• 12 Janvier 2016

    Publié par Michel El Diablo

    pancarte : "contre le sexisme, contre le racisme",

    pancarte : "contre le sexisme, contre le racisme",

    Le chroniqueur progressiste allemand Jens Berger a écrit cette carte-blanche à propos des agressions de femmes commises à la veille du nouvel an à Cologne. Ce genre d’agressions n’a rien de neuf, affirme-t-il. Mais elles sont de plus en plus fréquentes. Généralement, ce ne sont toutefois pas des femmes des beaux quartiers qui en sont les victimes, mais des femmes des quartiers populaires. Et, dans ce cas, cela ne fait guère de bruit.

    Lors du réveillon du Nouvel an, selon toute vraisemblance, quelques dizaines d’hommes d’origine nord-africaine on dépouillé, menacé, harcelé et même violé un certain nombre de femmes. Des délits immondes, et qui n’ont rien de neuf. Aussi est-il très bizarre que la police et le pouvoir soient si étonnés par ces incidents…

    Des déclarations de témoins et de victimes des incidents de Cologne à la veille du Nouvel an, nous pouvons déduire que la façon de procéder des auteurs n’a rien d’inédit. La victime est entourée par un groupe et, ensuite, dépouillée ou agressée. À Cologne, surtout, la police connaît bien ce genre de phénomène. Généralement, les suspects sont jeunes et, selon le ministère de l’Intérieur, d’origine nord-africaine.

    Ils opèrent systématiquement en groupe. Vu que le droit pénal allemand n’autorise aucune sanction collective et que la victime ne peut désigner d’agresseur bien précis, les « suspects » restent donc généralement impunis. Lorsqu’on lit dans les médias les déclarations des victimes et des témoins sur les incidents de Cologne, il s’agit précisément de ce qui s’est passé durant les fêtes de fin d’année.

    Que l’on puisse se faire dépouiller à proximité de la cathédrale de Cologne à la veille du Nouvel an n’a rien de surprenant. La différence avec la criminalité quotidienne « normale » était que, pendant la fête même, les auteurs étaient sous l’influence de l’alcool et qu’ils étaient devenus plus agressifs sur le plan sexuel.

    Cependant, généralement, ce genre d’incidents ont lieu dans les quartiers plus démunis et les victimes font partie de la même classe sociale que les auteurs. Mais cela ne suscite aucun intérêt : ni du politique, ni des autorités, ni des médias.

    Les faits du réveillon du Nouvel an se sont toutefois produits en un endroit très public, souvent visité par des gens que l’on situerait plutôt dans la classe moyenne ou dans les classes supérieures. Et voilà que le politique parle d’un coup d’une « nouvelle dimension du crime organisé » et que toute la ville est « en état de choc ». Ces méfaits, qui ne sont pas neufs, choquent beaucoup de gens, brusquement, parce que, maintenant, ce ne sont pas les classes inférieures, mais la classe moyenne et les classes supérieures qui font partie des victimes potentielles.

    Il est particulièrement malhonnête d’associer désormais les événements de Cologne à la politique allemande des réfugiés. D’après l’état actuel des choses, les suspects n’étaient ni des réfugiés ni des demandeurs d’asile, mais des membres du crime organisé.

    Un débat de société très important est sans nul doute nécessaire pour en arriver à comprendre pourquoi quelques immigrés sont incapables d’avoir prise sur leur existence et dérivent vers le crime organisé. Mais ces questions ne sont pas posées. 

    On pourrait se demander aussi pourquoi la police ne parvient pas à assurer la sécurité des espaces publics dans le centre même de Cologne, ce qui est pourtant sa première tâche. Avant non plus, la police de la ville n’est pas parvenue à maîtriser les bagarres entre « hooligans et salafistes ». Il s’agissait alors d’entre 3 000 et 5 000 voyous violents et non d’un petit nombre de jeunes Nord-Africains. 

    Quand on lit maintenant que même des agentes de police en civil se sont faites agresser sexuellement lors du réveillon du Nouvel an et que leurs collègues s’en sont trouvés « profondément attristés », mais qu’ils ne sont naturellement pas parvenus à intervenir avec la détermination nécessaire contre les auteurs, on se demande s’il ne s’agit pas d’une question de négligence ou même si cette situation n’a pas été créée intentionnellement.

