• (Photos : ) Mille couleurs à Caracas pour la grande marche de la fierté LGBTI

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    Ce dimanche 2 juillet 2017, Caracas avait revêtu de multiples couleurs pour célébrer le mois de la diversité sexuelle, un mouvement qui s’est fortifié grâce aux nouveaux espaces et aux lois anti-discriminations mises en place à partir de l’élection de Hugo Chavez. Partie de la Plaza Venezuela, remontant les avenues Libertador, México, Bolívar la marche a conflué vers l’immense salle de concerts gratuits à ciel ouvert qu’est devenue la Place Diego Ibarra.

    la libre belgique.pngLes médias (tant ceux du Venezuela qui appartiennent en majorité à l’opposition que les médias internationaux qui les prennent comme source) mentent en transformant une insurrection de droite animée par la haine raciste et de classe en « peuple résistant à la répression ».

    Plus grave : ces médias attribuent automatiquement les victimes de cette violence au « régime », encourageant ainsi les émules vénézuéliens de l’Aube Dorée grecque à allonger la liste des morts comme prétexte à un coup d’État ou à une intervention extérieure. Une manipulation médiatique au centuple de celle qu’a subie en 1973 le gouvernement de Salvador Allende, et qui s’opère de deux manières : par les plans serrés de manifestants entraînés par les paramilitaires colombiens pour provoquer les forces de l’ordre et obtenir un énième cliché de la « répression », mais aussi par l’omission du hors-champ de la société vénézuélienne qui refuse de participer à cet engrenage de la violence.

    Ce hors-champ, le voici, parmi tant d’autres possibles : une concentration de lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et transsexuels scandant “Vive la sexodiversité, à chacun son identité”. Pour Miguel Franco, du Mouvement Sexogenerodiversidad Revolucionaria : « nous voulons transformer ces paradigmes qu’on nous a inculqués et qui ne font pas partie de notre culture. En comparaison avec les marches précédentes, de plus en plus de personnes défilent à visage découvert, il y a plus de tolérance. Nous sommes un exemple de cette paix et de ce rejet de la violence que pratiquent certains secteurs. »

    Parmi les groupes présents à cette fête, Danza Sharpein, de Petare, avec un montage théâtral contre l’homophobie : “Le spectacle débute sur des scènes de moqueries vis-à-vis des homosexuels et peu à peu ouvre les esprits pour dire que nous sommes tous égaux et que nous méritons le respect” explique Glender Velásquez, membre de la troupe. En scène également, le groupe pop El Querubín, d’un chanteur de Caracas qui appuie la communauté LGTBI, avec son thème « Vive la vida » : « que chacun vive à sa manière, sans se frapper la poitrine, sans complexes ni peurs pour qui il est” ou Kevin Urbina du collectif Prostíbulo Poético intervenant «à partir du champ de la poésie et des mots”.


    Texte : CiudadCCS (Niedlinger Briceño)
    Photos: Félix Gerardi / Adrián García / AVN (Pedro Mattey)

    Source : http://albaciudad.org/2017/07/caracas-marcha-comunidad-lgbti-orgullo-diversidad-sexual/

    Traduction : Thierry Deronne

    URL de cet article : http://wp.me/p2ahp2-2Ly


  • Sylvain Wavelet (à voir sur FB)
     

    A droite comme à gauche, l'opposition prend ses marques
    4 juillet 2017 Par Lucie Delaporte et christophe Gueugneau

