• Avec les Goodyear Amiens : la riposte!

    Publié le 13 janvier 2016 par FSC

    Avec les Goodyear Amiens : la riposte!

    Prison ferme contre 8 syndicalistes
    Le gouvernement devra rendre compte !


    Communiqué de presse commun CGT, FNIC CGT, UD 80, UL AMIENS Z.I., SYNDICAT CGT Goodyear


    Les 7 longues années de lutte des salariés de Goodyear, face à la multinationale, ont été marquées de conflits durs et âpres avec un patronat violent ayant recours à des vigiles, des hommes de main omniprésents dans les ateliers, l’entreprise, pour faire peur, faire taire les salariés et leur faire accepter la fermeture de leur usine.


    Toutes les plaintes des militants CGT Goodyear pour que le droit du travail, la santé des salariés soient respectés, ont été déposées au commissariat, transmises au Procureur de la République ; mais mises au panier et classées sans suite.


    Après 7 années de combat, un accord est signé entre la direction et la CGT, avec des dimensions sociales et l’abandon de toutes les procédures judiciaires à l’encontre des militants CGT.


    Le Procureur de la République, sans doute soutenu par sa hiérarchie, voire le 1er Ministre, décide seul de poursuivre l’action devant les tribunaux contre 8 militants CGT. Il demande au juge de condamner ces 8 militants à 24 mois de prison dont la moitié ferme. Le juge vient de prendre la décision de suivre le pro- cureur en condamnant 8 représentants des salariés de Goodyear à 24 mois de prison dont 9 mois fermes avec 5 années de mise à l’épreuve.

    Les intérêts des salariés devient ainsi un délit aux yeux de ce pouvoir qui prétend rendre justice dans le pays ! Justice à soi-même, puisqu’il n’y a plus aucune plainte de la société Goodyear, ni de quelconque !


    POURQUOI TANT DE HARGNE CONTRE LA CGT ?


    C’est la première fois dans l’histoire de la République que, sous un gouvernement dit « de gauche », de telles peines sont infligées à des syndicalistes. Le gouvernement devra rendre des comptes aux salariés, à la population, aux électeurs le moment venu.


    Le gouvernement est responsable de la justice de son pays ! Une justice qui place le militant syndical au rang de délinquant est une justice de classe.
    Le contexte actuel qu’utilise le gouvernement de « l’état d’urgence » ne justifie pas la mise en cause de l’activité et de l’action syndicales. Cette décision est un choix politique répressif contre les droits et liber- tés des citoyens à se défendre dans leur travail avec les syndicats, ce que dénonce la CGT depuis l’instauration de « l’état d’urgence ».


    LA CGT, TOUTE LA CGT, NE LAISSERA PAS EMPRISONNER SES MILITANTS !


    Si le gouvernement veut déclarer la guerre au syndicalisme CGT, il devra en assumer les conséquences.


    Toute la CGT, tous ses militants avec les salariés et tous ceux, pour qui la justice n’est pas un instrument politicien, sont appelés à organiser la riposte.

     

    L’APPEL CONTRE CETTE DÉCISION EST ENGAGÉ ET DÈS MAINTENANT, PARTOUT, DES COMITÉS DE DÉFENSE POUR LES DROITS ET LIBERTÉS DOIVENT ORGANISER, RASSEMBLER, MOBILISER L’ENSEMBLE DES SALARIÉS, DE LA POPULATION CIVILE POUR LE RESPECT DES DROITS ET LIBERTÉS INDIVIDUELLES ET COLLECTIVES.


    Montreuil, le 12 janvier 2016

     


  • L’Otan cherche la destruction de la Russie depuis 1949 – 2/4


    Par Gary Leupp – Le 25 décembre 2015 – Source CounterPunch

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    Note du Saker Francophone
    
    Ce texte a été traduit par un nouveau venu dans l'univers francophone de la ré-information, le site https://beerblogsite.wordpress.com qui nous a proposé spontanément sa collaboration sur les aspects géopolitiques. L'article, de taille, est découpé en 4 parties. La 2e partie poursuit l'histoire de l'Otan jusqu'à la fin de la guerre d’Afghanistan.