     

    Jens Berger

     

    SOURCE : Solidaire.org

     

    LIRE ÉGALEMENT :

     Viols à Cologne : 18 réfugiés sur les 31 suspects (Libération)

    Allemagne. Agressions bénies des nationalistes (L'Humanité)


  • 12 Janvier 2016

    Publié par Michel El Diablo

    Fabrice Nicolino (capture d'écran)

    Fabrice Nicolino (capture d'écran)

    Le journaliste Fabrice Nicolino, journaliste rescapé de la tuerie de Charlie Hebdo, n'assistera pas aux commémorations des attentats. Il dénonce une récupération politique. 

    INTERVIEW - La semaine d'hommages aux victimes se termine dimanche avec un grand rassemblement Place de la République à 11 heures. Des milliers de personnes sont attendues alors que François Hollande et Anne Hidalgo dévoileront une plaque au pied d'un chêne du souvenir planté spécialement pour l'occasion. Johnny Hallyday sera également sur scène pour interpréter sa chanson "Un dimanche de janvier". Le Coeur de l'Armée Française jouera une chanson de Jacques Brel, "Les prénoms de Paris", et un texte de Victor Hugo sera lu. Mais le journaliste Fabrice Nicolino, journaliste rescapé de la tuerie de Charlie Hebdo, n'y assistera pas. Il dénonce une récupération politique.

    "Une certaine récupération politique, voire politicienne". "je n'y serai pas parce que je suis très mal à l'aise par rapport à ce que l'on peut appeler une certaine récupération politique voire politicienne du dossier du terrorisme et des attentats de janvier et de novembre", dénonce-t-il. "J'ai le sentiment que le président Hollande a voulu par là relancer sa carrière politique qui est quand même mal en point". Il ajoute :"je trouve ça vraiment très très désolant. Et la cause de mes amis morts ou de ceux qui ont été gravement blessés le 13 novembre vaut mieux que cette récupération politicienne".

    La question du vivre ensemble. Alors, faut-il se passer de ce genre de cérémonies ? Pour Fabrice Nicolino, la réponse est clairement oui. Il appelle plutôt à faire vivre "les valeurs réelles et positives qui sont les nôtres et on s'en sentira mieux". Ce combat du vivre ensemble "ne se marie pas bien avec les commémorations officielles et les dévoilements de plaque, les médailles à titre posthume et toute cette falbala pseudo-républicainne qui m'ennuie profondément", conclut-il.

     

    Par M.Du avec François Coulon

    Le 10 janvier 2016

    SOURCE : Europe 1

     


  • FRAPPES RUSSO-SYRIENNES. Syrie: plus de 3000 camions-citernes de Daesh déjà détruits

     
     
     
     
     

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     MamAfrika TV | Par Allain Jules

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    Daesh est au plus mal. Le monstre avait arrêté de faire partir son pétrole en convoi, à cause des frappes russes. Croyant à une accalmie, le groupe terroriste, en manque d’argent, a décidé de repartir à l’abordage pour vendre encore plus de brut et renflouer ses caisses après le camouflet irakien. Mais, mal lui en a pris car, l’armée de l’air syrienne veillait…

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    D’après les satellites russes, Daesh possède pas moins de 15 000 camions-citernes pour transporter son pétrole vers la Turquie, seul débouché de leur trafic. La Turquie raffine ensuite ce pétrole pour le vendre à Israël ou à l’Occident. On peut donc comprendre aisément pourquoi ces derniers traînent la patte pour combattre Daesh.

    Les forces aériennes russes en Syrie ont détruit environ 2 000 camions utilisés pour le transport du pétrole de Daesh, entre novembre et fin décembre. Des avions de combat russes ont détruit à ce jour plus de 17 convois de camions et un nombre d’installations utilisées par les terroristes pour l’extraction et la transformation du brut.