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    Le président du groupe LR, Christian Jacob, a profité mardi du discours de politique générale pour admonester ses anciens camarades qui ont rejoint Emmanuel Macron. À gauche, si le groupe PS s'est abstenu, la France insoumise s'est en revanche opposée d'un bloc au premier ministre. Le PCF a dû, lui, composer avec les ultramarins.
    La droite – le groupe LR puis le groupe des « Constructifs » – a été la première à répondre au discours de politique générale d’Édouard Philippe. Fracturée par l’offensive de Macron, qui a placé à des postes clés – à commencer par Matignon – des personnalités politiques issues de ses rangs, la droite a utilisé la majeure partie de son temps de parole à régler ses comptes. L’intervention du président du groupe Les Républicains Christian Jacob a ainsi commencé par une charge ultraviolente contre un premier ministre traité en renégat. « J’espère – mais je ne me fais pas beaucoup d’illusions – qu’il vous arrive, en vous regardant dans la glace, de songer à vos anciens collègues dont votre nomination a contribué à la défaite », a-t-il attaqué d’emblée en rappelant, perfide, à Édouard Philippe : « La veille de votre nomination, j’étais encore votre président de groupe. »
    Soulignant la « blessure » qu’avait constituée pour sa famille son ralliement à Emmanuel Macron, le député de Seine-et-Marne a, avant même de répondre sur le fond au discours de politique générale, longuement insisté sur la manœuvre politicienne qu’a été à ses yeux le débauchage du maire du Havre par Macron. « Vous avez été nommé pour assurer une majorité parlementaire au président de la République, peut-être même – les mauvaises langues le disent – pour casser la droite française », a souligné Christian Jacob, avant de jeter un pavé dans la mare de la « droite constructive » – une quinzaine de députés LR ralliés à l’UDI. « Vous rêviez d'avoir votre groupe parlementaire charnière. Il n'existe pas. Vous n'avez guère qu'une petite partie d'un petit groupe, petit à tous points de vue », a pointé le chef d’une droite LR certes groggy après sa claque électorale mais qui représente, malgré le départ des Constructifs, une petite centaine de députés et donc, de loin, le plus important groupe d’opposition.
    « Nous sommes là et bien là. Fiers de pouvoir incarner une opposition républicaine solide, libre et exigeante », a poursuivi Christian Jacob en détaillant ses principaux points d’opposition avec la feuille de route du gouvernement. Face à cet exécutif qui se présente comme et de gauche et de droite, il s’est fait le porte-parole d’une droite opposée « au matraquage fiscal », « au laxisme judiciaire », « aux dérives du communautarisme », à « l’asphyxie financière des collectivités locales ». Autant de raisons de ne pas voter la confiance au gouvernement. À une « France des métropoles déshumanisées », incarnée par Macron, il a opposé la « défense des territoires ruraux » et déroulé pour le reste un discours très droitier, sur l’immigration, la sécurité – qui n’était pas sans rappeler la campagne malheureuse de Nicolas Sarkozy en 2012.
    Alors que la réforme du marché du travail par ordonnances était un des piliers du programme de François Fillon, Christian Jacob s’est également payé le luxe de critiquer cette mauvaise manière faite au Parlement. « Si le débat n’a pas lieu ici, il aura lieu dans la rue », a mis en garde le président du groupe LR, oubliant de rappeler que son candidat malheureux avait théorisé le recours aux ordonnances au cœur de l’été pour court-circuiter le mouvement social…
    Pour contraster avec l’acerbe entrée en matière de Christian Jacob, le coprésident du groupe des « Constructifs », Stéphane Demilly, qui lui a succédé à la tribune, a quant à lui adressé ses « sincères félicitations » à Édouard Philippe, en déclarant qu’« une opposition devait être intelligente pour être profitable au pays ». Le député UDI de la Somme a ainsi taclé les opposants « systématiques », ceux qui – à gauche – s’étaient toujours opposés aux réformes des retraites, comme ceux qui « se sont opposés à la loi Veil sur l’avortement », a-t-il précisé, ressuscitant d’un seul coup le spectre de la guerre RPR-UDF. « Une bonne idée n’a pas d’odeur et doit tout simplement être mise en œuvre », a-t-il affirmé, assurant que son groupe serait « le laboratoire de la nouvelle politique ». Souscrivant pour l’essentiel aux grandes orientations présentées par Édouard Philippe, Stéphane Demilly a simplement insisté sur le refus de son groupe à toute augmentation de la CSG. Ce qui, pour un groupe qui a choisi de se placer dans l’opposition, ne fait quand même pas beaucoup de désaccords. Au bout du compte, 12 députés constructifs ont voté la confiance et 23 se sont abstenus, à l'image de Laure de La Raudière, pourtant proche de Bruno Le Maire.
