• 25 février 2018

    Jérusalem : fermeture de l’Eglise du Saint-Sépulcre

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    C’est un fait rarissime. Les églises chrétiennes ont annoncé à la mi journée dimanche la fermeture du Saint Sépulcre à Jérusalem pour protester contre des mesures fiscales annoncées par la mairie de Jérusalem. Celle-ci leur réclame 200 millions de dollars pour leurs biens non-cultuels. L’Eglise orthodoxe grecque, catholique et arménienne ont donc décidé de fermer les portes du lieu saint pour dénoncer une campagne anti-chrétienne de la part des autorités israéliennes.


    (Devant les portes closes du lieu saint qui abrite le tombeau du Christ, selon la tradition chrétienne, le patriarche grec orthodoxe Théophilos III annonce solennellement sa fermeture)

    « Trop c’est trop ! », « Arrêtez de persécuter les Eglises ! » proclament les affiches déroulées aux flancs du Saint Sépulcre.

    Les dirigeants des Églises catholique, grecque orthodoxe et arménienne ont expliqué que les mesures envisagées par le gouvernement israélien constituaient "une attaque systématique et sans précédent contre les chrétiens en Terre Sainte".

    Face à la contestation, le conseil des ministres israéliens a reporté d’une semaine, dimanche, l’examen de ce projet de loi controversé qui accorde à l’Etat un pouvoir d’expropriation sur tout domaine foncier de Jérusalem vendu par les Églises à des sociétés immobilières privées au cours des dernières années.

    Les Églises, importants propriétaires fonciers de la ville, estiment que cette disposition va compliquer les ventes de terrains à des acheteurs privés, ventes servant à couvrir leurs frais de fonctionnement.

    "Ce projet de loi odieux, s’il est approuvé, rendra possible l’expropriation des terres de l’Eglise", affirment Théophile III, le patriarche de Jérusalem, Francesco Patton, le Custode de la Terre Sainte, et Nourhan Manougian, le patriarche arménien de Jérusalem, dans un communiqué.`

    Outre ce droit accordé à l’Etat d’apartheid, la municipalité de la ville a annulé l’exemption fiscale accordée à tous les biens commerciaux appartenant à l’Eglise et a commencé à exiger le versement de taxes.

    "Cela nous rappelle toutes les lois de même nature qui ont été mises en oeuvre contre les juifs pendant les périodes noires en Europe", ajoutent les trois dirigeants religieux.

    Cette annonce s’inscrit dans le cadre d’une politique générale de « judaïsation » de la cité, au détriment des autres cultes, dont la chrétienté. L’Eglise du Saint-Sépulcre, qui abrite selon la tradition chrétienne le tombeau du Christ, se trouve au cœur de la Vieille Ville de Jérusalem, illégalement occupée par Israël depuis juin 1967.

    Les pressions israéliennes sur le patrimoine foncier chrétien ont donné lieu à une série de scandales ces dernières années, avec des accusations de ventes inavouées, par des ecclésiastiques, de biens religieux à des colons juifs.

    CAPJPO-EuroPalestine


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  • Nos cris d’indignation à propos du siège de Ghouta sonnent creux car nous ne ferons rien pour sauver les civils.


    Par Robert Fisk – Le 21 février 2018 – Source Chronique de Palestine

    Photo : ICRC

    Comment pouvons-nous protester alors que nous ne faisons rien contre l’opposition islamiste armée à Assad (je ne parle pas ici de l’EI) ou que nous n’essayons même pas d’organiser notre propre cessez-le-feu, même avec l’aide de la Russie ? Après tout, cela fait des années que nous armons ces gens-là.  

    Voilà, ci-dessous quelques cruelles réalités à propos du siège de la Ghouta qui ont été enterrées sous de vrais décombres couverts de vrai sang, ainsi que sous d’hypocrites manifestations apocalyptiques d’horreur occidentales. C’est Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, qui a énoncé la première et la plus importante de ces réalités en déclarant lundi que Moscou et le gouvernement syrien « pourraient faire bénéficier [la Ghouta] de l’expérience acquise lors de la libération d’Alep ». Cette simple phrase – qu’on peut traduire par « il faut tirer les leçons d’Alep » – a été considérée par les rares personnes qui y ont prêté attention, comme un avertissement que la Ghouta allait être détruite.

    Mais pendant de nombreux mois, les Russes et les Syriens, ont tout tenté pour faire sortir les civils syriens de d’Alep-Est avant de la reprendre ;  après que les troupes syriennes ont énormément progressé dans la banlieue, il y a eu, en effet, un exode des innocents et des opposants armés au régime ont aussi pu partir. Beaucoup ont été escortés par des policiers militaires russes armés et en uniforme jusqu’à la frontière turque. D’autres ont préféré – sans doute sans avoir bien réfléchi – partir sous escorte, avec leurs familles, pour Idlib, le grand « dépotoir » de combattants islamistes qui est maintenant évidemment assiégé à son tour.