    L’armée syrienne n’est pas en reste. Hier, les convois pétroliers de Daech, soit 16 tankers de brut, ont été détruits par l’armée de l’air dans la banlieue sud-est de Sweida. Une perte considérable parmi tant d’autres pour la vermine terroriste. Mais, des questions en suspens car, fuyant le nord, où leurs convois sont systématiquement détruits, ce pétrole convoyé dans le sud syrien était destiné à « qui » aux « qui » ? Au Liban ou à Israël ? Mystère et boule de gomme…

    L’aviation américaine prétend, elle, avoir détruit 283 camions-citernes de l’État islamique depuis ses bombardements…


    En savoir plus sur http://www.mamafrika.tv/blog/frappes-russo-syriennes-syrie-plus-de-3000-camions-citernes-de-daesh-deja-detruits/#VuddtAq123SVh6IH.99

  • SNCM Marseille solidarité face à la iolence des patrons!

    Publié le 11 janvier 2016 par FSC

    SNCM Marseille  solidarité face à la iolence des patrons!

    Source : Le grand Soir

     

    Face à la violence des patrons tous ensemble !

    Les personnels de la SNCM et de la CMN sont en grève depuis plus de 48 heures contre l’ouverture d’une nouvelle ligne sous pavillon international qui remet en cause le service public de continuité territoriale et menace une fois de plus les emplois.
    Pour la défense des emplois, du service public l’Union Départementale CGT 13 appelle à un rassemblement aux côté des marins :

    VENDREDI 8 JANVIER 2016 à 11H

    Sur le Port, au pied du bateau Danielle Casanova (accès Porte 2C Saint Cassien des camarades seront présents pour vous guider jusqu’au rassemblement).
    UD CGT 13 infos initiatives et actions 7/01/16

    Après que la Commission Européenne et le gouvernement ont réussi à saborder la SNCM (lire ici), il n’aura pas fallu longtemps pour qu’une nouvelle compagnie battant pavillon danois et utilisant des marins étrangers se lancent dans le dumping social sur les liaisons de fret Corse Marseille. Merci l’Union Européenne qui protège.... les patrons et casse les droits des travailleurs.

    Car cette compagnie en ne prenant pas le pavillon français se livre de fait à une concurrence déloyale. Face à la provocation du lancement de cette ligne le jour même de la création de la nouvelle compagnie issue de la SNCM et ayant la délégation de service public, les marins se sont courageusement mobilisés sur le port de Marseille :

    « C’est pas le fruit du hasard (de lancer cette ligne le jour même de la création de la nouvelle compagnie issue de la reprise de la SNCM), c’est clairement pour peser sur la décision des élus de la collectivité de Corse pour remettre en cause la future DSP » portant sur la liaison entre Corse et continent, affirme le représentant CGT Frédéric Alpozzo, délégué CGT de la SNCM

    « La grève a été reconduite en AG ce matin et même renforcée avec les marins de la Méridionale »

    Qui utilise la violence ? le patronat !

    Cette nouvelle ligne a été lancée par deux patrons candidats qui n’ont pas réussi à reprendre la SNCM. Alors que les marins bloquent l’accès au port de Marseille de ce qui est un véritable cheval de Troie contre le droit du travail, ces patrons pour qui ne comptent que le profit – non content d’avoir lancé une salve d’attaques en justice tout azimut contre la SNCM et contre la CGT marins pour essayer de terroriser les marins défendant les emplois et les conditions de travail et de salaires, c’est également à des menaces de violences physiques qu’ils auraient eu recours selon ce qu’en rapporte l’hebdomadaire Le Point :


    Le blocage du cargo par la CGT déclenche l’ire des entrepreneurs corses de la compagnie Corsica Linea, qui envisagent une opération coup de poing. Le Point 07/01/16

    « La totalité des chefs entreprise qui nous accompagnent sont en ébullition et nous n’arrivons plus à les maîtriser. Nous sommes prêts à défendre leurs intérêts et ceux de la Corse en allant libérer le port de Marseille. La loi n’étant pas respectée, il faut s’attendre à des débordements. Si la situation dérape, il y aura un conflit direct avec les marins. C’est inévitable, et chacun prendra ses responsabilités. » déclaration de Christian Orsucci patron de la compagnie Corsica Linéa

    Comme le rapporte le journal Le Point, Christian Orsucci et d’autres entrepreneurs à l’origine de ce consortium de 140 entreprises menacent d’en découdre avec les marins de la CGT « dès ce jeudi matin ou dans les prochains jours.