    Partie 1 – Partie 2

    Comparons les agressions US et russo-soviétiques durant la Guerre froide

    L’Otan s’agrandit en 1952, incorporant la Grèce pacifiée et son rival historique, la Turquie. En 1955, il amena la RFA en son sein. À ce moment seulement, en mai 1956, sept ans après la formation de l’Otan, les Soviétiques établissent en réponse leur propre alliance militaire défensive. Le traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle (Pacte de Varsovie) n’incluait que 8 nations (contre 15 pour l’Otan) : l’URSS, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, l’Allemagne de l’Est, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et l’Albanie.

     

    Les forces du Pacte de Varsovie ne se déployèrent qu’une fois durant la Guerre froide, pour écraser le mouvement de réforme en Tchécoslovaquie en 1968 (elles ne furent pas utilisées durant la répression de la révolution hongroise de 1956, qui eut lieu cinq mois après la fondation de l’alliance. Cette opération fut effectuée par des troupes soviétiques et des forces loyalistes hongroises). L’intervention en Tchécoslovaquie provoqua le retrait de l’Albanie du Pacte, alors que la Roumanie protesta et refusa d’envoyer des troupes. Pratiquement, le Pacte fut réduit à 6 membres, à comparer aux 15 de l’Otan. L’alliance occidentale s’agrandit à 16 quand l’Espagne la rejoignit en 1982.

    Entre 1945 et 1991 (quand le Pacte de Varsovie et l’URSS se sont désintégrés), les États-Unis se sont engagés dans trois guerres majeures (Corée, Vietnam, Golfe Persique), ont envahi la Grenade et le Panama, sont intervenus militairement au Guatemala, en République dominicaine, au Liban, à Cuba, au Cambodge, au Laos, au Nicaragua, en Haïti et dans d’autres pays.

    Durant la même période, les Soviétiques ont envahi deux fois des nations est-européennes (la Hongrie en 1956 et la Tchécoslovaquie en 1968), pour maintenir le statu quo. Ailleurs, il y eut un bref conflit frontalier avec la Chine qui fit 150 morts de chaque côté. Et les Soviétiques ont bien sûr envahi l’Afghanistan en 1979 pour consolider le régime laïc aux prises avec l’opposition islamiste. C’est tout. En fait, si vous comparez avec le bilan américain, le leur est un peu maigre pour une superpuissance.

    Cette opposition islamique en Afghanistan, comme nous le savons, s’est transformée en Talibans, en al-Qaïda et le groupe fondé en Irak par l’ancien rival de Ben Laden, Abu Moussah al-Zarqawi, nommé maintenant ISIL ou État islamique. Appelés presque affectueusement moudjahidines (ceux qui sont engagés dans le djihad) par la presse américaine de 1980, ces militants religieux ont été glorifiés comme des combattants anti-communistes sacrés par le conseiller à la Sécurité nationale de Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski.

    Brzezinski annonça au président américain, six mois avant que les Soviétiques n’envoient des troupes, qu’en soutenant les djihadistes, les États-Unis pourraient provoquer une intervention militaire soviétique. Les États-Unis, déclara-t-il, ont la possibilité d’infliger aux Soviétiques leur guerre du Vietnam et peuvent les saigner comme ces derniers ont saigné les États-Unis au Vietnam.

    Attardons-nous un moment sur la moralité de tout ceci. Les Soviétiques ont aidé les Vietnamiens à combattre un régime impopulaire soutenu par les États-Unis et à affronter l’horreur des assauts américains contre leur pays. Maintenant, en retour, comme Brzezinski le déclara, les États-Unis pouvaient aider les extrémistes islamistes à l’esprit médiéval à provoquer une intervention de l’URSS pour tuer des jeunes conscrits soviétiques et empêcher l’avènement de la modernité.

    Les djihadistes anti-soviétiques furent accueillis à la Maison Blanche par le président Ronald Reagan pendant une visite en 1985. Reagan, montrant peut-être les premiers symptômes d’Alzheimer, clama qu’ils étaient «l’équivalent moral des pères fondateurs de l’Amérique». A cette époque, une grande partie de l’aide américaine (CIA) aux moudjahidines était destinée à Gulbudding Hekmatyar, un féroce chef de guerre maintenant aligné avec les Talibans. Comme de nombreux anciens alliés des États-Unis (incluant Saddam Hussein) tombés en disgrâce, il fut la cible d’au moins une frappe ratée par drone en 2002.