    Ce dont Lavrov voulait parler, c’est d’un accord similaire avec les rebelles armés de la Ghouta. Les Russes et les Syriens ont des contacts directs avec ceux qu’ils considèrent comme des « terroristes » – un mot cher à l’Occident lorsqu’ils attaquent les mêmes groupes islamistes de Nusra (al-Qaida) que les Russes ; C’est pourquoi, lorsque le siège du dernier district rebelle de Homs a pris fin l’année dernière, des soldats russes en uniforme ont escorté les islamistes armés et souvent encagoulés qui étaient autorisés à partir pour Idlib. J’ai vu ça de mes propres yeux.

    Les « rebelles » / « terroristes » / « islamistes » / « opposition armée » – choisissez le mantra qui vous plaît – sont, bien sûr, l’autre « réalité » du bain de sang de Ghouta que nous devons ignorer, passer sous silence, cacher, nier. Car les combattants de Nusra à Ghouta – qu’ils aient ou non exercé des pressions sur les civils de la banlieue pour qu’ils leur servent de « boucliers humains » – font partie du mouvement initial d’al-Qaïda qui a commis des crimes contre l’humanité aux États-Unis en 2001 et qui a  souvent coopéré en Syrie avec l’EI, la secte diabolique que les États-Unis, l’UE, l’OTAN et la Russie (ajouter ici tous les autres défenseurs habituels de la civilisation) ont promis de détruire. Les alliés de Nusra sont Jaish al-Islam, un autre groupe islamiste.

    C’est une situation très étrange. Personne ne doit douter de l’ampleur du massacre à la Ghouta. Ni de la souffrance des civils. Certes, on ne peut pas s’indigner quand les Israéliens attaquent Gaza (en utilisant le même argument de « boucliers humains » que les Russes d’aujourd’hui) et en même temps excuser le bain de sang à la Ghouta sous prétexte que les « terroristes » assiégés sont des islamistes d’al-Qaïda proches de l’EI.

    Mais ces groupes armés sont curieusement oubliés lorsque nous exprimons notre indignation sur le carnage de la Ghouta. Il n’y a pas de journalistes occidentaux pour les interviewer – parce que ces défenseurs de la Ghouta nous couperaient la tête (un fait que nous préférons aussi passer sous silence) si nous avions l’audace d’essayer d’entrer dans la banlieue assiégée. Et – fait incroyable – sur les images que nous recevons, il n’y a pas un seul homme armé. Cela ne veut pas dire que les enfants blessés, les enfants morts ou les cadavres ensanglantés – dont les visages sont dûment « floutés » par les sensibles chefs de rédaction de nos télévisions – ne sont pas réels ou que les films sont faux. Cela veut dire que les images ne montrent pas toute la vérité. Ces films – et ceux qui les font – se gardent bien de nous montrer les combattants d’al-Nusra qui sont à la Ghouta. Et il n’y a aucune chance qu’ils nous les montrent jamais.

    Sur les films archivés de sièges passés – Varsovie en 1944, Beyrouth en 1982, Sarajevo en 1992 – on voit les combattants qui défendaient ces villes, et on voit leurs armes. Mais quand on regarde les images de la Ghouta – où la quasi-totalité des films qui provenait d’Alep-Est – on dirait qu’il n’y a là aucun combattant armé. Je n’en ai pas non plus trouvé la moindre mention dans nos réactions sur les souffrances des civils dans les médias américains et européens, à part la mention que la Ghouta est « tenue par les rebelles ». Qui donc a tiré au mortier sur le centre de Damas et tué six civils – et blessé 28 autres − il y a 24 heures ? C’est peu de monde au regard de tous les morts de la Ghouta, c’est sûr. Mais ont-ils été tués par des fantômes ?

    Il s’agit là d’une omission d’importance, car pour en finir avec ce massacre de civils – il vient encore d’y avoir 250 morts de plus – il faut pouvoir établir de toute urgence un contact entre les assiégeants armés et les attaquants armés. Les déclarations de Lavrov des deux derniers jours suggèrent que les Russes avaient accepté de revenir au statut de « déconfliction » de la Ghouta, une manière bizarre de nommer un cessez-le-feu permettant d’envoyer de l’aide humanitaire à la Ghouta et de faire sortir les blessés. Mais – selon Lavrov, bien sûr – al-Nusra a rompu l’accord.

    Vrai ou pas, comment pouvons-nous nous plaindre alors que nous ne voulons pas nous occuper nous-mêmes de l’opposition islamiste armée à Assad (je ne parle pas ici de l’EI), ou que nous n’avons aucune intention d’organiser notre propre cessez-le-feu, même avec l’aide de la Russie ? Après tout, on les arme depuis des années ! Mais nous ne ferons rien de tout ça. Alors nous nous tordons les mains avec toujours plus d’hyperboles hypocrites.

