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Par Moon of Alabama – Le 18 septembre 2017
Lorsqu’il était informé des nouveaux postes diplomatiques, militaires et de renseignement, le nouveau président mettait souvent en doute leur nécessité. Le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, et le secrétaire d’État Rex Tillerson ont organisé la session du 20 juillet pour lui démontrer la nécessité de continuer à maintenir des avant-postes lointains, et ils ont utilisé dans ce but des cartes et des documents d’une manière qui plairait à l’homme d’affaires devenu politicien.
Il s’agissait en fait d’un cours du type American Power 101 1, et l’étudiant était l’homme qui tenait les manettes du pays. Cela faisait partie de la formation d’un président qui est arrivé à la Maison-Blanche sans expérience de l’armée ni du gouvernement et qui a amené avec lui des conseillers profondément sceptiques sur ce qu’ils appellent la vision « globaliste » du monde. Une partie des conseillers de Trump ont uni discrètement leurs efforts depuis des mois pour contrer cette vision anti-mondialiste, et tenter de persuader le président de maintenir – sinon élargir – l’empreinte et l’influence américaines à l’étranger.
« Le pouvoir ultime de façonner la politique étrangère et la politique de sécurité américaine est tombé aux mains de trois militaires […](…)Être gouverné par les généraux semble le meilleur choix. Mais c’est une erreur.(…)Cela conduit à la distorsion des priorités nationales, les « besoins » militaires étant toujours considérés comme plus importants que ceux des ménages.(…)Ce n’est pas une grande surprise que Trump ait été ramené dans le courant mainstream de la politique étrangère ; il en a été de même pour le président Obama au début de sa présidence. Ce qui est plus grave, c’est que Trump a transféré une grande partie de son pouvoir aux généraux. Pire encore, beaucoup d’Américains trouvent cela rassurant. Ils sont si dégoûtés de la corruption et de la myopie de notre classe politique qu’ils se tournent vers les soldats comme alternative. C’est une tentation dangereuse. »
Après les violences raciales meurtrières de Charlottesville ce mois-ci, cinq des Chefs d’état-major inter-armé ont été salués comme des autorités morales pour avoir condamné la haine dans des termes moins équivoques que ne l’avait fait le commandant en chef.(…)En matière de politique sociale, les dirigeants militaires ont prôné la modération.
Kelly, Mattis et McMaster ne sont pas les seules figures militaires qui servent à des niveaux élevés dans l’administration Trump. Le directeur de la CIA, Mike Pompeo, le procureur général Jeff Sessions, le secrétaire à l’énergie Rick Perry et le secrétaire à l’Intérieur, Ryan Zinke, ont servi dans différentes branches de l’armée, et Trump a récemment choisi l’ancien général de l’Armée, Mark S. Inch, pour diriger le Bureau fédéral des prisons.(…)Le Conseil de sécurité nationale […] compte deux autres généraux parmi les cadres supérieurs.
[Le chef d’état-major John] Kelly a lancé une nouvelle procédure dans laquelle seulement lui-même et une autre personne […] examineront tous les documents qui arrivent sur le Resolute desk 4 (…)Le nouveau système […] est conçu pour s’assurer que le président ne verra pas de document de politique extérieure, ni de note de politique intérieure, ni de rapport d’agence ni même d’article de journaux qu’ils n’auraient pas validés.
Les membres du personnel qui s’y opposent [politique xyz 5 n’ont plus d’accès libre à Trump, et ses alliés de l’extérieur non plus […]. Kelly détient maintenant le contrôle réel de tout ce qui entre d’important dans le bureau ovale : les hommes et les écrits. Pour un homme aussi obsédé par sa propre image que Trump, un nouveau flux d’intrants peut faire toute la différence.
Préoccupés par le fait que Trump allait mettre fin aux dépenses et aux politiques américaines actuelles (toujours axées principalement sur les priorités de la guerre froide), le personnel militaire de haut rang de l’administration Trump a lancé une contre-insurrection contre l’insurrection. (…)Le général Kelly, chef d’état-major de Trump, a mis Trump au régime médiatique, il ne reçoit plus que des informations validées…Bref, en contrôlant le flux d’information qui parvient à Trump depuis les réseaux et médias sociaux, les généraux ont brisé la boucle OODA de l’insurrection (observer, orienter, décider, agir). Privé de cette connexion, Trump répond comme une girouette aux besoins de l’Establishment (…).
À quelqu’un qui lui demandait s’il prévoyait la guerre [avec la Corée du Nord], [l’ancien ministre de la Défense du Japon, Satoshi] Morimoto a répondu : « Je pense que Washington n’a pas décidé (…) Le décisionnaire ultime est [le Secrétaire de la Défense des États-Unis] M. Mattis… Ce n’est pas le président. »
- On pourrait le traduire par « le Pouvoir américain pour les nuls »
- Embedded en anglais
- Une stratocratie (du grec στρατός, stratós, « armée » et κράτος, krátos, « autorité », « pouvoir ») est une forme de gouvernement militaire dans lequel l’État et l’armée sont traditionnellement et constitutionnellement la même entité, et où les postes gouvernementaux sont toujours occupés par des officiers et chefs militaires.
- Le Resolute desk est un grand bureau du XIXe siècle qui sert fréquemment de bureau aux présidents des États-Unis, à la Maison-Blanche dans le bureau ovale. Ce meuble est un cadeau de la reine Victoria au président américain Rutherford B. Hayes en 1880.
- Décision secrète