    Dans un parti divisé depuis des jours, le président du groupe du PS, Olivier Faure, marchait sur des œufs – le groupe avait d’ailleurs annulé à la dernière minute sa conférence de presse prévue le matin même. À la tribune, il a d’abord défendu le bilan Hollande et joué l’expérience. « Nous n’avons pas tout réussi, nous n’avons pas toujours été assez loin, nous nous sommes beaucoup divisés », a-t-il concédé, après avoir insisté sur le fait que « le progressisme n’appartient à personne, ni à vous ni à moi. La nouveauté n’est pas toujours le progrès ».
    Olivier Faure a ensuite fait mine de s’en prendre au nouveau pouvoir, accusant le nouveau premier ministre : « Justifier vos coupes claires par notre bilan relèverait de la mystification. » Pour, immédiatement après, lui « dire [son] estime personnelle ». « La République en marche se veut ambidextre, elle s’est pour l’instant montrée ambiguë », a ensuite lancé le patron des députés PS. Mais lui-même fut tout aussi ambigu. Listant une série de réformes évoquées par le premier ministre ou son président, sur l’école, le travail, la santé, Olivier Faure a ponctué chacune par un « nous aussi », avant de conclure : « Nous partageons nombre de vos objectifs, mais nous ne mettons pas forcément les mêmes décisions derrière les mêmes mots. »
    Pour autant, le groupe n’entend « pas condamner par principe, par réflexe, par sectarisme, nous jugerons sur pièce ». « C’est la raison pour laquelle le groupe Nouvelle Gauche a décidé de s’abstenir. » C'est la version “light” de la décision du conseil national du PS, fin juin, qui avait appelé à ne pas donner la confiance et à s'inscrire dans l'opposition. Résultat des courses, 23 des 31 députés du groupe se sont abstenus, 5 ont voté contre (Luc Carvounas, Régis Juanico, Boris Vallaud, Joël Aviragnet et Alain David), tandis que trois ont voté pour (Guillaume Garot, David Habib, Hélène Vainqueur-Christophe).
    Intervenant après Olivier Faure, Jean-Luc Mélenchon faisait mardi son véritable baptême d’orateur à l’Assemblée. Les députés insoumis avaient ostensiblement placé un code du travail devant eux pendant le débat du jour. S’adressant à Édouard Philippe, Jean-Luc Mélenchon a d’abord souligné que son discours valait « mieux que 10 minutes de commentaires ». « J’avais prévu de convaincre, je ne peux me contenter que d’informer et de dénoncer », a ajouté le président du groupe insoumis.
    Soulignant que son groupe serait le seul « dont aucun membre ne votera[it] le soutien », Mélenchon a présenté son mouvement comme « l’alternative au monde que vous représentez ». « Agir comme vous le faites c’est tirer un feu d’artifice dans une poudrière », a-t-il lancé au premier ministre. Le leader de La France insoumise a ensuite listé, comme la veille place de la République, les trois « coups de force » du nouveau pouvoir. Celui contre le droit du travail – « huit jours pour abolir 100 ans de luttes sociales » ; celui de l’état d’urgence – « nous vous le redisons, l’état d’urgence mis dans la loi ordinaire, c’est la victoire de l’ennemi » ; celui contre le parlementarisme, enfin, après les annonces de la veille du président de la République. Il s’est d’ailleurs fait applaudir tant par son camp que par les députés de droite quand il a dénoncé un « antiparlementarisme primaire ».
    Fidèle au programme de l’Avenir en commun, Jean-Luc Mélenchon a ensuite dénoncé les positions écologiques du nouveau pouvoir. Et notamment après le vote de la France, en Europe, sur la définition des perturbateurs endocriniens. L’Insoumis en chef a enfin conclu en citant Mirabeau : « Les riens lui disent : nous ne sommes peut-être rien à vos yeux, mais demain, nous serons tout. » Comme prévu, son groupe a voté unanimement contre la confiance : 17 députés sur 17.
    Dernier orateur d’un groupe à s’exprimer, Sébastien Jumel, communiste, s’est exprimé au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, qui réunit des communistes et des élus ultramarins. Tout comme son collègue insoumis, Jumel a dénoncé le poids pris par Macron dans ce début de quinquennat : « Monsieur le premier ministre, jamais dans notre histoire récente, les ailes de l’exécutif n’avaient fait autant d’ombre au pouvoir législatif », a-t-il déclaré, ajoutant : « Le président de la République dispose certes d’une majorité confortable, mais elle ne lui confère pas la légitimité suffisante pour appliquer son programme sans discussion. » Le député communiste a ensuite dressé la liste des critiques que son groupe porte à l’égard de la politique à venir. Concluant : « Vous voulez libérer les entreprises, nous, nous voulons libérer les hommes et le travail de l’emprise de la finance. » Les députés communistes étaient donc appelés à ne pas voter la confiance, mais les élus ultramarins du groupe avaient la liberté de vote. Ce qui s’est vérifié dans le détail : 12 députés communistes ont voté contre, et 4 députés d’outre-mer se sont abstenus.
    Vu la majorité pléthorique d'Emmanuel Macron et Édouard Philippe, ces votes n'avaient de toute façon valeur que de symbole (la confiance a de fait été adoptée par 370 voix pour, 67 voix contre et 129 abstentions). Ils disent en revanche beaucoup sur l'état des partis en présence.