    Au cours des dernières 48 heures, par exemple –  et j’attire votre attention là-dessus – nous avons entendu les États-Unis, des ONG et des médecins en contact avec les hôpitaux de Ghouta dire que la banlieue est le théâtre de « flagrants crimes de guerre de dimension épique » parler de « jugement dernier » de « massacre du XXIe siècle » de « violence hystérique » – qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire d’ailleurs ? – et même la pauvre ONU elle-même dire que cela « dépassait l’imagination » et que « les mots leur manquaient ».

    Encore une fois, oui, ce sont les Russes et les Syriens qui sont la cause des souffrances inhumaines, abominables et aberrantes des habitants de la Ghouta pour la seule bonne raison qu’ils se trouvent dans cet endroit de la Syrie pendant cette guerre. Mais les petits saints ridicules de la bureaucratie onusienne – qui, hélas, ne manqueront jamais de mots – et ceux qui décrivent le siège de la Ghouta comme « le jugement dernier » savent-ils au moins de quoi ils parlent ? Gardons le sens des proportions, malgré les atrocités. Auschwitz et l’holocauste juif et le génocide rwandais et l’holocauste arménien et les innombrables massacres du XXe siècle (on peut aussi ici rappeler discrètement les pertes de la Russie aux mains des hordes hitlériennes) étaient beaucoup plus proches du « jugement dernier » que la Ghouta. Comparer ce terrible siège aux crimes contre l’humanité du siècle dernier, c’est déshonorer les millions de victimes innocentes de crimes bien pires.

    La vérité est que ces expressions d’horreur de « notre » camp sont des substituts. Pourquoi l’ONU n’a-t-elle pas été « à court de mots » la première année de la guerre ? De nombreuses victimes syriennes étaient à court de mots dès 2012, notamment parce qu’un grand nombre d’entre elles étaient mortes. Selon les statistiques que nous établissons, 400 000 civils sont piégés à la Ghouta. On peut se demander si c’est bien leur nombre réel. On nous avait dit, en 2016, que 250 000 personnes étaient piégées dans Alep mais on a appris ensuite qu’il y en avait plutôt environ 92 000. Mais c’était encore assez pour qu’on puisse parler de crime de guerre. Et si seulement 200 000 personnes étaient piégées à la Ghouta ? Bien sûr, cela serait aussi une catastrophe épouvantable.

    La réalité est que le siège de la Ghouta continuera jusqu’à la reddition et l’évacuation. Aucune des paroles que nous prononçons n’empêchera ce sombre scénario de se dérouler jusqu’au bout, et nous le savons tous – ou du moins les gardiens de nos plus hautes valeurs morales le savent. Rien sur le terrain ne changera. Et quand la Ghouta « tombera » – ou sera « libérée » comme ses assiégeants nous le diront sans doute – alors la destruction de la ville d’Idlib commencera. Et une fois de plus, ce sera le jugement dernier, une « violence hystérique » et le « massacre du XXIe siècle » (probablement pire que les sièges d’Alep et de la Ghouta). Aucune condamnation occidentale n’empêchera l’inéluctable. Nous sommes en faillite, nous crions notre indignation sans le moindre espoir – ni la moindre intention – de sauver des innocents. C’est cela, j’en ai peur, la triste histoire de la Ghouta telle qu’elle sera relatée par  les historiens. Et le pire, c’est qu’ils auront raison.

    Traduction : Dominique Muselet


  • Comprendre la Russie, dédiaboliser Poutine


    Depuis que Vladimir Poutine est devenu président de la Russie en 2000, il y a eu un constant tir de barrage de presse négative et d’hostilité de la part de l’Occident. En cette année où Poutine vise sa réélection, Sharon Tennison essaie de séparer la réalité de la fiction.


    Par Sharon Tennison – Le 6 février 2918 – Source Consortiumnews

    Le président russe Vladimir Poutine s’adresse à l’Assemblée générale de l’ONU le 28 septembre 2015. (photo ONU)

    Le président Vladimir Poutine a évidemment ses défauts et a commis sa part d’erreurs. Pourtant, mon expérience avec lui, ainsi que ce que j’ai entendu au fil des années de la part de gens en qui j’ai confiance – y compris des officiels américains qui ont travaillé étroitement avec lui – montrent que Poutine est essentiellement un homme droit, fiable et exceptionnellement inventif. 

    Le président russe est clairement un penseur et un planificateur à long terme et il a prouvé qu’il était un excellent analyste et stratège. C’est un dirigeant qui peut tranquillement travailler à la réalisation de ses objectifs sous des tombereaux d’accusations et de mythes qui ne cessent de s’accumuler depuis qu’il est devenu le second président de la Fédération de Russie.