    Donc le seul et unique conflit militaire prolongé soviétique durant la Guerre froide, de décembre 1979 à février 1989, et qui a coûté 14 000 vies soviétiques, fut un conflit avec ce que les experts américains vont appeler terrorisme islamiste.

    Les Soviétiques n’ont sûrement pas affronté des anticommunistes désirant la liberté, comme cela peut être conceptualisé dans certaines idéologies modernes. L’ennemi incluait des leaders tribaux et des religieux qui s’opposaient à tout changement du statut des filles et des femmes, en particulier leur code vestimentaire et leur soumission à l’autorité patriarcale en matière de mariage.

    Les révolutionnaires soutenus par les Soviétiques étaient confrontés à des fanatiques ignorants les besoins médicaux des femmes, hostiles à l’idée de cliniques publiques et opposés à l’éducation de celles-ci. (En fait, les Soviétiques ont réussi à augmenter le taux d’alphabétisation féminin durant les années 1980 – un fait non égalé par les nouveaux occupants depuis 2001 – mais ceci était principalement dû au fait qu’ils gardèrent le contrôle de Kaboul où les femmes purent non seulement recevoir une éducation, mais aussi se déplacer sans foulards.)

    Cette époque prit fin quand le régime de Mohammad Najibullah installé par les Soviétiques fut renversé par les forces de l’Alliance du Nord en avril 1992. Les choses empirèrent. La guerre civile entre le Pachtoune Hekmatyar et ses rivaux tadjiks éclata immédiatement et les forces d’Hekmatyar bombardèrent brutalement la capitale – chose qui n’était jamais arrivée durant les pires jours de la période soviétique.

    Pendant que la guerre civile s’aggravait, les Talibans apparurent, se présentant comme des leaders moralement justes inspirés par la charia. Acquérant une large base sociale, ils prirent Kaboul en septembre 1996. Un de leurs premiers actes fut de saisir Najibullah, qui s’était réfugié dans un bâtiment des Nations Unies trois ans plus tôt, de le castrer et de le pendre en public, lui refusant un enterrement selon les rites musulmans.

    Au moment-même où les néoconservateurs clamaient le triomphe du capitalisme sur le communisme et la supposée fin de l’Histoire, le monstre de Frankenstein de l’islamisme sortait sa vilaine tête. Il n’y eut pas de larmes pour Najibullah dans les capitales occidentales. Mais les Talibans étaient considérés avec inquiétude et dégoût et le siège de l’Afghanistan aux Nations Unies resta aux mains du régime de l’Alliance du Nord, qui ne contrôlait que 10% du pays.

    Gary Leupp

    Partie 1 Partie 3

    Note du traducteur, le site https://beerblogsite.wordpress.com

    Je publie la traduction d’un texte de Gary Leupp, professeur à l’Université Tufts. Je trouve que ce texte, polémique sur certains points, permet de renverser la vision pro-Otan dont nous sommes abreuvés dans les médias. Faites-vous votre propre opinion… L’original peut être trouvé ici. Le texte est assez long donc il sera publié en quatre parties.


  • 12/01/16

    Aéroport : « Nantes se tire une balle dans le pied » selon Jacques Bankir

    Vendredi 15 novembre 2013
     
     
    Jacques Bankir a dirigé de nombreuses compagnies aériennes. Il est l'ancien président de Regional Airlines et consultant aujourd'hui. Mardi, lors d'une réunion publique des opposants, il a pris position contre le transfert de l'aéroport nantais. Entretien.
     
    Comment expliquer le grand silence des responsables de compagnies aériennes sur le dossier de transfert de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes ?

    Quand vous demandez aux compagnies ce qu'elles en pensent, la réponse est toujours fuyante. Personne ne veut se mettre à dos l'administration qui, dans ce dossier, défend le fait du prince. Les compagnies ne sont pas intéressées. Mais elles se plieront, à condition qu'on ne les fasse pas payer davantage.

    Pourtant, les défenseurs du transfert évoquent d'importantes perspectives de développement...

    Je n'ai jamais vu un aéroport créer un marché du fait de son existence. Croire que Notre-Dame-des-Landes deviendra un hub régional avec des longs courriers relève de l'illusion. Lyon Satolas, depuis quarante ans, n'arrive pas à garder un vol vers New York. Regardez aussi ce qui se passe à Strasbourg et Mulhouse. Air France rabat désormais par le train ses voyageurs vers les longs courriers de Roissy. Demain, ce sera la même chose à Nantes, Rennes, etc.

