 19:48
Fonderie de Bretagne. Un débrayage pour dénoncer la position de la CGT
La colère gronde à la Fonderie de Bretagne à la suite du refus de la CGT de signer le contrat de compétitivité. La CGC s'alarme des conséquences de ce blocage sur l'avenir du site et fustige l'attitude du syndicat majoritaire.
Près de 100 salariés de la Fonderie de Bretagne ont débrayé une heure, hier après-midi, à l'appel de la CFE-CGC. Les techniciens, cadres et ingénieurs rassemblés à l'entrée du site entendaient ainsi exprimer leur incompréhension et leur colère face à l'attitude « jusqu'auboutiste » la CGT. « En refusant de signer l'accord de compétitivité, ce syndicat met en péril l'avenir du site », dénoncent les représentants de la CFE-CGC qui ont accepté de parapher l'accord. « Si la situation de blocage perdure, il n'y aura pas d'investissement. »
« On est pris en otages »
Un discours alarmiste qui ne trouve guère d'écho dans les rangs des agents de production. « C'est le monde à l'envers », raille un ouvrier goguenard, en observant les blouses grises. Si les délégués des deux syndicats ont veillé à prévenir toutes provocations entre les salariés des deux camps, force est de constater que l'union syndicale, qui avait prévalu pour la défense du site, a volé en éclat sur l'autel de l'accord de compétitivité. Loin de rapprocher les positions, les huit réunions de négociation ont creusé le fossé entre la CGT, syndicat majoritaire, et la CGC favorable aux propositions de la direction. Sans l'aval du syndicat majoritaire, la situation est bloquée. « On est pris en otages », déplore, Christophe Neilz, le délégué syndical CFE-CGC.
« L'effort consenti n'est pas le même pour tous »
Et la tension est montée d'un cran lors d'un face à face tendu avec les représentants de la CGT interpellés sur le parking par des grévistes. « Je ne veux pas perdre mon boulot pour vingt minutes de temps de pause », se désole un technicien en pointant les positions « dangereuses » de la CGT. « Les propositions de la direction ne reconnaissent plus la pénibilité du travail ; les ouvriers de nuit perdraient 15 jours de RTT sur 26 et ceux de jour 20 minutes par jour. L'effort consenti n'est pas le même pour tous. On veut bien échanger avec les autres services qui ne perdent qu'un jour et demi », soulignent les élus CGT qui ne ferment pas complètement la porte à de nouvelles négociations. « On demande le statu quo jusqu'au réaménagement des postes de production. Ensuite, on pourra envisager une révision des temps de pause si les améliorations de travail sont satisfaisantes », ajoute la CGT.
100 M€ de pertes en 10 ans
Dans un communiqué, la direction regrette le refus de la CGT de signer le contrat d'avenir. « Ce rejet sera sans nul doute lourd de conséquences pour l'avenir du site puisqu'il empêche la mise en oeuvre des mesures de redressement envisagées. » Selon la direction, ce contrat doit assurer la pérennité du site et des 450 emplois. Il devrait se traduire par 68 M€ d'investissement et la mise en place d'une nouvelle ligne de moulage d'ici 2016. « La poursuite de cette dynamique nécessite un ajustement du temps de travail à 35 h par semaine, au lieu de 32 h 30 actuellement, identique à celui des 40.000 salariés de Renault en France, pour contribuer à l'amélioration de la compétitivité du site qui a perdu 100 M€ au cours des 10 dernières années. » Et le directeur d'ajouter : « face à une crise économique majeure, on ne peut pas rester à part ». Néanmoins, il se refuse à agiter la menace d'une fermeture du site. « Je m'attache à construire un avenir à la fonderie ». Et le refus de la CGT l'oblige à explorer d'autres voies.
Source lorient.letelegramme.fr
Souvenez-vous le 7 juin 2013
Communiqué de presse CFE-CGC
Le 6 juin 2013, l’équipe CFE-CGC de l’établissement de la fonderie de Bretagne en concertation avec l’équipe centrale a décidé de s’inscrire dans le processus de signature de ce Contrat.
La CFE-CGC, 1ère organisation syndicale de Renault, à l’instar de ce qui s’est fait au sein de Renault S.A.S il y a quelques semaines, assume sa responsabilité vis-à-vis des salariés du site et s’engage dans un accord décisif pour l’avenir de la fonderie de Bretagne.
La CFE-CGC Renault retrouve, dans ce projet, les points majeurs qu’elle a défendus pour les salariés du site :
- L’assurance de sa pérennité au-delà de 2016 avec des volumes significatifs et cela avec un minimum de 400 salariés.
- La garantie des investissements permettant la modernisation du site, l’amélioration des conditions de travail ainsi que l’augmentation du capacitaire avec une nouvelle ligne de moulage.
- L’aménagement transitoire pour la mise en œuvre des 35 heures hebdomadaire pour le personnel occupant des postes pénibles.
- Le renforcement du dialogue social avec les partenaires dans les modalités du suivi de ce contrat.
Après le processus normal de validation juridique du texte définitif par la Fédération de la Métallurgie, la CFE-CGC pourra apporter le poids de son engagement, en apposant sa signature au bas de ce contrat.
Contact presse
Didier Poullain Dominique Chauvin
Délégué Syndical CFE-CGC FdB Délégué Syndical Central CFE-CGC Renault
Source afp.com