    J’ai observé en silence comment la diabolisation de Poutine grandissait depuis qu’elle a commencé au début des années 2000. J’ai réfléchi à mes pensées et mes préoccupations et je les ai intégrées à un livre publié en 2011.

    Comme d’autres qui ont eu une expérience directe de ce personnage peu compris, j’ai essayé d’éviter d’être qualifiée d’« apologiste de Poutine ». Si quelqu’un est même neutre à son égard, les commentateurs et les citoyens moyens qui s’informent sur CNN, Fox et MSNBC disent qu’il est « gentil envers Poutine ».

    Je ne prétends pas être un expert, seulement une développeuse de projets pour une ONG, qui a vécu en Russie et en Union soviétique ces 30 dernières années. Mais pendant ce temps, j’ai eu beaucoup plus de contacts directs, sur le terrain, avec des Russes de tout poil que n’importe quel journaliste occidental ou d’ailleurs n’importe quel fonctionnaire de Washington.

    Comprendre les différences

    J’ai vécu dans le pays suffisamment longtemps pour réfléchir profondément sur l’histoire et la culture des Russes, pour étudier leur psychologie et leur conditionnement et pour comprendre les différences marquées entre les mentalités américaine et russe qui compliquent tellement nos relations politiques avec leurs dirigeants.

    Comme avec les personnalités d’une famille, d’un club civique ou d’une municipalité, il faut de la compréhension et des compromis pour pouvoir créer des relations viables lorsque les conditionnements de base sont différents. Washington s’est notoirement désintéressée à comprendre ces différences et à tenter de rencontrer la Russie à mi-chemin.

    En plus de mon expérience personnelle avec Poutine, j’ai discuté avec de nombreux responsables et hommes d’affaires américains, qui ont eu des années d’expériences de travail avec lui – je crois qu’il est juste de dire qu’aucun ne le décrirait comme « brutal » ou « aux méthodes de voyou » ou d’autres termes calomnieux utilisés pour le décrire dans les médias occidentaux.

    J’ai rencontré Poutine des années avant qu’il songe à être président de la Russie, comme beaucoup d’entre nous qui travaillaient à Saint-Pétersbourg dans les années 1990. Depuis que la diffamation à l’égard de Poutine a commencé, je suis presque obsédée à comprendre son caractère. Je pense que j’ai lu tous les discours importants qu’il a prononcés (y compris le texte intégral des heures de « conversations téléphoniques » qu’il tient chaque année avec les citoyens).

    J’ai essayer de déterminer s’il a changé en pire depuis qu’il a accédé à la présidence ou si c’est un personnage franc qui joue un rôle de méchant qu’il n’avait jamais prévu – et s’il fait preuve d’une intelligence brillante pour essayer de faire de son mieux pour traiter avec Washington dans des conditions extrêmement difficiles.

    Si c’est le cas, et je pense que ça l’est, il devrait obtenir de bonnes notes pour sa performance ces 14 dernières années. Ce n’est pas un hasard si Forbes l’a déclaré la personne la plus puissante dans le monde en 2013, remplaçant Barack Obama qui détenait le titre en 2012. Ce qui suit est ma propre expérience personnelle avec Poutine.

    C’était en 1992, deux ans après l’implosion du communisme. C’était à Saint-Pétersbourg.

    Rencontre avec Poutine

    Poutine avec Anatoly Sobtchak, maire de Saint-Pétersbourg, début des années 1990. Poutine a été l’un des députés de Sobtchak de 1992 à 1996.

    Pendant des années, j’ai créé des programmes pour établir des relations entre les États-Unis et l’URSS dans l’espoir d’aider les Soviétiques à dépasser leur mentalité hiérarchique bien ancrée. Une nouvelle possibilité de programme m’est venue à l’esprit. Comme je m’attendais à ce que cela nécessite une signature de la mairie de Marienskii, rendez-vous a été pris.

    Mon ami Volodia Chestakov et moi nous sommes présentés à une porte d’entrée latérale du bâtiment de Marienskii. Nous nous sommes trouvés dans un petit bureau brun terne, face à un homme assez indéfinissable en costume brun.

    Il s’est enquis de la raison de ma présence. Après avoir examiné ma proposition, il a commencé à poser des questions intelligentes. Après chacune de mes  réponses, il en posait une autre, pertinente.

    Je me suis rendue compte que cet intervieweur était différent des autres bureaucrates soviétiques qui semblaient toujours tomber dans des conversations amicales avec les étrangers dans l’espoir d’obtenir des pots-de-vin en échange des demandes américaines.

    Ce bureaucrate était ouvert, curieux et impersonnel. Après plus d’une heure de questions et de réponses attentives, il a tranquillement expliqué qu’il avait vraiment essayé de déterminer si la proposition était légale, puis a déclaré que malheureusement, à cette date, elle ne l’était pas. Il a prononcé quelques paroles positives sur la proposition. C’était tout. Il nous a poliment montré la porte.