    Ce soir le site internet de l’UD CGT 13 a été victime d’une attaque de pirates.

    Ces méthodes du recours à la violence pour briser le mouvement social et écraser les travailleurs ont un nom : c’est le fascisme.

    Chacun peut donc bien voir dans quel camps se trouve la violence. Face à des travailleurs se défendant le patronat menace de « débordement » c’est à dire de faire le coup de poing.

    Tous ensemble, solidarité ! Car nous sommes tous des marins de la SNCM


  • Ma prescription pour 2016 : Effondrez-vous rapidement et souvent !


    OrlovDmitry Orlov

    Par Dmitry Orlov – Le 5 janvier – Source Club Orlov

    Nous sommes au moment de l’année où les animaux les plus sensibles, vivant dans les climats nordiques, sont en hibernation dans des terriers et des troncs d’arbres creux, tandis que les experts un peu moins sensibles font leurs prédictions pour l’année à venir. Ma prédiction est toujours la même : les choses vont aller plus ou moins comme avant, jusqu’à ce que quelque chose de majeur casse, alors que la probabilité d’une rupture de quelque chose d’important augmente chaque année qui passe. J’ai appelé cet événement effondrement, et j’ai prédit, année après année, qu’il finira par arriver. Alors, au lieu de répéter inutilement cette prévision, cette année, je vais plutôt fournir une prescription.
     

    Tony Futura

    Peu de gens, je pense, vont vouloir suivre mon ordonnance ; pas même beaucoup des membres de ma famille, des amis, des connaissances, ou vous qui me lisez. Et c’est très bien, parce que, comme je l’ai appris, encore et encore, il n’y aura pas de place pour trop de monde. Bien au contraire : la probabilité qu’une astuce donnée fonctionne est inversement proportionnelle au nombre de fois où elle a été pratiquée, ou au nombre de personnes qui l’ont essayé. Et donc, si vous lisez mon texte et pensez «Je ne peux pas faire cela à cause de [insérer l’excuse boiteuse]!», eh bien, OK ! Cela me convient. Moins de gens, cela signifie plus d’oxygène.

    Et cela vaut aussi pour les quelques personnes qui auront effectivement pris la peine de lire ceci. Beaucoup plus de gens ne voudront pas lire ce texte, parce que : quel effondrement ? Le prix de l’essence est bas, Obama a terminé la plupart des guerres, l’économie est assez forte pour que la Fed ait commencé à remonter les taux, et une fois que Bernie Trump sera à la Maison Blanche, tout le reste ira beaucoup mieux. Cela s’applique aux gens qui pensent que quelqu’un comme moi, qui avait prédit l’effondrement depuis un certain temps, était manifestement dans l’erreur et devait être psychanalysé, et surtout pas  suivi. Encore une fois, cela me va bien, et merci pour tout ce bordel.

    Voici les raisons du bordel qui se décomposent comme suit :

    Le prix de l’essence est bas parce que les prix élevés du pétrole ont écrasé l’économie. À leur tour, les prix bas du pétrole sont en train de détruire les champs de pétrole en Amérique du Nord, qui n’ont montré de nouveaux signes de vie que grâce à la fracturation et aux sables bitumineux, qui sont coûteux à produire et n’ont de sens que lorsque que les prix du pétrole sont élevés [et grâce à la bulle financière due aux taux bas de la Fed, NdT]. Rassurez-vous, les prix vont remonter puis repartir vers le bas [effet ciseau, NdT], jusqu’à ce que, à la fin, le pétrole en vienne à être considéré comme un déchet toxique inutile. Il y a un an maintenant que j’ai décrit exactement ce scénario.