    Alors, où est l'intérêt du transport aérien nantais ?

    L'intérêt de Nantes, c'est d'avoir les meilleures liaisons possibles vers l'Europe des affaires. Ces trafics d'agglomération à agglomération sont favorisés par un aéroport proche, commode et bien géré. On ne mettra pas la gare TGV à des kilomètres. Notre-Dame-des-Landes est trop loin. Des études menées à Londres montrent que le coût d'exploitation croît beaucoup plus vite que l'éloignement. C'est exponentiel. Ici, cette notion est absente. En revanche, on nous présente des tas de chiffres qui sous-estiment le coût réel de Notre-Dame-des-Landes et surestiment grossièrement les quelques modifications nécessaires pour adapter Nantes Atlantique. Pour une bouchée de pain, Marseille et Bordeaux ont créé des gares extrêmement économiques, qui ont rajouté des capacités de 3 et 4 millions de passagers. Cela peut être fait à Nantes en quelques semaines.

    Oui mais le bruit, la réfection de la piste...

    Une nouvelle génération d'avions arrive, les 737 Max, les 320 Neo, commandés par milliers d'exemplaires. Leurs performances acoustiques vont être améliorées de 50 %. À London Heathrow (450 000 mouvements), la population affectée par les courbes de bruit à 57 décibels est passée de 2 millions à 250 000 personnes alors que le trafic a augmenté de 65 %. Et on voudrait nous faire croire que le nombre de personnes affectées va doubler à Nantes. C'est grotesque. La piste ? Mais ça se refait, la nuit, sans fermer. Comment font-ils ailleurs ? En réalité, pour 100 millions d'euros, vous pouvez avoir un très bel aéroport.

    Pourquoi prenez-vous ainsi position ?

    J'ai participé à Roissy et j'en suis fier. Je ne suis pas contre les grands projets. Encore faut-il qu'ils soient justifiés. Ici, on engage de l'argent public, on gèle 1 200 ha de bocage, c'est la surface d'Heathrow, premier aéroport européen, 70 millions de passagers... Alors que vous avez un très bon aéroport, proche, facile à raccorder au tramway, bien géré par l'équipe de François Marie. Pourquoi aller chercher midi à quatorze heures ? Et puis, il y a, au sud de la Loire, en Vendée, un tissu remarquable de PME (Petites et moyennes entreprises) que j'ai découvert quand je travaillais à Nantes. Ces gens-là n'accepteront pas de se payer les embouteillages pour aller au nord-ouest de Nantes. Je déjeune régulièrement avec des responsables d'aéroports européens. Ce dossier les fait rigoler. Et moi, je pense que Nantes se tire une balle dans le pied.

    Recueilli par Marc LE DUC.

    (1) Nombreuses vice-présidences à Air France, puis présidences ou directions à AOM, Air Tahiti Nui, CityJet, Regional, Cohor. Ancien administrateur de Vueling, il est aujourd'hui consultant.

    Recueilli par Marc LE DUC.
     
     
    Posté par Jocegaly à -

  • Comment les opposants à l'aéroport de Notre Dame des Landes deviennent des terroristes!

    12 Janvier 2016 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #La France, #La République, #La finance dérégulée, #La nation ., #La lutte des classes, #la liberté, #Agriculture, #Europe supranationale, #Terrorisme

    Comment les opposants à l'aéroport de Notre Dame des Landes deviennent des terroristes!

    Ouest France nous apprend qu'un groupe du GIGN va être implanté à Nantes. Ces gendarmes d'élite, lourdement armés, habillés en noirs et cagoulés sont, en principe, envoyés contre les terroristes. "Ces groupes sont généralement composés d'une petite trentaine d'hommes. Ils sont spécialisés dans les interventions, rapides, sur des scènes à haute-tension" ex...plique le journal. Pourtant, le 22 février 2014, un groupe du même type avait été envoyé en première ligne contre des manifestants anti-aéroport. Ce qui ne présage rien de bon pour la suite ...

    http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-pi2g-un-nouveau-peloton-d-intervention-de-gendarmerie-a-nantes_fil-2900531_actu.Htm