    Sur le trottoir, j’ai dit à mon collègue : « Volodia, c’est la première fois que nous avons affaire à un bureaucrate soviétique qui ne nous demande pas un voyage aux États-Unis ou quelque chose de précieux ! ».

    Je me rappelle que j’avais regardé sa carte de visite à la lumière du soleil – il y était écrit : Vladimir Vladimirovich Poutine.

    Un briefing inattendu

    Deux ans plus tard, en 1994, le consul général américain, le général Jack Gosnell m’a fait un appel SOS à Saint-Pétersbourg. Quatorze membres du Congrès et le nouvel ambassadeur américain en Russie, Thomas Pickering, arrivaient à Saint-Pétersbourg ces trois prochains jours. Il avait besoin d’une aide immédiate.

    Je me suis précipitée au consulat et j’ai appris que Gosnell s’attendait à ce que j’informe cette délégation prometteuse et l’ambassadeur entrant.

    J’étais stupéfaire, mais il a insisté. Ils arrivaient de Moscou et étaient furieux de la manière dont les financements américains étaient gaspillés là-bas. Gosnell voulaient qu’ils entendent la « bonne nouvelle » concernant mon ONG – le Centre pour les initiatives citoyennes – et ses programmes, qui affichaient d’excellents résultats. Au cours des 24 heures qui ont suivi, Gosnell et moi avons également organisé des réunions « à domicile » dans une douzaine de petits appartements d’entrepreneurs russes pour l’arrivée des huiles (les gens du Département d’État de Saint-Pétersbourg étaient horrifiés, parce cela ne s’était jamais fait auparavant, mais Gosnell a rejeté leurs objections).

    Ce n’est que plus tard, en 2000, que j’ai eu vent de l’expérience de trois ans de Gosnell avec Vladimir Poutine dans les années 1990, alors que celui-ci dirigeait la ville pour le maire Sobtchak. J’en dis davantage plus loin.

    Le 31 décembre 1999

    Boris Nikolaïevitch Eltsine quitte le Kremlin le jour de sa démission, le 31 décembre 1999. Le Premier ministre Poutine (second à gauche) devient président intérimaire.

    Au tournant du millénaire, sans avertissement, le président Boris Eltsine a annoncé au monde que dès le lendemain, il quittait son poste et laissait la Russie entre les mains d’un inconnu, Vladimir Poutine.

    En entendant la nouvelle, j’ai pensé que ce n’était sûrement pas l’homme dont je me souvenais – il ne pourrait jamais diriger la Russie, me disais-je. Le lendemain, un article du NYT incluait une photo.

    Oui, c’était le même Poutine que j’avais rencontré des années auparavant ! J’étais choquée et consternée, je disais à mes amis : « C’est un désastre pour la Russie, j’ai passé un moment avec ce type, il est trop introverti et trop intelligent – il ne sera jamais capable de se relier aux masses russes. »

    Je me lamentais, aussi : « Pour que la Russie se remette debout, il faut deux choses : 1) les jeunes oligarques arrogants doivent être chassés par la force du Kremlin, et 2) il faut trouver un moyen de dégager les patrons régionaux (les gouverneurs) de leurs fiefs dans les 89 régions de la Russie. »

    Il était clair pour moi que l’homme en costume marron n’aurait jamais l’instinct ou le courage de relever ce double défi majeur pour la Russie.

    Les oligarques poussés à bout

    Poutine a commencé presque immédiatement à pousser les oligarques russes à bout. En février 2000, une question sur les oligarques est apparue ; il a mis les choses au clair avec une question et sa réponse : quelle devrait être la relation avec ceux qu’on appelle oligarques ? La même qu’avec tout le monde. La même qu’avec le propriétaire d’une petite boulangerie ou d’un atelier de cordonnier.

    C’était le premier signal que les magnats ne pourraient plus longtemps faire fi des réglementations gouvernementales ou compter sur un accès spécial au Kremlin. Cela a aussi rendu les capitalistes occidentaux nerveux.

    Après tout, ces oligarques étaient de riches hommes d’affaires, intouchables – de bons capitalistes, peu importe qu’ils aient obtenu leurs entreprises illégalement et placent leurs bénéfices dans des banques offshores.

    Quatre mois plus tard, Poutine a convoqué une réunion avec les oligarques et leur a proposé un accord : ils pourraient garder leurs entreprises soviétiques illégalement acquises et productrices de richesses et celles-ci ne seraient pas nationalisées à condition qu’ils paient des impôts sur leurs revenus et qu’ils restent personnellement en dehors de la politique.

    C’était la première des « solutions élégantes » de Poutine aux défis presque impossibles auxquels la nouvelle Russie était confrontée. Mais l’accord a également mis Poutine dans la ligne de mire des médias et des responsables américains qui ont alors commencé à défendre les oligarques, en particulier Mikhaïl Khodorkovsky.

