• 29 Octobre 2018

    Publié par El Diablo

    dessin d'illustration

    dessin d'illustration

    Par Philippe Arnaud

     

    Ce jour [26/10/2018], j'ai entendu ce qui suit au journal de France 2 de 13 h présenté par Marie-Sophie Lacarrau :

     

    C'est une bonne nouvelle pour les salariés de cette entreprise. Ce mois-ci, une ligne disparaît sur leur fiche de paie : les cotisations pour l'assurance chômage, qui représentait une ponction de 0,95% sur le salaire brut. Un gain de pouvoir d'achat. La centaine de salariés découvre la nouveauté, accompagnée d'une note explicative de leur employeur, pour leur permettre de mieux déchiffrer leur bulletin de salaire. "J'ai une différence de 40 euros, je suis ravi de voir que j'ai un peu plus d'argent sur ma fiche de paie à la fin du mois", explique Hugo Benoit, l'un des salariés de l'entreprise. Une hausse de salaire qui peut varier d'une dizaine à une centaine d'euros selon le poste occupé.

     

    Promesse de campagne d'Emmanuel Macron pour doper le pouvoir d'achat des Français, la fin des cotisations salariales s'est faite en deux temps. Les cotisations pour l'assurance maladie avaient disparu en janvier, celles concernant l'assurance chômage sont supprimées au mois d'octobre. En France, le revenu net de tous les salariés va augmenter, avant un prochain bouleversement sur la fiche de paie, avec la mise en place du prélèvement à la source, dès le 1er janvier 2019. 

     

    J'avais abordé ce sujet le 1er octobre, lors de l'annonce de la suppression de cette cotisation. Et j'en disais déjà ceci :

     

    "Comment un journaliste peut-il prononcer une telle phrase sans se poser de questions, sans regimber, sans envoyer paître son rédacteur en chef  ? 
     

    Remarque 1. La cotisation chômage n'est pas une indemnité de guerre versée à un pays ennemi qui s'appelle Assurance chômage. La vocation de la cotisation chômage n'est pas de disparaître dans un trou sans fond mais de revenir au salarié lorsque celui-ci perd son emploi.

     

    Remarque 2. Du fait que la cotisation chômage repose sur le principe de la mutualisation, la somme que touche le salarié devenu chômeur est très supérieure à ces 14 euros mensuels. C'est le principe même de la mutualisation : être un grand nombre à payer de façon modique pour permettre au petit nombre de ceux qui sont frappés par le malheur d'obtenir bien plus qu'ils n'auraient pu obtenir avec leur épargne. Du coup, si la cotisation disparaît, l'indemnisation disparaît aussi. Où est alors l'avantage, pour le salarié d'avoir 14 euros de plus sur sa fiche de paye mensuelle (ce qui représente 50 centimes par jour, une demi-baguette...) si, le premier mois où il tombe au chômage... il touche zéro euro ?

     

    Remarque 3. C'est ce qui risque de se passer si la disparition de cette cotisation n'est pas compensée par une autre rentrée d'argent. Or d'où peut venir cette rentrée : de l'ISF ? Il a été supprimé. Des tranches supérieures de l'impôt sur le revenu ? Leur taux a été fortement diminué. De l'impôt sur les sociétés ? Il est raboté. De la chasse efficace à la fraude et à l'évasion fiscales (de 60 à 80 milliards d'euros) ? On peut toujours rêver...

     

    Remarque 4. Si l'indemnisation chômage ne passe pas à la trappe, c'est que son financement aura été compensé par autre chose. Mais si on ne ponctionne ni les hauts revenus ni les sociétés, sur qui reposera le financement ? Sur ce qui reste : sur les salariés et sur les retraités, et essentiellement sur ceux qui figurent dans les 9 premiers déciles des revenus, c'est-à-dire sur à peu près tout le monde (en dehors des riches). Ce financement viendra de l’augmentation de taxes directes et indirectes, fiscales et parafiscales (sur la TVA, le gaz, l'essence, la CSG - impôt proportionnel, donc injuste - etc.) dont la diversité et le nombre sont tels qu'il sera difficile pour le salarié d'établir le solde entre la disparition de sa cotisation chômage, d'une part, et l'augmentation de tout le reste, d'autre part. Mais on ne perdrait pas grand chose à parier que ce solde sera négatif...

     

    Remarque 5. Si l'indemnisation des chômeurs ne passe plus par la cotisation, cela veut dire qu'elle sera décorrélée du salaire (et ne sera donc plus considérée comme partie intégrante de celui-ci). Elle pourra être fiscalisée ou versée comme une aide (une charité...), mais on habituera les salariés à la dissocier de leur paye, à ne plus la considérer comme un droit indissociable attaché à leur statut. On leur mettra dans la tête qu'elle n'a qu'un caractère précaire et qu'elle peut être "avantageusement" remplacée par une assurance privée facultative. Bien plus chère, cela va sans dire..."