    - Alors qu'ils menaient de paisibles actions de barrages filtrants sur les routes du pays nantais, trois paysans anti-aéroport ont été embarqués et placés en Garde à Vue le 11 janvier au soir. Leurs tracteurs ont été saisis. Après la charge et les gaz totalement injustifiés lancés ce week end sur le Pont de Cheviré, il semblerait que le gouvernement cherche à intimider le monde paysan, jusqu'ici massivement solidaire de la lutte. Le tout à quelques jour du procès des habitant-e-s de la ZAD ...

    https://zad.nadir.org/spip.php?article3397

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    Les agriculteurs de droite, productivistes et pollueurs, de la FNSEA ont le droit de tout saccager sans être inquiétés par le gouvernement socialiste. Par contre, les paysans engagés contre l'aéroport sont réprimés impitoyablement


  • La Syrie est le Stalingrad du Moyen-Orient


    Andre Vltchek

    Par Andre Vltchek – Le 2 janvier 2016 – Source New Eastern Outlook

    Jour et nuit, depuis des années, une force écrasante a violenté ce pays tranquille, l’un des berceaux de la civilisation humaine.

    Des centaines de milliers de gens sont morts, et des millions ont été forcés de fuir à l’étranger ou ont été déplacés à l’intérieur du pays. Dans beaucoup de villes et de villages, il ne reste plus une maison intacte.

    Mais la Syrie, contre vents et marées, est toujours debout. 

    Pendant ces trois dernières années, j’ai travaillé dans presque tous les pourtours de la Syrie, découvrant la naissance d’État islamique dans les camps gérés par l’Otan construits en Turquie et en Jordanie. J’ai travaillé dans les Hauteurs du Golan occupées, et en Irak. J’ai aussi travaillé au Liban, un pays actuellement forcé d’accueillir plus de 2 millions de réfugiés (la plupart syriens).

    La seule raison pour laquelle l’Occident a commencé son épouvantable campagne de déstabilisation était qu’il «ne pouvait pas tolérer» la désobéissance de la Syrie et la nature socialiste de son État. En bref, la manière dont l’establishment syrien plaçait le bien-être de son peuple au-dessus des intérêts des entreprises multinationales.

    *

    Il y a plus de deux ans, mon ancienne monteuse de cinéma indonésienne a exigé une réponse sur un ton quelque peu fâché :

    «Il y a tant de gens qui meurent en Syrie ! Cela en vaut-il vraiment la peine ? Ne serait-ce pas plus facile et mieux pour les Syriens de seulement renoncer et de laisser les États-Unis avoir ce qu’ils exigent ?»

    Chroniquement pétrifiée, cette jeune femme recherchait toujours des solutions faciles qui la maintiendraient en sécurité, et en sécurité avec des avantages personnels importants. Comme beaucoup d’autres du même âge dans cette époque, afin de survivre et d’avancer, elle a développé un système complexe reposant sur les trahisons, l’autodéfense et les leurres.

    Comment répondre à une telle question ? Elle est légitime, après tout.

    Eduardo Galeano m’a dit : «Les gens savent quand il est temps de se battre. Nous n’avons pas le droit de le leur dire… mais quand ils le décident, nous avons l’obligation de les soutenir, et même de les conduire s’ils nous sollicitent.»

    Dans ce cas, le peuple syrien a décidé. Aucun gouvernement, aucune force politique ne pourrait pousser un pays entier à un héroïsme et à un sacrifice aussi énormes. Les Russes l’ont fait pendant la Seconde Guerre mondiale, et les Syriens le font aujourd’hui.

    Il y a deux ans, j’ai répondu de la manière suivante : «J’ai été témoin de l’effondrement total du Moyen-Orient. Plus rien ne tenait debout. Les pays qui avaient choisi leurs propres voies ont été littéralement rasés. Les pays qui ont succombé aux diktats de l’Occident ont perdu leur âme, leur culture et leur essence et ont été transformés en certains des endroits les plus misérables sur la terre. Et les Syriens le savaient : s’ils se rendaient, ils seraient transformés en un autre Irak, Yémen ou Libye, ou même en un Afghanistan.»

    Et donc la Syrie s’est levée. Elle a décidé de lutter, pour elle-même et pour sa région du monde.

    Encore et encore, elle s’est maintenue à travers l’élection de son gouvernement. Elle s’est appuyée sur son armée. Quoi que dise l’Occident, quoique écrivent les ONG traîtresses, la simple logique le prouve.