    Celui-ci est devenu très politique, il n’a pas payé d’impôts et avant d’être appréhendé et incarcéré, il était en train de vendre une partie importante de la plus grande société pétrolière privée de Russie, Yukos Oil, à Exxon Mobil. Malheureusement, les médias et les structures gouvernementales américaines ont fait de Khodorkovsky un martyr (encore aujourd’hui).

    Les criminels de Eltsine

    Je suis arrivée à Saint-Pétersbourg en mars 2000. Une amie russe (une psychologue) de 1993 est venue pour notre visite habituelle. Ma première question a été : « Lena, que penses-tu de votre nouveau président ? » Elle a ri et répliqué : « Volodia ! Je suis allée à l’école avec lui ! ».

    Elle a commencé à décrire Poutine comme un jeune homme tranquille, pauvre, passionné d’arts martiaux, qui défendait les enfants tyrannisés sur les terrains de jeux. Elle se rappelait de lui comme un jeune patriote qui a présenté prématurément sa candidature au KGB après avoir obtenu son diplôme d’école secondaire (ils l’ont renvoyé en lui disant de faire des études).

    Il a fait des études de droit, puis il a présenté une nouvelle demande et il a été accepté. Je dois avoir fait la moue à ce moment, parce que Lena m’a dit : « Sharon, à cette époque nous admirions tous le KGB et croyions que ceux qui y travaillaient étaient des patriotes et protégeaient le pays. Nous avons pensé qu’il était naturel que Volodia choisisse cette carrière ».

    Ma prochaine question était : « Que penses-tu qu’il fera des criminels d’Eltsine au Kremlin ? ».

    Coiffant sa casquette de psychologue, elle a réfléchi à la question et répliqué que s’ils étaient livrés à leur comportement habituel, Poutine les surveillerait pendant un moment pour s’assurer de ce qui se passait, puis il leur lancerait probablement des signaux pour leur faire savoir qu’il observait. S’ils ne répondaient pas, il s’adresserait personnellement à eux et si les comportements ne changeaient toujours pas, certains passeraient probablement un temps en prison.

    Je l’ai félicitée par courriel quand ses prédictions ont commencé à se concrétiser en temps réel.

    Pendant les années 2000

    Au cours de la première année de présidence de Poutine en Russie, les responsables américains semblaient suspecter qu’il serait contraire aux intérêts américains – ses moindres gestes ont été mis en question dans les médias américains. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi et je relatais ces développements sur mon ordinateur et dans mes bulletins d’information.

    Pendant la même période, de nombreux anciens de la Chambre internationale de commerce (CIC) ont été interviewés pour déterminer comment le programme de formation commerciale du Programme d’amélioration de la production fonctionnait et comment nous pourrions rendre l’expérience américaine plus utile pour leurs nouvelles petites entreprises. La plupart pensaient que le programme avait été extrêmement important, et avait même changé la vie. Enfin, on leur a posé la question : « Que pensez-vous de votre nouveau président ? ».

    Aucun n’a répondu négativement, même si à cette époque les entrepreneurs haïssaient les bureaucrates de Russie. La plupart ont répondu la même chose : « Poutine a enregistré mon entreprise il y a quelques années. »

    Question suivante : « Donc combien cela vous a-t-il coûté ? ». Ils ont répondu : « Poutine n’a rien facturé ». L’un d’eux a dit qu’il était allé au bureau de Poutine parce que les autres qui fournissaient les enregistrement à Marienskii devenaient « riches sur leurs chaises ». En d’autres termes, Poutine avait acquis une réputation d’honnêteté et de traitement équitable.

    Les relations russo-américaines

    Le consul général des États-Unis, Jack Gosnell, entretenait des relations étroites avec Poutine lorsque celui-ci était adjoint au maire de Saint-Pétersbourg. Les deux ont étroitement collaboré pour créer des sociétés communes et d’autres manières de promouvoir les relations entre les deux pays. Gosnell a rapporté que Poutine était toujours franc, courtois et serviable.

    Lorsque la femme de Poutine, Ludmilla, a été victime d’un grave accident de voiture, Gosnell a pris la liberté d’organiser son hospitalisation et un voyage en avion pour qu’elle obtienne des soins médicaux en Finlande. Lorsque Gosnell l’a dit à Poutine, il a rapporté que celui-ci était très ému par cette offre généreuse, mais qu’il a dit finalement qu’il ne pouvait accepter cette faveur, que Ludmilla devrait se rétablir dans un hôpital russe. Ce qu’elle a fait – bien que les soins médicaux en Russie aient été notoirement mauvais dans les années 1990.