    L’image contient peut-être : 16 personnes, personnes souriantes, personnes debout et personnes assises

  • Bonjour, voici la lettre d’information du site « CAPJPO - EuroPalestine » (http://www.europalestine.com)
    Si vous ne visualisez pas cet email lisez-le sur le site
    http://www.europalestine.com

    Publication CAPJPO - Europalestine
     
       
     

     


  • 4 Juillet 2017

    Publié par El Diablo

    Le 14 juillet 2017 - 14h – Place Clichy à PARIS : MANIFESTATION contre la guerre, les ordonnances et l'état d'urgence permanent

    Défilé national à Paris : contre la guerre, les ordonnances et l'état d'urgence permanent,

    3 raisons de manifester le 14 juillet !

    Front Social

    14 juillet - Macron s'affiche en chef de guerre avec Trump. L'épouvantable président des USA, raciste et misogyne, lui sert de complice. Pitoyable… et dangereux ! La fête de la prise de la Bastille est défigurée depuis trop longtemps par les démonstrations de force militaire. Macron en rajoute avec sa communication de monarque : « Vive la guerre, tous avec Trump. »

    - Manifestons le 14 juillet contre la guerre

    14 juillet - Avec Macron, c'est l'été meurtrier. Ses députés l'autoriseront à gouverner par ordonnances, qui sont les munitions de sa guerre sociale. Obsédé par la destruction du Code du travail, il étend son offensive au contrat de travail, à la sécurité sociale et pour les licenciements. « Vive le chômage et le Medef », voilà son cri de guerre.

    - Manifestons le 14 juillet contre la guerre sociale de Macron

    14 juillet - Macron veut transformer l'état d'urgence en état d'exception permanent, intégré à la loi ordinaire. Préfets, Procureurs, policiers et militaires auront le droit de perquisition, d'assignation à résidence, de réprimer les quartiers populaires et les manifestations, sur simple ordre du gouvernement.

    - Manifestons le 14 juillet pour nos droits et nos libertés contre l'état d'urgence permanent

    Le Front Social, pour ces 3 raisons, appelle à faire du 14 juillet une journée de reconquête populaire, de contre-offensive sociale et de manifestation. Venez nombreux en participant au défilé des luttes sociales permettant d'unir tou.tes celles et ceux qui ne veulent pas subir la politique de Macron et défendre d'autres choix que la régression sociale.

    RDV vendredi 14 juillet - 14 heures - Place Clichy à Paris

     

    Contre la guerre sociale de Macron, mobilisons-nous le 14 juillet à Paris

    On continue pendant l'été contre Macron et ses ordonnances. Pas de retrait, pas de trêve, aujourd'hui comme l'année dernière !

    Retour au 19e siècle

    Des salariés malléables et corvéables à merci… c'est la guerre de Macron !

    Personne ne peut plus dire : « On ne sait pas, faut attendre... » Par leur projet de loi d'habilitation à gouverner par ordonnances, Macron et Philippe 2 nous déclarent la guerre.

    La preuve ? Le texte du projet de loi d'habilitation qui sera présenté au conseil des ministres le 28 juin est public. Parvenu au journal Le Monde, il nous est connu. Voici ce qu'il contient :

    Ordonnances

    Le gouvernement veut être « habilité » par les députés à gouverner par ordonnances.

    Les ordonnances sont applicables dès leur publication. Plusieurs mois après leur entrée en vigueur, le parlement doit être consulté pour les approuver. Le contenu des ordonnances est précisé dans le projet de loi. Le voici :

    L'accord d'entreprise

    Art 1 - L'accord d'entreprise devient le centre du droit social, qui n'est plus un droit national, car il est dispersé entreprise par entreprise. L'accord local est a priori présumé en conformité avec la loi. Les accords de branche et les conventions collectives qui seraient plus avantageux que l'accord local ne bénéficient plus aux salariés. Les branches professionnelles seront restructurées, c'est-à-dire fusionnées et concentrées. Le salarié refusant l'accord sera licencié. Si ça coince avec les syndicats, un référendum organisé par l'employeur est prévu. Et tout ceci sans attendre la réécriture du code du travail prévu par la loi du 8 août 2016.