    Les guerres sont terminées car chacune d’entre elles s’est peu ou prou terminée par une défaite pour les États-Unis. Aucune d’entre elles n’a atteint un seul de ses objectifs déclarés. Maintenant, certains d’entre vous vont sursauter et essayer d’expliquer que les objectifs fixés n’étaient pas les vrais objectifs, qui n’étaient que de semer le chaos et la destruction pour créer l’enfer à l’état pur tout en enrichissant l’industrie de la défense. C’est très possible, parce que de tels objectifs réels sont compatibles avec l’effondrement impérial : l’Empire veut voler un vase précieux, au lieu de quoi l’Empire le fracasse. Quel succès ! Par ailleurs, quels que soient les objectifs, ils n’ont plus d’importance, parce que maintenant ils ne peuvent être atteints, peu importe ce qui sera fait. Le nouvel ordre russe/chinois/indien/syrien, comme les systèmes de défenses aériens S300/S400/S500 et spatiaux, le Kalibr, un missile de croisière longue portée supersonique, ainsi que divers systèmes de guerre électronique tels que le Khibiny, ont rendu la plupart des forces américaines obsolètes. Vous pouvez dire que la défaite est la victoire mais, comme je l’expliquais il y a deux ans, ce n’est pas le cas. Annulez l’alerte rouge et mettez le cap sur la cale sèche la plus proche.

    La Fed fait semblant d’augmenter les taux pour éviter de donner l’impression qu’elle a perdu le contrôle. Ce n’est pas le seul genre de prétexte avancé par le domaine financier, il y en a beaucoup d’autres. L’économie américaine ne se développe pas, et si vous soustrayez l’effet d’emballement dû à la dette (qui ne sera jamais remboursée, peu importe le scénario que vous considérez comme probable), alors elle est effectivement en contraction. Plus précisément, on peut dire que le Système fait tout ce qu’il peut pour éviter l’effondrement. C’est un trou noir, comme je l’ai décrit il y a un an et demi.

    En ce qui concerne le thème Bernie Trump va nous sauver, il est bien entendu maintenant que les États-Unis ne sont plus une démocratie. (Peut-être que cela a pu être le cas, peut-être pas, cela n’a pas d’importance.) Considérez le problème comme réglé. Quiconque pense qu’il est encore possible d’apporter des changements positifs aux États-Unis par le vote est un théoricien de la conspiration du genre le plus misérable et qui se berce d’illusion.

    * * *

    Il y a quelques propriétés générales des effondrements à garder à l’esprit.

    1. Toutes les choses qui doivent finalement s’effondrer le font. Tous les empires s’effondrent, il n’y a pas d’exception. Tous les bâtiments s’effondrent, à moins qu’ils ne soient démolis d’abord. Tous les systèmes basés sur un engrenage de type Ponzi tel que le système financier actuel s’effondrent lorsque vous vous y attendez le moins. Voyant que les effondrements ne sont pas facultatifs, il est logique de nous habituer à l’idée qu’ils se produisent, et d’apprendre comment en tirer le meilleur. Certaines personnes sont remplies de chagrin en y pensant. Comme je l’ai souligné auparavant, l’effondrement est le pire moment possible pour souffrir d’une dépression nerveuse, donc s’il vous plaît, pleurez tout votre saoul par avance.

    2. Certains effondrements sont réellement bons pour vous. Certaines choses vraiment importantes pourraient être sauvées, à condition que les choses moins importantes qui pourraient provoquer leur effondrement s’effondrent d’abord. Par exemple, si la civilisation industrielle devait s’effondrer bientôt, cela permettrait d’éviter l’effondrement des écosystèmes, laissant aux quelques survivants de l’air respirable et un climat où survivre. Et si la gigantesque bulle de population humaine, qui a grandi au même rythme que la combustion des combustibles fossiles, devait éclater avant de transformer la planète en un tas d’ordures géant, les quelques survivants auraient une chance raisonnable de survivre.

    3. Les effondrements les plus grands sont plus méchants que les plus petits. Par exemple, si vous avez beaucoup de banques locales et des coopératives de crédit qui font des prêts à des gens qui ensuite ne peuvent pas les rembourser, alors un grand nombre de ces banques et de ces coopératives de crédit s’effondreraient. Les déposants assurés seraient remboursés, les mauvaises dettes seraient radiées, et l’ensemble du système finirait par se rétablir. Mais si vous avez une poignée de banques et d’institutions financières gigantesques détenant la plupart des mauvaises créances, et si elles tombent toutes à la fois, cela fait chuter l’ensemble du système. Si vous les renflouez, alors l’ensemble du système se retrouve à devoir être soutenu à vie pour perdurer, parce que personne n’a intérêt à cesser de générer des créances douteuses, puisque maintenant tout le monde s’attend à être renfloué, encore et encore.