    Un cadre supérieur au Centre d’études internationales et stratégiques, avec lequel j’étais amie dans les années 2000, a travaillé en étroite collaboration avec Poutine sur un grand nombre de projets communs pendant les années 1990. Il a rapporté qu’il n’avait eu aucune relation douteuse avec Poutine, qu’il le respectait et pensait que les médias américains ternissaient sa réputation de façon imméritée.

    En effet, il a fermé la porte du Centre lorsque nous avons commencé à parler de Poutine. J’ai deviné que ses commentaires ne seraient pas acceptables si d’autres les écoutaient.

    Un autre ancien responsable américain a également rapporté avoir travaillé en étroite collaboration avec Poutine, disant qu’il n’y avait jamais eu le moindre soupçon de corruption, de pression, rien que des comportements respectables et serviables.

    J’ai eu deux rencontres en 2013 avec des fonctionnaires du Département d’État à propos de Poutine. Lors de la première, je me suis sentie libre de poser la question pour laquelle j’avais tellement désiré obtenir une réponse : quand Poutine est-il devenu inacceptable pour les responsables à Washington et pourquoi ?

    On m’a répondu sans hésitation : « Les couteaux ont été tirés » dès qu’il a été annoncé que Poutine serait le prochain président. D’après ce qu’on m’a dit, il semblait que son précédent statut d’officier du KGB y était pour quelque chose.

    Lorsque j’ai rétorqué que Bush père avait auparavant dirigé la CIA, la réponse a été que Bush était « notre homme » donc que ce n’était pas la même chose.

    Le deuxième rencontre était avec un ancien fonctionnaire du Département d’État avec lequel j’avais participé à une interview radio sur la Russie. Après, alors que nous bavardions, j’ai fait la remarque : « Vous pourriez être intéressé à savoir que j’ai réuni des expériences sur Poutine auprès de nombreuses personnes, certaines sur plusieurs années, et toutes disent qu’elles n’ont eu aucune expérience négative avec Poutine et qu’il n’y avait aucune preuve qu’il acceptait des pots-de-vin ».

    Il a répondu fermement : « Personne n’a jamais été capable de porter une accusation de corruption contre Poutine ».

    Diabolisation et réalité

    De 2001 à aujourd’hui, j’ai observé les médias américains dépeindre négativement Poutine, le comparant à Hitler et l’accusant d’ordonner des assassinats et des empoisonnements. Pourtant personne n’a pu présenter aucune preuve concrète de ces allégations.

    Pendant cette période, j’ai voyagé à travers la Russie plusieurs fois par an, et j’ai observé comment le pays changeait lentement sous la surveillance de Poutine. Les impôts ont été réduits, l’inflation a diminué et des lois ont été lentement mises en place. Les écoles et les hôpitaux ont commencé à s’améliorer. Les petites entreprises se développaient, l’agriculture s’améliorait et les épiceries se remplissaient de produits alimentaires.

    Les contrôles de l’alcool ont été renforcés, le tabac a été interdit dans les bâtiments et l’espérance de vie a commencé à croître. Des routes ont été construites dans tout le pays, de nouvelles voies ferrées et des trains modernes sont apparus même dans des endroits reculés, et le secteur bancaire est devenu de plus en plus fiable. La Russie a commencé à ressembler à un pays décent – certainement pas là où les Russes espéraient qu’il serait à long terme, mais en s’améliorant progressivement depuis la première fois de leurs souvenirs.

    La ville de Perm, située dans les montagnes d’Oural. Photo Slava Stepanov

    En plus de Saint-Pétersbourg et de Moscou, j’ai voyagé en septembre 2013 dans les montagnes de l’Oural et j’ai passé un peu de temps à Ekaterinburg, Tcheliabinsk et Perm. Nous nous sommes déplacés d’une ville à l’autre en auto et par train – les champs et les forêts avaient l’air en bonne santé, les petites villes ont été repeintes et arborent de nouvelles constructions. Les Russes d’aujourd’hui ressemblent plus à des Américains – ce qui est logique si on pense que nous achetons les mêmes vêtements fabriqués en Chine.

    Les vieux blocs d’habitation en béton de Khrouchtchev cèdent la place à de nouveaux complexes résidentiels privés à plusieurs étages, qui sont charmants. Les centres d’affaires en hauteur, de bons hôtels et de grands restaurants sont aujourd’hui courants – et les Russes ordinaires fréquentent ces endroits. Des maisons privées de deux ou trois étages entourent ces villes russes éloignées de Moscou.

    Nous avons visité de nouveaux musées, des bâtiments municipaux et d’immenses supermarchés. Les rues sont en bon état, les routes ont été récemment rénovées et bien balisées et les stations-service ressemblent à celles qui parsèment les routes américaines. En janvier 2013, je suis allée à Novosibirsk en Sibérie, où on peut remarquer des constructions similaires. Les rues étaient maintenues accessibles par un déneigement permanent, l’éclairage moderne illuminait la ville toute la nuit, des quantités de nouveaux feux de circulation (avec le compte à rebours des secondes avant le changement de couleur) sont apparus.