    Les syndicats

    Art 2 - Les élus du personnel voient leur nombre réduit par fusion des délégués du personnel, des élus au comité d'entreprise, du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail. L'employeur pourra financer tout ou une partie de la cotisation syndicale. Les commissions paritaires régionales, qui permettent d'exclure le fait syndical des entreprises de moins de 11 salariés, seront renforcées.

    Les licenciements

    Art 3 - Légaliser les licenciements abusifs (sans cause réelle et sérieuse) par l'établissement d'un barème forfaitaire des indemnités de licenciement. Exonérer l'employeur d'énoncer

    la cause du licenciement. Réduire le délai de recours contre une rupture abusive du contrat de travail. Etendre le motif économique du licenciement. Renforcer le plan de départ volontaire et la mobilité. Assouplir le recours au CDD et au travail temporaire.

    L'article 5 exonère les employeurs des clauses de pénibilité. L'article 9 établit le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu.

    La résistance à cette offensive est urgente. Macron veut profiter de l'été pour conclure. Unissons-nous pour ne pas subir. Agissons ensemble, en même temps, au même endroit. Faire échec à Macron, c'est possible !

    Le 14 juillet, le Front Social organise un défilé national des luttes sociales permettant d'unir tou.tes celles et ceux qui ne veulent pas subir la politique de Macron et défendre d'autres choix que la regression sociale.

     

     

    source:


  • Un rapprochement public saoudo-israélien pourrait se retourner contre Riyad

     

    Par Andrew Korybko − Le 21 juin 2017 − Source Oriental Review


    Il y a longtemps que l’Arabie saoudite et Israël coopèrent l’un avec l’autre contre leur rival iranien commun, et que leurs liens stratégiques avec les États-Unis sont ce qui les rapproche. Cependant, en raison des sensibilités politiques des deux côtés, aucun des deux n’a formellement reconnu l’existence de cette coordination en coulisses, et encore moins leur pays respectif. Néanmoins, des rapports ont circulé au cours des derniers mois indiquant que Trump et son équipe travaillent fort dans les coulisses pour rassembler publiquement les deux afin de cristalliser plus solidement ce qui s’est avéré être une coalition anti-iranienne très fragile et désunie.
     

    La première étape consiste, selon les sources médiatiques internationales et israéliennes, à encourager doucement l’Arabie saoudite et Israël à négocier des relations économiques entre les deux parties. Cela constituerait une reconnaissance de fait de plusieurs façons et pourrait, comme on s’y attend, faire beaucoup pour une transition plus lisse, l’un de ces jours, vers une reconnaissance formelle. L’Arabie saoudite ne serait pas seule dans cette situation, car elle aurait sans doute le soutien des Émirats arabes unis et de certains de ses autres alliés régionaux, le Qatar étant visiblement absent de cet arrangement à la lumière de la récente guerre froide qui a éclaté entre les deux pays du Golfe.

    En outre, un autre élément joue. L’Arabie saoudite pourrait permettre aux pèlerins palestiniens de voler directement à partir de leurs territoires occupés vers le Royaume avec une escale simple et symbolique dans la capitale jordanienne d’Amman. Si cela se produit réellement, cela aurait un symbolisme puissant dans toute la communauté musulmane mondiale en montrant que le gardien des Deux Saintes Mosquées est fondamentalement d’accord avec Israël et son occupation de la Palestine. Alors que Trump pourrait s’associer à cela et que les liens économiques formels supposément proposés entre le Golfe et Israël enverraient un message positif à d’autres pays musulmans pour suivre leurs traces. Il est aussi possible que cela puisse se retourner contre Riyad en générant un énorme mécontentement parmi le public international ciblé, au point qu’aucun autre État ne suivrait ce plan.

    Donc, dans l’ensemble, il y a beaucoup de risques liés à ce que Trump essaie de faire. Il parie que le poids lourd sunnite, l’Arabie saoudite, est assez influent pour que d’autres pays musulmans suivent son chemin, mais il se pourrait qu’il n’y ait pas assez d’argent dans les coffres du Royaume pour financer les pots de vin que cela pourrait nécessiter. En outre, même ce mouvement pourrait encore compromettre la crédibilité du pays aux yeux de tous les croyants qui sont conscients de ses crimes régionaux, en avançant essentiellement l’argument répandu dans certains cercles que les Saoudiens sont des « vendus » dans chaque cas, et que leur garde des Deux Saintes Mosquées ne fait pas automatiquement d’eux des modèles moraux dont les politiques doivent être suivies aveuglément.

    Andrew Korybko

    Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone