Les Kurdes d’Irak veulent organiser un referendum sur l’indépendance de leur province. Les Irakiens ne sont pas d’accord. Pour eux, cette province et son pétrole leur appartiennent. Elle n’appartient donc pas aux Kurdes qui y vivent. Les Kurdes appartiennent aux Irakiens car, pour reprendre un mot de Mussolini, « qui possède la cage, possède les oiseaux ».

Bien sûr, à part celle des Irakiens, il y a d’autres oppositions. Celles des Turkmènes qui vivent là et qui s’opposent aux Kurdes les armes à la main. Et pourtant, ils ont un pays, les Turkmènes. Un pays indépendant, même. Mais il semble que ce qui est bon pour eux ne le soit pas pour les Kurdes. Ils ne veulent pas qu’une indépendance du Kurdistan irakien donne de mauvaises idées aux Kurdes du Turkménistan. Mauvaises idées pour les Turkmènes, pas pour les Kurdes, cela s’entend.

Pareil pour la Turquie qui possède une partie des Kurdes de Turquie et pour d’autres pays  de la région qui abritent des Kurdes. Et quand je dis « abritent », vous comprenez que la notion d’abri est toute relative. Pour Erdogan par exemple pour ne citer que lui.

N’oublions pas la « communauté internationale », Trump en tête suivi en ce sens par notre Macron national. La communauté internationale n’aime pas les mauvaises idées qui risquent d’être contagieuses. Quant au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est comme tout: il ne faut pas en abuser.

En Catalogne aussi, on veut organiser un referendum. Et là, c’est l’Espagne qui n’est pas d’accord. La Catalogne « fait partie de l’Espagne ». La cage catalane et les oiseaux catalans appartiennent aux Espagnols. La France n’aimerait pas trop que la Catalogne espagnole soit indépendante. On ne sait jamais: cela pourrait donner à réfléchir à la Catalogne française. Bruxelles manifeste elle aussi son opposition. par respect de la démocratie, sans doute.

Et puis, il y a les opinions des pays intéressés et des autres où les médias savent expliquer ce qu’il faut penser même sur des sujets dont le citoyen ignore tout et dont en fait il se fout totalement. Une partie veut que le Kurdistan reste irakien et la Catalogne espagnole comme d’autres, en d’autres temps, tenaient à ce que l’Algérie reste française. Une autre partie, plus altruiste, pense à l’intérêt des Kurdes et des Catalans qui, à leurs yeux, ne savent pas ce qui est bon pour eux. Ce sont des grands enfants qui ne sauraient pas gérer une éventuelle indépendance.

Et puis, la mode est aux grands pays et pas aux petits territoires. C’est comme ça, épicétou.

Heureusement, il y a peut-être assez de Turkmènes et d’Irakiens au Kurdistan et d’Espagnols en Catalogne pour, en cas de consultation électorale, faire pencher la balance en faveur du maintien du statu quo, comme ce fut le cas en Écosse où il y eut assez d’Anglais pour rejeter l’indépendance réclamée par les Ecossais.

Les pays baltes ont rejeté la tutelle russe, la Tchéquie s’est séparée de la Slovaquie et l’ex-Yougoslavie a éclaté en Serbie, Croatie, Slovénie etc. Il existe en Europe comme dans le reste du monde, des pays indépendants plus petits, plus pauvres et moins peuplés que la Catalogne et qui ne s’en sortent pas plus mal que s’ils étaient sous la tutelle d’un autre pays.

Mais cela n’a aucun rapport. Pourquoi? Parce que. Et ne discutez pas.

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