    Ce pays modeste ne possède pas ses propres médias puissants pour partager avec le monde l’étendue de son courage et de son agonie. Ce sont toujours les autres qui commentent son combat, souvent de manière totalement malveillante.

    Mais il est indéniable que si les forces soviétiques ont stoppé l’avance des nazis allemands à Stalingrad, les Syriens ont réussi à arrêter les forces fascistes des alliés occidentaux dans cette partie du monde.

    Bien sûr, la Russie a été directement impliquée. Bien sûr, la Chine se tenait là, bien que souvent dans l’ombre. Et l’Iran a apporté son soutien. Et le Hezbollah basé au Liban a fait face, ce que je décris souvent comme un combat épique pour le compte de Damas contre les monstres extrémistes inventés et armés par l’Occident, la Turquie et l’Arabie saoudite.

    Mais le crédit principal doit revenir au peuple syrien.

    Oui, aujourd’hui il ne reste rien du Moyen-Orient. Aujourd’hui, il y a plus de larmes que de gouttes de pluie qui coulent sur cette terre ancienne.

    Mais la Syrie résiste. Brûlée, blessée, mais debout.

    Et comme cela a été largement rapporté, après que les forces armées russes sont venues à la rescousse de la nation syrienne, plus d’un million de Syriens ont pu retourner chez eux… Souvent pour ne retrouver que cendres et dévastation, mais chez eux.

    Comme les gens sont retournés à Stalingrad, il y a 70 ans.

    *

    Donc quelle serait maintenant ma réponse à la question de savoir «si l’autre voie ne serait pas plus facile», celle de se rendre à l’Empire ?

    Je suppose que ce serait quelque chose comme ça :

    «La vie a un sens, elle n’est digne d’être vécue que si certaines conditions de base sont remplies. On ne trahit pas un grand amour, que ce soit l’amour pour une autre personne ou l’amour de sa patrie, de l’humanité ou des idéaux. Si on le fait il vaudrait mieux ne pas être né du tout. Alors je dis : la survie de l’humanité est le but le plus sacré. Pas quelque gain à court terme ou la sécurité, mais la survie de nous tous, des gens, ainsi que la sécurité pour nous tous, les êtres humains.»

    Lorsque la vie elle-même est menacée, les gens tendent à se lever et à combattre, instinctivement. Dans de tels moments, quelques-uns des chapitres les plus monumentaux de l’histoire humaine sont écrits.

    Malheureusement, pendant ces moments, des millions meurent.

    Mais la dévastation n’est pas due à ceux qui défendent notre espèce humaine.

    Elle est due aux monstres impérialistes et à leurs serviteurs.

    La plupart d’entre nous rêvent d’un monde sans guerre, sans violence. Nous voulons que la vraie bonté l’emporte sur la terre. Beaucoup d’entre nous travaillent sans relâche pour une telle société.

    Mais jusqu’à ce qu’elle soit construite, jusqu’à ce que tout l’égoïsme extrême, l’avidité et la brutalité soient vaincus, nous devons lutter pour quelque chose de beaucoup plus modeste – pour la survie des personnes et de l’humanisme.

    Le prix est souvent terrible. Mais l’alternative est un énorme vide. Ce n’est rien, simplement – la fin, l’arrêt complet !

    A Stalingrad, des millions sont morts pour que nous puissions vivre. Rien n’est resté de la ville, à part quelque acier fondu, des briques éparses et un océan de cadavres. Le nazisme était stoppé. L’expansionnisme occidental a entamé sa retraite, cette fois en direction de Berlin.

    Aujourd’hui la Syrie, calmement mais stoïquement et héroïquement, résiste aux plans occidentaux, qataris, saoudiens, israéliens et turcs de mettre fin au Moyen-Orient.

    Et les Syriens ont gagné. Pour combien de temps, je ne sais pas. Mais ils ont prouvé qu’un pays arabe peut encore vaincre les hordes meurtrières les plus puissantes.

    Andre Vltchek est philosophe, romancier, cinéaste et journaliste d’investigation. Il a créé Vltchek’s World, il est un utilisateur de Twitter engagé et travaille en particulier pour le magazine en ligne New Eastern Outlook.

    Traduit par Diane, vérifié par Ludovic, relu par Literato pour le Saker francophone