     

    Je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai dit, sauf que les journalistes aggravent leur cas en disant : Assurance-chômage : la fin des cotisations fait augmenter les salaires. [Et en explicitant, un peu plus loin : tous les salariés vont voir leur revenu net augmenter].

     

    Remarque 6. Non ! Le salaire perçu par le salarié n'est pas le salaire net, c'est le salaire brut (c'est-à-dire celui qui comprend les cotisations destinées à la retraite, à la santé, au chômage et aux prestations sociales - par exemples les allocations familiales). C'est cette somme, versée par l'employeur, qui constitue un salaire différé (je souligne) que le salarié perçoit (je souligne encore) quand il est malade, quand il a des enfants, quand il tombe au chômage, quand il bénéficie de sa retraite. Dans les pays (montrés en exemple par la droite, le patronat et les ultralibéraux) où ces cotisations ne sont ni obligatoires, ni d'un niveau convenable ni perçues par un organisme public, (je souligne toujours) le salarié qui cesse de travailler - parce qu'il est malade, au chômage ou à la retraite - soit n'a plus que ses yeux pour pleurer, soit doit cotiser à des caisses d'assurances privées (je souligne derechef) qui lui coûtent l'épiderme du bas du dos...

     

    Remarque 7. Depuis ma précédente chronique est intervenue la déclaration de Jean-Luc Mélenchon (qui lui a valu bien des attaques) selon lequel les journalistes du service public seraient des "abrutis". Dans la mesure où je n'ai entendu sur aucune des chaînes du service public (radio comme télévision) un seul journaliste dénoncer - ou même seulement relever - l'entourloupe qui consiste à présenter une baisse du salaire brut comme une "bonne nouvelle" [sic] pour les salariés, ne peut-on être tenté de lui donner raison ? A moins que les journalistes n'aient à ce point intégré l'idéologie des classes dominantes qu'ils ne s'en rendent même plus compte...

     

    Remarque 8. Cette façon mirifique de présenter une manœuvre de bas étage contre les salariés (en pariant sur leur naïveté ou sur leur manque de jugeote) me rappelle un apologue rapporté par mon livre de philo : "A l'occasion du 2e anniversaire d'un bambin, la famille invite un arrière-grand-père à la fois très riche et très avare, en se demandant ce qu'il va offrir à son lointain descendant. L'aïeul s'assied face à l'enfant et, à la stupéfaction générale, sort de son portefeuille un billet de 500 euros (j'ai transcrit, à l'époque, c'étaient des francs) et le tend à l'enfant. Puis, presque simultanément, il sort un superbe sucre d'orge aux multiples couleurs (valeur : 5 ou 6 euros) et dit à l'enfant : "Choisis !". Et le philosophe de conclure : "A deux ans, l'homme, encore empirique, choisit le sucre d'orge"...

     

    Seulement à deux ans ? 

    Je vous saurais gré de vos remarques, précisions, rectifications et critiques.

    Bien à vous

     

    Philippe Arnaud,

    AMD Tours

     

     


  • 29 Octobre 2018

    Publié par El Diablo

    Pouvoir d'achat : le grand MENSONGE (entretien vidéo avec l'auteur du livre)

    Il est chaque jour ou presque dans les actualités économiques et cependant il ne mesure rien ou en tout cas rien de réel... Et si le pouvoir d'achat était une supercherie, c'est notre Superfail de la semaine.

    Les Français ont le sentiment que leur pouvoir d'achat diminue, ont-ils raison d'émettre des doutes sur la mesure du pouvoir d'achat ? Cette interrogation est justifiée nous explique l'économiste Philippe Herlin, auteur d'une enquête titrée "Pouvoir d'achat : le grand mensonge" publiée aux éditions Eyrolles. 

    Philippe Herlin a reconstitué une histoire des prix entre 1965 et 2015 à partir de catalogues de ventes par correspondance, de brochures publicitaires de supermarchés notamment. C'est donc chiffres à l'appui qu'il conteste les méthodes de calcul de l'INSEE.

    [...]

    LA SUITE EN LIEN CI-DESSOUS:


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    29 octobre 2018
    L'utopie transhumaniste...

     

     

    A l'aube du XXIème siècle, nous rêvions tous d'un avenir meilleur : les technologies allaient aider l'homme à mieux vivre, on imaginait un monde de loisirs où le travail serait moins pesant.

     

    On voit bien que ces rêves étaient vains, on voit bien qu'on en demande toujours

     

    plus aux gens qui travaillent, on voit bien que le chômage croissant marginalise ceux

     

    qui sont touchés par ce phénomène.