    Je suis stupéfaite par les progrès réalisés par la Russie ces 14 dernières années, depuis qu’un inconnu sans expérience est arrivé à la présidence de la Russie et a pris le contrôle d’un pays qui était à genou.

    Comprendre l’incompréhension

    Alors pourquoi nos dirigeants et nos médias dénigrent-ils et diabolisent-ils Poutine ? Pour paraphraser Shakespeare, est-ce là trop protester ?

    Les psychologues nous disent que les gens projettent souvent sur les autres ce qu’ils ne veulent pas affronter en eux-mêmes. D’autres portent notre « ombre » lorsque nous refusons de la posséder. Nous conférons aux autres les traits mêmes que nous sommes épouvantés de reconnaître en nous-mêmes.

    Cela pourrait-il s’appliquer aussi aux nations ? Est-ce pour cela que nous trouvons constamment des défauts à Poutine et à la Russie ?

    Se pourrait-il que nous projetions sur Poutine nos péchés et ceux de nos dirigeants ?

    Se pourrait-il que nous condamnions la corruption de la Russie dans le but d’ignorer la corruption au sein de notre monde des affaires ?

    Se pourrait-il que nous condamnions leurs problèmes de droits de l’homme sans affronter le fait que nous n’avons pas résolu les nôtres ?

    Se pourrait-il que nous accusions la Russie de « reconstituer l’URSS » à cause de ce que nous faisons pour rester l’« hégémon » mondial ?

    Se pourrait-il que nous projetions des attitudes nationalistes sur la Russie parce que c’est ce que nous sommes devenus et que nous ne voulons pas l’admettre ?

    Se pourrait-il que nous projetions le bellicisme sur la Russie à cause de ce que nous avons fait sous plusieurs administrations ?

    N’accuserions-nous pas la Russie d’ingérence dans nos élections parce que nous le faisons nous-mêmes ?

    Si nous ne pouvons répondre à ces questions avec certitude, une chose dont je suis sûre est que 99% de ceux qui lynchent Poutine dans les médias dominants n’ont eu aucun contact personnel avec lui. Ils écrivent leurs articles sur des ouï-dire, des rumeurs et des inventions, ou ils lisent des textes que d’autres ont écrits sur leur téléprompteurs. C’est ainsi que notre pays a ses « informations » en l’état actuel.

    Il y a un code éthique connu, qu’il vaut la peine de garder à l’esprit : est-ce vrai, est-ce honnête, cela contribue-t-il à l’amitié et à la bonne volonté, cela sera-t-il bénéfique pour tous les intéressés ?

    Il me semble que si les dirigeants de notre pays s’engageaient à appliquer ces quatre principes dans les relations internationales, le monde fonctionnerait d’une manière totalement différente et les humains dans le monde entier vivraient dans de meilleures conditions qu’aujourd’hui.

    Sharon Tennison a dirigé une ONG fructueuse en Russie − financée par des philanthropes, des fondations américaines, USAID et le Département d’État − qui a conçu de nouveaux programmes, en a perfectionné des anciens, et a évalué les expériences américaines des délégués russes pendant plus de 20 ans. Elle a adapté les tournées du Plan Marshall des années 1940 et 1950 et a créé le Programme d’amélioration de la production (PEP) pour les entrepreneurs russes, le programme de formation le plus important entre les États-Unis et la Russie. Menant simultanément plusieurs grands programmes au cours des années 1990 et 2000, son financement a disparu peu avant l’éclatement de la crise financière de 2008. Tennison continue à diriger un programme pour un orphelinat en Russie, elle est présidente et fondatrice du Centre pour les initiatives citoyennes, membre du Rotary Club de Palo Alto, en Californie, et auteur de « The Power of Impossible Ideas : Ordinary Citizens’ Extraordinary Efforts to Avert International Crises ». Elle peut être contactée à sharon@ccisf.org.

    Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker francophone

     

     


  • 25 Février 2018

    Publié par El Diablo

    Entre 2006 et 2015 l’industrie manufacturière française a perdu 530 000 salariés

    Loin des belles promesses des européistes, la triste réalité du monde réel européen : selon l’Insee, entre 2006 et 2015, l’industrie manufacturière française a perdu 27 300 établissements employeurs (-18 %) et 530 000 salariés (-16 %) :

     

    Dans presque toutes les activités industrielles, le nombre d’établissements employeurs et les effectifs salariés diminuent fortement.

     

    Les baisses les plus importantes concernent les industries du textile, de l’habillement et du cuir, celles du bois, du papier et de l’imprimerie, la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique, la métallurgie et la fabrication de produits métalliques.

     

    Dans la fabrication de matériel de transports, l’industrie automobile est très fortement touchée, notamment ses établissements de 250 salariés ou plus.

     

    […]

     

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