    4. Les effondrements fréquents sont une meilleure chose que s’ils sont rares. Ceci parce que, à moins que les choses, que ce soient les populations, les systèmes de Ponzi, les économies, les villes ou les empires, ne s’effondrent régulièrement, elles ont tendance à devenir trop grosses. Et quand elles deviennent trop grandes, leur effondrement (qui est inévitable, voir le point 1 ci-dessus) devient plus puissant, ce qui le rend pire (voir point 3 ci-dessus). Donc les fréquents effondrements du genre non fatal peuvent être réellement bons pour vous (voir point 2).

    Par exemple:

    • Si le réseau électrique s’effondre maintenant puis après-demain, alors vous finirez par apprendre que vous devez vous procurer un système 12V, un générateur, des panneaux solaires, une éolienne, et installer des lumières LED.
    • Si la pression de l’eau descend périodiquement à zéro, alors vous apprendrez que vous devez installer des citernes, un système de filtration, une pompe à la demande, et de quoi recueillir l’eau sur le toit.
    • Si la collecte des ordures s’interrompt par périodes, alors vous allez apprendre à incinérer et à composter, puis vous essaierez de minimiser la quantité de déchets non biodégradables que vous générez.
    • Si le travail rémunéré disparaît pendant de longues périodes, alors vous apprendrez que vous devez garder quelques mois d’épargne pour passer ces mauvais moments.
    • Si les magasins en viennent à être à court de nourriture sur une base semi-régulière, alors vous apprendrez que vous avez besoin de faire croître votre propre nourriture, mettre un poulailler dans la cour arrière et déterminer de combien de rangs de pommes de terre vous avez besoin.
    • Si les banques confisquent régulièrement tout votre argent (ce que l’on appelle un bail-in, et cela a effectivement été rendu légal il y a peu), alors vous allez apprendre à garder le moins d’argent possible dans les banques, et trouver ailleurs des formes plus fiables où stocker vos économies.
    • Si vous deviez vous trouver périodiquement coupé du système médical, alors vous voudriez trouver des moyens de rester en bonne santé et de vous traiter vous-même.
    • Si, périodiquement, il est impossible d’acheter de l’essence, vous apprendrez que vous ne pouvez pas compter sur votre voiture, et vous privilégierez plutôt le vélo ou la marche à pied, ou vous prendrez les transports publics.
    • Si le gouvernement de votre pays tourne périodiquement au fascisme et commence à détenir, torturer et tuer des gens sans discernement, alors vous apprenez que vous devez vous procurer un deuxième passeport et le moyen de sortir du pays à la hâte.

    Ce sont tous des exemples de petits et fréquents effondrements qui sont bons pour vous.

    Mais ce n’est pas ce que tout le monde semble viser à l’heure actuelle, n’est-ce pas ? Ce que tout le monde semble viser, c’est la prévention pour tout et surtout de tous ces petits et fréquents effondrements non mortels. Toutefois, ces efforts sont en contradiction directe avec le point 1 : «Toutes les choses qui doivent s’effondrer finalement le font». Au lieu de prévenir l’effondrement, de telles tactiques garantissent un seul et énorme effondrement catastrophique qui peut très bien se révéler fatal pour d’énormes masses de personnes. Mais revoyons le point 2 : si «la gigantesque bulle de la population humaine […] éclate avant de transformer la planète en un dépotoir géant, les quelques survivants vont avoir une chance raisonnable de survivre».

    Et donc que devez-vous faire si vous aspirez à être l’un de ces rares survivants qui pourraient avoir une chance raisonnable de survivre ? Ma prescription est simple : effondrez-vous rapidement et souvent.

    Dmitry Orlov

    Liens 

    Pour prolonger cet article je vous conseille cet autre article d’Ugo Bardi sur la falaise de Sénèque

    Traduit et édité par Hervé, vérifié par Ludovic, relu par Literato pour le Saker francophone