     
     
     
     
     
    Et voilà qu'on invente de nouveaux horizons de bonheur pour illuminer l'avenir.
    C'est le projet transhumaniste qui s'impose dorénavant : transformer l'être humain, le rendre plus performant, plus intelligent, augmenter son cerveau avec des puces...Il s'agirait aussi de tuer la mort, une promesse qui paraît alléchante dans un monde où la mort est de plus en plus effrayante, où l'emprise de la religion s'efface.

     

    La mort est ainsi de plus en plus occultée dans nos sociétés, et la vieillesse est dévalorisée : les vieux sont relégués dans ce que l'on nomme pudiquement des "maisons de retraites", qui sont en fait des mouroirs.

    Tuer la mort ! Quelle présomption, quel orgueil !

    Comme si la mort n'était pas inhérente à la condition humaine... comme si la mort pouvait être vaincue, alors que tant de maladies subsistent...

    Projet fou, irréalisable, et pourtant, certains n'hésitent pas à investir dans des recherches pour éradiquer la mort... une façon d'assurer le développement des affaires, même si le projet n'aboutit pas...

    Faire des affaires, n'est-ce pas le credo de notre époque ?

     

    De la même façon, la France investit des sommes colossales dans l'industrie nucléaire... pour une technologie qui paraît démesurée et peu fiable...

    Ainsi, l'EPR de Flamanville va voir son démarrage reporté à 2020. Un problème de qualité de soudures détecté sur le réacteur EPR pourrait encore différer de près d'un an sa mise en service. Le gendarme du nucléaire devrait en effet exiger que le travail soit refait. 

     

    L'heure est aux investissements hasardeux, aux projets insensés...

    La mégalomanie, l'hybris s'emparent du monde...

    Toujours plus de progrès et d'innovations, toujours plus de technologies... peu importe si l'homme en vient à détruire la planète sur laquelle il vit.

    Le transhumanisme, dernier rêve fou de l'humanité, n'est qu'un leurre et une illusion.

     

     

     

     

     

     

    L'utopie transhumaniste...
     
     

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  • 29 Octobre 2018

    Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

    Brésil, présidentielle, ou plutôt l'extrême droite que le Parti des Travailleurs

    Le fasciste Bolsonaro vient d'être élu avec plus de 55% des suffrages sur une participation de plus de 79%. Il avait obtenu 46% au 1er tour. Sa première déclaration est: "Nous allons changer ensemble le destin du Brésil. Nous ne pouvons plus continuer à flirter avec le socialisme, le communisme, le populisme de gauche".  Dixit Lci.fr

    Président de la République en janvier prochain, le représentant de l'Internationale brune est soutenu par la Bourse, les sectes chrétiennes, la pègre et les organisations réactionnaires. Durant la campagne présidentielle, il a multiplié les déclarations racistes, sexistes et homophobes. Il a affiché son christianisme le plus rétrograde et sa nostalgie de la dictature militaire au Brésil. Ses nervis ont fait le reste envers les progressistes, comme au pire temps des chemises brunes en Allemagne avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir.

    Comparaison n'est pas raison. Mais en France, le patronat et les forces de l'argent disaient "Hitler plutôt que le Front populaire". Mais celui-ci vivait ses dernières heures depuis la "pause" dans les réformes sociales décrétée par le chef socialiste du gouvernement en 1937, le non-soutien à l'Espagne de Front populaire assaillie par un coup d'Etat militaire factieux. Le coup de grâce a été asséné en 1938 par les accords de Munich liant notre pays à l'Allemagne hitlérienne et à l'Italie de Mussolini.

    Nul ne peut nier que les gouvernements brésiliens successifs, dirigés par le Parti des Travailleurs, n'ont pas voté des lois sociales et populaires. Mais dans le même temps, organisation liée à l'Internationale socialiste réformiste, Le PT n'a pas combattu le capital dont le FMI est le bras politique dans le monde. Il n'a pas endigué la corruption endémique au Brésil ni la fraude fiscales des cols blancs. Pire, ils a été englué dans quelques affaires de corruptions.

    Dans le même temps, il n'a pas bouleversé le rôle réactionnaire de la Justice et du Parlement, lesquels ne se sont pas fait prier pour condamner injustement l'ensemble du Parti des Travailleurs.

    En France, en mai 2017, je n'ai pas choisi entre la peste et le choléra, la représentante de l'Internationale brune n'était pas à la porte de l'Elysée, très loin s'en fallait.

    Au Brésil, pour le 2e tour de la présidentielle, fou aurait été celui qui, sous la grêle, ferait le délicat. Ceci étant dit, plus de 55% des Brésiliens votant ont accordé leurs suffrages à un fasciste. Dans la guerre des classes, les exploités contre le capitalisme et ses commis, ne faut-il pas s'interroger sur ce résultat? Au Brésil, en France et partout ailleurs?